L’économie sociale en Outaouais et dans les Laurentides, une force de développement territorial.

Cette épisode donne la parole à Violette Valembois du Manoir de Ripon qui explique comment cet ancien presbytère est devenu un lieu rassembleur à Ripon offrant différents services, dont des logements abordables, grâce à une gestion en collectivité. (https://www.manoirderipon.org/)

What is L’économie sociale en Outaouais et dans les Laurentides, une force de développement territorial.?

Cette série de baladodiffusion s’intéresse à des entreprises d’économie sociale de l’Outaouais et les Laurentides. L’objectif est de donner la parole à ces organisations afin de nous permettre de découvrir leurs activités, leur réalité et les enjeux auxquelles elles font face. Dans le cadre de la série, vous aurez la chance d'entendre le récit de huit entreprises d'économie sociale en plus de celui de la Coopérative de développement régional Outaouais-Laurentides et de la ville de Gatineau.

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Cette série de baladodiffusion s'intéresse à des entreprises d'économie sociale de l'Outaouais et des Laurentides. L'objectif est de donner la parole à ces organisations afin de nous permettre de découvrir leurs activités, leur réalité et les enjeux auxquels elles font face. Cette série s'insère dans le cadre d'un projet de recherche mené par Julie Bérubé et ses collègues Marie-Laure Diot, Guy Chiasson et Thomas Colomba de l'université du Québec en outaouais, ainsi que Patrick pilote et India ISIN du cégep de l'Outaouais.

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Ce projet découle.

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D'un partenariat avec la coopérative de développement régional Outaouais-Laurentides.

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Julie: Bonjour, aujourd'hui c'est avec Violette Valambois que j'aurai le plaisir de discuter. Donc, Violette travaille au manoir de Ripon. Bonjour Violette, merci d'être avec nous aujourd'hui.

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Violette: Bonjour Julie, c'est un plaisir, merci de me recevoir.

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Julie: Est ce que vous pourriez commencer en nous présentant brièvement votre parcours?

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Violette: Oui, donc moi c'est violette. Je suis membre co-fondatrice et trésorière de l’OBNL du Manoir de Ripon, aussi du café des orties, mais ça c'est un autre side. Puis, peut-être je vais commencer par dire que comme je travaille pas au manoir de Ripon, j'oeuvre au Manoir de Ripon, mais tout ce que je fais là c'est bénévole.

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Violette: Puis mon parcours est un peu…

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Violette:J'aime bien blaguer que je suis bénévole professionnelle et j'ai quand même un emploi rémunéré, mais j'ai pas mal d'applications bénévoles dans la vie. Dans le fond, mon parcours, c'est un peu confus. J'ai étudié en littérature, je me suis rendue compte que finalement ça menait pas à grand-chose par défaut, j'ai fait un bac en administration des affaires au HEC Montréal, puis là j'ai découvert parce que j'étais un peu perdu dans la vie, mais j'ai découvert le monde de l'innovation sociale, puis ça m'a assez inspiré.

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Violette: Après ça, j'ai fait pas mal de choses plus ou moins en rapport, puis à maintenant, ça va faire 5 ans. On a envisagé avec…

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Violette: …Un groupe d'amis d'aller faire des projets en région. On a découvert une belle bâtisse, celle du Manoir de Ripon, où on envisageait plein de projets possibles. Et puis, donc je suis trésorière, puis je vis aussi à Ripon au Manoir, puis bon à côté…

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Violette: …Je travaille en dans l'administration de la comptabilité, toujours dans l'économie sociale, quand même.

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Julie: Merci beaucoup, pouvez-vous nous parler un peu du manoir de Ripon?

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Violette: Oui, donc c'est ça le Manoir de Ripon, c'est à la base, c'est vraiment une bâtisse, une belle bâtisse qui a eu plusieurs vies. Ça a été le presbytère du village. Après ça, ça a été un centre d'accueil, il y a eu comme une soixantaine de personnes qui étaient logées là en certains points, et puis après ça a été repris par plusieurs personnes.

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Violette: Il y avait une volonté d'en faire une maison pour personnes âgées, ça n’a jamais vraiment abouti. Puis, le dernier propriétaire a fait vraiment beaucoup de rénovations, mais finalement a eu des problèmes de santé, puis a mis ça en vente au moment où nous, on explorait la région et donc c'est vraiment comme un bâtiment…

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Violette: …Assez étrange, qui a plein de bons côtés et en même temps une organisation des pièces qui se prête pas à un seul à une seule chose. Puis, en fait ça allait bien parce que c'est ça. Nous, on avait comme vraiment une diversité de projets en tête quand on pensait à notre vie future, puis cette bâtisse se prêtait parfaitement à ça. Donc, on a 14 chambres en tout, elles ont toutes quasiment des salles de bain incluses, et puis on a d'autres espaces qui étaient un petit peu moins utilisables, un peu plus vides, et qui se prêtaient un peu moins au résidentiel.

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Violette: Donc actuellement on est comme, mettons, le projet principal, c'est vraiment une grosse coloc sans propriétaire.

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Violette: C'est quand même vraiment une expérience de vie collective qui est autogérée, donc qui demande l'implication de tout le monde, mais qui assure aussi de pouvoir garder des loyers abordables, puis qui permet de de s'autofinancer quand même comme 95%. Puis, notre mission principale, c'est vraiment d'offrir des logements abordables. Puis après ça, on avait ces autres espaces-là qui étaient libres, puis qui ont permis d'insérer d'autres projets qui étaient portés par, soit par des habitants-habitantes de la maison, soit par d'autres personnes de la Communauté autour de nous.

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Violette: Donc actuellement, on est comme à 70% résidentiels, puis à 30% commercial. On a d'autres entreprises d'économie sociale qui sont installées dans la bâtisse.

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Julie: Merci beaucoup. J'aimerais bien vous entendre sur les autres projets. Je pense qu’un de ceux-ci se nomme les ateliers…

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Julie: Urubu ?

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Violette: Oui, donc au dernier étage on avait comme un gros loft, vraiment super bel espace, mais très difficile à aménager. Dans le fond aussi, ce qui nous a amené à Ripon, c'est qu'on avait déjà des amis qui vivaient là. Donc, on est arrivé avec déjà pas mal de contacts. Puis, on s'est rendu compte qu’il y avait une un petit groupe qui avait déjà depuis en fait plusieurs années, qui avait déjà l'œil sur cet espace-là pour faire un atelier d'artistes, ils nous ont approchés et donc ils se sont installés.

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Violette: Il y a un collectif d'artistes entre… le chiffre varie, il y a des gens qui vont et viennent, mais c'est 5-6 personnes qui habitent l'espace…

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Violette: …Qui crée chacun de leur côté, mais aussi parfois ensemble. Donc, qui ont des projets collectifs, qui qui ouvrent aussi l'espace, parfois pour, mettons, des cercles de dessins, des ateliers divers et variés. Donc, c'est comme parfois ça se transforme un peu en tiers lieu pour la création.

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Julie: Parfait puis parmi les projets je crois, y en a aussi qui s'appelle le 2e chapitre ?

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Violette: Oui, 2e chapitre, c'est une ONBL, c'est une bouquinerie-friperie. Ils tiennent à ce qu'on dit ça dans cet ordre là parce que les les livres ont vraiment une grande importance pour eux. Ça a été cofondé par des personnes de la Communauté de Ripon, pas par des habitants du Manoir, mais bon, après il s'avère que des habitants-habitants du manoir sont impliqués dans le projet finalement.

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Violette: C'est vraiment dans le fond un projet qui a été lancé par une personne surtout. Puis après bon, d'autres mondes se sont lancés autour, puis chercher un espace à Ripon, puis la ville s'avérait que nous, on en avait un dans notre…

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Violette: Dans une partie de notre sous-sol qui était quand même propice à cet usage-là. Donc, on les a approchés, puis nous, ça va vraiment bien avec notre mission parce que c'est une entreprise qui prône le 0 déchet. C'est aussi des personnes dont la mission aussi, c'est d'offrir des vêtements, puis des livres abordables, donc qui font du service de dépannage aussi, ce qui est vraiment une grosse portion de leur.

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De leur mission en tant que telle, ils font beaucoup d'efforts pour pouvoir offrir des vêtements gratuits, par exemple, à des personnes qui en ont besoin. Puis, actuellement, cette année-là, ils prennent un tournant bénévole. Ils avaient une personne qui était…

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Violette: …Employé à temps plein pour vraiment coordonner le tout. Mais là, il y a assez d'engouement, assez de monde qui s'est rapproché autour du projet pour qu’il y a un tournant bénévole qui puisse être pris, puis qui puisse aider vraiment à consolider la mission. Puis, ils ont une super offre de vêtements, puis surtout de livres.

00:07:12
Violette: C'est vraiment une chouette place ou aller visiter.

00:07:16
Julie: Toujours dans les projets, donc on voit qu’il y a beaucoup de projets qui gravitent autour du Manoir, est-ce que vous pouvez nous parler du café des orties?

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Violette: Ça, c'était quelque chose qu'on avait en tête, le groupe de cofondateur-cofondatrice quand on est arrivé, parce que il y avait comme un espace à l'avant de la bâtisse qui était vraiment chouette, vraiment pas propice à la vie résidentielle, quand même un peu séparée du reste de la bâtisse.

00:07:43
Violette: C'est sûr qu'il existe d'autres lieux de socialisation dans le village, mais il manquait quelque chose ouvert la journée, un lieu un peu plus familial, mettons un peu moins party. Donc, le café des orties, c'est notre réponse à un besoin, vraiment…

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Violette: Personnel aussi, mais on se rend compte que c'est un besoin quand même partagé dans la Communauté. Donc, c'est un café de village super familial, on a de la super bonne bouffe, de la bière de micro, plein de boissons diverses, puis on fait vraiment un gros effort pour que ce soit le plus bio, puis le plus local possible. On est en partenariat avec une ferme bio de la région qui nous fait toute notre nourriture.

00:08:19
Violette: Et puis, c'est ça, on fait, on est ouvert quand même pas mal la journée mais aussi les soirs. Finalement, on a un lieu de party quand même, ça arrive assez souvent, puis on a des événements culturels, des petits shows, des expositions.

00:08:34
Violette: C'est vraiment comme un partenariat avec les habitants-habitantes du Manoir, puis aussi d'autres personnes extérieures de la Communauté qui se sont appliquées pour que pour que ça arrive. Puis, c'est vraiment un modèle… J'en j'en parle parce que ça, je trouve ça intéressant quand même la diversité des modèles, mais là, c'est un modèle comme moitié employé, moitié bénévole.

00:08:54
Violette: Puis, on essaie de gérer notre viabilité financière avec ce petit jumelage-là. Des fois, ça prend des ajustements. C'est vraiment un un projet qui est super le fun, puis qui rassemble, mais qui est un petit peu plus fragile financièrement aussi, qui demande un peu plus d'efforts pour assurer une viabilité financière….

00:09:13
Violette: …Pérenne sur le long terme, mettons.

00:09:16
Julie: Merci, est-ce qu'il y a d'autres projets du Manoir de Ripon que vous aimeriez nous présenter?

00:09:21
Violette: Oui, dans le fond, le Manoir en obut, c'était la vie collective, la vie abordable, mais aussi d'avoir le le, le temps, puis l'énergie, puis les ressources pour pouvoir comme se mettre en collectivité, puis faire des affaires. Puis donc. c'est pas quelque chose qu'on a réussi encore tout de suite là. Et comme on a été beaucoup occupé par l'aménagement, rendre ça possible, préparer des chambres, faire que tout soit beau.

00:09:49
Violette: Mais, on a quand même réussi à faire quelques micro-projets qui sont portés vraiment par des habitants, des habitants du manoir.

00:09:55
Violette: On en a 2 en ce moment auxquels je pense on a la BIM qui est la bibliothèque indépendante du manoir qui est comme hébergé au café des orties. Mais c'est vraiment un projet des habitantes du Manoir qui avaient beaucoup de livres, beaucoup de livres récents, féministes, engagés, pour la plupart francophones, et qui les partageaient déjà dans la Communauté, mais qui se disaient, peut-être on peut les partager à plus grande échelle. Et donc, c'est comme une petite bibliothèque sous base d’abonnement volontaire.

00:10:25
Violette: Les personnes qui veulent s'abonner puis payer peuvent le faire. Celles qui ne veulent pas peuvent aussi partir avec 1 livre, puis il n'y a pas de problème avec ça.

00:10:33
Violette: Dans le fond, c'était comme un projet, un petit peu de lever de fonds parce qu'en 2023 on a eu des gros enjeux, pas des gros enjeux financiers, mais on savait que cette année on allait devoir se payer notre nouvelle toiture, ce qui a fait que on a fait pas mal de micro événements, dont la BIM, pour essayer d'avoir quelques dons, essayer de se faire un petit coussin en plus. On a aussi le frigo partage depuis cette année qui est vraiment comme un frigo sur notre galerie, qui est alimentée principalement par nous , parce qu'on a pas mal de personnes qui travaillent dans des fermes, donc qui ont accès à pas mal de surplus.

00:11:08
Violette: Et puis, on a aussi la Banque alimentaire…

00:11:12
Violette: …Qui des fois nous donnent leur restaurant de tofu ou de stock un petit peu plus grano, qui passent un peu moins, mais je pense qu’ils reçoivent vraiment beaucoup de dons de de tofu et autres. Et puis, il y a peut-être moins de demandes dans la région pour ça. En tout cas, nous on le redistribue grâce à ça, puis bon, par la bande.

00:11:33
Violette: Il y a pas mal de personnes qui se sont mis aussi à nous offrir leur surplus de cerises, leur surplus de tomates. On a eu beaucoup de tomates et de concombres dans les dernières semaines, je pense que plus personne veut manger des tomates et concombres dans la région, mais c'est ça, c'est alimenté par une personne surtout qui s'occupe que ça roule…

00:11:53
Violette: Puis, que ce soit entretenu.

00:12:02
Julie: Vous avez donc vraiment plusieurs projets qui tournent autour du Manoir. De façon générale, pouvez-vous me dire à quelle problématique sociale le manoir de Ripon répond-il?

00:12:12
Violette: Celle qui me vient à tête, mettons, c'est une réponse à la crise du logement. Dans la région aussi, il y a une crise du logement assez intense. On a une université dans le village, qui a eu pas mal de difficultés à loger ses étudiants et beaucoup d'étudiants qui se retrouvent à vivre à Gatineau parce qu'il n'y avait pas vraiment de place pour le jeu dans la région.

00:12:33
Violette: Déjà, on offre des logements abordables, ce qui est déjà beaucoup. Je pense qu' on contribue à briser un certain isolement social aussi…

00:12:42
Violette: …Par la vie collective, mais aussi avec le café, qui permet vraiment de se rencontrer et de faire des activités sociales. Je pense que dans la maison tout le monde serait d'accord pour dire qu’il y a un besoin de se réaliser en faisant des choses, on apprend beaucoup. Moi par exemple j'avais jamais touché à une drill avant d'habiter ici et puis j'apprends beaucoup de choses, je suis capable de faire des meubles-ish, enfin des choses qui tiennent debout, quoi. On répond à un besoin peut être de reconnexion avec l'alimentation parce qu’on est comme un un espèce de hub où on va pouvoir avoir de l'alimentation soit abordable au café, soit vraiment gratuite avec le frigo-partage parce qu'on n'est pas les seuls à faire ça vraiment là, mais on on complète l'offre culturelle…

00:13:23
Violette: …Avec le café. Puis bon, la friperie aussi permet d'avoir une offre culturelle vraiment abordable avec la littérature qui est offerte. Pas mal ça, je dirais.

00:13:34
Violette: C'est un peu moins valide maintenant, la fibre vient de s'installer là, mais on a été aussi un pôle Internet, on avait la chance d'avoir un un super bon internet que plusieurs personnes n'avaient pas. Donc, on a été je sais pas si c'est vraiment un besoin social, mais en tout cas on a répondu à ce besoin pendant quelques années. Maintenant, c'est un petit peu moins un besoin dans la région.

00:13:54
Julie: vous avez commencé vos activités en quelle année?

00:13:57
Violette: Le Manoir, on a commencé en 2020. L’OBNL a…

00:14:02
Violette: …Officiellement acheté la bâtisse le 28 août 2020. En fait, nous on avait commencé, on a fait notre offre d'achat, pas très drôle, mais on a fait notre offre d'achat comme, mettons, le 20 février 2020. Sauf qu’on a un projet tellement étrange.

00:14:17
Violette: La bâtisse aussi est comme assez étrange, on n'a pas pu avoir accès à des banques, à du financement vraiment bancaire, donc on a eu du financement privé avec plein de personnes. Sauf que le 15 mars, toutes nos financeurs privés nous ont dit, pas tout de suite. Donc bref, on a commencé quand même à se préparer, je dirais qu'on a des activités quand même depuis le début…

00:14:40
Violette: …Fin 2019, début 2020, mais on a acheté la bâtisse, vraiment, puis on a pu s'installer à partir de fin août 2020. Le café, ça a pris un peu plus de temps, on a ouvert le café je pense, en 2022. Ouais non, je pense que le 16 juillet 2022, c'est ça, la friperie, ça a été un peu plus tôt dans l'année 2022, l'atelier rubis a été tout de suite, c'est pas mal ça.

00:15:04
Violette: Après ça, on a fait pas mal d'activités, pas mal d'événements, donc on sait, les dates sont floues parce que techniquement le café existe depuis 2020 aussi dans notre tête.

00:15:12
Julie: Vous mentionnez être une équipe de bénévoles et d'employés, vous êtes combien environ, dans le chacun de ces groupes-là?

00:15:20
Violette: Au manoir, on est 12 actuellement qui y vivons, puis on est toutes à la mesure de notre capacité. Il y a des personnes qui travaillent plus ou qui ont des moments vraiment plus occupés. On on est tous impliqués dans le fonctionnement de la bâtisse en tant que tel, l'entretien, gestion administrative, communication, et cetera…

00:15:41
Violette: ..Vie collective, aussi. Après ça, le café, on est comme un groupe de 5-6, une petite dizaine de personnes, il y en a…

00:15:50
Violette: ,,3 qui sont employés vraiment, une à temps plein, le reste à temps partiel, puis les autres sont bénévoles à ce niveau-là.

00:15:59
Violette: Friperie. Je pense qu'ils sont une bonne gang. Actuellement, ils doivent-ils doivent être une dizaine…

00:16:05
Violette: …Qui sont pas toutes des habitantes du manoir. Donc, ça fait quand même peut-être je sais pas au moins une trentaine de personnes qui gravitent, puis qui utilisent l'espace, puis après ça. Bon, y a toutes les personnes qui viennent nous donner des coups de main, aussi.

00:16:18
Violette: On est on a la chance d'être vraiment très bien entouré, puis d'avoir beaucoup de monde qui viennent nous aider quand il y a besoin pour des soit pour des corvées, soit pour vraiment quand on a besoin d'expertise ponctuelle.

00:16:29
Julie: Puis ça serait quoi, d'après vous, les forces les plus importantes de votre organisation?

00:16:34
Violette: Je pense que la mixité des projets, la diversité fait que tout le monde…

00:16:40
Violette: …Peut se retrouver dans un des projets du manoir. Nous, ça nous aide aussi à avoir une mixité dans nos revenus, donc ça apporte un peu plus de stabilité quand même. On a la chance d'être vraiment bien ancré dans la Communauté, ça c'est vraiment chouette.

00:16:57
Violette: Peut-être aussi parce qu’on a fait l'effort de vraiment ouvrir nos portes et puis à les ramener du monde. On essaye d'être de bons hôtes, puis d'offrir de bons repas quand les gens viennent nous aider.

00:17:10
Violette: Alors donc ça, ça nous aide vraiment beaucoup. On sait qu'on peut appeler du monde en cas de problème, puis on sait qu'on va être soutenu. Donc ouais, je pense que la, les gens sont notre plus grande force.

00:17:20
Violette: Aussi, la mixité des gens qui vivent dans le manoir, puis qui s'impliquent, parce qu'on a vraiment des personnes qui ont des connaissances et puis des choses super variées.

00:17:30
Violette: C'est pas mal ça je pense.

00:17:31
Julie: Avez-vous le sentiment d'avoir développé un sentiment d'appartenance pour les les personnes qui résident à Ripon?

00:17:38
Violette: Oui, c'est sûr qu’on est quand même dans un microcosme. Je pense qu'il y a vraiment une portion de la Communauté qui se sentent appartenir à la maison. C'est sûr que toutes les personnes qui vivent ici, la plupart, c'était vraiment pour du court terme au départ, puis finalement elles se sont installées.

00:17:56
Violette: On a quand même assez peu de roulement depuis quelques années, ce qui est vraiment chouette et en même temps, bon, c'est un challenge parce qu'on reçoit des demandes de logement super souvent. Puis, avec le café, oui, je pense qu'il y a quand même beaucoup de monde qui se sentent appartenir au café. Puis quand on parle de nos difficultés financières, on a beaucoup de monde…

00:18:12
Violette: …Qui propose du bénévolat ou même juste des idées. Des fois c'est juste des idées, que ça prend. Après ça, c'est sûr qu'on sort de notre microcosme et puis on se rend compte que bon, c'est pas tout le monde qui nous a adopté, c'est pas tout le monde qui est venu au café.

00:18:32
Violette: On a comme encore peut-être une image de grano, même si on essaie d'être vraiment plus ouvert, un peu plus soft, parce que justement on on veut pas vivre dans ce microcosme-là, mais je pense qu'on a encore un peu de travail à faire à ce niveau-là sur sur notre ouverture.

00:18:49
Julie: Ça serait donc un défi auquel vous faites face, est-ce qu'il y a d'autres défis que vous rencontrez?

00:18:54
Violette: Je pense que notre défi principal, ça va être le financement, même si on est, on est comme correct. Notre modèle d'affaires est viable sur le moyen terme. On a quand même des rénos majeures à faire.

00:19:09
Violette: Puis, il y a des rénos aussi qui sont pas absolument nécessaires pour que la bâtisse se tienne debout, mais qui serait le fun. Mettons, changer toutes nos fenêtres, sauf qu'on a comme…

00:19:20
Violette: …150 fenêtres, c'est un sacré budget. Puis, en fait, on rentre dans aucune case. J'ai tellement discuté dans les dernières années avec des responsables de programmes de financement, et puis on on est toujours comme trop résidentiels et trop gros ou pas assez commercial puis trop petit. On est toujours une fesse dehors, ça nous empêche d'aller accéder à toutes les les subventions qui existent pour les rénovations énergétiques. Bon, on vit avec, puis on s'autofinance. Cette année, on a réussi à se financer toute notre toiture et puis un petit ravalement de la façade, pour que…

00:19:59
Violette: …Tout ça un petit peu plus carré. Mettons qu’on ait moins peur que ça s'effondre. Mais c'est sûr que là-dessus, c'est un défi quand même parce qu'on doit faire preuve d'ingéniosité, puis de patience, puis beaucoup de débrouillardise pour réussir à entretenir la maison.

00:20:15
Violette: Je pense qu’un défi, ça reste aussi l'organisation collective, surtout dans un contexte de bénévolat. Tout le monde a vraiment beaucoup de bonne volonté et puis on participe vraiment très bien, mais ça reste que c'est pas toujours, mais ça peut être un poids pour certaines personnes. Je sais que moi, il y a un certain moment de cette année où j'étais plus capable du café, de la maison.

00:20:39
Violette: J'avais mon travail qui était un petit peu plus prenant à ce moment-là, puis c'était pesant. Donc, il y a un truc d'organisation collective qui est encore à tweaké là pour qu'on soit un peu plus flexible là-dessus, puis qu'on arrive à passer au travers…

00:20:53
Violette: …Des fluctuations dans les disponibilités puis dans les envies de chacun, chacune.

00:20:58
Violette: Pas mal ça, la vaisselle, sinon, c'est toujours un challenge, mais bon ça.

00:21:03
Julie: Vous mentionnez avoir de la difficulté à trouver des programmes dans lesquels vous répondez aux critères, donc est-ce que ça veut dire que tout ce que vous faites, vous le faites sans avoir de subventions?

00:21:13
Violette: Pas mal, oui. On a une subvention cette année de la MRC qui a permis de financer à hauteur de 10000$ notre toiture, ce qui est vraiment génial. Ça nous a coûté quand même beaucoup plus. Mais oui, non, sinon on a pas eu d'autres subventions.

00:21:30
Violette: Ben, c'est pas vrai. Le café a une petite subvention de départ de la MRC. Le Manoir a une petite subvention pour acheter du matériel événementiel en collaboration avec une autre OBNL dans le village d'à côté qui fait un festival.

00:21:46
Violette: Puis c'est pas mal ça, actuellement. Ouais, on avait quand même regardé. Il y a plein de super programmes…

00:21:53
Violette: ..Qui dans l'esprit, correspondent. Mais malheureusement, il y a toujours un critère qui marche pas. Puis, c'est des critères qu'on auxquels on tient vraiment.

00:22:03
Violette: On tient à la diversité de nos activités. Dans le fond, on pense que chacune est vraiment nécessaire à notre vie, actuellement.

00:22:12
Violette: J'ai beau avoir dire que j'étais fatiguée du café, je suis quand même vraiment contente que ça existe. Puis je me vois pas retourner en arrière là-dessus, puis vivre à Ripon sans que le café existe.

00:22:34
Julie: Depuis votre création, avez-vous reçu de l'aide ou de l'accompagnement?

00:22:39
Violette: Oui.

00:22:41
Violette: On a été vraiment beaucoup accompagné par la CDROL, Coop de développement régional Outaouais-Laurentides, depuis vraiment les débuts où on pensait, on concevait le projet. On a surtout été accompagné par Sébastien Carrier qui était un conseiller vraiment extraordinaire à la Caderolles qui vient de partir pour aller travailler au chantier.

00:23:03
Violette: Puis, on est vraiment très tristes. Ils nous ont accompagnés vraiment sur toute la création de l'OBNL en tant que tel, les côtés légo.

00:23:11
Violette: Parfois, aussi sur nos défis de…

00:23:15
Violette: …De mobilisation collective, de communication, ce genre de choses. On a été super bien accompagnés à ce niveau-là.

00:23:23
Julie: Puis, outre l'appui financier, est-ce qu’il y a d'autres formes d'aide qui pourraient vous aider dans la gestion du Manoir ?

00:23:30
Violette: Ouais, c'est une bonne question, que je me pose assez souvent. Je pense qu’on mériterait peut-être un espèce de « coaching » pour, c'est ça, « fine tuner »,je sais pas comment on dit « fine tuner » en français, mais en tout cas.

00:23:45
Violette: …Améliorer, mettons nos pratiques de gestion collective, gestion horizontale, partage des pratiques. Je pense qu'un accompagnement peut-être au financement, serait le fun. Je veux pas dire que la CDROL le fait pas parce qu'ils nous envoient des liens de subvention un peu tout le temps, mais c'est sûr que je me rends compte qu’il y a des personnes, dont c'est le métier là d'aller chercher des subventions.

00:24:07
Violette: Puis clairement, c'est pas à mes forces à ce niveau-là, peut-être un accompagnement aussi, je sais que ça existe, on a pas été le chercher mais je réalise que ce serait vraiment important dans le l'entretien de la bâtisse, vraiment faire un carnet de santé de la bâtisse.

00:24:23
Violette: Pour le moment, depuis 4 ans, on pâlit les problèmes au fur et à mesure qu'ils arrivent. Ce serait bien qu'on puisse les budgéter un peu plus en avance, et puis les prévoir.

00:24:36
Violette: Je pense qu'un accompagnement qui aurait été le fun au tout début, ce serait en administration, puis en comptabilité. Moi j'ai un peu appris, j'avais des notions de mes études, puis après j'ai appris sur le tas. Ça m'a permis de d'avoir mon emploi actuel. C'est le fun, mais peut-être que si j'avais eu un accompagnement vraiment dès le départ, ça aurait été plus rapide.

00:24:55
Violette: En fait, dans le fond, on a beaucoup appris par nous-mêmes, ce qui est vraiment chouette. C'est sûr que si on avait trouvé de l'accompagnement à ce niveau-là, ça aurait été chouette.

00:25:06
Julie: Pouvez-vous nous parler de la façon dont vous collaborez avec d'autres organisations?

00:25:10
Violette: On a pas mal de collaboration déjà à l'interne entre les différentes organisations qui sont dans le Manoir. On a fait une coupe d'événements, de levées de fonds collectifs avec le café et puis la friperie. C'était chouette parce qu'il y avait beaucoup de monde qui étaient impliqués dans l'organisation de ces événements.

00:25:31
Violette: Ça a été des beaux événements. Et puis, mine de rien, on se connaît un petit peu toutes. Donc dès qu'il y a des besoins, puis qu'on connaît quelqu'un qui peut avoir les connaissances pour y répondre ou l'intérêt, bon, on est capable de faire des liens entre les personnes.

00:25:45
Violette: On a aussi quelques collaborations, hors du manoir, on a une collaboration avec le Festival Médiéval de Montpellier avec qui on partage de l'équipement événementiel. En fait, cette semaine, la semaine du 14 et 15 septembre, c'est le Festival Trad à Ripon qui est comme la fête exceptionnelle, donc on collabore aussi. On accueille des des spectacles chez nous, donc on a toutes de l'équipement événementiel.

00:26:11
Violette: Puis la semaine d'après, c'est le Festival Médiéval à Montpellier, donc on se partage une scène et puis de la décoration et du matériel de son.

00:26:19
Violette: Après ça, on a des petites collaborations ponctuelles de qui on reçoit de l'aide, vraiment de la Banque alimentaire, de l'Alliance alimentaire aussi, qui nous donne leur surplus, puis qu'on peut mettre dans le frigo-partage, puis pour des événements ponctuels aussi au café. Des fois, on organise certaines choses…

00:26:39
Julie: Si on se tourne maintenant de façon un peu plus macro, au niveau du Québec, il y a eu une croissance de l'économie sociale dans les dernières années, selon vous à quoi cette croissance-là serait-elle due?

00:26:51
Violette: Peut-être au besoin de sens, puis d'impact des gens. Je sais qu’à mon niveau, mettons, quand j'ai découvert que ça existait, j'étais comme, pourquoi on fait pas ça tout le temps?

00:27:03
Violette: Les modèles d'économie sociale, que ce soit coopératif ou ONBL, ça fait du sens, on dirait, puis ça nous permet de nous sortir un petit peu du modèle où…

00:27:14
Violette: On peut perdre contact avec nos moyens de travail, puis de vie, aussi.

00:27:19
Violette: Fait que je pense que peut être aussi que ça a été plus communiqué. Le monde attire le monde. Quand on voit des exemples de projets vraiment inspirants, peut-être qu'on a le goût d'en partir d'autres aussi. De notre côté, la coop de développement régional en Outaouais, qui ont fait des incubateurs qui aident à partir des projets, c'est super inspirant, puis ça permet de lancer des projets pour vrai.

00:27:44
Violette: Le café, j'ai oublié de parler de ça quand on parlait de l'accompagnement, mais on a suivi l'incubateur en économie sociale de la CDROL, En fait, en partenariat avec la CDROL et le pôle d'économie sociale. Puis, ça faisait quand même quelques mois qu'on stagnait…

00:27:57
Violette: …Sur le café, on avait des idées, mais…

00:28:02
Violette: …On avait d'autres choses, on avait toujours d'autres choses. Puis de suivre ça, ça nous a permis de nous cadrer, de nous donner un rythme. Puis finalement à la fin de cet incubateur…

00:28:09
Violette: On a ouvert, on était prêts. Donc, peut-être que ce genre de choses qui existent, j'en vois quand même pas mal passé. Des bootcamp ou des incubateurs, permettent vraiment de propulser des idées, puis d'en faire des vrais projets qui se lancent.

00:28:23
Julie: Pouvez-vous nous parler un peu plus de l'incubateur? Comment ça s'est passé pour vous, cette expérience-là?

00:28:28
Violette: Oui, il y avait donc 2 phases d'incubateur, il y avait la phase vraiment de conception où on a été amené vraiment à partir du projet en une phrase.

00:28:41
Violette: Puis, à vraiment le décortiquer, à faire ce travail-là qu'on aurait jamais fait parce qu'on était vraiment trop focus sur ouvrir puis avoir des activités. Mais, on a pu prendre un pas de recul, on a été forcé. Ouais, on a été forcé de prendre un peu de recul, puis vraiment évaluer, lister nos valeurs, notre mission. Ça nous sert encore aujourd'hui parce que des fois on doit faire des choix, des décisions, puis on a du mal, et puis on se recentre là-dessus.

00:29:07
Violette: Puis, on est comme ça, est-ce que ça rentre, ça rentre pas, ça fonctionne dans notre but ou finalement on doit laisser ça aller.,,

00:29:15
Violette: Donc c'était…

00:29:16
Violette: …Une rencontre de formation collective aux 2 semaines et puis après ça, on avait comme des devoirs à faire, puis des rencontres avec nos conseillers aux 2 semaines aussi.

00:29:26
Violette: La 2e phase, ça a été vraiment le lancement. Donc là, il y avait un peu plus d'accompagnement sur comment est ce qu'on recherche du financement, comment on organise nos opérations. Tu sais, se préparer vraiment à ouvrir puis à avoir des opérations pour vrai. Je peux peut-être le mentionner quand même parce que je suis pas sûre que ça existe encore. Je trouve ça dommage, mais on a eu la chance d'avoir un projet pilote de service Québec qui s'appelait STES.

00:29:51
Violette: C'est comme un pendant de l’économie sociale du STEES, qui existe plus non plus aujourd'hui, donc soutien au travail en économie sociale. Pendant plus ou moins un an, il pouvait financer les personnes qui étaient porteurs, porteuses de projets…

00:30:05
Violette: ..Sous certaines conditions. Il fallait donc pas avoir d'emploi. Vous pouvez pas quitter un emploi pour pour faire ça, mais ça nous a vraiment servi. Nous on a à certaines échelles, on est comme 3 à l'avoir eu, certains pendant un très court laps de temps parce qu’on avait des contrats avant, mais ça nous a vraiment aidé la, à prendre le temps puis à pouvoir faire les choses.

00:30:27
Violette: Je le mentionnais là, on est très débrouillard, mais dans le fond, nous ça nous a permis de partir le café avec quasiment rien en termes de financement parce qu’on a eu le temps de construire tous nos meubles, d'aller chercher des matériaux recyclés, de se faire donner du carrelage, du bois.

00:30:44
Violette: ..Du plancher, de la décoration, des meubles. Puis, on a réussi à tout faire nous-mêmes parce qu’on avait le temps de cette subvention-là, parce qu'on était rémunéré pour le faire. Donc, ça nous a vraiment permis de rentrer aussi dans notre mission, qui est de réutiliser le maximum, puis de partir le café pour vrai, parce que sinon on aurait dû passer beaucoup de temps à chercher de l'argent pour faire les choses.

00:31:07
Julie: Puis, si on se projette vers l'avant maintenant, vous envisagez comment l'avenir pour le manoir de Ripon?

00:31:13
Violette: Radieux.

00:31:16
Violette: Non, plus sérieusement, on a pas mal de défis dans l'entretien de la bâtisse, puis puis toujours dans la gestion collective, mais je pense que depuis 4 ans on a fait quand même un gros travail. On a des collaborations à l'interne, puis avec d'autres personnes de la Communauté plus large. C'est vraiment de plus en plus motivant. Puis dans le fond, on a notre vision pour le Manoir, c'est vraiment d'être un lieu géré en collectivité, financièrement indépendant, qu'on s'inquiète pas tout le temps de notre viabilité financière, puis qui facilite le développement de projets personnels ou collectifs.

00:31:48
Violette: Puis, c'est un peu arrivé, mais dans une moindre mesure, mais là je pense que dans un futur assez proche, en tout cas…

00:31:54
Violette: …J'espère, on va avoir vraiment plus de temps, plus d'énergie, plus de ressources pour lancer des projets qui vont venir se greffer à l'une ou l'autre des organisations, ou juste vivre leur vie de projet dans la bâtisse. Donc, je pense qu'on on va être comme de plus en plus en mesure vraiment avec les ressources du Manoir, de propulser d'autres projets, puis de répondre à d'autres besoins. On a une liste d'idées, on a comme un grimoire d'idées, de choses à faire, puis ça, ça nous prend vraiment juste de se permettre de se lancer.

00:32:29
Violette: Puis ça, je pense que ça s'en vient.

00:32:33
Violette: On est capable maintenant de voir que ça roule, de se reposer un petit peu sur nos acquis, puis de pouvoir aller penser à faire d'autres choses qui sont pas d'angoissée sur l'eau qui coule, parce que la toiture est à refaire.

00:32:48
Julie: Merci beaucoup Violette d'avoir pris le temps de discuter avec nous. C'était très intéressant, puis on vous souhaite la meilleure des chances dans la suite de vos projets avec le manoir.

00:32:56
Violette: Ben, merci à vous.