Art's cool

Sion (Valais) - Atelier d'Olivier Lovey (2/2): Keila trouve dans un coin de l'atelier de l'artiste un crâne de petite taille et elle se demande à quoi il peut bien servir.

ART’S COOL c'est un rendez-vous décomplexé autour de l’art contemporain entre un jeune esprit curieux et un ou une artiste. C’est simple, non? 

Durant cette troisième saison, notre podcast invite les jeunes à dialoguer avec les artistes dans leurs ateliers, quelque part en Suisse. Chaque épisode vous plonge au cœur de la création artistique à travers deux séquences complémentaires: d’abord une exploration immersive de l'atelier, puis une discussion autour d'un objet intriguant.

Collectionnons l'art contemporain avec nos oreilles! Le site artscool.ch rassemble tous les épisodes diffusés depuis l’automne 2021. Une collection variée et grandissante! Vous y trouverez aussi les portraits des jeunes aficionadas et aficionados d'art contemporain, les mini bio des artistes interviewés ainsi que des photos prises dans les ateliers.

Si vous souhaitez contribuer au rayonnement du podcast ART’S COOL, n'hésitez pas à en parler autour de vous, à vous abonner et à lui attribuer cinq étoiles sur votre plateforme d’écoute préférée.

Vous pouvez aussi nous suivre sur Instagram, sur le compte young_pods.

Le podcast ART’S COOL est réalisé et diffusé grâce au précieux soutien de la Loterie Romande, de la Fondation Ernst Göhner, de la Fondation Françoise Champoud, de la Fondation Leenaards, de la Fondation Oertli, de la Fondation Sandoz, des cantons de Berne, Valais, Vaud.

Remerciements à l’Institut suisse pour l’étude de l’art (SIK-ISEA) pour les sources biographiques des artistes. 
 
Interview et voix: Florence Grivel
Musique et habillage sonore: Christophe Gonet

C’est une production Young Pods (Patrick Comte, Florence Grivel, Nadja Imhof).

What is Art's cool?

°° C’est une collection de brefs épisodes pour découvrir l’art contemporain avec curiosité et légèreté.
°° C’est un rendez-vous avec une œuvre d’art contemporain suisse, regardée, expertisée et questionnée par des jeunes, auxquels répondent à leur façon les artistes qui ont réalisé les œuvres.
°° C’est des invitations à des rencontres, parfois inattendues, entre des œuvres exposées en Suisse… et vous!

Salut je m'appelle Keïla, j'ai quatorze ans, j'habite à la Tour-de-Peilz.

c'est quelque chose d'expressif où on peut s'envoler comme un oiseau. C'est quelque chose qui est relié avec de la joie, avec de la tristesse, avec de l'amour, avec peut-être aussi de la fragilité. Et aujourd'hui, c'est par la photo.

Aujourd'hui je suis avec l'artiste Olivier Lovey à Sion, dans son atelier à la Ferme-Asile. Tu viens?

KEILA: Bonjour.

OLIVIER LOVEY: Bonjour.

KEILA: J'ai appris que vous étiez un photographe qui aimait mettre des choses en plus dans les images. Ça nous fait rêver et explorer plusieurs choses en ce moment, mais qu'est-ce que vous faites du coup?

OLIVIER LOVEY: En photo, je travaille sur une technique qui s'appelle le moiré. Peut-être que c'est mieux de le voir directement… Tu vois, on a une trame ici, puis on a cette trame en dessous et quand on bouge, ça crée des motifs un peu vibratoires. Comme ça.

KEILA: Ouais c'est vraiment magnifique!

OLIVIER LOVEY: Le but, c'est de créer un espace entre les deux… En fait, c’est quand tu vas bouger que ça va créer ce motif. En vrai: c'est ça l'intérêt.

KEILA: C’est grand! Ça va être montré où?

OLIVIER LOVEY: J'ai déjà montré ce principe dans des vitrines; ça fait environ 2,5 mètres sur 1,5 mètre.

Je vais te montrer autre chose, c’est les derniers travaux sur lesquels je travaille. C'est une image comme tu le vois et quand je l'éclaire avec une lampe qui diffuse des lumières de couleurs différentes, l'image commence à s'animer. Tu vois?

KEILA: Woaw. On voit plusieurs couleurs. C'est vraiment incroyable qu'on puisse faire ce contraste de couleurs juste grâce à une lumière.

OLIVIER LOVEY: Mais tu vois, il y a plusieurs images qui apparaissent et disparaissent; c'est surtout ça qui m'intéresse. Finalement les couleurs si je pouvais m'en passer, je m'en passerais. Ce que j'aime, c'est que dans une seule image j'en ai deux. C'est un peu cette magie d'avoir une image dans laquelle il y a plus que ce qu'on pense.
Sinon, j'ai un vieux rêve depuis quinze ans je pense: j'aimerais bien faire des films… Je suis en train de finir un petit court-métrage que j'ai autoproduit et c'est très très difficile…

KEILA: Ça parle de quoi?

OLIVIER LOVEY: C'est l'histoire d'un couple. C'est un peu sordide et il y a un papillon là-dedans.

KEILA: Et pourquoi le papillon?

OLIVIER LOVEY: C'est une femme qui emprisonne un papillon et qui peut passionner par ce papillon.

KEILA: Ça tombe bien au niveau des symboles, parce que j'ai trouvé quelque chose dans votre atelier qui m'a titillé l'œil. C'est un crâne. Et d’après ce que je vois, ça a l'air d’être un crâne d'un enfant. Je me demandais pourquoi vous aviez ça dans votre atelier…

OLIVIER LOVEY: Alors c'est un vieil objet que j'ai et que ce soit le crâne d'un enfant c'est totalement indépendant de ma volonté. C'était un magazine qui vendait de petites pièces – on a les trois premières gratuits et puis ensuite il faut payer chaque pièce à prix d’or… Donc il y avait tout le squelette normalement, mais je me suis arrêté à la tête parce que je n'avais pas l'énergie ni l'argent pour ça. De plus, c'est un peu gadget c'est un crâne en plastique. Il y a même des trous pour mettre les yeux; je les ai enlevés parce que c'était un peu bizarre d'avoir des globes oculaires dans ce crâne. Je l'utilise parfois pour des portraits, mais ça marche rarement.

KEILA: Quand vous dites que vous faites des portraits avec, ça veut dire que vous faites un contraste avec les ombres ou les lumières?

OLIVIER LOVEY: Le crâne, c'est plutôt pour mettre un élément symbolique dans la composition, pour essayer des choses. Je me rappelle que j'avais fait la photo d'une femme en double exposition avec le crâne qui apparaissait sur son visage. Là, j'ai fait un portrait d'un garçon qui tenait simplement ce crâne, mais c'était pas terrible. J'essaye des choses et puis je jette énormément. Je me rappelle d'ailleurs d'une fois ou j’au utilisé un faux ventre de femme enceinte que j’ai. J'avais fait un casting d'un garçon et je lui ai dit: “Tu ne veux pas mettre le faux ventre?” Il était un peu surpris mais il a fait sa scène avec le faux ventre. C'était très bizarre et ça n'a pas donné grand chose, mais j'avais envie de savoir ce qui se passe.

KEILA: De ce que je vois autour de moi, il y a énormément de papiers, des papiers rouges, bleus, jaunes, transparents, opaques… À quoi ça vous sert tout ça?

OLIVIER LOVEY: Il y a des fonds de couleur pour changer l'ambiance simplement: ceux-ci sont plutôt opaques. Et il y a des transparents qui sont des gélatines, que l'on utilise pour faire passer la lumière à travers et colorer la lumière. Donc c'est de nouveau une manière de maîtriser un peu le réel avec des choses très simples. En fait, j’utilise juste du papier et puis ça change tout.

KEILA: Autour de moi, j'ai beaucoup d'objets que vous avez choisis. Mais les paysages, c'est vous qui les choisissez ou c'est eux qui vous choisissent?

OLIVIER LOVEY: Alors c'est une bonne question! C'est c'est un peu des deux, je pense. Je me balade, je fais des photos, c'est très rare que j'ai un coup de cœur. En fait, c'est quand je suis devant l'ordinateur, que je regarde mes photos et que j'essaye des projets que tout d'un coup je remarque si ça marche ou pas. Donc je choisis quand même je pense.

KEILA: Vous avez des commandes et un travail artistique, mais est-ce que vous aimez les commandes?

OLIVIER LOVEY: Ce sont deux choses assez différentes. Je pense que c'est un métier la commande et le reste de ce que je fais, c’est plus un hobby. Enfin, un hobby dans le sens que ça vient vraiment de moi et que j'ai bien sûr une préférence pour ce hobby. Dans mon travail à moi, je découvre des choses tandis que dans une commande on a une sorte de pitch et il faut aller vers quelque chose qu'on connaît déjà; il n'y a pas tellement de mystère. C'est un service; on est au service du client; il y a un défi souvent à résoudre donc c'est intéressant, mais c'est pour moi tout à fait autre chose.

KEILA: Est-ce que vous avez toujours des idées ou, d'un coup, vous n’en n’avez plus et vous savez plus quoi faire?

OLIVIER LOVEY: Évidemment le robinet n'est pas toujours ouvert; parfois on pousse un peu pour que ça sorte. Et c'est rarement les meilleures choses… mais parfois on est obligé d'y aller. Mais je pense que ce qui est un peu magique, c'est quand on a envie on ne compte pas. Je pense que quand les choses se font naturellement, c'est bon signe.

KEILA: Votre définition de l'art c'est d'apprendre et de vous surprendre par vous-même?

OLIVIER LOVEY: Oui, j’imagine qu’il y a beaucoup de définitions de l'art, mais la mienne elle se rapproche d'une sorte de mystère. De quelque chose d'un peu transcendantal. Donc je ne sais pas exactement: je fais et les choses viennent. Je dois être la première personne à apprécier; la communication vient dans un deuxième temps. Elle est importante, mais le travail est d'abord solitaire et il faut suivre ses intérêts personnels.

KEILA: Alors merci beaucoup c'était vraiment trop bien de parler avec vous et ça m'a vraiment beaucoup intéressée!

OLIVIER LOVEY: Merci beaucoup d'être venue.

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“ART’S COOL autrement dit “Art is cool”!

C'est un rendez-vous décomplexé autour de l’art contemporain entre un jeune esprit curieux et un ou une artiste. C’est simple, non?

Durant cette troisième saison, notre podcast invite les jeunes à dialoguer avec les artistes dans leurs ateliers, quelque part en Suisse. Chaque épisode vous plonge au cœur de la création artistique à travers deux séquences complémentaires: d’abord une exploration immersive de l'atelier, puis une discussion autour d'un objet intriguant.

Aujourd’hui, Keila a rencontré Olivier Lovey dans son atelier à Sion (Valais).

Collectionnons l'art contemporain avec nos oreilles! Le site artscool.ch rassemble tous les épisodes diffusés depuis l’automne 2021. Une collection variée et grandissante! Vous y trouverez aussi les portraits des jeunes aficionadas et aficionados d'art contemporain, les mini bio des artistes interviewés ainsi que les photos des œuvres.

Si vous souhaitez contribuer au rayonnement du podcast ART’S COOL, n'hésitez pas à en parler autour de vous, à vous abonner et à lui attribuer cinq étoiles sur votre plateforme d’écoute préférée. Vous pouvez aussi nous suivre sur Instagram, sur le compte young_pods.

Le podcast ART’S COOL est réalisé et diffusé grâce au précieux soutien de la Loterie Romande, de la Fondation Ernst Göhner, de la Fondation Françoise Champoud, de la Fondation Leenaards, de la Fondation Oertli, de la Fondation Sandoz, des cantons de Berne, Valais, Vaud.

Remerciements à l’Institut suisse pour l’étude de l’art (SIK-ISEA) pour les sources biographiques des artistes.

Interview et voix: Florence Grivel
Musique et habillage sonore: Christophe Gonet

C’est une production Young Pods (Patrick Comte, Florence Grivel, Nadja Imhof)