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Le Pigments Project Podcast donne vie à un espace de parole engagé face à la montée des discriminations et violences contre les personnes LGBTI+. Né dans le sillage du collectif fondé par Albin Serviant et Thierry Jadot, ce podcast analyse l'actualité mondiale des droits LGBTI+ à travers notre revue de presse "pigmentée", décrypte les évolutions politiques et sociales avec des expert·es, et amplifie les initiatives positives qui œuvrent pour l'inclusion.
Dans un contexte où 85% des Français affirment accepter l'homosexualité mais où les agressions augmentent de 17% par an, nous mettons en lumière ce paradoxe et ses implications. Notre ligne éditoriale s'inscrit résolument dans l'universalité des droits, avec la conviction que chaque voix, chaque nuance, chaque singularité - chaque pigment - contribue à dessiner un avenir de liberté partagée.
Ni victimaire, ni communautariste, mais déterminé et vigilant, ce podcast s'adresse à toutes celles et ceux qui croient en une société où l'inclusion et la diversité sont des valeurs fondamentales du progrès social, de l'innovation et de la performance économique.
Bienvenue dans la revue de presse hebdomadaire du Pigments Project, réseau de décideurs mobilisés pour défendre les libertés fondamentales et la diversité, face aux reculs inquiétants des droits L G B T plus. Cette semaine ; notre édition s'intitule "Invisibilisation programmée".
Des algorithmes de TikTok aux modèles d'intelligence artificielle, nos imaginaires collectifs sont désormais façonnés par des codes informatiques. Cette semaine, un rapport parlementaire révèle comment quelques minutes de scroll suffisent à plonger un adolescent dans une spirale de contenus homophobes ou masculinistes. Parallèlement, Apple aurait redéfini ses règles d'entraînement en classant les droits LGBT+ comme "sujets controversés". Entre dérives algorithmiques et offensives politiques, la bataille pour la visibilité et la dignité de nos communautés devient aussi technologique.
Justement Léonie, ce rapport parlementaire sur TikTok est particulièrement alarmant. Qu'est-ce qu'il révèle concrètement ?
Après 90 heures d'auditions et 178 témoins, la commission d'enquête dénonce un véritable "piège algorithmique". Les chiffres sont édifiants : en moins d'une heure de scroll, un ado de 15 ans intéressé par la musculation peut être exposé à près de 25% de contenus sexistes, homophobes ou masculinistes. Les députés ont constaté une baisse de 26% des modérateurs francophones entre 2023 et 2024. Leurs recommandations sont drastiques : interdiction avant 15ans, couvre-feu pour les 15-18 ans, suppression du fil "Pour toi".
Ce phénomène dépasse TikTok. Apple a transmis à son sous-traitant un document de 125 pages révisant les règles d'entraînement de son IA. La diversité, l'équité et l'inclusion sont désormais classées comme sujets "controversés", et les termes "racisme systémique" ont tout simplement disparu. Les droits LGBT rejoignent la liste des thèmes sensibles. Apple nie tout changement de politique, mais les faits parlent d'eux-mêmes.
Le problème est systémique. Le Rapport sur les biais de l'IA 2025 révèle que les modèles open source produise jusqu'à 70% de contenus négatifs envers les personnes LGBT+. L'intelligence artificielle reproduit et amplifie nos préjugés, faute de diversité dans les données et les équipes de développement.
En France, ces dérives technologiques se combinent aux fractures politiques. La nomination de Sébastien Lecornu ravive ses déclarations controversées de 2012 contre le mariage pour tous. Il déclarait alors que "le communautarisme gay m'exaspère autant que l'homophobie" et que "le mariage est la base de la construction de la famille entre un homme et une femme". Malgré ses tentatives de nuancer depuis 2019, cette nomination rappelle celle de Michel Barnier, également critiquée.
Le suicide de Caroline Grandjean-Paccoud illustre tragiquement la réalité de la lesbophobie institutionnelle. Cette enseignante de 42 ans, harcelée et insultée au travail, n'a reçu qu'une mutation pour "protection" en guise de réponse. La sociologue Sarah Jean-Jacques souligne que la lesbophobie reste occultée, révélant le déni structurant notre société.
Pourtant, des résistances s'organisent. Ben & Jerry's réclame son indépendance face à Unilever pour retrouver sa voix militante sur les droits LGBT+. Les fondateurs dénoncent une "érosion" de leur mission sociale. Aux Pays-Bas, le Parlement vient d'interdire les "thérapies de conversion", punissant désormais ceux qui soumettent les personnes LGBT+ à des pratiques de "guérison" forcées.
À New York, une conférence sur la finance inclusive mobilise décideurs et investisseurs pour orienter des flux de capitaux vers l'égalité économique. 76% des participants veulent traiter l'inclusion financière des communautés, et 74% voient des instruments sous-explorés rentables.
Malheureusement, les reculs s'accumulent à l'international. À Hong Kong, le Conseil législatif a rejeté massivement un projet reconnaissant les couples de même sexe : 71 voix contre, 14 pour. Depuis la réélection de Trump, Rainbow Railroad a enregistré 4197 appels d'Américains LGBT+ cherchant à s'exiler, soit une hausse de 760% en un an. Si l'arrêt Obergefell était renversé, 31 États américains réactiveraient leurs interdictions du mariage pour tous.
Cette semaine, nous avons aussi perdu Charlie Kirk, figure de la droite radicale américaine hostile aux droits LGBT+, abattu lors d'un meeting universitaire. Une mort qui interroge sur la violence politique croissante aux États-Unis.
Pour finir sur une note plus positive, découvrons quelques lectures pour cette rentrée : "Queer", de l'insulte à la posture politique, retrace comment ce terme est devenu un symbole d'émancipation collective. Et "Petite histoire de l'art queer" nous fait voyager à travers 500 ans de création hors normes, de Michel-Ange à Keith Haring.
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