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Pionniers d’assaut. Parfois appelés commandos bûcherons. Ils possèdent un ensemble d’aptitudes qui faisaient partie des capacités de l’Armée il y a quelques décennies. Et maintenant, ces compétences ont été ramenées et assignées à la fois à la Force régulière et à la Force de réserve. Que font les pionniers d’assaut et comment sont-ils formés? C’est le sujet de notre balado.
Le balado de l’Armée canadienne s’adresse aux soldats de l’Armée canadienne et traite de sujets qui les concernent. Les soldats constituent notre public cible principal, mais les sujets abordés pourraient s’avérer pertinents pour toute personne qui appuie nos soldats ou qui s’intéresse aux enjeux militaires canadiens.
[Musique commence]
Caporale Janie Rivard : Quand on est pionnier, on doit apprendre à se débrouiller avec ce qu’on a. On a quelque chose qui ne fonctionne pas. C’est vraiment de trouver une autre solution et de faire plus que qu’est-ce qu’on est supposé de savoir de base.
[Musique termine]
Capitaine Adam Orton : Salut! Ici le capitaine Adam Orton, du Balado de l’Armée canadienne. Le sujet de notre épisode : c'est les pionniers d’assaut. Les pionniers d’assaut c’est des soldats d’infanterie qui ont une formation spécialisée supplémentaire dans les tâches de génie sur le terrain. Pour nous en parler davantage, on a la caporale Janie Rivard du 4 R22eR. Bienvenue au balado!
Caporale Janie Rivard : Bonjour! Bonjour! Vous allez bien capitaine?
Capitaine Adam Orton : Très bien et vous-même?
Caporale Janie Rivard : Bien oui!
Capitaine Adam Orton : Donc, comment est-ce que vous êtes arrivé au 4 R22eR?
Caporale Janie Rivard : Pour commencer, moi je me suis enrôlée en 2016. J’ai choisi l’infanterie parce que le 4 R22eR à la base, il était plus près de chez moi. Moi je viens de la rive nord. Donc c'est un peu ce qui m’a influencé à choisir le 4 R22eR.
J’ai commencé tout d’abord en étant fantassin jusqu'à en 2018. En 2018, j’ai fait mon cours de pionnier d’assaut à Gagetown durant l’été. C'est à partir de ce moment-là que j’ai été intégrée dans la belle famille des pionniers.
Capitaine Adam Orton : Quand on pense aux pionniers, souvent on pense aux images sur l’Internet des gros bonhommes costaux dans les années 1980 avec des grosses barbes, puis depuis ce temps-là il y a tout le temps eu un certain niveau de légende à l’entour des pionniers d’assaut. Pourquoi vous vous êtes porté volontaire pour ce rôle-là?
Caporale Janie Rivard : Bien tout simplement parce que justement je trouvais qu’il y avait une belle légende. Je me suis dis, c’est tous des grands hommes costauds qui s’intègrent dans ce métier-là, je me suis dis moi petite jeune fille de 5 pieds 6, je veux relever le défi moi aussi. Et j’ai décidé que c’était un beau challenge à faire de vouloir aller moi aussi prendre la hache et d’aller faire ce cours-là, qui, on s’entend-là, contient plein de compétences qui sont très manuelles et qui sortent vraiment de la zone de confort. Donc moi c’est vraiment ce challenge là qui m’a dit, je veux le faire.
Capitaine Adam Orton : Et vous avez fait votre entraînement. Comment est-ce que ça s’est passé?
Caporale Janie Rivard : Ça s’est quand même très bien passé. Donc comme je l’ai dit le cours s’est fait à Gagetown, ça durait environ 7 semaines, c'est sûr que c’était pendant l’été, donc je partais dans une nouvelle aventure pendant 7 semaines de temps avec quelques personnes du 4 R22eR puis, c’est aussi des gens de la régulière, pour se rejoindre à Gagetown, et faire le cours. Et ça s’est vraiment bien passé. Le cours était très diversifié. On a touché à plein de trucs que des choses que je connaissais et d’autres que je connaissais pas. Ça fait que ça m’a beaucoup rejoint parce que je suis une personne qui, si je puis dire, suis de la campagne. Donc quand ils ont sorti les chainsaws, bien les scies à chaîne, et plein d’autres outils manuels j’étais vraiment au bonheur.
Capitaine Adam Orton : Donc vous avez parlé des scies à chaînes. Parlez-nous un petit peu plus du contenu du cours comme tel.
Caporale Janie Rivard : Bien le cours de pionniers, comme je l’ai dit, est très diversifié. On va toucher à plusieurs compétences. On va faire des arrimages donc tout ce qui a trait aux cordes, les chaînes, les poulies, on va aussi faire la construction d’OPSEC de véhicules et leur installation. On va faire de la fortification de campagne, donc construire ces fortifications là. Mais aussi toucher un peu à tous les outils dont on va avoir besoin pour les construire. On va aussi avoir les outils à essence comme les marteaux piqueurs, les marteaux piqueurs à gaz mais aussi ceux sur lesquels c’est une machine qu’on appelle HP1. HP1 qui est une machine hydraulique. Ça c’était super intéressant parce qu'on peut mettre plusieurs outils, mais enfin.
Aussi on va voir les traverses d’eau. Donc avec les bateaux d’assaut. Ça a été vraiment une belle expérience de sauter à l’eau habillé en combat avec nos bottes pour faire les drill de bateau d’assaut. C'était une très belle expérience. Et aussi on va être qualifié comme assistant breacher. Donc avec les différentes techniques, manuelles thermales, balistiques, et explosives, et le cours de pionniers en tant que tel, pour être qualifié comme pionnier au complet, on doit faire le cours de démolition de base donc qu’on va apprendre les différents explosifs des Forces armées canadiennes et comment aussi les utiliser.
Capitaine Adam Orton : Donc vous avez parlé un petit peu du contenu du cours comme tel. Mais quel est le rôle du pionnier d’assaut dans un contexte peut-être des fantassins?
Caporale Janie Rivard : Dans le fond, nous on est spécialisé pour soutenir l’infanterie légère. Nous on va aider à la mobilité et à la contre mobilité. Ça fait que si je peux vulgariser ça, nous on va ouvrir le chemin pour nos alliés puis on va le barrer, empêcher nos ennemis de nous suivre.
Capitaine Adam Orton : Et le rôle des explosifs et des scies à chaîne là-dedans?
Caporale Janie Rivard : Les explosifs et les scies à chaînes dans le fond c'est vraiment si admettons on va travailler dans une zone urbaine, puis qu’on va devoir entrer dans un bâtiment et que la porte elle est bloquée, nous on peut arriver, on est déjà en tant que fantassin de base. On est déjà là. Donc quand on arrive à un moment où on doit ouvrir une porte, on a pas besoin d’attendre après les ingénieurs. On est déjà qualifié pour pouvoir faire les brèches et supporter l’infanterie directement.
Capitaine Adam Orton : Combien de soldats dans votre unité ont fait la qualification jusqu’à ce point-ci?
Caporale Janie Rivard : En ce moment, nous sommes environ une cinquantaine de personnes au 4 R22eR. Puis on a aussi quelques personnes qui se sont qualifiées pour le cours de pionnier avancé.
Capitaine Adam Orton : Puis pour ceux qui ne le savent peut-être pas, le rôle de pionnier avancé c’est ceux qui font un rôle plus instructif puis aussi ils ont une connaissance un peu plus approfondie dans ce rôle-là.
Caporale Janie Rivard : Exactement!
Capitaine Adam Orton : Donc, vous avez fait des exercices à votre unité, comment est-ce que le rôle du pionnier puis l’intégration des pionniers dans votre peloton, comment est-ce que ça a affecté votre entraînement puis vos exercices au niveau de l’unité?
Caporale Janie Rivard : Bien je crois que ça a apporté une certaine profondeur et un réalisme plus développé des exercices qui nous a permis de faire autre chose que ce qu’on faisait déjà. On doit penser à des situations qui sont plus réalistes et comment utiliser les pionniers dans certaines situations. Ça, ça a été vraiment un gros plus, puis pour nous ça apportait un entraînement plus approfondi.
Capitaine Adam Orton : Est-ce que vous pouvez peut-être nous décrire une expérience que vous avez eu lors de votre entraînement ou peut-être lors d’un exercice qui vous a vraiment touché, qui a vraiment resté avec vous?
Caporale Janie Rivard : Je me rappelle une fois, lorsqu’on était en Virginie, en 2019, nous avons été intégrés à une section d'infanterie normale. Donc on faisait notre rôle d’infanterie, puis lorsqu’on a fait notre attaque, on a eu besoin d’utiliser les pionniers-là justement pour faire une brèche d’une porte et là on a pu mettre en application tout ce qu’on avait appris et c’était vraiment impressionnant de voir à quel point que ça se faisait vite puis qu’on pouvait vraiment utiliser ce qu’on avait appris sur le terrain. C’est pas juste de l’apprendre, c’est aussi de le mettre en pratique qui était super. C’était une méchante belle expérience.
Capitaine Adam Orton : C’est intéressant que vous faites mention de ça parce que souvent les gens sont comme pourquoi est-ce que vous voulez faire telle ou telle chose puis c’est vraiment vois-tu justement, on a fait l’entraînement puis là on a intérêt à vivre cette expérience-là puis à s’en servir. C’est pas juste assez d’avoir les connaissances, mais aussi tu sais, on veut faire des choses avec ces connaissances-là suite à avoir pris le cours ou après avoir fait l’entraînement.
Caporale Janie Rivard : Exactement, c’est la mise en pratique qui était très plaisante là, de voir que on peut vraiment le mettre en pratique-là parce que de le voir dans des livres c’est une autre chose que de le mettre en vrai là.
Capitaine Adam Orton : Quelles aptitudes vous pensez sont essentielles dans un environnement de pionnier?
Caporale Janie Rivard : Je pense que ce qui est très important, c’est la débrouillardise. Vraiment là, quand on est pionnier, on doit apprendre à se débrouiller avec ce qu’on a. On a quelque chose qui fonctionne pas, c’est vraiment de trouver une autre solution et de faire plus que qu’est-ce qu’on supposé de savoir de base. Il faut avoir vraiment un esprit de débrouillardise avancé.
Capitaine Adam Orton : Et s’il y avait quelqu’un qui peut-être s’intéressait à devenir pionnier, qu’est-ce que vous diriez pour qu’il se prépare à cette aventure-là ou qu’est-ce que vous leur recommandez pour leur donner une meilleure chance de succès?
Caporale Janie Rivard : Je dirais, je pense que justement il faut être prêt à toucher plein de différentes compétences. Puis c’est sûr que avoir certaines bases, comme par exemple dans la construction puis ces choses-là c’est des choses qui sont très bonnes pour le pionnier parce que quand on arrive sur le cours puis qu’ils nous montre comment utiliser une drill et un marteau, bien quand on le sait déjà comment ça fonctionne, c’est toujours des plus. Je pense que sinon, en tant que personne qui veut devenir pionnier, faut juste être prêt à vivre une belle aventure puis se lancer à fond là-dedans et à toucher à différentes compétences qui leur permettront aussi de faire des choses sur le cours qui vont leur être aussi pratique en dehors au civil.
Capitaine Adam Orton : En parlant de ça, vous avez mentionné au début que la vie en campagne, ça vous a préparé un petit peu à ce cours-là. Est-ce que vous avez trouvé que les choses que vous avez apprises pendant le cours s'appliquent à votre vie à l’extérieur de l’Armée?
Caporale Janie Rivard : Oui vraiment, il y a plusieurs choses que j’ai apprises sur mon cours de pionnier qui m’ont été pratiques dans ma vie au civil. Comme moi j’habite sur une ferme donc des fois quand on faisait les cours de noeuds, bien là je voyais certains noeuds puis là j’étais comme, wow dans cette situation-là, si je faisais ça chez moi, je pourrais utiliser tel tel noeud, puis avant je faisais ça de telle façon puis c’était vraiment pas correct mon affaire. Et il y a certaines situations de construction ou avec la scie à chaîne que j’ai vu sur le cours et après je suis arrivée à la maison, j’ai dis à mon père: « Hé regarde papa, ça maintenant je peux le faire ça fait que je peux démonter ta chainsaw puis je peux faire des entretiens dessus ». Bon maintenant mon père me demande toujours de faire des entretiens sur sa chainsaw, mais c’est un point positif que j’ai vu là du cours de pionniers.
Capitaine Adam Orton : En faisant de l’avant, quel rôle est-ce que votre entraînement de pionnier va avoir dans votre carrière à mesure que vous progressez?
Caporale Janie Rivard : À mesure que je progresse, le rôle de pionnier, bien, peu importe si je décide ou pas de continuer dans cette voie-là, donc si je décide de faire mon cours avancé ou quoi que ce soit, c’est des acquis que j’ai et qui sont vraiment utiles. C’est des acquis du cours de pionnier qui vont me servir plus tard peu importe qu’est-ce que je vais décider d’en faire.
Capitaine Adam Orton : C’est peut-être une question qu'on a peut-être un petit peu déjà couvert mais c’était quoi votre partie préférée du cours?
Caporale Janie Rivard : Ma partie préférée, je dirais vraiment le cours complet. Mais je ne peux pas décider, je peux pas décider juste de dire que j’ai préféré le cours, si j’ai à pointer une partie vraiment qui m’a fait plus tripper, je dirais deux choses : premièrement la partie avec les explosifs parce que c’est quelque chose que moi j’avais jamais vu, jamais connu puis la première fois que j’ai été sur un champ de tir à explosifs, ça m’a vraiment impressionné, puis j’ai trouvé ça super intéressant. L’autre partie, j’ai vraiment aimé tout ce qu’on a vu sur la construction, sur les outils en général, parce que je voyais vraiment ce que je pouvais en faire dans le civil. Donc je voyais différentes scies que avant je ne pouvais même pas les différencier, puis là maintenant je sais ok, cette telle scie-là, je vais l’utiliser dans telle situation, puis si un jour j’ai besoin de construire ma propre maison, ou bien de me faire un cabanon, bien ça je vais être capable de le faire.
Capitaine Adam Orton : Oui, ça doit être assez satisfaisant.
Caporale Janie Rivard : Oui, vraiment.
Capitaine Adam Orton : Est-ce qu’il y a quelque chose d’autre que vous voulez ajouter avant qu’on termine?
Caporale Janie Rivard : Moi je pense que si admettons on me demandait, ok là vend le cours de pionnier, dis-leur que c’est vraiment la solution à choisir dans ta carrière militaire, moi je pense que je terminerais en disant que, le pionnier, pourquoi que c’est vraiment un bon choix, c’est que c’est super diversifié, comme je l’ai nommé depuis le début. C’est vraiment de beaux acquis pour notre vie civile. Ça amène des belles opportunités dans la carrière, puis aussi c’est que en ce moment, c’est une ressource qui est assez recherchée puis qui est importante au sein des Forces armées canadiennes. Donc si quelqu’un hésitait en ce moment à s’inscrire pour faire le cours de pionnier, bien moi je lui dirais ‘fonce’. C’est vraiment un cours plaisant puis que je recommande à n’importe qui.
[Musique commence]
Capitaine Adam Orton : On beau message pour terminer le balado. Merci beaucoup pour avoir participé. J’apprécie vraiment votre temps.
Caporale Janie Rivard : Bien je vous remercie, c’était super apprécié de ma part aussi.
Capitaine Adam Orton : Parfait, ça c'était la Caporale Janie Rivard, du 4 R22eR qui nous a parlé de son temps avec les pionniers d’assaut.
Je veux prendre un instant aussi pour vous parler d’un évènement super intéressant, la Course de l’Armée du Canada qui est en format virtuel encore une fois cette année. Vous pouvez visiter le site web armyrun.ca/fr. La Course de l’Armée du Canada supporte des organismes tels que Sans limites et Appuyons nos troupes des personnes qui ont vraiment besoin de l’aide puis c’est super le fun donc je vous encourage fortement. Allez visiter le site puis participez autant que vous pouvez.
Prenez soin de vous, moi je suis capitaine Adam Orton pour Le balado de l’Armée canadienne.
[Musique termine]