À nous la culture

Dans cet épisode d'À nous la culture, Ève Lamoureux, professeure en histoire de l'art à l'Université du Québec à Montréal, Josée Thibeault, comédienne, metteure en scène et auteure pour le théâtre, et Charlotte L’Orage, artiste multidisciplinaire, livrent leur vision de ce qu’est la vocation artistique… et de ce qu’elle implique.

Animation : Émilie Perreault
Réalisation : Maude Petel-Légaré
Production : Stéphanie Laurin pour Transistor Média
Enregistrement, montage et mixage : Underground
Illustration : Ben Tardif

Show Notes

Pour travailler dans le milieu culturel, faut-il nécessairement être passionné? La vocation est-elle une croyance ou une réalité? Et si la passion est de mise, peut-on considérer la création artistique comme un travail? Conditions de travail, feu sacré à préserver sans se consumer, mythe romantique qui se frotte à des préoccupations aussi triviales que la nécessité de payer ses factures… L’important ce n’est pas seulement « d’aimer son travail », c’est aussi de pouvoir en vivre. Ève Lamoureux, professeure en histoire de l'art à l'Université du Québec à Montréal, spécialisée sur la question de l'art engagé, Charlotte L’Orage, artiste multidisciplinaire, et Josée Thibeault, comédienne, metteure en scène et auteure pour le théâtre, livrent leur vision de ce qu’est la vocation artistique… et de ce qu’elle implique.

Animation : Émilie Perreault
Réalisation : Maude Petel-Légaré
Production : Stéphanie Laurin pour Transistor Média
Enregistrement, montage et mixage : Underground
Illustration : Ben Tardif

Une production de la FCCF, la Fédération culturelle canadienne-française, l'unique voix politique des arts et de la culture de la francophonie canadienne et acadienne.

What is À nous la culture?

Quelle place occupent les arts et la culture dans notre société? Comment les artistes francophones contribuent à défendre la langue française en milieu minoritaire? Quels autres défis rencontrent-ils? Autant d’enjeux cruciaux décryptés dans À nous la culture, un balado de la FCCF, la Fédération culturelle canadienne-française.

ÉMILIE PERREAULT
«L’important, c’est d’aimer son travail», cette phrase un peu toute faite, on l'entend depuis longtemps.

MAUDE PÉTEL LÉGARÉ
Surtout quand on parle des métiers de vocation, de passion.. comme être professeur, travailleur de la santé, ou travailleur culturel.

EP
Des approches sociologiques divisent le rapport au travail en deux dimensions. Donc il y a d'abord la dimension instrumentale hyper pragmatique, celle qui vient remplir la finalité économique. Donc le premier motif de l’emploi est de payer ses factures...

MPL
Et la dimension expressive qui prône la reconnaissance, l’expression de soi et l’épanouissement au travail… qu’on valorise de plus en plus. Et si on regarde dans les journaux et dans la recherche scientifique, la quête de sens est de plus en plus étudiée…

EP
Et les phrases toutes faites comme «L’important, c’est d’aimer son travail», ben malheureusement… on s’en sert souvent comme excuse quand on parle des mauvaises conditions de travail... Mais, est-ce que pour travailler dans le milieu culturel, il faut nécessairement être passionné?

ÈVE LAMOUREUX
C'est une belle question parce que je dirais que d'un point de vue sociologique, c'est à la fois une réalité et à la fois une croyance et la réalité. Quand on essaie de comprendre pourquoi ils et elles font ce métier-là, les gens sont passionnés et les gens le font parce qu'ils ou elles sont dans une quête un peu viscérale.

EP
Pour Ève Lamoureux, professeure en histoire de l'art à l'Université du Québec à Montréal, spécialisée sur la question de l'art engagé, tout remonte au mythe même de l’artiste….

ÈVE LAMOUREUX
D'une certaine façon, on naît artiste pour faire un jeu de mots, plus qu'on le devient, parce que c'est souvent présenté comme quelque chose qui part des tripes. Et qui est dans une recherche infinie ou perpétuelle, et qui définit à la fois la vie de la personne, son rapport au monde, son intelligence, sa sensibilité et à la fois le métier qu'elle exerce.

EP
Les artistes, ce sont des êtres de passion. Et c'est aussi une représentation, quelque chose qui n'est ni vrai ni faux, mais qui fait partie du mythe de l’artiste... Et selon Ève Lamoureux, c’est historiquement situé. Mais est-ce que le contraire est possible? Est-ce qu’on peut travailler en culture en étant guidé par autre chose que la passion?

(GÉNÉRIQUE)

EP
Salut, moi c’est Émilie Perreault

MPL
Et, moi c’est Maude Petel-Légaré

EP
Vous écoutez «À nous culture», un balado de la Fédération culturelle canadienne-française. L'unique voix politique des arts et de la culture de la francophonie canadienne et acadienne.

(FIN GÉNÉRIQUE)

EP
Josée Thibeault, comédienne, metteure en scène et auteure pour le théâtre, s’est rendue compte que beaucoup de gens ont de la difficulté à considérer les métiers de passion comme un «vrai travail»....

MPL
Une soirée l’a particulièrement marquée.

EP
C’était le 50e anniversaire de son amie.

JOSÉE THIBEAULT
Cette fois-là, j'étais dans un restaurant avec une amie, une amie avec qui j'ai fait beaucoup de théâtre, des spectacles d'humour. Puis elle a travaillé pour une station de télé. Elle est entrée là quand elle était jeune comédienne et elle a monté les échelons recherchiste, animatrice, réalisatrice et finalement et cadre.

EP
Elles discutent du poste de direction artistique et général qui vient de s'ouvrir pour un théâtre francophone à Edmonton

MPL
Et son amie lui demande si elle a l’intention de postuler

JOSÉE THIBEAULT
Je lui ai dit : Ben non. Pis elle me regarde vraiment comme presque.. elle a presque craché son verre rouge dans son verre. Je me sentais vraiment obligée de m'expliquer. «Ben non, si ça ne m'intéresse pas vraiment, ce poste là, ça ne m'a jamais intéressé. En fait, je n'ai pas envie de faire de la gestion. Je n'ai pas envie de dealer avec un conseil d'administration. Passer mon temps à faire des budgets, des demandes de subventions.» Je ne voulais pas nécessairement me cloisonner dans le théâtre. Je lui disais je veux faire de la création. Pis là, elle me dit : «Mon dieu Josée, mais tu as tellement pas d'ambition.» Pis je pense qu'elle voulait me piquer un peu, je pense qu'elle voulait me faire réagir, me brasser pour que je change d'idée peut-être. Peut-être qu'elle pensait que j'avais peur, que mes raisons pour pas vouloir appliquer n'étaient pas des bonnes raisons, mais en fait, quand elle m'a dit ça, je me suis rendu compte non, sais-tu quoi? Non, en fait, t'as raison, j'en ai pas vraiment d'ambition.

EP
Si on définit l’ambition, c’est la «recherche ardente de la réussite, du pouvoir, des honneurs, de la fortune» … et pour Josée, c’est pas nécessairement sa priorité.

JOSÉE THIBEAULT
L'ambition qui compte quand t'es artiste, selon moi, c'est juste de pouvoir faire ton art. Si tu peux faire ce que t'aimes, t'as réussi. Donc ça revient à la passion t'sais. Ça répond à la passion première qui est de faire de l'art, qui est de, de s'exprimer qui est de travailler les émotions. Pis qui est d'entrer avec en contact avec le public, avec l'autre.

MPL
Josée ne veut pas “monter les échelons”. Parce que souvent, quand on monte les échelons, on s’éloigne de ce pourquoi on veut faire notre travail… dans son cas, elle veut continuer à faire ce qui l'anime vraiment : la création.

(MUSIQUE)

EP
Selon Ève Lamoureux, le moteur du métier d’artiste est la quête de sens. Elle s’appuie sur les travaux du théoricien français Pierre-Michel Menger, un sociologue des organisations de travail qui a voulu réfléchir à la question du travail en France et qui a étudié l'artiste comme représentation du métier.
Pour lui, la création artistique doit être considérée comme un travail.

ÈVE LAMOUREUX
Et ce que lui nous dit dans un livre qui est super important et qui s'appelle «Le travail créateur : S'accomplir dans l'incertain», ce qu'il dit pour les artistes, justement, cette passion-là, cette quête-là, en fait le moteur de leur métier, c'est l'incertitude. On est dans la quête de sens, mais on est aussi dans une espèce: ah la passion ça draine, c'est pas quelque chose de calme, de plat. Et donc ce qu'il nous dit, c'est que c'est à la fois extrêmement positif puisque c'est un facteur d'apprentissage, c'est un facteur d'expression de soi, c'est un facteur qui, qui nous oblige à toujours aller au-delà de nous mêmes...

EP
Cette dimension de l’incertain alimente la création de l’artiste. Pour l’artiste multidisciplinaire Charlotte L’Orage, être artiste ce n’est pas un travail, ça fait partie de son identité. Tous les jours, elle se lève vers 5h du matin pour créer.

EXTRAIT ROUTINE CHARLOTTE

CHARLOTTE L'ORAGE
On travaille à partir d'un instinct, de passion, justement, de feu qui peut vite nous enthousiasmer, nous exalter.

MPL
C’est l’incertitude, donc sa passion qui guide son quotidien.

CHARLOTTE L'ORAGE
T'sais 7 jours sur 7, tu te cherches, tu cherches à t'alimenter, à t'abreuver, à être une meilleure personne. Mais le fait qu'on en soit venu à considérer, à mon avis, le travail comme étant quelque chose dont on doit prendre des prend des breaks, comme des vacances, c'est tout ça. Comme artiste, mais aussi comme humaine, c'est pas quelque chose qui me parle vraiment. C'est pour ça que je veux faire de la création 7 jours par semaine. Le problème, c'est que je peux pas, je peux pas tout le temps en faire parce que je ne suis pas nécessairement rémunéré assez pour en faire. Mais si je prends une journée de congé, la fin de semaine, je vais avoir envie de faire la création le matin. Souvent c'est ça, l'ironie. Des fois, je me dis : faut que je prenne des breaks. Pis le matin, qu'est ce que je faisais? Je faisais de la création.

(MUSIQUE)

EP
Mais en considérant la création comme une quête de sens, si on revient aux propos de Pierre Michel Menger, le concept de l’incertain vient aussi avec son lot de défis.

ÈVE LAMOUREUX
D'un autre côté, c'est incertain parce que: je suis: les artistes ou les travailleurs travailleuses culturels sont en compétition avec énormément de personnes. Il y a eu beaucoup d'appelés, peu d'élus et il y a une crainte, lié aux conditions de travail. Pis lié aux conditions d'exercice de la profession, et lié même au fait de garder ... t'sais cette peur des artistes, de perdre le feu sacré, de perdre leur potentiel créatif. Tout ça, c'est le pendant négatif de cette dimension-là de l’incertain.

EP
Cette dimension de l’incertain vient donc aussi avec la compétition entre artistes… et surtout cette peur de perdre le feu sacré

JOSÉE THIBEAULT
On parle de feu, on parle de flamme pis je trouve que l'analogie est bonne parce que des fois, justement, on a flamme très basse. Pis c'est correct aussi. Il faut trouver des moyens de souffler dessus, raviver ça un peu, mais on peut aussi se brûler. On peut aussi vraiment tout le temps trop dans cette façon d'être-là qui est sulfureuse ou volcanique. Pis on peut, on peut vraiment se brûler, on parle de burn out, parfois, burn out, émotif, physique aussi, parce que le corps est tellement impliqué dans ce qu'on fait, donc, c'est de trouver l'équilibre là-dedans, puis, idéalement, être toujours avec de belles braises qui sont bien chaudes, mais qui font qu'on peut continuer à créer sans aller trop loin, sans se consumer complètement.

EP
Pour ne pas s’épuiser, Josée Thibeault, qui a déjà vécu des situations de burn-out, s’est créé une structure pour respecter l’équilibre entre la passion, le côté créatif d’être artiste, et le travail, le côté organisationnel.

JOSÉE THIBEAULT
Il faut être capable de faire un travail qui est beaucoup plus minutieux, qui est beaucoup plus structuré, justement, qui prend du temps, qui est ardu, qui n'est pas toujours la partie qu'on on met de l'avant quand on pense à l'artiste romantique qui qui vit dans son grenier, pis qui boit du vin. (rires) Je pense c'est d'alterner justement entre ces moments de grande création-là, mais aussi de savoir comment se ressourcer. Chacun est différent, c'est sûr, mais se ressourcer pour chaque artiste, c'est très important. C'est des vagues. On est rendu dans l'eau mais en tout cas, faut bien surfer sur les vagues de création versus les vagues, un petit peu de, qui sont peut-être de repos, de ressourcement, de nourriture, peut-être même de l'âme.. avant de recommencer à nous, être en mode de création.

EP
Pour Josée, ces moments de ressourcement, ça passe par la marche.

EXTRAIT MARCHE JOSÉE
Donc je continue, je continue ma marche. J'ai un chien qui court vers moi. Oh, allô allô. Hey, how are you? That's ok, she's nice. Bye bye!
Ça laisse place une fois que tu as marché un bon bout de temps, que ces pensées-là sont parties, que t'as un p'tit flux d'endorphine….ben là tu peux entrer dans une autre zone peut-être un peu plus créative, ou le cerveau fait des associations d'idées qu'il ferait peut-être pas autrement. Des choses qui se passent, oxygéné, ton cerveau est oxygéné... Marcher très longtemps, c'est ce que j'aime faire.

EP
Quant à Charlotte L’Orage, elle ne cherche pas l’équilibre. Au contraire, sa passion est si grande qu'elle éclipse la notion de travail.

CHARLOTTE L'ORAGE
En même temps moi, je suis d'avis que travailler ne m'épuise pas. J'veux dire, oui, quelque part va m'épuiser mais dans le bon sens du terme t'sais que, j'vais me coucher le soir, pis je vais être fatiguée pis je vais bien dormir t'sais. Fait que pour moi l'épuisement. C'est pas forcément négatif. Mais c'est souvent le travail forcé qui m'a fait concevoir le travail comme quelque chose qui pouvait me fatiguer, qui était comme pas organique, ou naturel à mon rythme de vie. Il fallait que je prenne des breaks pour me régénérer. Il y avait tellement de pressions structurelles justement associées à ça parce qu'il fallait que comme ça, ça produise, que ça rapporte, que ça soit approuvé par les autres, etc. Tout d'un coup c'était comme, ça m'épuisait. Mais c'était pas mon activité qui m'épuisait. C'était l'ampleur que ça avait pris dans l'industrie des arts.

MPL
Pour elle, ce qui l’épuise, c’est de dénaturer son art pour gagner sa vie… pour répondre aux critères des institutions, d'un certain rendement…

CHARLOTTE L'ORAGE
j'ai constaté que mon regard d'artiste n'était pas souvent la bienvenue. On m'a demandé mot pour mot de laisser mon artiste à la porte. Quand je rentre au bureau, Charlotte, peux tu laisser ton artiste à la porte? Puis t'sais, j'ai fait ben non, je ne peux pas faire ça.
La structure, à mon avis, est souvent au premier plan par rapport à la passion, l'art, le feu, la créativité, la liberté, la spontanéité, tout ça. Comme artiste, on le vit constamment on se sent comme marginal.

EP
Répondre aux critères de productivité, c’est un facteur qui peut étouffer le feu créatif de Charlotte.

CHARLOTTE L'ORAGE
J'ai un regard critique quand la structure étouffe le feu. T'sais. Donc la productivité peut, à moment donné, avoir cet impact. Quand on pense : OK, mais ça va être quoi les retours qu'on va avoir sur sur l'œuvre en question? Comment est ce que techniquement, on va lui permettre d'exister dans l'espace? Avec quels moyens? Avec quelle équipe? C'est des questions très intéressantes, très pertinentes, évidemment, parce que quand t'as un projet, tu veux mettre en marche, tu veux qu'il fonctionne, tu veux qu'il y ait une structure solide. Donc pour moi, il y a, comme tout, tout une, une réhabilitation là, il y a eu tout un travail qui est en cours constamment de me réconcilier avec la structure parce que j'ai été en révolte contre elle. Non seulement comme artiste exalté, mais aussi comme individu qui a fait face à des structures particulièrement imposantes, voire écrasantes.

EP
Mais selon Ève Lamoureux, sans institutions culturelles, il n’y a pas d’art… et pas de conditions de travail

ÈVE LAMOUREUX
Les institutions, effectivement ont un effet sur le travail de l'artiste. Parce que proviennent des institutions la définition même de ce que c'est l'art, provient des institutions, c'est-à-dire qu'au delà de la passion, il faut manger. Il faut avoir un métier, il faut avoir une existence. Et sans institution artistique. Ça, c'est pas possible. Et donc, si on pense au métier de l'artiste, il n'y a pas d'artistes sans institutions. Comme il n'y a pas d'artistes d'ailleurs sans société, c'est-à-dire que ce qui nous permet de dire qu'une personne est artiste, c'est le milieu de l'art ou c'est les membres de l'art eux mêmes. Et donc, voilà. Mais c'est sûr que c'est moins, on sort du mythe romantique... Quand on rentre dans les conditions concrètes d'exercice et comme toutes conditions concrètes d'exercice dans la société, c'est pas, ça vient avec beaucoup de contraintes. Et donc je comprends que la perspective d'un ou d'un artiste, ça peut être parfois extrêmement contraignant.

EP
Les métiers de passion sont ceux qui malheureusement ont souvent des conditions de travail médiocres… Selon une étude des Conseil des Arts du Canada parue en 2016, le revenu médian individuel des artistes au Canada est de 24 300 $, soit 44 % de moins que celui de la population active qui est de 43 500 $.

MPL
Ève Lamoureux explique que c’est la conséquence de cette croyance du mythe de l'artiste.

ÈVE LAMOUREUX
Les conditions de travail, c'est de travailler un nombre infini d'heures qui sont souvent peu payées à des taux horaire qui ne correspondent pas, mais pas du tout au niveau de scolarité. C'est ça la réalité du milieu culturel, c'est pas, c'est un peu triste comme réalité concrète de vie. C’est lié à la dévotion… C'est probablement lié aussi. Là, c'est drôle parce qu'il y a bien une transposition de la reconnaissance sociale qu'on octroie aux artistes. Être artiste, d'une certaine façon, c'est être élu.

EP
Être artiste, c’est être l'élu. Et ça malheureusement, c’est souvent utilisé pour justifier les conditions de travail difficiles.

MPL
Et c’est justement ça qui peut désillusionner l’artiste et éteindre sa flamme…

EP
Selon Ève Lamoureux, si déjà à la base, un artiste ou travailleur culturel n’est pas passionné, et bien à cause de ces conditions de travail difficiles, il est peu probable qu’il restera longtemps dans ce milieu...

ÈVE LAMOUREUX
C'est là où le jeu avec la croyance, je le trouve intéressant, c'est-à-dire que oui, je pense qu'il y a des gens qui, ou du moins, ont été à un moment donné passionnés le sont moins. Pour enseigner au baccalauréat en histoire de l'art. Je peux vous dire qu'il y a des gens qui se retrouvent dans le milieu culturel, qui sont pas nécessairement passionnés comme travailleurs, travailleuses. Est-ce qu'elles vont y rester? Peut-être pas, parce que c'est un métier qui est difficile. Et donc, c’est des métiers qu'on associe à la dévotion, comme l'enseignement, comme les les métiers liés aux soins. Ça fait partie de cette catégorie de métiers là.

EP
Donc la question qu’on devrait se poser n’est pas «Est-ce qu’il faut être nécessairement passionné pour travailler en culture?« mais plutôt «Comment ne pas éteindre la passion de ceux qui travaillent en culture?» Et ça, c'est bon pour tous les métiers de vocation, comme les professeurs, les travailleurs de la santé… tout le monde s’entend sur ça: il faut améliorer les conditions de travail. Mais, travailler dans un milieu qui nous passionne a toutefois énormément de bénéfices.

ÈVE LAMOUREUX
De faire un métier qui nous stimule, qui nous passionne, c'est un moteur de bonheur, de plaisir et de réalisation. Et ça, c'est un facteur fondamental dans la passion qu'il ne faut absolument pas négliger.

EP
Ça nous ramène à la dimension expressive du travail: être passionné, c’est valorisant et épanouissant.
Dans le prochain épisode, on vous parle de l'aspect entrepreneurial d'être un artiste. Pour le meilleur et pour le pire.

(GÉNÉRIQUE)

ÉMILIE PERREAULT [Narration]
À nous la culture,
un balado de la FCCF, la Fédération culturelle canadienne-française, l'unique voix politique des arts et de la culture de la francophonie canadienne et acadienne.
À la réalisation : Maude Petel-Légaré
À la production: Stéphanie Laurin pour Transistor Média
Je m’appelle Émilie Perreault, merci pour votre curiosité mais surtout, merci de partager cet épisode avec vos amis.