L'histoire secrète de l'Outaouais

James Patrick Maloney est un bâtisseur de l'Outaouais qui sort de l'ordinaire! Fils d'un immigrant irlandais, il a gravi les échelons de la restauration pour devenir propriétaire du Standish Hall, de l'hôtel Chez Henri et du Club Chaudière.

En compagnie d'historiens, archivistes et anciens employés de J.P. Maloney, la réalisatrice Marie-Hélène Frenette-Assad nous présente ce pionnier dans la gestion de spectacles dans l'ancienne ville de Hull.

Show Notes

James Patrick Maloney est un bâtisseur de l'Outaouais qui sort de l'ordinaire! Fils d'un immigrant irlandais, il a gravi les échelons de la restauration pour devenir propriétaire du Standish Hall, de l'hôtel Chez Henri et du Club Chaudière. En compagnie d'historiens, archivistes et anciens employés de J.P. Maloney, la réalisatrice Marie-Hélène Frenette-Assad nous présente ce pionnier dans la gestion de spectacles dans l'ancienne ville de Hull.
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What is L'histoire secrète de l'Outaouais?

Découvrez les histoires oubliées ou méconnues des artistes et des oeuvres qui ont marqué la culture de l’Outaouais des cent dernières années! Les réalisateurs André Martineau et Marie-Hélène Frenette-Assad vous racontent leurs découvertes en compagnie de l’animateur Julien Morissette. L’histoire secrète de l’Outaouais est un projet de Culture Outaouais réalisé et produit par Transistor Média en collaboration Tourisme Outaouais, la Ville de Gatineau, le ministère de la Culture et des Communications et la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau.

M-H(TERRAIN)
On est sur le boulevard Maloney ici, savez-vous qui était M. Maloney?

HOMME 1
Non, pas du tout.

M-H (TERRAIN)
D'après vous, c'était qui M. Maloney?

FEMME 1
Ben j'ai aucune idée, j'suis désolée.

M-H (TERRAIN)
Avez-vous une idée de ce qu'il a fait pour mériter un boulevard à son nom?

HOMME 2
Ben il s'est faite voté comme premier ministre.

HOMME 3
Contracteur ou avocat?

FEMME 2
Ben c'était un des fondateurs de Gatineau.

JULIEN (NARRATION)
Vous écoutez L’HISTOIRE SECRÈTE DE L’OUTAOUAIS, une série sur le patrimoine culturel de la région administrative 07.

(MUSIQUE THÈME)

Pour souligner ses 40 ans d’existence, Culture Outaouais nous a donné le mandat de réaliser une série documentaire pour que les citoyens de la région et d’un peu partout connaissent mieux notre patrimoine culturel.

Même si l’équipe de Transistor est composée de fiers citoyens de la région qui sont engagés dans la culture d’ici, on a appris un tas de choses étonnantes sur les artistes et les oeuvres qui ont marqué la région. En gros, on vous a trouvé des histoires oubliées ou méconnues, qui valent la peine d’être découvertes ou redécouvertes. Bonne écoute.

JULIEN (NARRATION)
Pour le 3e épisode de la série, on a décidé de s’intéresser à un personnage qui a marqué le Vieux-Hull mais dont le nom est associé à un très long boulevard du secteur de Gatineau, Monsieur James Patrick Maloney. Contrairement à son boulevard qui est surtout une artère commerciale, Maloney a été d’une grande importance dans le paysage culturel de l’Outaouais. C’est le grand retour de la réalisatrice Marie-Hélène Frenette-Assard, qui nous raconte l'histoire de M. Maloney.

M-H (NARRATION)
Toi Julien le savais-tu c’était qui JP Maloney?

JULIEN (NARRATION)
Non vraiment pas.

M-H (NARRATION)
C’pour ça qu’on a demandé à des gens compétents comme

HUGUES THÉORÊT
Hugues Théoret, j'suis historien, je suis surtout et d'abord un grand passionné d'histoire et notamment de l'histoire de l'Outaouais.

M-H (NARRATION)
Hugues nous a beaucoup aidé dans notre démarche pour comprendre qui était James Patrick Maloney.

HUGUES THÉORÊT
JP Maloney, c’est vraiment un personnage qui sort de l’ordinaire. Premièrement, c’est ce qu’on appellerait un self made man. C’est un homme qui vient, bon, d’une famille très modeste. Son père, Thomas Patrick Maloney, qui est un immigrant irlandais qui vient s’établir en Outaouais, précisément ce qu’on appelait Templeton, donc à la fin du 19e siècle, des agriculteurs tout à fait modestes et James Patrick va être un des enfants de Thomas Patrick qui nait en 1894 et qui va travailler finalement, comme serveur, il va travailler toute sa vie dans le milieu hôtelier si vous voulez. Il a d'abord été serveur à l'hôpital, pardon à l'hôpital, quel lapsus! À l'hôtel Russel, qui est tout près de la gare Union du château Laurier à l'époque, il va commencer comme serveur, il va commencer comme serveur dans des trains du Canadian Pacific, donc il va vraiment commencer dans le milieu hôtelier au le bas de l’échelle et il va ramasser son argent et va fini par acheter, le premier hôtel qu’il va acheter, c’est qu'il va acheter l’ancienne maison de EB EDDY euh, il va acheter cette maison-là, en 1936, et il va fonder le Standish Hall.

JULIEN (NARRATION)
Je t’arrête quelques secondes Hugues, juste pour donner un peu de contexte. E.B. Eddy a fondé une usine de produits dérivés du bois, d’allumettes et de pâtes et papiers à la fin du 19e siècle. Son entreprise sera au coeur de la vie Hulloise durant près d’un siècle.

M-H (NARRATION)
Le Standish Hall, c’est peut-être un nom qui vous dit quelque chose si vous venez de l’Outaouais. C’était situé au coin du Boulevard Taché et de la rue Montcalm. C’est d’ailleurs l’Hôtel Crowne Plaza qui se retrouve au même emplacement aujourd’hui. Le Standish, était un endroit...

HUGUES THÉORÊT
...prestigieux, qui va devenir un haut lieu du jazz, non seulement en Outaouais mais au Canada.

M-H (NARRATION)
Julien, je sais pas pour toi, mais moi j’ai jamais vraiment associé Hull à un haut lieu du jazz.

JULIEN (NARRATION)
C’est des rumeurs qu’on entend des fois... mais en poussant nos recherches, on réalise qu’à l’époque les gens venaient de partout pour jouer au Standish Hall.

HUGUES THÉORÊT
D’abord James Patrick Maloney c’est pas un musicien en tant que tel, c’est un autodidacte, et ce qu’on comprend c’est que par ses contacts, il va faire en sorte que rapidement, le Standish Hall va devenir un lieu très prisé par les grands noms du jazz de l’époque et les gens s’imaginent mal que, à cette époque-là, on avait Louis Armstrong, Duke Ellington, Ella Fitzgerald, Lionel Hampton. C’est difficile à croire que ces grands noms du Jazz là, qui venaient à Hull, qui performaient au Standish Hall, dans les années… dès le début dans les années 30, surtout dans les années 40.

JULIEN (NARRATION)
C'est vrai que c'est difficile de s’imaginer tous ces grands noms du Jazz performer à Hull alors qu’en 2018, on a même pas un club ou un festival de Jazz dans la région.

M-H (NARRATION)
T'as ben raison. Le Standish va devenir une plaque tournante du jazz en Outaouais et après l’achat de l’ancienne maison d’EB Eddy en 1936, Maloney ne s’arrête pas là.

HUGUES THÉORÊT
2 ans plus tard, il va acheter l’hôtel chez Henri qui avait été fondé par Henri Burger, actuellement sur la rue du Portage, et il va en faire un bar, un lieu de musique, de jazz, et il va habiter, et ce qui est particulier c’est que, toute sa vie, il va habiter au dernier étage de l’hôtel dont retrouve encore aujourd'hui les vestiges, qui ont été sauvés, heureusement, sur la rue du Portage. Et la même année, il va acheter le Chaudière Country Club qui est situé à l'emplacement actuel du, de l'hôtel Hilton Château Cartier prêt du secteur Aylmer qui lui aussi va être un haut lieu du Jazz.

JULIEN (NARRATION)
Avec trois établissements prestigieux et réputés, Maloney venait de créer un circuit du jazz qui allait faire de l’Outaouais, un incontournable pour les musiciens de l’époque.

M-H (NARRATION)
C’était donc inévitable que naissent aussi des vedettes locales sur la scène musicale de la région. Jean-Pierre Moisan, musicien et passionné de l’histoire du jazz, nous a parlé de René Laflamme, un personnage coloré qui a marqué l’histoire du Standish Hall et des autres établissements de Maloney.

JEAN-PIERRE MOISAN
René Laflamme, ça l’air qu’à 30 ans, c'était en 1930, d'après ce que je comprends, y est né en 1900, y’a décidé qu’il était pour être musicien. Le gars était pharmacien, y’avait 3 pharmacies, y’en a vendu 2. Y’était quand même assez bon musicien, il lisait la musique, il jouait dans des orchestres classiques aussi.

M-H (NARRATION)
René Laflamme ou Renez Laflamma du nom d’artiste qu’il s’était donné était aussi un inventeur.

JEAN-PIERRE MOISAN
Tous les soirs y’allait dans sa remise avec son ami du Conseil national de la recherche où y’étaient en train de construire pendant 5 ans «The Magic Unico Piano». Ça c’était comme le premier synthétiseur genre. Tu pesais sur un piton, pis tout était là physiquement, t’avait un vibraphone qui jouait pis là y’avait un autre instrument qui jouait. Y’avait tout inventé ça.

M-H (NARRATION)
Laflamme a aussi lancé la carrière d’un trio de chanteuses, les Soeurs Greniers, mieux connues sous le nom de Grenez Sisters.

JEAN-PIERRE MOISAN
René Laflamme cherchait une chanteuse il dit « tu devrais l’écouter » bin « il dit amène-là », c’était comme un genre de casanova. Ça fait qu’il l’amène pis là, il dit « as-tu des soeurs » pis là y’a créé un trio. Ça fait que là, au Standish Hall Renez Orchestra featuring les Grenez Sisters from Chicago, « sont jamais sorti de Gatineau »

M-H (NARRATION)
D’autres gens nous ont parlé des Grenez Sisters dont Bernard Lacroix, qui a travaillé à l’hôtel chez Henri et qui sortait dans sa jeunesse au Standish Hall.

BERNARD LACROIX
Y’a les soeurs Greniers qui venaient chanter là. Donc les soeurs Greniers étaient connues à travers l’Outaouais, toujours habillées en belles robes de soirées, le micro, t'sais pis y'avait le pianiste, mon dieu comment il s'appelait.. / Si on veut parler principalement du Standish Hall bin quand je fréquentais mon épouse, on allait danser là. Y’avait le ball room, et puis c’était arrangé que c’était toutes des tables rondes, arrangé comme un peu en cabaret. Et puis on prenait un coup c’est sûr, et puis y’avait le plancher de danse. Le plancher de danse qui était très grand. Y’avait toujours beaucoup de monde les samedis soirs hein les samedis soirs dans ce temps-là, on sortait. Et puis c’était la grande distraction, on se changeait on se mettait sur notre 36 (…) Pis y’avait des orchestres extraordinaires.

M-H (NARRATION)
Pour sortir au Standish Hall, la cravate était obligatoire et pour y travailler, le code vestimentaire était aussi très strict.

JEAN-PIERRE MOISAN
Fallait que tous les employés se mettent en ligne comme dans l’armée pis si y’en avait un des avait pas ses souliers ciré bin y travaillait pas. Faique c’était quand même un endroit chic tsé.

M-H (NARRATION)
Au début des années 50, un terrible drame frappe le Standish Hall.

HUGUES THÉORÊT
Le 5 Août 1951, aux petites heures du matin, un incendie qui s’est déclaré au Standish Hall, Louis Armstrong qui dormait à ce moment-là, qui a été réveillé par une dame qui est venue cogner à sa porte. Sans l’intervention de cette dame-là Louis Armstrong sera probablement mort dans cet incendie là. Y’a réussi à sortir par l’escalier de secours en pyjama, littéralement en pyjama on peut voir les photos dans les journaux de l’époque.

JULIEN (NARRATION)
Si Armstrong a été sauvé des flammes in extremis, ce soir là, l’incendie du Standish a quand même fait une victime.

M-H
Oui. La nuit du 5 Août 1951 s’est terminée de façon dramatique.

HUGUES THÉORÊT
Ce soir là, y’avait Vilma Middleton qui jouaient au country club si vous voulez et dont les musiciens couchaient au Standish Hall le batteur de la populaire chanteuse Vilma Middleton, Raphael Gomez, le batteur du trio Lazaro di Quintero a eu moins de chance, un homme donc, le jeune homme âgé de 22 ans à peine, originaire de NY qui n’a pas réussi à s’échapper des flammes et qui est décédé lors de cet incendie-là. Y’avait aussi un des membres de l’orchestre de Louis Armstrong qui s’est littéralement jeté du haut de la fenêtre qui a eu la colonne vertébrale brisée. Donc ça été un incendie tragique.

M-H (NARRATION)
Le Standish hall va être reconstruit mais le nouvel édifice va être loin de la somptueuse demeure d’EB Eddy.

JULIEN (NARRATION)
Quand on regarde les photos prises autour de 1975, ça a plus l’air d’une bibliothèque municipale ou d’une même prison que d’un haut lieu du jazz

M-H (NARRATION)
Ouan c’est pas bin beau… L’endroit va devenir moins populaire et on peut dire que le feu du Standish coincide avec la fin des belles années du jazz à Hull. Entre autre, à cause de l’arrivé du rock and roll.

M-H (NARRATION)
Une des choses qui m’a le plus marqué en faisant des recherches sur les établissements que possédait JP Maloney, c’est que le Hull des années 40, ne connait à peu prêt pas de tension raciale.

JULIEN (NARRATION)
Ouin, Hugues Théoret nous a raconté qu’à l’époque, on était loin des hostilités entre les francophones et les anglophones qui ont caractérisé le Vieux Hull des années 80 et 90.

M-H (NARRATION)
Ouais, il nous a aussi raconté que l’Outaouais était même une sorte de terre de refuge pour les musiciens afro américains. Hugues Théoret nous cite le musicien Benny Powel sur le sujet.

HUGUES THÉORÊT
«Au début de 51, je jouais Lionel Hampton à Ottawa, j’avais 21 ans. Pris entre la méchanceté de Hampton et le racisme aux États Unis, j’en avais marre. C’est alors que j’ai découvert un endroit où il n’y avait ni méchanceté ni racisme, c’était à Hull au Québec.»

Le racisme dont étaient victimes les Noirs aux États-Unis dans les années 50 a contribué très certainement au fait que beaucoup de ces musiciens-là, afro-américains, qui venaient à Hull ou qui se sentaient à l’aise, qui sentait, ne sentaient pas cette ségrégation raciale-là comme c’était le cas aux États-Unis. Faut le dire, bon, aujourd’hui en pense à Louis Armstrong, à Duke Ellington, on les vénèrent mais ils faut rappeler que dans les années 40, 50, ils ne pouvaient pas jouer, ils pouvaient pas performer n'importe ou.

M-H (NARRATION)
Si selon Hugues Théoret, la ville de Hull des années 40 est ouverte et accueillante, on réalise également qu’elle était aussi assez sécuritaire. Même que Jean-Pierre Moisan est contre l’appellation «Petit Chicago» qu’on donne souvent au Vieux Hull de ces années-là.

JEAN-PIERRE MOISAN
On parle du haut taux de criminalité à Hull. Y’en avait 5 fois plus dans des villes québécoises comme Québec et Trois Rivières. Mais c’est un différent genre de criminalité que Chicago. On avait des gars saouls, tandis que là y’avait le massacre de la Saint Valentin c’est pas la même affaire, c’est pas Chicago.

M-H (TERRAIN)
C’était quand même un endroit sécuritaire.

BERNARD LACROIX
Super sécuritaire on entendait pas parler de toutes les histoires noires d’aujourd’hui. J’ai jamais eu peur de rentrer dans un hôtel avec mon épouse.

M-H (NARRATION)
Comme on l’a déjà mentionné, JP Maloney était aussi propriétaire d’un autre bâtiment hyper important dans le patrimoine de la région, l’Hôtel chez Henri. Bernard Lacroix, qu’on vient tout juste d’entendre, nous décrit cet endroit mythique.

BERNARD LACROIX
J’ai travaillé à 2 endroits à l’intérieur de l’hôtel parce que c’était un hôtel avec euh, y’avait le salon d’or au 2e étage, pis au premier étage avec une entrée séparée, y’avait une salle à dîner fabuleuse. C’était juste en face du palais de justice donc on recevait les avocats, les juges, tout ce beau monde-là venait manger chez Henri.

M-H (NARRATION)
L’Hôtel chez Henri est intimement lié à JP Maloney et surtout à la fin de sa vie. L’historien Michel Prévost a accepté de nous en parler.

MICHEL PRÉVOST
Il faut savoir qu’il vivait en hermite alors les gens ne le voyaient pas. Il était au dernier étage de chez Henri. Alors pendant longtemps, c’était un homme qui faisait beaucoup jaser.

JULIEN
C’est fou parce que la vie de JP Maloney était vraiment secrète et mystérieuse… il me semble aussi qu'il y’a beaucoup de rumeurs au sujet de JP Maloney.

M-H
Ouais vraiment. Comme on en sait peu sur lui, c’est difficile de démêler le vrai du faux et certaines rumeurs sont vraiment étonnantes.

MICHEL PRÉVOST
Alors qu’est-ce qui est vrai, qu’est ce qui est pas vrai avec Maloney c’est un peu, on dit aussi que Al Capone aurait séjourné chez Henri, prenez ça avec un grain de sel, on a dit après peut-être son cousin mais ça ça fait partie des légendes urbaines. Tout ceux qui m’en ont parlé m’ont dit à quel point il vivait en hermite, surtout les dernières, mais on dit qu’y’avait toujours des belles infirmières qui venaient le voir et ça, c’est des gens qui travaillaient chez Henri qui m’ont dit ça. Mais encore une fois on m’a dit beaucoup de choses concernant Maloney, moi comme historien, comme archiviste, je vais plutôt m'appuyer sur des documents et non sur des rumeurs.

M-H (TERRAIN)
Pis vous, avez-vous déjà rencontré M. Maloney?

BERNARD LACROIX
Je l'ai pas rencontré comme tel mais je l'ai vu. Je l'ai vu qui était habillé avec un manteau dans son, un manteau de vison en fait. Pis il faisait spécial un peu. Entre autre, je l'ai vu à la première pelletée de terre de l'église St-Jean-Vianney à Gatineau. Donc la première pelletée de terre qu'il y a eu en 1946, j'étais là et M. Maloney était là. M. Maloney a été un mécène très généreux dans la ville de Gatineau, il a toujours donné des terrains pour des écoles, il aidait, il a aidé franchement des jeunes à partir dans la vie, il était, c'était un bon bonhomme.

MICHEL PRÉVOST
Quand il est décédé y’avait pas d’enfants. Y’avait un encan public. Je suis allé au château Laurier. C’était un homme très riche et un homme très cultivé, y’avait de la porcelaine de Sèvres, c’était un grand collectionneur alors toute sa collection a été dispersée et aussi il a déshérité ses neveux.

M-H (NARRATION)
S’en ai suivi une longue saga judiciaire au sujet de l’héritage de Maloney qui va aussi contribuer au mythe et à la légende autour de l’homme d’affaires. À la fin de ma recherche Julien, un dernier mystère me hante au sujet de JP Maloney.

JULIEN (NARRATION)
Ce serait quoi le mystère?

M-H (NARRATION)
Une rumeur, un peu farfelue je l’avoue, veut qu’il aurait caché un trésor.

JULIEN (NARRATION)
Ben attends, quel genre de trésor?

M-H (NARRATION)
Genre, des millions de dollars cachés dans les murs de chez Henri. Pis on le sait, en 2009, au grand désespoir de la population et des historiens de la région, une grande partie de l’édifice de l’ancien Hôtel Chez Henri a été démolie. Et ça, malgré le fait que la ville avait cité l’immeuble patrimoniale en 2003.

On saura probablement jamais si c’est vrai ou pas cette histoire de trésor, mais j’avoue que j’ai comme envi d’croire à cette légende qui s’ajoute au personnage mythique qu’était James Patrick Maloney.

(MUSIQUE)
(THÈME)

JULIEN (NARRATION)
L'histoire secrète de l'Outaouais est une série produite par Transistor Média, en collaboration avec Culture Outaouais. Cet épisode a été réalisé par Marie-Hélène Frenette Assad.
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