Le balado de l’Armée canadienne

Nous utilisons souvent l’expression « soldat avant tout », mais êtes-vous prêt à aller marcher avec un sac à dos « pour le plaisir » après que la journée d’instruction est terminée? Pour plus de 3000 militaires, la réponse est « oui! ».

Show Notes

Ces soldats se réunissent la fin de semaine pour parcourir un certain nombre de kilomètres dans la campagne en portant des sacs à dos bien remplis. Le groupe est appelé « Get Out and Ruck! ». Le Cpl Dan Lebel, du 33e Bataillon des services, a formé le groupe. Il est notre invité cette semaine.

Apprenez-en davantage sur le groupe « Get Out and Ruck! » sur la page Facebook.

Faites-nous faire parvenir vos suggestions de sujet et vos commentaires!
Courriel : armyconnect-connectionarmee@forces.gc.ca

Animateur : Lt Adam Orton

Pour en savoir davantage sur l’Armée canadienne, consultez la page de l’Armée canadienne ici.

Information sur le droit d’auteur

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de la Défense nationale, 2020

What is Le balado de l’Armée canadienne?

Le balado de l’Armée canadienne s’adresse aux soldats de l’Armée canadienne et traite de sujets qui les concernent. Les soldats constituent notre public cible principal, mais les sujets abordés pourraient s’avérer pertinents pour toute personne qui appuie nos soldats ou qui s’intéresse aux enjeux militaires canadiens.

[Musique commence]

Caporal Dan Lebel : Dans les Forces, ce qui nous sépare un peu des civils, c'est qu'on peut emmener tout votre équipement sur nous, puis aider le monde. Si on n'est pas capable de s'occuper de nous-mêmes, on ne pourrait pas aider les autres.

[Musique termine]

Lieutenant Adam Orton : Salut! Ici lieutenant Adam Orton avec Le balado de l'Armée canadienne, et le sujet de notre balado aujourd'hui, c'est l'aventure d'un soldat qui a cherché à améliorer ses capacités pour la marche forcée et qui a parti une communauté de membres militaires pour l'encourager. Pour ceux qui ne savent pas une marche forcée, c'est quand tu prends un gros sac à dos, tu mets plein de choses dedans, puis tu pars pour une marche. Pour les soldats, une marche forcée c’est quand on prend notre équipement de combat puis on part pour aller faire une tâche. Avec moi aujourd'hui, j'ai le caporal Dan Lebel du 33e bataillon des services ici à Ottawa, puis il va nous parler de ces expériences. Salut Dan!

Caporal Dan Lebel : Bonjour, ça va bien?

Lieutenant Adam Orton: Oui ça va très bien et vous?

Caporal Dan Lebel : Oui! Très bien! Merci!

Lieutenant Adam Orton : Parle-moi de ça. Donc, parlez-nous un petit peu de vous-même pour commencer.

Caporal Dan Lebel : Caporal Lebel, ça fait peut-être quatre ans que je suis dans les Forces. Je suis réserviste avec le 33e Bataillon des services ‘supply tech’. J'ai joint les Forces, j'avais à peu près 43 ans. Ça fait que j'ai commencé un petit peu tard dans la vie. Je fais partie de l'équipe ‘Iron Warrior’ pour mon bataillon. Puis aussi, il y a quelques années, j'étais allé à Nijmegen faire la marche forcée en Hollande.

Lieutenant Adam Orton : Pour commencer, vous avez créé une page Facebook pour la marche forcée qui s'appelle ‘CAF Get out and Ruck’. Il y a plusieurs membres, moi aussi je fais partie de ce groupe-là. Parlez-nous un petit peu de comment vous êtes arrivé à créer ce groupe-là.

Caporal Dan Lebel : Comme je l'ai mentionné, je fais partie d'une équipe qui fait des courses marche forcée, le ‘Iron Warrior’. Puis, d'habitude, au mois d'avril, on commence à s'entraîner pour les courses au mois de septembre. Cette année, avec COVID, on pouvait pas se rassembler pour faire les marches. J'avais de la difficulté à me motiver pour sortir. J'ai décidé de créer sur notre page Facebook de notre bataillon, j'ai créé pour un samedi matin que le monde sorte faire une marche forcée de 5 km avec un pack sac, dans le fond. Le premier jour, on avait peut-être 30 personnes, puis j'avais plusieurs amis dans d'autres unités que je savais qui pourraient peut-être nous accompagner. Ça fait que j'ai créé une autre page, en fait au début, ça s'appelait 33 services get out and ruck. Mais pour que ça soit plus inclusif, j'ai changé le nom à CAF get out and ruck. Après ça, on a pu monter les chiffres sur la page, de peut-être 30 membres a 1000, 2000, on est rendu à au-dessus de 3000 membres.

Lieutenant Adam Orton : Les gens qui sont là, on voit qu’il y a vraiment une passion pour la marche forcée. Peut-être un petit peu pour le contexte des gens qui écoutent là, la marche forcée c'est vraiment un gros sac a dos, généralement un poids assez imposant pour les gens. Quand on est à 50 lb plus ou moins, des fois plus, des fois moins, puis aussi, ça, ça fait partie des compétences critiques d'un soldat. Il faut qu'on soit capable de transporter notre équipement qu’on utilise à tous les jours. Pourquoi est-ce que vous êtes passionné de ça? Comme vous avez Nijmegen, ça c’est une grande distance, iron warrior également des grandes distances, des fois des centaines de km. Comment est-ce vous êtes devenu passionné de ça? Généralement les gens n'aiment pas faire cet exercice-là.

Caporal Dan Lebel : En fait pour moi, ça a commencé un peu avec un de mes entraîneurs quand j'ai commencé dans les Forces, Sergent Woeldike, Adrian Woeldike. Il s'est rendu à un de mes amis, c'est un coéquipier sur notre équipe de Iron Warrior. Il nous avait dit originalement que dans les forces qui nous séparent un peu des civils, c'est qu'on peut amener tout notre équipement sur nous, puis aider le monde. Si on n'est pas capable de s'occuper de nous mêmes, on ne pourrait pas aider les autres. Lui, tandis qu'il faisait partie de l'équipe, il me parlait beaucoup de iron warrior. Puis, c'est toujours des événements ou des compétitions, des choses qui sont vraiment dures ou misérables que, moi, je trouve que, quand on arrive à la fin d'un événement de même, c'est un peu euphorique. Comme le Iron Warrior, c'est 50 km au complet, à la fin du 50 km, tu fais ta course c'est misérable, mais tu arrives à la fin pis t'es fier de ce que tu as fait, etc.

Ça fait que l'idée de faire des marches forcées, déjà, c'était quelque chose que je trouvais qui m'intéressait. Aussi, quand j'étais plus jeune, je travaillais pour les postes, dans mon emploi civil, puis je faisais déjà des longues marches avec des sacs, si tu veux, du courrier. Ça fait que c'est quelque chose qui était naturel pour moi. Alors aussi, pour être quelqu'un qui peut bien faire la marche l'habileté ou est en forme physique, c'est aussi important. Alors si le monde vient sur notre page ils vont trouver que ce n'est pas juste la marche forcée qu'on fait. Moi, je fais beaucoup de crossfit ou il y a du monde qui fait du jogging ou d'autres exercices. On encourage tout le monde à juste mettre son exercice ou toutes les choses physiques qu'il font pour qu'ils soient mieux balancés quand ils font leur marche forcée.

Lieutenant Adam Orton : En parlant un petit peu de la marche forcée puis de la page, une affaire je me suis aperçu en faisant partie de la page, c’est que c'est un environnement plus positif. Je ne dirais pas que travailler dans le militaire c’est vraiment négatif, mais on a une certaine concentration sur notre mission puis accomplir la tâche, puis des fois c'est moins plaisant puis plus stressant. Mais on regarde dans cette page-là, mais en général aussi, comment faites-vous pour maintenir un esprit positif envers le développement physique puis la marche forcée?

Caporal Dan Lebel : Quand j'ai commencé la page, j'ai vraiment pris une approche comme tu dis plutôt positive encore parce que, des fois, le travail qu’on fait, c'est stressant. Puis, dans le fond, qui, dans leur vie personnelle, si admettons tu es dans l'infanterie, puis tu fais déjà de la marche forcée pour ton emploi, pourquoi dans ton temps libre tu en ferais plus dans le fond? En regardant les commentaires, puis l'attitude plus positive, on encourage le monde à s'exprimer, puis de participer plus. Je pense qu'elle serait plus taxé sur la performance et essayer de convaincre les gens de se pousser plus qu'ils peuvent, je pense qu'on décourageait du monde qui sont peut-être moins en forme ou des nouveaux soldats qui font juste de commencer.

Je me souviens quand on avait fait la formation, quand j'étais sur ma formation de base si tu veux, il y avait des jeunes de 17, 18 ans qui n'avaient jamais vraiment marché plus de 5 km dans leur vie. Quand on a commencé la marche forcée sur le cours, bien ils pleuraient tous. Ils voulaient tous démissionner. Ils voulaient tous quitter l'armée. Aussi il y a beaucoup de gens qui sont dans l'Armée qui sont blessés, puis qui reviennent au travail et recommencent à faire de l'exercice. Fait qu'on ne veut pas détruire le monde. On veut juste les reconstruire si tu veux. En gardant une plateforme plus positive, ça encourage le monde à mettre leur résultat de la marche forcée ou leurs exercices. Puis ça encourage des nouveaux soldats à participer aussi.

Lieutenant Adam Orton : S'il y avait quelqu'un admettons qui commencerait là-dedans avec votre niveau d'expérience, avec ces marches forcées-là, quelqu'un qui voudrait commencer, qui voudrait se développer un petit peu plus, puis peut-être ils ne le savent pas, ils se sentent confortables en le faisant plus dans un contexte physique, comme tu sais c’est trop difficile, ils ont de la misère mentalement, ou peut-être qu'ils ont des problèmes avec un pied, est-ce que vous avez quelque trucs que vous pouvez suggérer pour ces gens-là pour s'améliorer un petit peu?

Caporal Dan Lebel : On a souvent du monde qui pose la question, et des questions de même, comment commencer? Il y a du monde qui veulent faire un iron warrior. Comment est-ce que je m'organise pour y aller? On parle souvent de l'équipement, comme les bottes qu’ils vont porter, même jusqu'aux ‘bobettes’ ou, comme des fois, comme nous-autres quand tu vas sur des longues marches forcées, comme tu peux avoir beaucoup, ça frotte, la peau, si ça vient comme toute douloureux dans le fond il y a de certaines crèmes. Ça fait qu'on parle de toutes sortes d’affaires qui peuvent aider le monde. Je les encourage souvent, comme de commencer avec un poids plus léger, peut-être juste le sac vide, parce que la majorité des réservistes ont le vieux pattern, si tu veux; déjà-là, c'est pas confortable. C'est juste de commencer léger avec une petit distance, puis continuer à s'améliorer avec la distance, ajouter du poids, puis la consistance vraiment, c'est juste d’y aller comme à tous les jours, les autres jours, prendre les jours de repos. Puis ça, c'est tout aussi important. Pas juste faire la marche forcée parce que, c'est pas juste en marchant que tu vas devenir plus fort non plus. On encourage le monde à faire de l'exercice, des ‘push-ups’ et toutes sortes d'affaires qui peuvent améliorer leur sort dans le fond quand tu fais une longue marche.

Lieutenant Adam Orton : Puis, ça c’est un bon point aussi, c’est que on peut faire des exercices à répétition, puis on appelle ça s'entraîner. Mais il y a d'autres choses qu'on peut faire aussi pour améliorer certains muscles, c'est peut-être des points de faiblesse, que ça nous permet de développer puis avancer un peu plus sous certaines conditions.

Caporal Dan Lebel : Oui, exactement! Comme les jambes, c'est sûr que, tu sais, faire des ‘squats’ ou faire des ‘sit-ups’, toutes sortes d'exercices pour le corps juste pour être capable de supporter le poids. Aussi comme souvent le, c'est sûr que j'encourage le monde à rajouter du poids à la longue, mais moi je ne fais jamais plus que 40 livres parce que je m'entraîne souvent pour un événement spécifique. Mais il y a du monde qui va mettre 60, 100 livres dans leur sac. Ça, c'est correct, mais pas tous les jours. Ça fait que je ne décourage pas le monde de l'essayer, mais j'encourage pas non plus de continuer une fois qu'ils sont rendus à un certain point parce tu peux quand même te blesser. Là, ton entraînement va régresser après ça. Ça fait que c'est important d'être réaliste avec ce qu'on s'attend à ce qu'on va être capable de faire.

Lieutenant Adam Orton : C'est vrai aussi en question de blessure. C'est important de faire face à une situation contrôlée. Puis, j’ai aimé le point aussi que vous avez ramené tantôt, c'est que aussi, quand on fait ça comme dans le contexte du travail, dans le contexte militaire, généralement, c'est quelque chose comme dix km avec 40 livres, puis on y va, puis pensez-y pas. Puis tu sais, des fois, il y a du monde qui contourne ça. Mais, en général, c'est très spécifique qu’on a comme tâche, donc avoir ou donner la chance aux gens, de comme ajuster leur : “Ah, tu sais moi je ne me sens pas bien aujourd'hui. Peut-être que je vais juste faire une 5 km au lieu de 10. Ou peut-être que je vais le faire avec 20 livres au lieu de 40. Puis avoir comme un environnement dans lequel les gens peuvent s'ajuster un petit peu pour s'entraîner, c'est quelque chose que, des fois, on oublie dans un contexte professionnel.

Caporal Dan Lebel : Oui! Exactement, puis si tu veux être capable de faire ton 10 avec ton 10 km au travail avec ton sac de 60 livres, tu ne peux pas t’attendre d’être capable de le faire comme demain. Ça fait que c'est important que le monde commence un petit peu plus lentement peut-être, puisqu'ils se donnent la chance. On a de nouvelles recrues qui vont commencer des cours bientôt dans notre unité. Moi, je leur dis toujours de commencer aujourd'hui. Commence, vas prendre une marche de 5 km, marche forcée, mais sans sac à dos, rien. Tu sais, prends ton 5 km et montre à 10 km. Des fois, tu fais un jogging, varie ton entraînement parce que premièrement parce que ça prend du temps pour te rendre à un certain point. Ce qui est important, c'est de te rendre là. Fais-toi des buts. Écris tes résultats. Souvent comme sur la page tu peux voir tes résultats parce que le monde les met. Tu peux voir comme si quelqu'un s'entraîne pour faire un 5 km ou courir un 5 km, bien ils peuvent voir leur progression sur la page. Ça fait que la page aide avec la comptabilité, aide avec juste la progression de l'entraînement. Puis aussi, peut donner des idées aux gens d'autres d'autres affaires qui peuvent faire.

Lieutenant Adam Orton : Bien ça c’est super excellent! Est-ce que vous avez d'autres points que vous voulez ajouter?

Caporal Dan Lebel : Pour moi, ma chaîne de commandement, il faut que je le mentionne parce qu'ils sont vraiment excellents et me supportent quasiment à tour de bras. Je ne sais pas vraiment comment le dire, mais ils sont vraiment là pour moi. Ça fait que faut vraiment que je le mentionne, on a une super équipe. On a une riche histoire de marche forcée. Surtout que moi je suis dans le service. Souvent, le monde ne s'attend pas qu'on soit vraiment comme, si tu es commis dans un bureau peut-être tu n’es pas aussi en forme que quelqu'un d'autre. Mais on a du monde qui performe très, très, très bien à notre bataillon, puis beaucoup de monde qui donnent un bon exemple à comment s'entraîner, puis quoi faire.

Lieutenant Adam Orton : Parfait! Ça c'était caporal Dan Lebel. Merci d’avoir passé, puis de nous avoir parlé.

Caporal Dan Lebel : Merci beaucoup de m'avoir invité.

[Musique commence]

Lieutenant Adam Orton : Comme d'habitude, moi, je suis lieutenant Adam Orton avec Le balado de l'Armée canadienne. N'oubliez pas de vous inscrire et de nous suivre et aussi de suivre l'Armée canadienne sur Facebook, Instagram, Twitter et YouTube. Prenez-vous un sac à dos? Mettez-les sur le dos et faites une couple de km. Salut.

[Musique termine]