L’Armée a changé la façon dont elle prépare les troupes aux opérations par temps froid et dans l’Arctique.
Le balado de l’Armée canadienne s’adresse aux soldats de l’Armée canadienne et traite de sujets qui les concernent. Les soldats constituent notre public cible principal, mais les sujets abordés pourraient s’avérer pertinents pour toute personne qui appuie nos soldats ou qui s’intéresse aux enjeux militaires canadiens.
[Musique commence]
Sergent Pier-Luc Dubé : Moi je dis toujours la même chose, je dis que c’est une maison à rénover intérieur extérieur. C’est pas juste de l’équipement, c’est pas juste l’entraînement, c’est pas juste la doctrine, c’est tout!
[Musique continue]
Capitaine Adam Orton : Salut, ici capitaine Adam Orton, avec le Balado de l’Armée canadienne. On sait tous que le Canada, c’est synonyme avec les températures froides et l’Armée doit être prête à opérer dans tous les environnements surtout ceux qui sont les plus difficiles.
L’Armée canadienne a récemment fait des changements à son entraînement d’environnement froid et dans l’Arctique. Il n’y a pas de meilleur endroit pour en parler qu’ici au centre d’instruction supérieur en guerre terrestre de l’Armée canadienne à Trenton aussi connu sous le nom CAAWC. Aujourd’hui, je suis accompagné du sergent Pier-Luc Dubé, un des experts en matière des opérations par temps froids et les opérations dans l’Arctique pour l’Armée canadienne. Bienvenue au balado!
Sergent Dubé : Merci! Merci!
[Musique termine]
Capt Orton : Peut-être parler un petit peu de pourquoi est-ce qu’on a fait des changements au système d’instruction pour tu sais le combat hivernal, stage temps froid.
Sergent Dubé : Bien on a commencé dans le fond on parle de 10 ans en arrière, on était beaucoup concentré sur les guerres en Afghanistan, on était beaucoup concentré sur les guerres non conventionnelles, puis on s’est distancé un petit peu de toutes ces choses-là, de tout ce qui est notre nord et des façons de combattre, puis on s’est rendu compte aussi que des fois on s’en allait sur des exercices, puis des gens faisaient des choses qui n’étaient pas commun. Donc on a repensé nos façons de faire. On s’est basé beaucoup sur des alliés aussi. On a créé un nouveau programme, puis le but, c’est d’éviter les blessures par temps froid, le but aussi c’est de faire avancer le programme, faire avancer aussi nos techniques. Tout simplement aller vers l’avant. Ça a été mis de côté un peu trop trop, puis là, bien, il faut qu’on mette les bouchées doubles, qu’on soit capable de combattre effectivement.
Capt Orton : Il y a des gens qui diraient que peut-être on vient au Canada, tout le monde a vécu des temps froids. On sait comment être dehors dans l’hiver quand il fait froid dehors. Pourquoi est-ce que l’Armée a besoin de faire de l’entraînement dans un environnement de temps froid?
Sergent Dubé : Bien, comme on le voit sur un globe, le Canada il y a une méchante grosse partie que c’est froid là. Pas plus haut que quand qu’on s’en va un petit peu juste au Manitoba, on n’a pas besoin d’aller bien bien haut qu’on va avoir des moins 40, des moins 45 avec des vents. Opérer dans des situations comme ça, l’équipement, faut que ça soit testé. On ne peut pas y aller avec du plastique par exemple. On ne peut pas y aller comme s'il faisait chaud. Quand qu’on va monter des tentes, des affaires comme ça, tout est plus lent, tout est plus technique. Tout demande de la pratique, puis tout demande tu sais des connaissances que d’autres pays peut-être au sud auront pas autant besoin que nous. Il faut que tu sois le meilleur dans ton domaine chez toi. Puis nous, bien l’hiver, ça fait pas mal partie, huit mois par année on va dire ça comme ça.
Capt Orton : Qu’est-ce qui vous rend l’expert en la matière ou comment est-ce que vous vous êtes trouvé dans ce poste-là?
Sergent Dubé : Bien, ça l’Armée, il y a beaucoup de rotation donc je ne peux pas prétendre être l’expert en la matière. Je ne suis pas la personne au Canada qui est la plus connaissante dans l’histoire, non pas du tout. Moi, j’ai été muté à CAAWC il y a trois ans. Ils m’ont envoyé dans le peloton de temps froid. Ensuite de ça donc on m’a envoyé en Norvège faire le cours ça s’appelle Advanced Winter Instructor Course en anglais. On était plusieurs pays ensemble. On était une quinzaine de pays différents, puis on était trois Canadiens sur ce cours-là, puis là ils nous ont enseigné beaucoup de techniques d’instructeurs, beaucoup de techniques avancées en hiver. Puis, eux, en Norvège, c’est le centre d’excellence de l’Otan en matière de temps froid, ça fait qu'on est allé chercher toute cette expérience-là. Quand on est revenu ensuite de ça, là on a créé un nouveau cours basé sur mon expérience là-bas, de moi et l’un de mes collègues, puis là ce nouveau cours-là est encore en pilote. C’est ça, ce qui fait que je suis dans cette chaise-là, bien premièrement moi c’est parce que j’aimerais ça être là. J’aime ça être là. C’est pas tout le monde qui aime ça être dehors à moins 30, moins 40. Moi, ça ne me dérange pas du tout. Puis le programme a vraiment besoin d’amour. Il a besoin de quelqu’un qui va s'asseoir devant son ordinateur, puis qui va mettre des efforts supplémentaires pour faire avancer le programme, puis je ne dis pas que ça n’a pas été fait avant, sauf que c’est important d’avoir quelqu’un qui ‘care’ pour pouvoir faire avancer. C’est pas toujours évident l’Armée. Il y a beaucoup d’obstacles. À chaque fois qu’on veut changer quelque chose dans l’Armée, on crée deux, trois nouveaux obstacles. Donc, ce n’est pas évident. C’est important que cette facette-là qu’on a perdu dans l’Armée, on la rapporte. Surtout quand on voit les présents conflits, on se rend compte que ce qu’on croit irréaliste peut devenir très réel assez rapidement. C’est important d’être dans la bonne chaise, puis de faire son travail à 100%.
Capt Orton : Et maintenant, vous êtes en train de regarder le programme pour le mettre à jour.
Sergent Dubé : Exactement. Puis le programme d’hiver, c’est énorme. Moi, je dis toujours la même chose, je dis que c’est une maison à rénover intérieure extérieure. C’est pas juste l’équipement, c’est pas juste l’entraînement, c’est pas juste la doctrine, c’est tout! Donc puis un va pas sans l’autre. Donc c’est beaucoup d'obstacles à changer ça, mais c’est tout à améliorer, je ne dirais pas changer. La neige est la neige, la neige c’est la même neige qu’il a 50 ans.
Capt Orton : C’est ça.
Sergent Dubé : La seule chose, c’est que faut quand même ajuster nos équipements. Faut quand même ajuster nos façons de faire. On a appris des choses. On a beaucoup plus de connaissances au civil par des universités qui ont appris depuis les 50 dernières années. Ça fait que c’est ça. C’est à rénover au complet pour le mieux, puis je pense qu’on s’en va dans la bonne direction.
Capt Orton : Donc, vous avez fait le cours de l’Otan, qu’est-ce que nos alliés dans l’Otan font de différent?
Sergent Dubé : J’ai vu plusieurs alliés, mais pour ce qui est de la Norvège en soit eux c’est très impressionnant. Je crois, sans m’avancer trop, mais je crois que c’est l’Armée qui met le plus d’argent, de budget dans leur équipement personnel, dans leur forces. Tout leur habillement est en laine de mérinos, etc. Et leur équipement que moi j’essaie d’acheter ici, eux ça fait 10 ans qu’ils l’utilisent. Aussi, leurs instructeurs, ce que moi j’ai remarqué là-bas, c’est que ils ‘care’ oui, mais très compétents. C’est des chasseurs, des trappeurs, c’est des gens que oui ok, ils sont dans le programme d’hiver, mais ils sont à l’extérieur au civil aussi. Ils vont connaître des choses qui ne sont pas dans leur cours qu’ils vont nous enseigner. Leur enseignement, c’est beaucoup plus comme un enseignant à l’école plutôt qu’un instructeur à l’Armée. Je ne sais pas si on peut appeler ça comme ça.
Capt Orton : Oui, oui, on comprend.
Sergent Dubé : Donc, eux-autres ils basent ça comme ça. Puis ils basent beaucoup leur drill on va dire sur leurs communications. Eux-autres, il y a beaucoup beaucoup de communication de en bas en haut, de en haut en bas, ce qui fait qu’en hiver, nous des fois ça va un petit peu à contre-courant à cause de ça. Mais, oui, c’est ce que j’ai remarqué beaucoup d’eux-autres. Très compétents.
Capt Orton : Et comment est-ce que cette marche à suivre-là, cette méthode d’instruction, puis leur exécution de tâches, comment est-ce que ça se traduit dans les changements que vous essayez de faire à l’instruction?
Sergent Dubé : Bien un gros changement que nous on fait, qui est basé sur eux, c’est le ski. On a mis le ski à part pas mal. Le ski, c’est dur à entraîner mais quand t’es entraîné sur ça, bien on est capable de couvrir du 5 à 8 km/h. Ce qui est beaucoup à comparé à la raquette.
Capt Orton : Pour ceux qui ne le savent pas en raquette des fois ça prend de la pratique et ce n’est pas toujours évident-là avec de l’équipement militaire en particulier.
Sergent Dubé : Exactement, puis je mets l’équipement militaire sur un soldat en raquette faire un 10 kilomètres, je ne suis pas sûr qu’il va être capable d’attaquer aussi bien qu’après avoir fait un 10 kilomètres en ski. On parle d'économie d’énergie, le ski c’est parfait. Puis ça on le rapporte en Norvège ils mettent beaucoup d’efforts dans ça. Puis c’était beau à voir. Tu sais ils sont très flexibles. Ils vont utiliser le ski avec plusieurs sortes d’équipements autrement dit. Ils vont amalgamer le ski avec les attaques, avec le resupply, ils vont faire des positions défensives avec leurs skis. Ils vont accoter leurs pôles pour tirer, etc. Ça c’est des choses qu'ils font. Nous c’est dans les livres, mais ce n’est pas enseigné. Ça été sorti de l’histoire de nos cours. Ça a été sorti du livre d’enseignement. On va l’appeler comme ça. Puis là, on le rapporte. C’est une grosse chose, on le rapporte. Mais là en rapportant ça, ça apporte beaucoup d’autres équipements qu’il faut avoir. Ça fait que c’est pas juste les skis, ça règle pas le problème.
Capt Orton : Au foot guard, j’ai été introduit au biathlon, right? C’est l’ultime sport militaire au Canada si on veut. C’est le ski puis le tir. Puis comme vous avez fait mention, pour ceux qui ne s’y connaissent pas dans le monde du fantassin, c’est vraiment ça, c’est il y a la partie où il faut se rendre à l’objectif, puis là, il faut faire l’attaque. Il ne faut jamais être comme complètement épuisé juste en essayant de se rendre parce que là, tu ne peux pas faire ton attaque.
Sergent Dubé : Oui, ça je peux le comprendre oui. Puis, c’est ça, en biathlon, c’est sprint, sprint, sprint, tirer, tirer. Puis au militaire, .
Capt Orton : C’est plus comme un marathon, oui.
Sergent Dubé : c’est pesant, 10, 15. Nous-autres, on a couvert du 18 kilomètres par jour pendant 6 jours là-bas dans les montagnes, en Norvège. Puis, oui mes pieds étaient maganés. Mais, j’avais fighté, aucun problème, puis j’étais beaucoup moins brûlé que si j’avais fait, même encore là, cette distance-là en raquettes, je ne pensais pas que ça se serait tout simplement fait.
Capt Orton : 18 kilomètres en raquettes. Ouin, ça aurait été…
Sergent Dubé : C’est une bonne volée.
Capt Orton : Oui.
Sergent Dubé : C’est ça.
Capt Orton : Et puis, combien d’équipements est-ce que vous transportez dans ce contexte-là?
Sergent Dubé : On avait, on appelle ça un groupe de section, dans le fond une tente, un poêle, on va avoir notre fuel, on va avoir nos rations,
Capt Orton : Tout ton équipement personnel là-dedans.
Sergent Dubé : On était armé avec, on avait trois toboggans. Eux-autres ils appellent ça des pulkkas. C’est des toboggans individuels qu’on accroche après nous. On en avait trois. Plus on avait chacun un rucksack d’environ 60 livres, 70 livres, puis oui ça c’est skier tout le long, puis c’est bien de voir tout leur équipement. Je crois que leur pulkka, ils ont un ratio de un pour cinq donc. Ça fait que vous allez mettre 100 livres dans la pulkka, vous tirez 20 livres. Ce qui est pas mal mieux que d’avoir ça sur notre dos. Donc ça c’est le genre d’équipement que je parle que ça fait grandement avancer. Sans cet équipement-là, on aurait jamais, jamais fait ce type de mission-là.
Capt Orton : Donc, les anciens cours, c’était la guerre en hiver au niveau élémentaire qui était le cours de base et on avait aussi Aviseur en opération arctique. Qu’est-ce qui a changé dans ces cours-là, puis qu’est-ce que ça a l’air maintenant?
Sergent Dubé : Le nouveau cours dans le fond, avant…
Capt Orton : Des nouveaux cours peut-être?
Sergent Dubé : Exactement, on était mandaté, parce qu’il n’y avait pas de cours de milieu de base, puis ensuite de ça, on allait tout de suite dans aviseur. Il n’y avait pas de milieu comme beaucoup de cours ont un intermédiaire côté leader, juste une introduction avant de tomber dans un maître, on va dire ça comme ça. Donc, ce qu’on a fait, c’est qu’on a été mandaté à couper le cours en deux. On a séparé la partie Arctique avec la partie hiver. Parce qu'avant, il y avait les deux dans le même cours.
Capt Orton : Donc, leader ou chef d’opération par temps froid et l’autre cours c’est opération arctique. Parlez-nous du cours de leader.
Sergent Dubé : Ce cours-là, de trois semaines, ça va te former juste comme un peu un guide en hiver. On va dire ça comme ça, connaître la neige, connaître comment manger, connaître la base de être sec. Tout le monde va dire, oui, oui faut être sec, mais pourquoi il faut que tu sois sec puis comment, comment t’organiser. Ce n'est pas tout le temps facile d'être sec, etc. L’importance des repas, l’importance du sommeil, l’importance de l’équipement, la maintenance de l’équipement à moins 45 comme je le disais ton plastique, fais-y attention, etc. Ça fait que, c’est un trois semaines, puis on finit ce cours-là avec un quatre jours en survie à l’extérieur avec presque rien, simplement un équipement de base. Les personnes vont partir avec un lapin dans leur sac à dos, puis ils dorment dehors trois jours à quatre jours, puis ils ont leur technique de survie puis avec ce qu’on enseigne, bien il n’y a pas de blessures. Ça donne de la confiance aux gens que c’est possible. Il faut juste que tu appliques des choses qui sont enseignées.
Capt Orton : Donc c’est faisable.
Sergent Dubé : C’est faisable. Mais ça c’est le premier cours. Ça c'est vraiment juste l’introduction ensuite de ça, bien on s’en va en Arctique. Pour l’Arctique, il y a une partie d'acclimatation rendue là-bas. Il y a une grosse partie de planification, parce que la planification, c’est le plus gros challenge qu’on a là-bas. Il y a des personnes qui croient qu’en Arctique, c’est comme aller à Québec. Par exemple, on ne peut pas rentrer dans un village de 200 habitants, 100 soldats en se disant on va aller à l’épicerie pour nourrir nos gars puis on va fueler nos véhicules dans leurs stations service. On va vider le village pour un an. Tu sais, c’est des choses comme ça que le monde comprennent, c’est à ça que sert le cours, de ramener le monde un peu sur terre. Là-bas, c’est lent. C’est dur d'avoir de l’équipement. Tout est dur. Tout est compliqué. Ça prend beaucoup de ressources aériennes, etc. C’est ça qu’ils vont apprendre sur le cours d’Arctique. Il y a aussi une portion survie d’une semaine. Ils vont fabriquer un igloo, ils vont dormir dedans. Ils vont fabriquer une snow cave qu’ils appellent, un trou dans la neige.
Capt Orton : Un trou dans la neige.
Sergent Dubé : Puis là-bas, la neige, c’est du styrofoam un peu ça fait que tu peux faire ton trou comme on veut puis il n’y a pas de danger. Puis c’est ça, ça c’est une semaine en survie. La dernière portion, ça c’est en motoneige que là ils partent vraiment dans une communauté en avion, juste leur section pendant une semaine, puis ils vont faire des patrouilles en Ski-Doo. Ils vont organiser des évènements communautaires avec la communauté avec qui ils sont. Peut-être aller à la pêche. Ils vont comme amalgamer un mixte de tout. Ils vont planifier ce tour-là eux-autres même avec un budget X, puis après ils reviennent puis le cours finit comme ça.
Capt Orton : Donc, le nouveau cours de base, Opérateur par temps froid, ça a remplacé la guerre en hiver, niveau élémentaire. Comment est-ce que ça a évolué?
Sergent Dubé : Bien le cours de base dans le fond, on y a touché. La seule chose qu’on a ramené beaucoup, c’est le ski. On a ramené le ski. Puis aussi, parce que avant sur le cours de Arctique là on faisait sauter les candidats dans l’eau, dans la glace. Là par exemple, on le fait au niveau de base. Ça fait que pour se présenter sur un cours du milieu, cours de leader, pour se présenter à ça, faut absolument avoir fait la portion à l’eau, avoir déjà fait ça. Pour après ça sur le cours de leader on apprend à rouler l’entraînement. Dans le fond à enseigner comment faire et etc.
Capt Orton : Combien de fois est-ce que vous avez fait le nouveau cours? Puis comment est-ce que ça s’est passé?
Sergent Dubé : Dans le fond, on a roulé deux fois le cours pilote. On a eu un cours pilote, on va appeler le deuxième cours le cours pilote aussi. Bon comment ça s’est passé bien un cours pilote ne roulera jamais super bien. C’est juste normal, il faut juste l’accepter si on est émotionnel dans ça, ça n’ira pas bien.
Capt Orton : Il y a des pépins.
Sergent Dubé : Il y a des pépins. Puis il y en a eu des majeurs puis, quand on fait un gros changement d’une shot, on va dire ça comme ça, c’est sûr. Ce qui est à changer, pour ma perspective à moi, on est pas mal tous sur la même ligne. C’est dûr de rentrer du tactique sur un cours de trois semaines ça fait que on a des individus qui sont de l’extérieur, ils ont leur façon de faire différente, tout le monde est différent, on arrive ici faire du tactique, commencer à faire des attaques des choses comme ça, c’est complexe. Ça c’est une chose que, pour mon opinion, ne marche pas bien. À leur unité, ils vont en faire du tactique en hiver après ça tu sais, ajusté. Moi j’aime mieux leur mettre beaucoup plus de connaissances, prendre 40 minutes à leur enseigner des connaissances plutôt 40 minutes à les asseoir devant un banc de neige à faire de la sécurité. Ça c’est mon opinion à moi. Donc, ça c’est une majeure partie du cours que si on avait une bonne modification, ça serait là. Sinon, ça a bien été là. La survie, c’est un ‘wow’. Moi j’adore ça, les candidats adorent ça. Les gens apprennent énormément dans ça puis, il n’y a pas de blessures donc ça veut dire que l’enseignement s’est quand même bien passé.
Capt Orton : Et combien d’étudiants est-ce que vous avez eu au travers de ça?
Sergent Dubé : Dans le fond, on a roulé deux cours de environ 40 étudiants.
Capt Orton : Ok.
Sergent Dubé : 80 en tout, oui.
Capt Orton : Avec tout cela étant dit, en regardant de l’avant, qu’est-ce que vous espérez pour le futur?
Sergent Dubé : Pour le futur, moi, dans le fond, ce que j’espère c’est qu’on puisse travailler sur le programme encore plus puis que nos beaux projets, nos beaux documents, nos belles intentions arrivent à échéance, que ça arrive à terme. Puis, de l’équipement, de l’équipement, c’est probablement la lacune dans le programme puis dans le futur, si on a de l’équipement, puis on a un programme comme qu’on a là, bien on va être du monde dur à se battre contre.
Capt Orton : Puis, pour ceux qui ont déjà les qualifications, entre guillemets, les anciennes qualifications, qu’est-ce qui va se passer avec eux?
Sergent Dubé : Ça, ça ne changera pas. On va se nuire en maudit dans l’Armée si à chaque fois qu’on change un mot dans un livre, puis les personnes qui étaient qualifiées avant là on les qualifie plus. Non c’est comme ça puis dans le fond, c’est notre devoir aussi quand on est, comme moi aussi j’en ai des qualifications que j’ai faites il y a 10 ans. Si jamais j’ai besoin de me servir de ça, c’est mon devoir de le mettre à jour. Moi, je vais aller voir les personnes sources. Je vais aller voir, je vais dire : « Regardez, qu’est-ce qui a changé depuis le temps? » On me demande de faire ça, ça, ça. Puis on va être encadré. C’est comme que la grosse machine, elle marche parce que sinon…
Capt Orton : Ça ne finira jamais.
Sergent Dubé : C’est ça, on cancelle trente ans de qualifications parce que on a décidé d’évoluer tu sais. Le cours était bon. Il était juste à jour dans le temps. Maintenant il ne l’est plus. Ça fait que les qualifications restent.
Capt Orton : C’est vrai. Les choses changent.
Sergent Dubé : C’est ça.
Capt Orton : Qu’est-ce que quelqu’un qui veut gagner plus d'expérience à endurer l’hivers ou qui vont être à l’extérieur quand il fait froid peut faire pour être plus confortable dans cet environnement-là?
Sergent Dubé : Bien la première chose, c’est d’aller dehors.
Capt Orton : L’expérience vécue.
Sergent Dubé : Ah oui, mais ça c’est vrai. C’est comme ça. Dans le temps, les bûcherons, je ne sais pas si vous le savez mais ils sortaient dehors nu pieds faire pipi le matin pour que leurs pieds gèlent puis après ça bien le sang pompait dans les pieds puis ils n’avaient pas froid de la journée. C’est niaiseux, mais si vous êtes pas dehors, vous serez jamais habitué au froid. Puis vous y allez puis après ça, bien faites vos expériences.
[Musique commence]
Capt Orton : Ok, bien merci beaucoup!
Sergent Dubé : Bien ça me fait plaisir.
Capt Orton : Ça c’était le sergent Pier-Luc Dubé, du Centre d’instruction supérieur en guerre terrestre de l’Armée canadienne à Trenton. Si vous voulez en savoir davantage, sur l’Armée canadienne dans l’Arctique, vous pouvez écouter saison 2, épisode 5, Entraînement dans l’Arctique qui vous donne une perspective sur qu’est-ce qui se passe là-haut.
Moi je suis capitaine Adam Orton pour Le balado de l’Armée canadienne. Prenez soin de vous!
[Musique termine]