ZOÉ Sur le chemin du retour, le soleil m’aveugle parce que j’habite à l’ouest de la ville et le soleil se couche plus tard, mais pas encore totalement et je vois moins mes enfants, parce que mon emploi m’empêche de les récupérer à l’heure du dîner et quand la cloche sonne après l’école. Je dois les laisser au soin d’une dame, qui elle aussi, a un emploi, celui de s’occuper des enfants que les parents ne peuvent pas récupérer à l’heure du dîner et quand la cloche sonne parce qu’ils occupent eux aussi d’autres emplois. J’ai mal au cœur. Sur le chemin du retour, au même moment où je suis aveuglée par le soleil couchant, je me dis, que je devrai concevoir l’absence de mes enfants comme du temps à soi. Je reviendrai chez moi, je ferai jouer une autre chanson en boucle, et après avoir mis beaucoup trop de temps à l’emploi, je me remettrai au travail, à l’atelier, j’ouvrirai mes carnets, et j’écrirai, par séquence de garde alternée. Et je ne mourrai pas, pas de ça, du moins, pas aujourd’hui.