Flavie Payette-Renouf s’intéresse aux différentes problématiques qui touchent l’audition: les bruits industriels et environnementaux, mais également l’évolution de l’audition au fil de la vie et les acouphènes.
♪♪♪
- Vous êtes-vous déjà demandé ce
qui fait que des bruits nous
dérangent plus que d'autres?
(klaxons de voitures)
Pourquoi, quand il fait chaud,
par exemple, on n'entend pas le
bruit de notre air climatisé,
mais qu'au contraire, notre 4e
voisin qui passe la tondeuse un
dimanche matin, ça, ça vient
nous chercher?
Y a plusieurs personnes dans ma
famille qui ont une perte
auditive, alors c'est vraiment
un sujet qui me touche
particulièrement. Je m'appelle
Flavie Payette-Renouf, et dans
ce baladoDans le creux de
l'oreille,je m'intéresse à tout
ce qui touche l'audition.
Alors, qu'est-ce que c'est, un
bruit environnemental? C'est
assez simple. Ça fait référence
à tous les bruits existants,
sauf ceux émis en milieux de
travail. Ce qui distingue un
bruit d'un son, c'est son aspect
indésirable parce qu'il dérange.
Et ça inclut toutes sortes de
bruits, que ce soit les moyens
de transport, les chantiers de
construction, mais aussi les
activités sportives, et bien
sûr, le fameux voisinage.
Le bruit qui dérange les
citoyens, ça revient constamment
dans les nouvelles. Faut dire
qu'au Québec, on estime à
environ 640 000 personnes qui
seraient exposées à des niveaux
de bruits nuisibles. On peut
penser aux résidents de Pointe-
Saint-Charles qui sont gênés par
le bruit du REM.
(grondements)
Mais aussi aux résidents de
Saint-Lambert qui se plaignent
des festivals au Parc Jean-
Drapeau chaque été.
(musique techno et cris)
Et dès qu'il y a un grand
chantier de construction comme
la démolition de l'échangeur
Turcot, on va en entendre
parler.
(grondements de machines)
Et dans un cas récent, on a même
vu des citoyens qui craignaient
le bruit d'une future
installation qui pourrait peut-
être, éventuellement, les
déranger. C'est ce qui est
arrivé à Québec, quand les
citoyens ont rejeté l'idée qu'un
CPE s'installe dans leur
quartier. C'est donc parfois
même l'anticipation du bruit qui
fait réagir. Bref, le bruit,
c'est un enjeu majeur.
Pour bien comprendre notre
relation aux bruits
environnementaux, j'ai rencontré
Tony Leroux, professeur
titulaire au département
d'orthophonie et d'audiologie
de l'Université de Montréal.
À quand ça remonte, les 1res
plaintes de bruits?
- Bien, ça remonte à l'époque
romaine. Les roues des chars
étaient cerclées de métal et ça
circulait sur des pavés en
pierres, et les gens s'en
plaignaient. Y a eu, à un moment
donné, un édit pour restreindre
la circulation des chars à
certaines périodes de la
journée.
- Qu'est-ce qui fait qu'on est
dérangés par le bruit? Est-ce
que c'est juste l'intensité du
son?
- Le dérangement dû au bruit,
c'est un amalgame de d'abord les
caractéristiques du bruit, puis
ensuite les caractéristiques
personnelles, par exemple: les
gens de la ville qui décident
d'aller habiter en campagne ont
des attentes par rapport à la
campagne. Donc, ils vont
découvrir que la campagne,
finalement, c'est peut-être pas
aussi tranquille qu'ils
l'auraient souhaité.
Puis y a des caractéristiques de
jugement aussi sur la source de
bruit, l'utilité perçue de cette
source-là, même jusqu'à
l'utilité même économique
de cette source-là.
- Le principe de l'importance de
nos attentes dans notre rapport
au bruit m'a rappelé une
histoire que j'avais vue passer
y a quelques années. C'est
l'histoire de Maurice le coq sur
l'Île d'Oléron, en France.
(cri de coq)
(musique d'accordéon)
En 2017, y a eu un conflit entre
voisins, parce que des citadins
qui venaient en vacances
disaient que le chant du coq
était intolérable.
(cri de coq)
Pourtant, à la campagne, ça fait
partie du paysage sonore. Mais
c'était pas dans les habitudes
des gens venus de la ville, qui
espéraient un endroit tranquille
selon leurs critères.
(musique d'accordéon)
Le conflit a tellement dégénéré
que le parlement français a voté
une loi en 2021 pour défendre le
patrimoine sensoriel des
campagnes, protégeant ainsi des
éléments sonores tels que le
chant du coq ou encore le son
des cloches des églises.
(tintements de cloches)
C'est donc pas toujours le
niveau sonore, le problème,
c'est aussi notre perception du
bruit. Et au Québec, Tony Leroux
a étudié le phénomène en faisant
une étude sur les sentiers
de motoneiges.
- Le Gouvernement du Québec nous
a demandé de faire une étude
pour essayer d'identifier quelle
serait la distance à laquelle on
devrait placer les sentiers de
motoneiges. Parce qu'on jugeait
que le sentier de motoneiges
était situé trop proche des
résidences. Donc, quand on a
mené cette étude-là, on s'est
rendu compte que le bruit lui-
même expliquait pas beaucoup le
dérangement. Ce qui expliquait
une grande partie du
dérangement, c'est le jugement
que les résidents, les voisins
d'un sentier de motoneiges,
jugeaient les motoneigistes
comme étant des personnes qui
n'avaient aucun respect pour
l'environnement, qui
pratiquaient un loisir qui
polluaient, qui étaient pas des
gens civiques, qui s'arrêtaient
n'importe où sans respecter la
propriété privée des gens.
Donc, ce sentiment-là faisait en
sorte que même des gens très
éloignés du sentier de
motoneiges nous disaient: "Nous
sommes extrêmement dérangés par
le bruit des motoneiges".
- Ce qu'on comprend de l'étude
de Tony Leroux, c'est que c'est
pas toujours le bruit en tant
que tel qui nous incommode. Y a
des facteurs personnels qui vont
influencer la façon dont une
personne va être dérangée par le
bruit. On peut penser à l'âge,
au sexe, au niveau de scolarité,
au statut d'occupation d'un
logement, qu'on soit
propriétaire ou locataire, et
aussi la sensibilité personnelle
au bruit.
Est-ce qu'on le considère utile,
par exemple? Un peu comme le
climatiseur de tout à l'heure.
- On sait généralement que les
personnes qui ont un niveau
d'éducation plus élevé vont en
général être plus portés à
justement porter plainte contre
le bruit que des gens qui ont un
niveau d'éducation un peu
moindre. Par exemple, on a fait
une étude le long de l'échangeur
Turcot pendant les travaux.
Bien, l'échangeur Turcot, ça
traverse différents quartiers.
Ça traverse Pointe-Saint-Charles
mais ça traverse Westmount
aussi. On a d'un côté une
majorité de locataires; de
l'autre côté, une majorité de
propriétaires. D'un côté des
gens avec un niveau
socioéconomique plus faible;
l'autre côté, des gens très
favorisés. Les propriétaires
sont moins mobiles si on veut,
ils ont une maison, ils
s'inquiètent de la valeur de
revente de leur maison; tandis
que les locataires, eux,
l'appartement est pas très cher.
Bien, ils sont contents de
rester là parce que
l'appartement est pas très cher,
puis ils ont peut-être pas non
plus le choix.
- En revanche, dans certains
cas, le niveau sonore dépasse le
simple dérangement passager. Il
peut même y avoir des effets sur
notre santé quand le bruit
dépasse un certain niveau.
Pour bien dormir, il faut éviter
les sons qui ne nous réveillent
pas, mais qui viennent changer
la structure de notre sommeil.
Au Québec, le sommeil d'environ
20% des gens a été perturbé par
du bruit au cours de la dernière
année. Pour bien dormir, les
sons ne devraient pas dépasser
30 décibels à l'intérieur de la
chambre à coucher.
Trente décibels, c'est
l'équivalent d'entendre des gens
chuchoter.
- (homme):Bonsoir.
- À l'extérieur de la maison, on
parle d'environ 45 décibels,
parce que les fenêtres fermées
atténuent le bruit d'à peu près
15 décibels. 45 décibels, c'est
le niveau sonore d'une pluie
modérée. Mais au-delà de ça,
qu'est-ce qui va arriver?
(La pluie tombe.)
- Le bruit, c'est un agent
stresseur. C'est un signal de
danger. C'est bien fait, en
quelque sorte. Ça a servi à
notre survie comme espèce.
- Ça nous protège.
- Ça nous protège. Donc, cette
réaction-là, elle est
automatique, elle est
incontrôlable.
- Est-ce qu'on peut s'habituer
au bruit?
- Psychologiquement, on est
capable à long terme de faire
abstraction du bruit et de dire:
"Le bruit ne me dérange plus."
Mais physiologiquement, le corps
ne s'habitue jamais au bruit. On
va toujours avoir la réaction
d'alerte, toujours la réaction
de stress, qui va être toujours
être là. L'exemple que je donne
souvent, c'est: Vous êtes dans
votre cuisine, tranquille, en
train de lire peut-être, puis
là, y a un frigo qui roule en
fond. Mais vous en êtes pas
vraiment conscient. Puis tout à
coup, le frigo s'arrête.
Là, les épaules nous descendent
puis on vient de sentir que:
"Oh! Y a quelque chose qui était
là, qui me rendait tendu, juste
un peu." Donc, si le bruit de
l'environnement est présent
constamment, bien, cette
réaction-là, elle va être là
tout le temps, tout le temps,
tout le temps, puis le coeur va
battre un petit peu trop vite,
la pression artérielle, elle va
être un petit peu trop élevée.
Donc, on a démontré, avec des
études sur des grandes
populations, qu'effectivement,
l'exposition au bruit
environnemental dans des grandes
sources, les aéroports, les
routes, les trains, ces
expositions-là mènent à une
augmentation des maladies
cardiovasculaires chez
les populations exposées.
- L'Organisation mondiale de la
santé recommande que la
réglementation soit établie à 40
décibels la nuit à l'extérieur
des maisons, à peu près notre
pluie modérée de tout à l'heure.
Au-delà de ce seuil, y a un réel
danger pour la santé. Et
contrairement à ce qu'on
pourrait penser, le bruit n'a
pas besoin d'être aussi intense
qu'un marteau-piqueur pour
causer des problèmes de santé.
Une exposition prolongée ou
fréquente à un bruit, même s'il
peut nous sembler modéré, aura
un impact. Au Québec, une étude
a montré que 16,4% de la
population a été fortement
dérangée par le bruit
environnemental au cours de la
dernière année. C'est le
problème que vit Carole
Charbonneau, psychologue
retraitée, qui vit à Ahuntsic-
Cartierville sous le corridor
des avions qui s'en vont
atterrir à l'aéroport.
- J'habite ma maison depuis
1983. Alors, quand j'ai acheté,
y en n'avait pas de survol. Y en
avait quelques-uns, mais je peux
même pas vous dire si ça me
dérangeait vraiment. Au fur et à
mesure, là, les années... quand
Mirabel a fermé, bien là, la
circulation s'est accentuée de
plus en plus.
(bruissement du vent)
(propos diffus des pilotes)
(Un avion passe.)
À partir de 3000 pieds, Saint-
Michel, là, ça descend. Et y a
une espèce de poussée des
moteurs. Alors là, ça fait un
grincement intolérable, au point
où la maison vibre.
(grondements et tintements)
Alors, récemment, moi, ce que
j'ai fait, c'est que je me suis
installé une application de
sonomètre, avec mon téléphone,
et puis là, je regarde. Tu sais,
je regarde quand y a pas
d'avion: alors, c'est à peu près
à 30 décibels. Et là, je les
entends arriver là, et là, ça
grimpe, ça grimpe, ça grimpe
jusqu'à 80 décibels au-dessus de
chez moi. Et ça, bien, 80, c'est
comme... Ça rentre dans
le corps, là. Tu sais?
- À l'heure actuelle, pour les
gros avions à réaction, c'est
interdit de décoller de minuit à
7 heures du matin, sauf
exception, et d'atterrir de 1h à
7h du matin. Mais entendons-nous
qu'à une heure, la plupart des
gens sont déjà couchés depuis
longtemps. Ça laisse pas mal
d'avions dans le ciel au moment
où la majorité des gens dorment.
Et encore ici, ça dépasse
largement les recommandations de
l'OMS, qui soutient que le bruit
du trafic aérien ne devrait pas
dépasser une moyenne de 45
décibels le jour et de 40 la
nuit. À quoi peut ressembler le
quotidien d'une personne comme
Carole Charbonneau, qui vit
sous un corridor aérien?
- À partir de 23h jusqu'à
minuit, y a 6 arrivées. Ensuite,
de minuit à 1h55, on est la
nuit, là.
- Bien oui, dans le milieu de la
nuit, là.
- On n'est pas la soirée, là. À
23h, moi, ça commence. Je dors,
je me couche, là. Y en a 13 qui
arrivent.
- Treize?
- Oui. Le matin, demain matin,
alors 6h10, c'est le 1er qui
arrive. Jusqu'à 7h, y en a 8.
Puis là, de 7 à... Là, ça
continue, là, toute la journée.
- Là, c'est la journée.
- Toute la journée. L'été, là,
tu sais, l'été, on aime ça avoir
la porte ouverte, là, la porte
patio. Faut la fermer, parce
qu'on s'entend pas parler.
- Mais quand vous allez dehors,
qu'est-ce que vous pouvez faire?
Est-ce que vous allez dehors des
fois?
- Oui. Bien, l'été, y a comme un
petit espace où est-ce que c'est
tranquille. Donc... Mais...
- Vous en profitez à ce moment-
là?
- Bien, j'en profite, mais des
fois, je sors pas regarder "Ah.
Y a-tu des avions?". Je sors
pour jardiner, hein. J'ai une
cour, tout ça. Je me mets des
bouchons, des bouchons
d'ouvriers, les gros bouchons
orangés, là.
- Dans les oreilles pour
jardiner?
- Bien oui. Bien oui. Parce que,
autrement, c'est comme si... Ça
vibre dans mon corps.
J'ai beau essayer d'ignorer, ou
de faire: "Tu sais, bon... OK.
Je m'habitue." Non, non. Je
m'habitue pas.
- Ressentez-vous des effets sur
votre santé?
- Moi, oui. Parce que ça me
préoccupe. Moi, je fais de
l'hypertension. Est-ce que la
cause, c'est vraiment les avions
qui passent? Je sais que quand
les avions passent, je deviens,
là, comme... Je le sens,
dans le fond.
- Carole Charbonneau, elle est
pas toute seule. L'hypertension,
l'épuisement et l'anxiété, ça
fait partie des symptômes qui
sont étudiés chez les gens
exposés à des bruits
environnementaux de façon
prolongée. Selon les Nations
Unies, l'exposition au bruit à
long terme pourrait contribuer
au décès prématuré de 12 000
personnes par année, rien qu'en
Europe. Alexis Pinsonnault,
audiologiste, connaît bien les
effets néfastes du bruit sur la
santé.
- Oui, y a des impacts sur la
santé. En fait, on sait que le
bruit, c'est ce qu'on appelle un
stresseur, un agent stresseur.
On n'en est peut-être pas
conscient, mais le corps réagit
à ce stress-là. Et à long terme,
bien, c'est ce qui va amener des
conséquences au niveau de la
santé. Donc, par exemple, ça
peut augmenter l'hypertension
artérielle. Ce qui peut amener,
par exemple, à des risques de
maladies cardiovasculaires,
une augmentation du risque
d'infarctus, par exemple. On
sait que ça peut avoir des
impacts beaucoup sur le sommeil.
Donc, les personnes qui sont
exposées, par exemple, au bruit
d'une autoroute qui passe proche
de leur résidence donc peuvent
avoir une perturbation au niveau
du sommeil, un sommeil qui est
moins récupérateur.
Ça a des conséquences à long
terme, ce manque de sommeil-là.
Puis ça peut même avoir des
conséquences, par exemple, sur
les performances au travail.
Donc, si on est toujours fatigué
parce qu'on dort pas bien, bien,
au travail, je peux être moins
performant. Et une des
conséquences très, très
importantes qu'on a, c'est ce
qu'on appelle le dérangement.
Ça fait qu'il y a eu des études
sur, entre autres, beaucoup sur
le passage des avions, donc près
des écoles, et ils ont trouvé
qu'il y avait un risque, là, au
niveau des apprentissages. Donc,
ça avait un impact, par exemple,
sur les capacités de lecture
des enfants.
- Au Québec, les réglementations
en matière de bruit sont sous
juridiction municipale. Comme
c'est à chaque ville de
légiférer, il peut y avoir des
différences entre les
municipalités. Mais au final,
celles-ci ont pas vraiment de
contrôle sur les bruits, comme
on l'a vu dans le cas de Carole
Charbonneau. Dans son
arrondissement, les limites
permises sont de 55 décibels le
jour, et 48 la nuit. Mais avec
les atterrissages incessants, ça
semble pas être le cas.
En général, à Montréal, le bruit
ambiant extérieur oscillerait
entre 50,5 décibels et 68,8
décibels, soit l'équivalent d'un
séchoir à cheveux.
(grondements de séchoir)
Mais alors, ce serait quoi,
les solutions pour diminuer
les bruits environnementaux?
- La 1re solution pour diminuer
l'exposition est la solution la
plus économique: c'est la
réduction du bruit à la source.
On devrait tout de suite
intégrer dans la conception le
volet sonore, ce qui est pas
toujours le cas. Ensuite, les
autres moyens, c'est des moyens
où on va utiliser des écrans,
pour empêcher le bruit de se
propager dans l'environnement.
On va mettre des écrans anti-
bruit le long des autoroutes. Le
long du REM, y a des écrans qui
ont été construits. C'est pas
toujours une solution
économiquement rentable. Une
autre des solutions, c'est de
concevoir aussi l'environnement
urbain de façon à ce qu'on va
pas exposer les pièces sensibles
d'un appartement ou d'une maison
envers une source de bruit.
Puis la dernière solution, bien,
c'est les protecteurs auditifs.
Ça, c'est la solution de dernier
recours: placer des bouchons
dans ses oreilles, ou placer des
coquilles par-dessus ses
oreilles.
- (Carole Charbonneau): Je peux
bien vendre puis m'en aller,
hein? Mais ça arrête pas. Ça
changera rien pour les gens qui
sont là. Tu sais, on des
milliers. Moi, je suis plus
militante. Je n'ai jamais cessé,
tu sais, de revendiquer des
interventions pour les enfants.
Ça fait que pour moi, le
quartier, même si les voisins,
bon... Mais je me dis: On peut
pas laisser ça comme ça, là,ad
vitam aeternam,là. C'est un
problème de société puis
d'humanité aussi. Parce qu'il y
a des gens qui souffrent. Moi,
je souffre. Puis y en a d'autres
aussi qui souffrent.
♪♪♪
- Dans les prochaines années, la
gestion de l'exposition des
citoyens au bruit, ça va rester
un enjeu crucial. En 2018, la
Suisse a par exemple décidé de
limiter le trafic aérien après
22 heures. Si réduire le bruit à
la source est la solution la
plus efficace, il va falloir se
pencher sur ce genre de
solution. Ça va être une
question de santé publique.
Parce que ce qui est certain,
c'est que le bruit
environnemental, c'est plus
sérieux qu'un simple
dérangement. Le voisin du début
avec sa tondeuse, ça peut nous
tomber royalement sur les nerfs
pendant 30 minutes. Mais y a
aussi ceux qui sont exposés plus
sérieusement à des bruits, et
qui vont vivre avec des
conséquences graves sur leur
santé. Peu sur leur audition,
par contre. Les pertes auditives
sont rarement liées à des bruits
environnementaux.
Ce qui est tout le contraire des
travailleurs qui sont exposés à
des bruits industriels à leur
travail. Et ça, c'est le sujet
de mon prochain épisode.
C'étaitDans le creux de
l'oreille.À l'animation, à la
recherche et à la réalisation,
Flavie Payette-Renouf. Au
montage, Robin Ferron. À
l'enregistrement et au mixage
sonore, Michèle Marineau. À la
direction générale, Marie-Josée
Lestage.Dans le creux de
l'oreilleest une production
Savoir Média, en partenariat
avec l'Ordre des orthophonistes
et audiologistes du Québec.