Faites la bonne chose en ligne, c’est l’objet de notre émission d’aujourd'hui. Les étapes que vous devez suivre afin de veillez à ce que votre participation en ligne reflète le respect que vous et l’organisation que vous représentez avez envers nos collectivités dans l’ensemble du Canada.
Le balado de l’Armée canadienne s’adresse aux soldats de l’Armée canadienne et traite de sujets qui les concernent. Les soldats constituent notre public cible principal, mais les sujets abordés pourraient s’avérer pertinents pour toute personne qui appuie nos soldats ou qui s’intéresse aux enjeux militaires canadiens.
[Musique commence]
Dan Le Bouthillier : Le gouvernement a envoyé les Forces armées à un party parce que c’est la loi martiale, tout est rendu fou, puis on finit par juste boire toute la soirée.
Capitaine Adam Orton : Salut! Ici Capitaine Orton pour Le balado de l'Armée canadienne. Le sujet de notre balado aujourd’hui, ça va être les médias sociaux. Des choses que les gens font, puis les impacts qu’ils peuvent avoir. Je ne suis pas ici pour vous crier après ou rien comme ça, mais on va conter des bonnes histoires. Ça va être assez intéressant. Je suis ici avec Dan Le Bouthillier qui est avec le sous-ministre adjoint des affaires publiques. Il va nous conter des histoires, puis ça va être bien intéressant. Salut Dan.
[Musique termine]
Dan Le Bouthillier : Salut, ça va?
Capt Orton : Oui ça va très bien. Donc peut être pour commencer parlez-nous, un petit peu de vous-même.
Dan Le Bouthillier : En bref, je suis en poste actuellement, je suis le chef des relations médias. Une grosse partie de mon job, c’est essentiellement d’interagir avec les médias, de trouver les informations qu'ils cherchent, etc. Puis parfois, ça inclut aussi un aspect des médias sociaux, spécialement quand on a des gens qui vont faire des commentaires, que ça soit peut-être un peu négatifs, un peu controversés. Et puis les médias vont prendre un petit snapshot de Twitter ou qui que ce soit et qui vont nous dire : “Hé Dan! Pourquoi que t’as un membre des Forces armées ici, qui, tu sais, critique le Premier ministre? Alors là je dois trouver des réponses. Puis s’arranger en conséquences pour expliquer aux médias ce qui s’est passé ou parfois parler aux membres pour leur dire : “Hey dude, fais pas ça.” Alors voilà, en partie mon job.
Capt Orton : Alors voilà ma partie, mon job. Récemment les médias ont vraiment attaché beaucoup d'importance aux événements qui prennent place dans les médias sociaux en ce moment. Puis ça génère beaucoup de publicité. Qu'est ce que les gens y font qui causent ces problèmes-là?
Dan Le Bouthillier : Oui, ça c'est une grosse question. Je pense que ce qui arrive souvent, c'est que tout le monde a des opinions, c’est tout à fait normal. Et puis, il y a des enjeux socio politiques qui que ce soit. Les gens veulent s'exprimer et il n'y a pas de mal avec ça. Mais il faut le faire de façon respectueuse et civile. Alors ce qui arrive, c'est que les gens veulent ventiler un peu, veulent s'exprimer. Et puis, ils font dans 140 à 280 caractères, ils trouvent le moyen de vraiment rentrer dans le pétrin. Je pense que c'est tout à fait raisonnable que les gens vont parfois faire des erreurs ou s'exprimer de façon un peu gauche sur les médias sociaux. On le fait nous-mêmes, parfois juste notre équipe au sein des communications des Forces armées.
Il y a deux ans je pense, on était tellement excités de l'achat d'aéronefs australiens, des F18 qu'on a publié la mauvaise photo, qu’on a publié une photo des leurs Super Hornets au lieu des Hornets qui n'est pas la même plateforme qu'on achète. Alors, bref on a l'air un peu niaiseux, c’est une erreur. C'est parfois il y a des erreurs qui se passent. Bon, ce n'est pas nécessairement quelque chose qu'on a fait de façon volontaire. On n'a pas pensé : “Hé, on va faire ça parce qu' on préfère une plateforme versus une autre”. C'est quelque chose qui est arrivé. La différence, c'est qu'il y a parfois des gens qui vont publier quelque chose sur leur site de médias sociaux, sur Twitter ou Instagram, ou peu importe. Puis, il y a quelque chose de vraiment vilain dans ce qu’ils mettent. Je pense qu’ils le font un peu pour alléger leur esprit parce qu'ils sont frustrés sur un dossier ou un autre. Puis, tu sais, ils se sentent bien pendant 15 secondes, jusqu'à ce qu'ils réalisent : “Qu’est-ce que j’ai fait?” Nous, on doit faire du damage control, comme on dirait en bon français, ou en Acadien.
Capt Orton : On parle un petit peu des affaires extrêmes, mais ça me fait penser à mon unité, quelques années passées, il y avait un jeune soldat, c’était un super bon soldat. Tu sais, il mettait vraiment son temps, il mettait beaucoup d'efforts, puis a demandé à sa chaîne de commandement, il y avait un événement à son université, pour pouvoir porter son uniforme. C'était approuvé. Il est sorti en fin de semaine pour son événement. Il portait son uniforme. Il y a juste pris une photo avec sa blonde à un événement spécial. Ça s'est trouvé sur un site Web. Moi je suis une réserviste en fin de semaine, puis c’est une photo de lui puis sa blonde qu’il sort, puis vraiment c'est comme un des meilleurs soldats qu'on peut pas avoir. Puis c’est un gars que pour les huit prochaines années, c'était l'exemple dans les médias sociaux où il disait : “Faites pas ce que ce gars-là a fait”. Mais, il a rien fait de mal en fait, puis même là il est devenu le porte parole désagréable des médias sociaux.
Dan Le Bouthillier : Oui ça peut être dangereux parce que, tu sais il y a une photo, il n'y a pas beaucoup de contexte. Tu sais, ça fait qu’il aurait pu mettre quelque chose sur Facebook avec une photo, puis une longue histoire de pourquoi il porte son uniforme. Mais il y a quelqu'un qui donne une image de la photo sans le contexte, faire un meme ou quoi que ce soit d’un différent langage puis dire : “Hé les Forces armées se sont présentées à un party ou le gouvernement a envoyé les Forces armées à un party parce que c'est la loi martiale, puis tout est rendu fou. Puis on finit juste boire toute la soirée. Peu importe, c'est un exemple très extrême, mais sans le contexte les gens peuvent interpréter les choses de la façon qu'ils veulent, pour toutes sortes de raisons.
C'est quand même amusant comme histoire, parce que le pauvre gars, lui il était comme : “Ah, j'ai le droit de la demande uniforme. C’est correct”, puis il arrive au party, puis tu sais deux jours plus tard il fait planter sur les médias sociaux. “Je suis allé à un party, come on guys”. Puis il est trop tard. Puis c’est pas comme c'était avant, tu sais avant c'était un Polaroid comme check la photo. Mais maintenant, avec le Web, ça se propage tellement rapidement. Avec aucun contrôle, c'est presque comme un feu de forêt qui ravage le paysage. Tu ne peux pas contrôler la photo comme tu pouvais avant. Tu peux le voir ici, tu vas le voir en Russie, en Chine, peu importe. La photo circule librement et elle est là pour toujours. Alors c'est très difficile pour un gars comme ça, que maintenant il va s'en souvenir pendant longtemps.
Capt Orton : En parlent de manquer de contexte, même récemment on a l'expérience avec la COVID-19 où ce qu’ils ramenaient tous les véhicules militaires de l'exercice Maple Resolve. Puis les gens pensaient : “La loi martiale s’en vient, check tous les véhicules s'en viennent”.
Dan Le Bouthillier : Oui, c'est parti fou cette histoire-là. Il y avait des photos ou des petites vidéos qui circulaient sur le Web. Si je me souviens bien, c'était sur un week end, alors c'est encore plus difficile d'un point de vue d'affaires public, simplement parce que les gens prennent le week end. Alors les gens ne travaillent pas ou ils ne suivent pas nécessairement les mêmes médias sociaux quoi que ce soit. Il y avait des trains remplis de LAV ou des véhicules blindés qui traversaient Toronto, Montréal, etc. Puis les gens comme : “Hé, ils s’en viennent, c’est COVID-19, puis on va être en lockdown, et puis c’est l'Armée qui va nous gérer. Puis ils vont se promener dans les rues avec des guns, puis c’était rendu un peu ridicule. Le problème, c'est qu’on était à quelques jours de retard pour répondre. Alors moi, j'avais des médias qui appelaient puis je me disais : “C'est quoi? Pourquoi y a-t-il des véhicules blindés qui se promènent?” Je ne sais pas au moins d'où je m'assois. Ou encore pire de chez nous alors tu sais je parle aux gens de l’Armée : “Hé, sais-tu pourquoi?” “Bien je ne suis pas vraiment sûr. Mais laisse-moi checker avec mon boss”. C'est le jeu de téléphone jusqu'à ce qu'on apprenne vraiment, ah Maple Resolve est annulé alors des véhicules s’en viennent, ils retournent à Gagetown. Mais là, il est trop tard. Ça fait quatre jours que les vidéos sont en ligne. Jusqu’à ce que là on a pris les choses en main, puis on a mis des avis publics. Et puis, il y a des petits, des petites vidéos qui ont été faites par la 2e Division justement à Montréal et qui ont été accueillis avec beaucoup de succès, qui expliquaient un peu ce qui se passait. C’était comme : “Hé, on s’en vient pas dans votre ville, on s’en va à la maison”.
Mais ça s'est propagé tellement rapidement. Puis tu sais, on ne sait pas non plus qui propagent ces choses là non plus. C'est-tu juste des citoyens normaux? C'est-tu un pays? La Chine, peu importe c’est qui qui propage ces images-là et un narratif qui est faux. Je ne le sais pas, mais peu importe le fait que le contexte n'est pas là avec une petite vidéo où les gens ne savent pas pourquoi ça s’en vient. Ça, ça peut causer bien des problèmes, puis de l'inquiétude chez la population civile aussi. Tu sais, il y avait des gens qui étaient vraiment inquiets de quelque chose qui s’en venait parce que, spécialement, qu’on se trouvait dans une position avec COVID et la pandémie, le futur était un peu incertain. Tu sais on savait ce qui allait se passer. On voyait la couverture médiatique en Espagne, en Italie, en Chine, puis on était comme : “Oh my God. C’est sérieux cette affaire-là”. Puis là, tout d’un coup tu vois des tanks sur un train qui s’en vient dans ta ville. Tu sais comme : “Ouin, ça va bien”. Ça fait que c’est assez intéressant de voir comment ça se propage rapidement puisqu'il peut y avoir beaucoup de désinformation et des méinformations sur les médias sociaux.
Capt Orton : Qu'est ce qu'on fait pour combattre des faux narratifs comme ça?
Dan Le Bouthillier : Bonne question parce que ça peut être assez difficile, spécialement dans le sens qu'il faut pouvoir les identifier, puis le faire rapidement. C'est pas facile de trouver la vraie histoire. Tu sais, on est une organisation de civils et de militaires de 120 000 personnes. Alors, tu sais de trouver la personne, l'expert au sein des Forces armées qui sait exactement ce qui se passe parce que un véhicule blindé qui se promène entre Valcartier et Québec. Mais oui, il y en a qui se promènent entre Valcartier, puis Québec c'est tout à fait normal. Mais on ne sait pas exactement pourquoi ils se promènent à n'importe quel temps. Habituellement, tu vas voir un véhicule qui est près d'une base militaire, puis whatever, tu sais il y en a tout le temps. Mais dans une période où les tensions sont un peu élevées, le narratif peut changer assez rapidement et on peut perdre contrôle.
Alors, je pense que l'important, c'est de pouvoir identifier rapidement et de s'ingérer dans la conversation rapidement aussi avec les faits, avec ce qui se passe vraiment avant que ça se propage. Chez ma tante Ginette qui va dire : “Hé, non, non, j'ai vu sur Facebook, sur le Facebook, puis ça s’en vient. Il y a des tanks”. Non, non, c'est qu’il y a un exercice militaire qui se passe en même temps. “Non, non ton oncle Jean, il connaît tout ça, puis son chum Frank, il travaille pour Valcartier. Puis non, il a dit qu'il allait avoir un gros lockdown”. Mais écoute tante Ginette, non. Alors c’est très difficile, particulièrement quand les gens ont déjà une idée qui est faite de ce qui de ce qui se passe vraiment. Bref, y'a pas de réponse idéale autre que d'agir rapidement, identifier et corriger.
Capt Orton : Oui c’est un bon point, et puis tu sais même en parlant de votre exemple avant, je me rappelle des vidéos qu’ils sorti avec, c’était des véhicules blindés sur des trains avec un gros texte rouge pas pour le COVID-19 qui prenait presque tous l'image. Je trouvais ça vraiment efficace.
Dan Le Bouthillier : Écoute, je dois avouer, la 2e division on fait une bonne job, puis ils font une bonne job sur d'autres aspects tant qu’à leur envoyer des fleurs. Ils ont sorti un meme récemment avec, je pense c’était les uniformes que les militaires portent avec différents, je ne me souviens pas mais il y en avait un qui disait : “Hey, stay frosty” puis il est super cool avec sa cigarette.
Capt Orton : Oui, tu sais les différents caractères.
Dan Le Bouthillier : Alors c'était un très bon usage des médias sociaux. Puis on rit un peu des Forces armées je pense qu’il faut le faire des fois aussi tant qu’on le fait d'une façon respectueuse, évidemment.
Capt Orton : En parlent peut-être de quelque chose d'un peu plus sérieux. Tu sais, les actes haineux en ligne, je ne dirais pas que c’est une gros affaire là.
Dan Le Bouthillier : Oui c’est une assez grosse affaire, spécialement ces temps-ci si, c’est assez problématique c’est clair.
Capt Orton : Oui, j’étais pour dire plus comme, en parlant des événements haineux, c'est quelque chose qui attire beaucoup d'attention dans les médias. Qu'est-ce qu'on peut faire pour tenter de réduire ces incidences-là?
Dan Le Bouthillier : Bonne question. C'est un enjeu social qui ne touche pas juste les Forces armées canadiennes, mais je pense le Canada entier ou la société entière partout sur la planète. Tu sais, on vit dans une période dans ce moment qui est très divisif. Il y a beaucoup d'extrêmes des deux côtés. On parle souvent de l'extrême droite puis de l'extrême gauche. On a vu le débat présidentiel. Le sujet a été soulevé là aussi, alors d'un point de vue purement des Forces armées, ce qu'on voit souvent c'est du langage haineux des associations et certains groupes qui ont des associations avec soit l'extrême droite, plus souvent avec l’extrême droite ou l'extrême gauche.
On a vu les percenters, les Sons of Odin, etc. Alors des gens qui ont des associations avec certains groupes qui font des commentaires soit pas nécessairement racistes, mais très politisé ou anti-immigration, ou anti contrôle des armes à feu ou quoi que ce soit. Alors c’est un terrain dangereux pour ces gens-là de s'exprimer de façon librement sur les plateformes de médias sociaux, tout simplement parce que les gens ne réalisent pas toujours que que c'est bien d'avoir la liberté d'expression, mais on ne peut pas quand même brimer les droits des autres non plus. Tu ne peux pas juste dire : “Hé, Adam Orton, je vais te planter comme il faut”, parce que tu as la liberté d'expression. C'est une menace physique à Adam Orton. Alors je pense qu’on se retrouve dans une période un peu difficile à contrôler. Puis c’est pas qu’on veut contrôler les médias sociaux ou contrôler les gens. En fait, on veut plutôt que les gens participent de façon respectueuse et civile quand ils s’embarquent dans les médias sociaux.
Bref, je pense qu'on est un peu toujours dans la période de découverte de c'est quoi exactement les médias sociaux, puis de quelle façon cet outil là peut-il nous aider, soit comme institution ou comme individu, ou nous blesser. Alors, je pense qu'on voit maintenant un peu de progrès d'un point de vue politique interne. On commence à vraiment comprendre la façon dont les gens utilisent les médias sociaux, ce qui est correct et pas correct. On a vu l'Armée récemment sortir le nouvel ordre sur la conduite haineuse pour pas juste dire aux gens ce qu'ils peuvent et peuvent pas faire. Mais c'est un outil qui peut informer les gens sur leur choix pour les aider à comprendre. Okay, c'est vrai que parfois, mon idéologie n’est peut-être pas la même que celle du gouvernement actuel. Mais peut-être que ce n'est pas une bonne idée de m'exprimer sur les médias sociaux parce que ça peut me faire mal. Ça peut faire du mal à ma famille, à ma carrière, à ma profession, à mes collègues. Alors on se retrouve dans une période complexe que je ne peux évidemment pas expliquer ici, comme on voit très clairement. Alors, on essaye ce qu'on peut pour informer et éduquer les gens du point de vue éthique et du point de vue professionnel. Peut-être que tu peux faire ça mais pas l’autre chose.
Capt Orton : J’ai vu ça sur mon feed de Facebook comme, tu sais, je faisais juste niaiser en ligne comme le monde ils font, puis là il y avait un gars, c'était une capture d'écran, c'était un gars qui dit à quelqu'un d'autre : “Toi tu es comme ça. Ce n'est pas acceptable. On vient te chercher”, signé, son unité. Puis la, justement, le travail d'équipe, tout le monde a dit : “C’est qui ce gars là? Pourquoi qu’il dit ça?” Puis, là c’était un ancien membre qui était dans les Forces admettons dans les années 80-90. Puis il utilisait quand même le nom de son unité ou même d'un ton plus pratique si tu fais ça aujourd'hui, tu dis : “Moi, je suis un membre des Forces, puis je pense que telle personne, c'est pas acceptable. On devrait faire quelque chose”. À un certain point, c'est quand on inscrit aux Forces, puis qu’on participe, puis on devient membre. Tu peux pas juste prendre le nom des Forces puis le lancer aux gens. C'est pour ça que tu t'inscris. Tu fais partie d'un service, mais tu n’es pas la voix du service. Tu es libre de s’exprimer mais jusqu’à un certain point, surtout dans le contexte militaire tu ne peux pas juste dire : “Bien l’Armée, on est de même, t'es mieux d'être d’accord parce que”.
Dan Le Bouthillier : Oui, du côté des Forces armées, ça peut marcher comme ça. Alors on est une institution apolitique, pas partisane tant du côté du ministère que du côté des Forces armées canadiennes. Alors si sur ton Facebook ou sur ton Twitter, puis ton nom est là, puis tu écris : “Moi, je ne suis pas d'accord avec cette loi-ci, puis je ne supporte pas cette loi-là du tout”. Okay, là les gens commencent à cliquer sur ton profil, puis ils trouvent une photo d'il y a 5 ans où t'es en uniforme. Puis, écoute, tu es un membre des Forces armées, tu portes un uniforme une fois tu le portes pour toujours. Alors, tu sais, les gens et il y a des gens qui vont dire : “C’est pas correct, tu ne peux pas dire ça. On s'attend à mieux de toi”. Puis ils vont prendre une photo de ce que tu as dit, puis ils vont envoyer à ma XXX puis ils vont dire : “Hé, ça arrive souvent là”. C’est arrivé quelques fois cette semaine justement où il y a eu des gens du public qui ont vu des choses que des gens ont mis. Parfois, ce n'est pas grave du tout. Il n'ont rien dit. C'est juste la personne qui les aime vraiment pas qui essaie de mettre Bobby dans le trouble. Mais parfois, c’est des choses que les gens ont dit qui est juste vraiment pas correct. Ce n'est pas quelque chose que tu dois les congédier, mais tu dois peut-être leur parler et dire : “Écoute, l'usage des médias sociaux, il faut faire attention. On comprend que tu as peut-être une voix, puis tu as peut-être une façon de voir les choses, mais ça ne te donne pas nécessairement le droit de publier sur une plateforme ouverte comme ça. Tu sais. Garde ça à la maison”. Puis ça on parle de plusieurs discours, on ne parle pas de racisme ou de contenu haineux. On parle simplement d'un point de vue politique ou de désaccord avec les politiques du jour. Je me souviens pas exactement où je m’en vais avec mon point. Mais, tout ça pour dire que tu sais, tu portes l'uniforme, puis tu as des photos sur le Web ou même si tu as pas de photos, les gens savent que tu es une membre des Forces armées, puis tu fais des déclarations, que d’un côté du code des valeurs et éthiques, tu n’as pas le droit de le faire. Ça va te revenir. Puis ça risque d'avoir des répercussions.
Capt Orton : Je suis sûr qu’il y a des soldats en ce moment qui écoutent, puis qu’ils se disent comme moi je jase avec mes amis sur Facebook et on se fait des farces, puis, tu sais, des fois, c'est mal vu ça, tu sais je ne dis pas ça en excuse, mais je pense que la majorité des personnes que je connais, à un certain point ou un autre, ils ont fait ça. Ils ont font leur petite farce, puis premièrement, c'est peut-être mal vu, mais c'est pas mal reçu. Mais aussi dans certains cas, la majorité, ils trouvent ça drôle, puis là il y a un groupe qui ne trouve peut-être pas ça drôle, mais dans leur mentalité, c'est de même qu’on construit notre esprit de corps, puis en faisant des farces ensemble, des affaires comme ça, ça nous rapproche ensemble. Oui des fois, il y a des gens qui se font laisser en arrière ou peut-être ont fait quelque chose en mauvais goût. Mais à la fin de la journée, c'est de même que l’on fonctionne en force. Puis, c'est ça qui nous ramène ensemble, en majorité en comprenant qu'il y a du monde qui sont exclus dans ça. Qu'est-ce que vous diriez au monde qui sont en train de penser à ça en ce moment?
Dan Le Bouthillier : Je pense que c'est là que ça devient un peu difficile parce que c'est important de construire un esprit de corps, spécialement du côté des Forces armées. Tout à fait normal. Puis je pense que c'est normal dans la vie de tout le monde. Tu sais, on se taquine l'un et tu jases avec tes chums. Puis de le faire en personne, parmi un groupe restreint où tout le monde se connaît, c'est tout à fait normal. Je pense que c'est bon jusqu'à un certain point. Mais de le faire sur une plateforme publique où des gens qui ne sont pas tes chums font partie de ton groupe, ne comprennent pas nécessairement le contexte plus large, ça peut devenir problématique. Alors toi, tu vas taquiner ton chum, tu vas dire : “Hé, toi tu viens d'un petit village, puis avais-tu de l'électricité en grandissant?” Tu sais des petites niaiseries comme ça.
Mais tu fais ça sur une plateforme publique où il y a des gens qui sont très sensibles à certains aspects, qui ne comprennent pas le contexte ou ne savent pas que toi et l'autre vous êtes chums ou quoi que ce soit, ça peut devenir très problématique parce que là, ça devient pas juste des taquineries entre 2, 3, 4, 5 chums ou quoi que ce soit. Ça devient des énoncés publics parce que c'est sur Facebook ou Twitter, ou peu importe. Ça devient presque, ça peut être vu comme ta position actuelle sur un jeu. Ça peut devenir un gros problème assez rapidement parce que, comme je disais tantôt, le contexte n'existe pas ou la personne ne fait pas partie de la petite joke que vous avez entre la gang. Tout ça pour dire que, oui, je suis d'accord que c'est bon pour l'esprit de corps et c'est bon pour le moral de l'équipe, etc. Mais peut-être c’est mieux de le garder dans l'équipe aussi et de ne pas le faire sur des plateformes publiques.
Juste on a vu quelque chose de semblable, c'est vraiment pas cool, mais je pense que c’était des joueurs de hockey professionnels. Je me souviens pas c'était quelle l'équipe ou quel joueur ou il y avait des joueurs qui avaient des discussions de groupe fermés sur genre Facebook Messenger ou quoi que ce soit. Et puis, il y en a un qui a fait des commentaires sur la blonde de l'autre. Et puis, il y a quelqu'un qui n'a vraiment pas aimé ça, qui fait partie du groupe de discussion. Il y a pris des photos de la discussion, il les a publiées sur le web. C'est devenu un gros enjeu pour cette communauté là. Ça brime l'esprit d'équipe. Ça a nui à l'intégrité de l'équipe au complet. Alors c’est un peu le même principe, tu sais une équipe de hockey ou les Forces armées canadiennes, tu peux avoir quelques joueurs qui vont dire quelque chose de négatif, et puis, ça s'expose au monde entier, puis tout d'un coup c'est tout le monde qui souffre, pas juste l'individu ou la personne impliquée, ça cause des problèmes pour l'institution.
C'est très problématique, spécialement quand il faut vraiment protéger l'intégrité et la réputation institutionnelle. Pas juste parce qu'on va avoir l’air cool. Ou qu’on veut que les Canadiens pensent que les Forces armées sont super. C’est important que les gens pensent ou savent que les soldats et les Forces armées canadiennes sont respectueux et intègres. C'est une question de protection nationale. C'est pas juste parce qu' on veut des posters qui sont cool, puis on veut mettre des affaires sur les médias sociaux. On veut que les gens soient respectueux parce que c'est important pour tout le monde au Canada.
Capt Orton : On est une force professionnelle, puis on vise tout le temps le professionnalisme, puis, à un certain point, moi j'ai déjà niaisé avec mes amis, puis on a dit des affaires que peut-être, comme c'était capté dans le moment sans contexte, ça sonnerait mal. Mais c'est comme tu dis, tu sais faire des farces puis tout ça, c’est le fun puis c'est bon pour le morale. Mais qu'est ce qui n'est pas bon pour le moral, c’est juste le racisme.
Dan Le Bouthillier : Mais, écoute, je te connais. Tu es rentré tantôt, puis tu as une coupe de cheveux, puis ils sont courts. Puis tu sais tu dis : “Hé, tes cheveux sont courts, ayoye, qu’est-ce qui s'est passé?” Tu sais, puis ce n'est pas une critique de tes cheveux. C’était, hé, je je le taquine un peu parce que tu as une nouvelle coupe de cheveux. Si je fais ça sur une plateforme publique, puis il n'y a personne qui sait que je te connais, les gens vont dire : “Hé, c'est qui ce gars-la? Puis pourquoi qu’il se moque d’un membre des Forces armées canadiennes?” Tout d'un coup, quelque chose que je pensais que c'est une blague. Sauf que je l'ai faite sur une plateforme publique. Ce n'est pas une blague. Tout d’un coup, je t’insulte. Puis j’insulte un membre des Forces armées canadiennes. Puis tu sais je me prends pour qui d’insulter un membre des Forces armées canadiennes, moi, le civil qui contribue à pas grand chose.
Capt Orton : Bien, je pense que ça, ça couvre pas mal toutes, à part les coupes de cheveux.
Dan Le Bouthillier : Moi, je pense que nos membres des Forces armées canadiennes font tellement de bonnes choses. Tu sais, je connais des gens qui sont allés en guerre, se sont trouvés dans des situations vraiment dangereuses. On a des membres des Forces armées canadiennes qui soutiennent le pays en combattant des inondations. On l’a souvent vu dans le passé, justement au Québec et ailleurs au pays. Des feux de forêt, on a vu juste cette année où les membres des Forces armées ont contribué à garder les citoyens les plus vulnérables sains et sauf dans les centres de soins. C'est, comme je l'ai dit récemment, je me donne des tapes dans le dos quand je coupe mon gazon, et je les remplis mon char de gaz tout seul. Bravo Dan!
Pendant ce temps là, des gens qui font la grosse job, puis qui protègent les Canadiens et nos droits. Alors je pense que c'est tout à fait raisonnable que les gens qui protègent nos droits aient accès à certains droits aussi, incluant la liberté d'expression. Mais il faut le faire de façon civile et selon les règles d'éthique et les règles existantes. Je pense que ce correct, tu t’exprimes de préférence sur General Motors versus Ford versus BMW ou peu importe. Cool, t’aime les chars! Mais ce n'est pas correct de le faire : “Hé, moi, je suis conservateur X, Y, Z, ou je suis libéral, je suis néo démocrate” parce que les gens s'attendent pas que tu aient une expression d'un point de vue politique comme ça. Ils s’attendent que tu protèges leur droit d'expression d'un point de vue politique. Alors, je pense que c'est là que la ligne devient plus difficile à comprendre. On se retrouve dans une période où on apprend toujours. Tu sais, je ne suis pas si vieux que ça, j'ai 41 ans. Tu sais, en grandissant, on a eu un VHS pour la première fois j'avais genre 12 ans. Je suis allé de là au Web, aux médias sociaux. On apprend toujours c'est quoi, c’est un enjeu presque générationnel. On est encore dans les débuts de l'ère informatique. On apprend toujours je pense comme société pas juste l’institution ici. C'est quoi l'impact réel? Au début, c'était le Web, puis je peux aller voir les nouvelles, puis là tu as les médias sociaux. On voyait ça comme deux entités presque séparées. Tu sais on parle des médias sociaux. C'est tout le Web maintenant. Ça fait partie de la même chose. C'est intégré. Alors, je pense que tu sais les plus jeunes maintenant, les gens qui se joignent aux Forces sont nés maintenant en 2001, 2002, 2003 même. Ces gens-là sont sûrement beaucoup plus à l'aise avec ces systèmes-là. Ils sont peut-être même plus connaissants de c'est quoi les règles ou pas.
La plupart des gens qui se retrouvent dans le pétrin, de mon côté, ils sont toujours plus vieux, ils ne savent pas la différence. Je ne me déclare pas un expert des médias sociaux non plus. Je ne mets pas grand chose d'autre que des photos des enfants pour mémère et pépère. C'est comme les gars qui doivent gérer les conséquences parfois de ce que les gens mettent sur les médias sociaux. Puis écoute peut être je suis juste paresseux, puis je veux que les gens arrêtent de Twitter des choses qui sont pas cool. Mais je pense que ma position est tout à fait relativement raisonnable de juste dire au gens : “Écoute, participe aux discussions sur les médias sociaux, mais fais-le selon les règles et fais-le de façon respectueuse”. Juste ça, pas compliqué.
Capt Orton : Oui. Sois professionnel sur Facebook, pis garde ton niaisage pour la fin de semaine chez vous.
Dan Le Bouthillier : C'est ça.
[Musique commence]
Capt Orton : C’est facile, c’est tous les sergents major de toute l’histoire qui ont toujours dit ça. Bien ça c'est le capitaine Orton du Balado de l'Armée canadienne. On a parlé des médias sociaux avec Dan Le Boutillier. N'oubliez pas de vous inscrire au balado et suivez l'Armée canadienne sur Facebook, Instagram, YouTube, puis Twitter. Prenez soin de vous.
[Musique termine]