Le balado de l’Armée canadienne

Voulez-vous savoir ce que ça prend pour activer une grande mission? Le colonel Cédric Aspirault du 5 GBMC se prépare à être le premier commandant de la Brigade des Forces terrestres avancées en Lettonie. Il travaille avec nos alliés de l’OTAN pour mettre les choses sur pied, et il a beaucoup d'idées sur ce qui est nécessaire pour accomplir cette tâche.

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What is Le balado de l’Armée canadienne?

Le balado de l’Armée canadienne s’adresse aux soldats de l’Armée canadienne et traite de sujets qui les concernent. Les soldats constituent notre public cible principal, mais les sujets abordés pourraient s’avérer pertinents pour toute personne qui appuie nos soldats ou qui s’intéresse aux enjeux militaires canadiens.

Capt Orton:

Salut, ici Capitaine Adam Orton avec le Balado de l'Armée canadienne. Être responsable d'une brigade, c'est pas facile. En plus d'être en charge de milliers de soldats, il faut s'assurer aussi que tous les pièces fonctionnent bien ensemble. C'est encore plus difficile si la brigade se prépare pour un déploiement international puisque le groupement tactique des forces terrestres avancées en Lettonie s'agrandit pour devenir une brigade. Le colonel Cédric Aspireault, Commandant du 5e Groupe brigade mécanisée du Canada et premier commandant sur le terrain de la brigade des forces terrestres avancées en Lettonie, vas nous expliquer comment il se prépare à la tâche.

Capt Orton:

Bienvenue au Balado!

Col Aspirault:

Bonjour Adam, très heureux d'être ici ce matin.

Capt Orton:

Donc je regarde juste avant que la Russie a fait l'invasion de l'Ukraine je me rappelle d'avoir eu une discussion avec quelqu'un puis il disait "Ouais ça a l'air tu sais aux nouvelles des soldats qui arrivent, peut-être que la Russie va faire une invasion." Puis je dirais "Ah no way ça va arriver, ça se peut pas." puis le lendemain là c'est arrivé. Puis là on se dit des fois, des choses qu'on ne peut pas s'attendre à y arrive. Qu'est-ce qui arrive si quelqu'un, un adversaire, essaie de traverser votre brigade?

Col Aspirault:

On va être prêt. De un, on va être très prêt. C'est l'avantage de un, faire partie d'un plan de l'OTAN où est-ce qu'on n'a pas juste les orientations, mais on a la force d'une organisation au complet qui est en arrière de l'organisation. L'autre chose c'est que nous sommes sur le terrain, nous sommes en Lettonie, nous sommes avec les Lettons.

Col Aspirault:

Nous sommes une organisation multinationale, mais surtout avec les lettons, sur leur terrain à laquelle on a la mission de protéger et de dissuader toute intention de traverser cette frontière-là en premièrement, mais deuxièmement s'il y a quelqu'un qui traverse la frontière à être capable de défendre le pays. C'est un avantage énorme d'être sur le terrain et d'être capable d'effectuer ces reconnaissances-là, développer le plan sur le vrai terrain sur lequel on pourrait combattre. Puis ça, c'est un message important qu'on passe aux troupes, c'est pas un exercice. C'est pas à Wainwright avec un END-EX à la fin puis que c'est fini puis tout le monde retourne à la maison. Si on doit exécuter notre tâche jusqu'à défendre le pays, la planification doit être détaillée pour être capable de d'exécuter notre mission puis de défendre avec les lettons ce pays exceptionnel.

Capt Orton:

Officiellement, c'est quoi la mission que vous avez?

Col Aspirault:

Principalement notre mission va être de dissuader toute force opposante de traverser la frontière et de assurer l'intégrité de la frontière Lettone. Par la suite, si on regarde à court terme, ça va être de mettre en place cette brigade-là, mettre en place la connectivité requise, mettre en place les infrastructures, mettre en place les troupes qui vont devoir opérer à travers la brigade et s'assurer d'exécuter la mission. La troisième partie qui va être très intéressante pour un quartier général, ça va être de s'intégrer dans les plans de l'OTAN. Comme on le sait la façon que c'est organisé il y a un corps multination qui est en Pologne qui lui a sous ses ordres plusieurs QG divisions dont un quartier général multinational leadé par les Danois à Riga en Lettonie qui lui va avoir deux brigades dont notre brigade et une brigade Lettone Donc s'intégrer à cette nouvelle organisation-là va être un défi exceptionnel, car ça vient avec une nouvelle chaîne de commandement, mais aussi des nouveaux plans extrêmement importants à développer.

Capt Orton:

Donc vraiment l'environnement, là c'est un environnement multinational, on travaille avec des alliés sous l'OTAN, vous allez avoir des alliés de l'OTAN intégrés dans votre brigade, où est-ce que cette brigade-là rentre en termes du plan d'OTAN

Col Aspirault:

La brigade va maintenant faire partie d'un plan régional. Comme on le sait, actuellement, il y a beaucoup de plans nationaux, donc l'Estonie à son plan, Lituanie à son plan, la Lettonie à son plan puis il y a une intégration qui est fait mais une intégration qui est pas fait autant que l'OTAN est capable de le faire. Donc il y a un plan qui a été développé dans la dernière année par le corps qui a été passé à la division puis que nous comme brigade avancée nous allons pouvoir s'intégrer à ce plan-là et développer notre propre plan au niveau de brigade puis s'assurer qu'on effectue une dissuasion régionale puis si cette partie-là ne fonctionne pas être capable de faire une défense régionale.

Capt Orton:

Le processus de planification opérationnelle incorpore des choses comme analyser notre mission, décider comment qu'on va s'en approcher, qu'est que vous avez découvert lors de votre examination de cette mission-là

Col Aspirault:

Ouais, une des parties importantes, c'est de s'assurer qu'on est capable d'intégrer l'équipe pour être capable de faire une planification pour être capable de faire une planification multinationale, mais aussi être capable de s'assurer qu'on ne parle pas juste une langue canadienne puis je m'explique, être capable de parler la langue OTAN puis ça demande un effort comme new comme nation qui s'occupe de la structure principale s'assurer que l'ensemble des nations qui font partie de l'équipe comprennent ce qu'on veut faire puis par exemple juste la façon qu'on écrit nos ordres. On a une façon canadienne d'écrire nos ordres, on a une structure qui est assez rigide. Par contre à l'OTAN il y a un format un peu différent où est-ce que la séquence est un peu différente qui pour nous a été facile de faire ce changement-là. On s'est entraîné à le faire, on s'est pratiqué à le faire puis on a décidé d'y aller avec un côté avec des ordres écrits format OTAN.

Col Aspirault:

L'autre chose comme tu l'as mentionné, chacun des pays sont représentés à l'intérieur du quartier général. Eux-mêmes vont nous aider dans la planification des plans et des ordres qu'on va écrire. Notre chef des plans vient du Danemark, On a déjà la Pologne dans l'équipe des plans. Par exemple, on a aussi des Canadiens. Fait que juste cette partie-là qui est une mini partie du quartier général, mais qui est une partie essentielle, va nous aider à faire cette traduction-là et s'assurer que tout le monde a une compréhension commune des intentions à faire.

Capt Orton:

Il y a peut-être des gens qui ne comprennent pas exactement qu'est-ce que ça a de l'air une brigade, est-ce que vous pouvez peut-être nous décrire qu'est ce que ça a de l'air du 5e GBMC et comment c'est composé

Col Aspirault:

Ouais actuellement le 5e groupe brigade mécanisée du Canada est situé à Valcartier on a environ 4000 personnes 4000 personnes c'est divisé en 8 unités Chacune des unités a environ 5 à 600 personnes en moyenne. Fait qu'on a 3 bataillons d'infanterie, un régiment blindé, un régiment d'artillerie, un régiment d'ingénieurs et un bataillon de services qui assure la justice de tout ça et qui encadre tout ça, on a un quartier général de brigade et un escadron de transmission qui s'occupe que l'ensemble des unités parlent à tous et chacun. Donc c'est la façon qu'on est généralement organisé pour une brigade canadienne. Maintenant en théâtre, la façon qu'on va évoluer vers l'augmentation de cette brigade-là, c'est que normalement en théâtre on a des groupements tactiques. Un groupement tactique, c'est la base, le bloc de base pour un armée qui est au combat.

Col Aspirault:

Donc un groupement tactique est construit et développé pour exécuter une tâche spécifique. Cette tâche-là va nous permettre d'identifier qu'est-ce qu'on a besoin, mais à la base un groupement tactique s'est basé sur une unité d'infanterie ou un unité blindée qui va être renforcée par l'autre donc une unité blindée renforcée par la l'infanterie ou vice versa et par la suite qu'on va y rajouter des unités essentielles pour la mobilité par exemple des ingénieurs ou qu'on va les augmenter avec de l'artillerie et de la logistique. Un groupement tactique donc c'est comme un mélange d'unités de brigade qui est déjà mis ensemble pour être capable de combattre dans multiples environnements. Puis la grosseur est déterminée tout dépendant du contexte et de la tâche. Donc on peut avoir des groupements tactiques de 400 personnes comme on peut avoir des groupements tactiques de près de 1000 personnes puis c'est ce qu'on a actuellement.

Capt Orton:

Et aussi en termes de votre équipe votre brigade 5e brigade c'est une brigade de régule mais j'imagine que il va y avoir des réservistes qui vont être impliqués là-dedans aussi.

Col Aspirault:

Oui exact puis on le fait un peu différemment cette année Puis je suis extrêmement heureux de de voir le déroulement de tout ça jusqu'à maintenant. Comme on le sait, la 5e brigade fait partie de la 2e Division canadienne qui elle a sous son commandement deux brigades de réserve. Fait que la façon qu'on a voulu faire ça cette année au lieu de juste pousser des positions, dire ok demandez à la réserve veuillez remplir ce groupe de positions là. On a demandé on a fait un sondage à l'ensemble des réservistes disponibles qui étaient prêts à se déployer dans le contexte de l'opération réassurance et quand. Ça, c'est deux questions très importantes.

Col Aspirault:

Car il y en a qui ont réussi à se rendre disponibles plutôt juste le déploiement ou juste l'entraînement après déploiement. Ça demande un travail d'état-major supplémentaire où est-ce qu'on doit chercher plus d'opportunités, mais être capable de voir d'autres options que les options traditionnelles que de protection rapprochée d'un établissement ou d'un building, mais vraiment de les intégrer à l'intérieur des unités de régulières parce que ceux qui pouvaient être disponibles dès janvier on avait le temps de les qualifier sur des vbl on a le temps de qualifier sur diverses plateformes qui normalement le réserviste n'avait pas cette qualification-là. Ça ça nous permet d'intégrer les réservistes dans l'ensemble de la brigade pas juste dans des fonctions spécifiques. Puis ça je vois ça comme un gain à long terme. Car le but de ça c'est de rendre l'expérience intéressante pour tous et chacun qui fait partie de la brigade, puis faire partie d'un régiment ou d'un bataillon de réguliers, puis vraiment faire partie de l'équipe, c'est un investissement à long terme.

Col Aspirault:

On l'a vu dans les années de l'Afghanistan, puis j'ai vraiment l'intention de revoir cette année encore, où est-ce que au début tout le monde régulier et réserviste tout le monde arrive avec un différent niveau d'expérience mais après le montant puissance après quelques mois d'entraînement et surtout après un tour le niveau d'expérience est le même puis on doit l'utiliser ça. On doit saisir ces opportunités-là, puis être capable de voir à quel point que la contribution des réservistes est essentielle pour un nous aider à continuer à faire la mission puis être capable de soutenir cette mission-là à long terme puis deux ben de donner l'intérêt à certains des réservistes qui se sont joints à l'équipe de vouloir transférer dans la régulière et de faire partie de l'équipe de la 5e brigade ou peu importe l'unité dans laquelle elles veulent faire partie. Fait que il faut le voir pas juste pour un gain à court terme et un investissement à long terme. L'autre chose qui est essentielle c'est de s'assurer que l'expérience est bonne pour l'ensemble des membres réguliers et réservistes car lorsque tout le monde va retourner à la maison on sait que les gens se parlent et se parlent rapidement puis il faut que ça soit positif pour tous et chacun puis que les gens aillent le goût de se rejoindre à l'équipe et continuer cet effort-là puis c'est pas un effort de régulier c'est un effort d'armée on dit une armée puis on y croit fortement, puis on va être capable de faire arriver.

Capt Orton:

Puis c'est vraiment pas des farces parce que j'ai vérifié la brique moi-même, je suis juste curieux comment est-ce que ça avançait puis je pense que des 1600 postes comblés en ce moment, il y avait à peu près 400 réservistes qui ont pris des places, donc ça avance, puis c'est vraiment ça, ça fonctionne, c'est sûr.

Col Aspirault:

Oui, puis ils ont été intégrés à part entière, à l'intérieur des des bataillons, des régiments, c'est extrêmement beau à voir puis j'ai d'excellents commentaires là sur des troupes sur le terrain.

Capt Orton:

On a combien de troupes avec le groupement tactique qui est là en ce moment puis comment est-ce que ça va évoluer au niveau de la brigade pour nous donner qu'est-ce qu'on a de besoin en ce moment

Col Aspirault:

Oui c'est une bonne question donc on a environ 1,500 troupes déployées actuellement ça c'est inclus tout ce qui contribution internationale. Avec l'augmentation du quartier général de brigade et des troupes de brigade telles que l'escrime reconnaissance, certains éléments de guerre électronique et certains drones, on va dépasser 3,000 personnes surtout vers novembre. Donc ce qu'on fait c'est qu'on augmente le nombre de personnes, mais aussi on va redistribuer les troupes qui sont déjà au sein du groupement tactique pour s'assurer qu'ils sont au bon niveau pour niveau de brigade. Je m'explique par exemple l'artillerie à ce moment-ci, fait partie du groupement tactique. Mais avec l'arrivée d'un quartier général, nous allons pouvoir remettre l'artillerie au niveau que normalement, auquel il opère.

Col Aspirault:

En temps normal, un régiment d'artillerie va se rapporter au quartier général de brigade et sera redistribué aux besoins, aux groupements tactiques qui en a besoin. Ce qui va arriver c'est que le groupement tactique actuel va réduire un peu car il y aura plus de troupes de brigade au sein de son unité mais il va pouvoir plutôt se concentrer sur être un groupement tactique puis opérer au niveau groupement tactique. Puis notre quartier général va reprendre le commandement des troupes de brigade puis je vais pouvoir exécuter la planification au bon niveau et de fournir le soutien requis groupement tactique qui va en avoir besoin incluant les nouveaux qui vont se joindre à nous.

Capt Orton:

Donc tout justement en parlant des nouveaux qui vont se joindre, quelle nation vont supporter la brigade que vous allez monter en puissance et qu'est-ce qu'on peut s'attendre en termes de contribution individuelle des pays?

Col Aspirault:

Un des gros changements, on sait déjà qu'on a 11 pays qui contribuent au sein de du groupement tactique actuel, un des nouveaux contributeurs majeurs, c'est le Danemark. Le Danemark qui eux aussi vont fournir un groupement tactique d'environ 6 à 700 personnes et ont déjà construit leur camp juste à côté de la Adazi puis ils vont faire partie intégrale de de la nouvelle brigade qu'on est en train de mettre en place. Par la suite une des excellentes nouvelles qu'on a c'est que comme on le sait le 7 mars 2024, la Suède a joint l'OTAN, puis ils ont décidé et annoncé qu'ils allaient faire partie de notre brigade multinationale et qu'ils vont se joindre à la hauteur d'un groupement tactique eux aussi. Ce qui va arriver c'est que le premier 6 mois dans lequel on va se déployer donc à partir de nous on se déploie à partir de juin en août les Danois vont contribuer au groupement tactique jusqu'en décembre et en janvier ils vont être remplacés par un groupement tactique suédois qui est une excellente nouvelle car ça va être leur première mission en tant que membre de l'OTAN et ils vont la faire avec nous.

Col Aspirault:

Donc on est tout à fait honoré et nous avons hâte de travailler avec les Suédois.

Capt Orton:

Et avec toutes ces établissements-là qu'est-ce qu'on peut s'attendre en termes d'entraînement J'imagine qu'on va avoir des chances de s'entraîner avec nos alliés, et caetera.

Col Aspirault:

Ça, ça, la beauté de maintenant s'intégrer au plan de l'OTAN, au temps qu'on va le faire, c'est que on va avoir des nouvelles opportunités où est-ce que nous allons pouvoir s'entraîner avec les troupes qui sont au nord et au sud donc les troupes estoniennes soutenues et supportées par les anglais et en Lituanie qui eux sont avec les allemands enfin que ça va donner des opportunités supplémentaires aux troupes qui vont se déployer sur l'opération REASSURANCE il y a beaucoup de gens qui se sont déployés avant qui ont fait partie de l'opération REASSURANCE qui se sont entraînés à Adazi qui est un excellent secteur d'entraînement mais là on va pouvoir avoir des opportunités pour être capable d'aller s'entraîner dans d'autres pays qui font partie de la région.

Col Aspirault:

Ça sera pas juste une expérience militaire exceptionnelle parce que ça donne une opportunité de s'entraîner avec d'autres pays, voir du nouveau équipement, un nouveau terrain, mais aussi on va s'assurer de donner du temps aux troupes qui se déploient pour être capable de visiter ces nouveaux pays-là. Il faut être capable d'apprécier l'Europe et le terrain dans lequel nous sommes, puis être capable de voir la beauté de ces pays-là. Enfin qu'on va s'assurer de donner le temps aux troupes de visiter les pays tout en ayant l'expérience militaire exceptionnelle.

Capt Orton:

C'est quoi votre plan pour l'entraînement? Une fois que les troupes sont arrivées, tâche est-ce que vous voyez qu'ils vont faire pendant qu'ils sont là?

Col Aspirault:

Surtout pour notre première rotation, tu sais on dit on le Roto 0, c'est une Roto 0 de du quartier général, mais aussi de troupes de brigade. Pour notre rotation lorsqu'on va arriver dès juin, il va avoir de la prise en charge d'équipement. Il y a beaucoup de navires qui sont maintenant poussés vers l'avant du Canada vers la Lettonie avec des pièces d'équipement qu'on va devoir prendre en charge et de s'assurer que tout fonctionne qu'on est capable de les utiliser rapidement. Il va avoir aussi beaucoup d'entraînement individuel. Si on parlait de nouvel équipement sur ce que c'est le drone, nouveau pistolet, une nouvelle pièce de communication nous allons devoir tester en théâtre puis s'assurer que tout le monde est très habile à les utiliser.

Col Aspirault:

Puis il va avoir l'intégration de l'ensemble des nations qui vont être là qui vont être aussi importantes puis il va avoir l'entraînement collectif fait que l'entraînement collectif que vous lui permet de travailler ensemble, exécuter des des chantiers ensemble, puis d'être capable de faire des tests d'équipement comme groupement tactique mais surtout comme brigade. Donc tout mettre ça en place dans les premiers mois va nous garder occupé, ce qui va nous amener à un exercice majeur en novembre où est-ce que ça va être le premier exercice de brigade où est-ce qu'on va maximiser l'ensemble des troupes qui vont être déployées puis être capable de faire de faire les opérations tous ensemble.

Capt Orton:

Et je dirais qu'il y a beaucoup d'opportunités d'apprentissage, de peut-être apprendre qu'est-ce qu'un autre pays fait très bien que peut-être on fait moins bien et vice versa?

Col Aspirault:

Exactement, puis ça se fait à plusieurs niveaux, ton exemple est excellent ou est-ce qu'il y en a qui vont partager leur expertise sur nos techniques d'infanterie l'utilisation des chars il y a plusieurs pays qui vont apporter des Léopards 2 fait que on a plusieurs pays qui génèrent des Léopards 2 mais ça veut pas dire qu'on l'utilise tous exactement de la même façon ça c'est au niveau tactique au niveau du qg de brigade, si on regarde les nouveaux systèmes qu'on met en place, je regarde le système SitaWare, qui est un système de partage d'informations et de connaissances situationnelles et de planification. Nous on a commencé à l'utiliser cette année. Mais il y a plusieurs pays de l'OTAN tels que le Danemark l'utilisent depuis très longtemps puis on apprend de eux. On apprend de leur façon qu'ils l'ont utilisé puis la façon qu'ils l'ont mis en place. Fait que ces opportunités-là multinationales, fait juste augmenter notre capacité opérationnelle et améliorer notre connaissance sur sur notre métier à tous les jours.

Capt Orton:

Donc vraiment on a des troupes qui rentrent en théâtre, ils font des entraînements individuels, collectifs sur de nouveaux équipements, on installe l'infrastructure, on crée une structure d'une brigade, il y a beaucoup de pièces qui bougent en même temps là, ça doit être assez difficile quand même?

Col Aspirault:

Beaucoup de pièces qui bougent, beaucoup d'entraînement, mais une des choses qui est vraiment importante à considérer puis un des changements, c'est que dans la planification, il y a aussi la préparation de l'exécution d'un vrai plan. On parlait d'un plan régional qui va être mis en place, un plan de l'OTAN, mais les troupes lorsqu'il va s'entraîner, c'est pas comme on l'a connu à Wainright, c'est pas une carte inventée avec un un ennemi inventé. Nous allons nous entraîner sur le terrain sur lequel il pourrait être utilisé pour exécuter une vraie tâche, une vraie mission. Donc les reconnaissances et les exercices que nos troupes vont faire vont être des vraies reconnaissances où est-ce que la position à laquelle ils vont aller voir pour stationner leurs véhicules blindés pourrait être une vraie position qui pourrait être utilisée dans le contexte de l'exécution d'un plan de l'OTAN. L'avantage qu'on a, c'est que on va joindre une équipe extrêmement professionnelle, les lettons qui sont là sont extrêmement compétents et professionnels, puis ils connaissent très bien le terrain.

Col Aspirault:

Puis ils vont être capables de nous apprendre et de nous vraiment nous aider à développer notre plan et en faire partie. Fait que on a extrêmement hâte aussi de travailler avec les lettons sur le terrain, puis être capable de développer notre expertise ensemble.

Capt Orton:

Puis on sait aussi que en termes de doctrine, il n'y a pas grand-chose de nouveau nécessairement en termes de préparation pour un environnement comme celle qu'on regarde.

Col Aspirault:

La doctrine des fois on l'oublie, mais il y a beaucoup de réponses dans la doctrine. Ouvrir les vieux livres verts là des fois ça fait du bien. Mais l'armée canadienne est excellent pour ça, on écrit. On écrit puis c'est pas juste une question de leçon apprise, mais qu'est-ce qui a été appris au fil des années dans les conflits majeurs avant nous, ça a été écrit puis ça a été bien écrit. Fait que tu sais par exemple on parle de qg dispersé, on en parle à différents niveaux, Mais un qg dispersé, c'est un moyen de protéger un quartier général de brigade.

Col Aspirault:

C'est une des façons de protéger un quartier général de brigade, puis c'est écrit dans notre doctrine. Les outils qu'on a pour accomplir cette protection-là par exemple ont évolué ont changé mais il y a encore des choses qui sont qui sont excellentes là Je veux dire le téléphone de campagne qui était très très loin dans les quartiers maîtres, on commence à les ressortir.

Capt Orton:

C'est ça.

Col Aspirault:

Parce que il y a aucune signature de communication qui peuvent être détectés. Fait que il y a il y a des choses qu'on faisait avant qu'on oubliait qu'on doit juste ramener puis mettre de l'avant. En Afghanistan, les quartiers générales étaient très concentrés, mais c'était pas juste une question de confort. C'est une question premièrement de protection où est-ce qu'on pouvait être sur une bulle radar ou est-ce qu'on avait une protection qui était très définie. C'est de même que ça fonctionnait.

Col Aspirault:

Dans un contexte comme on voit en Ukraine actuellement, la bulle radar fonctionne moins. Fait que c'est pas la meilleure façon de protéger les quartiers généraux. On voit que la dispersion est une meilleure façon qui assure la résilience des quartiers généraux, qui assure que s'il y a une partie qui fonctionne plus, ben le reste du quartier général est capable de fonctionner et de continuer à commander et contrôler les opérations. L'autre partie qu'on doit considérer c'est que la protection n'est pas juste une question de balistique. Tu sais c'est pas juste l'artillerie qui pourrait nous tirer dessus, Ça pourrait être du sabotage, mais il y a aussi comment qu'on se camoufle dans un spectre où est-ce qu'on dit que le le terrain de bataille est transparent.

Col Aspirault:

Où Ou est-ce que tu as des satellites qui voient ce qu'on fait ou est-ce qu'on voit des capteurs de communication qui voient les signatures de communication, comment qu'on se camoufle dans qu'est-ce qui existe déjà. Fait que ça c'est essentiel à penser, mais justement encore camouflage fait partie de protection C'est ça. Et c'est juste une autre façon de le faire. Fait que retourner à la doctrine et l'adapter avec la situation d'aujourd'hui est essentiel à faire. Mais la solution n'est pas seulement dans une façon de faire, mais c'est un ensemble d'outils qu'on doit mettre en place pour s'assurer qu'on est capable de commander et contrôler jusqu'à la fin.

Capt Orton:

Ce n'est pas souvent qu'on a une brigade déployée, vous allez être le commandant. Chaque personne a leur propre style, leur propre façon à faire. C'est c'est quoi votre philosophie en termes d'approcher le commandement surtout à ce niveau-là

Col Aspirault:

Ouais, donc quand je suis arrivé à la cinquième brigade, il y a il y avait des choses qui étaient importantes pour moi telles que s'assurer que chacun des soldats sont l'expert dans leur métier, s'assurer qu'ils sont compétents dans tout ce qu'ils font et puis qui ont l'équipement pour le faire, puis par la suite les intégrer au niveau de brigade pour être capable de devenir un groupe brigade mécanisé. Parce qu'un groupe brigade mécanisé n'est pas quatre-mille individus. C'est pas non plus dix compagnies, c'est pas non plus huit unités, mais c'est une brigade. Puis ça, pour devenir une brigade, on doit être capable de s'intégrer à tous les niveaux. Enfin c'est quelque chose que je vais amener avec moi aussi, s'assurer que je donne le temps, l'équipement à chacun des soldats qui va se déployer d'être l'expert dans qu'est-ce qu'ils font.

Col Aspirault:

Par la suite, c'est les intégrer et donner leur opportunité, de s'entraîner et de commander puis ça je l'ai vu à travers les années là lorsqu'on donne l'opportunité et l'espace à tous les soldats pour être le meilleur d'eux-mêmes, ils deviennent le meilleur d'eux-mêmes. Puis c'est vraiment mon intention de leur donner cet espace-là. On parle de commandement par mission, mais le commandement par mission est à la base, c'est faire confiance à nos troupes et les laisser aller. Puis oui effectivement sur un encadrement puis avoir une intention claire, je n'ai pas l'intention de faire la job de commandant de section sinon j'ai pas le temps de faire ma job de commandant de brigade. Mais de vraiment s'assurer qu'ils ont toutes les ressources puis les capacités pour faire leur travail puis de donner le meilleur d'eux-mêmes.

Capt Orton:

Et comment est-ce que ça se traduit en termes d'entraînement une fois déployé?

Col Aspirault:

Je m'assure de, on dirait pousser la machine. Donc s'assurer là qu'on teste les limites de chacune de nos capacités, que ça soit en communication que ça soit système d'armes pour voir jusqu'à où on est capable d'aller pour connaître vraiment les vraies limites de notre équipement. Lorsqu'on connaît ça, on est capable de bien utiliser l'ensemble des outils que nous avons à notre disposition et ça c'est ultra important de faire tout en construisant la confiance si l'équipe doit avoir confiance en leur équipement puis des fois ils ont pas l'opportunité de pousser les limites de leur puis de voir jusqu'à où ils sont capables d'y aller. En faisant ça, on va être capable de développer une connaissance avancée de l'équipement qu'on a avec nous, mais aussi une confiance des gens entre nous, entre eux, puis aussi une confiance envers l'équipement.

Capt Orton:

On voit souvent que surtout en termes de, encore une fois de leadership ou de dirigeants, on se trouve à des fois représenter l'institution de plus en plus parce que on on tombe sur la politique, puis notre responsabilité envers l'institution, mais aussi se connecter avec les trop, puis exercer du des fois ça requiert une certaine connexion personnelle de prendre le temps de parler avec une personne puis de l'avoir comme une personne. Comment est-ce que vous gérez genre le les deux parties d'être une personne dans un poste de leadership comme un comme un brigade.

Col Aspirault:

Ouais, c'est c'est une excellente question parce qu'on se pose tout le temps que lorsqu'on devient commandant, qu'est-ce qu'on doit adapter ou si on doit changer des choses. Mais j'ai tout le temps considéré que les commandants ou ou dans mon cas, on n'est pas là pour qu'est-ce qu'on devrait être, mais c'est pour ce que nous avons fait ou qu'est-ce que nous avons toujours été. Pour moi, c'est de rester le plus personnel et ne pas changer. J'aime aller avec les gens, j'aime construire des équipes et j'aime m'assurer que les gens qui ont le potentiel sont capables de rayonner autour de moi. Donc c'est important pour moi de m'entourer de gens qui vont me compléter.

Col Aspirault:

Des gens qui pensent différemment que moi, des gens qui vont être capables de me sortir de ma zone de confort, puis d'être capable de de m'amener, de nous amener plus pas de m'amener plus loin, mais de nous amener plus loin comme brigade. Ça, c'est surtout dans mon état-major rapproché, mais pour les troupes, pour mes commandants, vraiment de leur donner l'espace pour commander, puis de de rayonner parce qu'on a des gens extrêmement compétents qui vont se déployer dans la prochaine année, peu importe le pays. Il faut réaliser qu'on doit donner l'opportunité à la qualité des gens de démontrer puis d'être capable de d'élever la brigade dans son ensemble.

Capt Orton:

Donc peut-être pour terminer ça fait à peu près un an vous êtes un commandant de brigade pour préparer pour un déploiement, est-ce qu'un aspect en particulier qui vous a marqué ou que vous trouvez comme waouh ça c'est vraiment la meilleure partie de qu'est-ce que je fais en ce moment

Col Aspirault:

Ouais, quelque chose qui m'a marqué dans les dernières années puis que j'ai vu vraiment dans la dernière année, c'est à quel point que nous avons des gens compétents au sein des forces armées canadiennes. Je ne dis pas, c'est pour être choisi rien. Je le dis avec toute sincérité. Des fois on parle les les différentes générations. La prochaine génération n'est pas comme la nôtre, puis est différente.

Col Aspirault:

En fait, je considère que la prochaine génération est meilleure que nous étions. Je considère que les lieutenants d'aujourd'hui sont meilleurs que quand nous étions lieutenant. On leur donne du nouvel équipement, puis ils vont amener cette nouvel équipement-là à un niveau que même ceux qui l'ont développé, ils n'ont pas pensé. C'est pour ça que moi, voir cette nouvelle génération-là, voir les troupes de la brigade, j'ai aucune inquiétude de leur donner du nouvel équipement. En fait, j'ai hors de leur donner du nouvel équipement parce que je sais qu'ils vont amener ça à un niveau plus loin que qu'est-ce que ça a été designé pour faire à la base.

Col Aspirault:

Puis de voir à quel point que nous avons des gens innovateurs, des gens brillants avec le coeur vraiment à la bonne place pour être le meilleur d'eux-mêmes, c'est exceptionnellement à voir puis je me sens privilégié comme commandant de le voir.

Capt Orton:

Bon ben je pense que c'est une excellente réponse puis on va arrêter cela. Merci beaucoup d'avoir participé au gala de haut là c'est c'était excellent.

Col Aspirault:

Merci beaucoup Adam.

Capt Orton:

Ça c'était le colonel Cédric Aspirault commandant du 5e groupe brigade mécanisée du Canada et le Commandant de la nouvelle brigade des Forces Terres Savassés en Lettonie. Et moi, je suis capitaine Adam Orton, prenez soin de vous!