Reprendre le contrôle sur tout ce qui se dit autour de l’intelligence artificielle, voilà pourquoi nous avons créé ce podcast IA pas que la Data !
Tous les mois, nous aurons le plaisir d’accueillir des experts de l’IA, de la data et de la tech, qui nous partageront leur opinion et regard critique sur cette révolution.
Technophiles, ce podcast vous apportera un éclairage sur ce qui se cache derrière l’IA et vous permettra de prendre de la hauteur sur ce que l’on entend quotidiennement.
#IA #GenAI
Pierre Vannier (00:00.774)
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue pour ce nouvel épisode de IA pas que la Data. Je suis Pierre Vannier, fondateur et PDG de la société Flint. C'est une société de conseils en tech, data, IA. Et parfois je fais de la philosophie si vous regardez sur LinkedIn. Et aujourd'hui je suis toujours accompagné de mon compère Thomas Meimoun, Chief Data Science. Salut Thomas !
Thomas (00:26.007)
Salut Pierre.
Pierre Vannier (00:27.214)
Et aujourd'hui, a la chance de recevoir... Alors on reste toujours dans le médical et dans l'IA, puisque la dernière fois on avait reçu Stéphanie à la Sonnière. Et aujourd'hui, on a le plaisir de recevoir Kevin Yauy. Salut Kevin !
Kévin Yauy (00:43.662)
Bonsoir à tous !
Pierre Vannier (00:44.768)
Donc Kevin, alors je ne pas par où commencer. Kevin, il est maître de conférences, pate praticien hospitalier au CHU de Montpellier. Et d'ailleurs, fait, là tu nous reçois en direct du CHU de Montpellier. Il est chercheur en IA appliquée à la santé. Notamment, il a créé un outil dont il va nous parler qui s'appelle Doc Simulator. voilà, moi ce que j'aime beaucoup avec le profil.
de Kevin, c'est qu'on voit une personne qui est aussi une espèce de mutant hybride, un peu comme Stéphanie qui était côté math, math, IA, santé. Là, c'est un petit peu la contrepartie de l'autre côté. tu fait... Tu as commencé par quoi ? Tu as commencé par l'informatique, tu as commencé par la santé. Qu'est-ce qui s'est passé ?
Kévin Yauy (01:37.097)
mais moi j'ai commencé par regarder C'est pas sorcier quand j'étais petit. Et ça, ça m'a donné envie de faire de la science et mon rêve de gosse c'était de devenir médecin. donc quand on veut suivre ses rêves on essaie de tout faire et j'ai essayé d'à peu près faire tout ce que je voulais faire. C'est à dire devenir chercheur vraiment avec toutes les compétences d'informatique et donc d'IA et puis après d'être médecin et là je sors de consultation justement ce matin et je vous rejoins pour...
Pierre Vannier (01:37.318)
Bienvenue d'abord, Kéline.
Kévin Yauy (02:07.492)
il n'y a pas que la data.
Pierre Vannier (02:09.058)
Donc attends, es docteur dans les deux disciplines ?
Kévin Yauy (02:13.664)
Et donc je suis docteur en médecine et suis docteur en yaouais.
Pierre Vannier (02:18.86)
Ok, ok. Avec Thomas, juste avant l'épisode, on se disait, il y a des gens qui n'ont pas le même espace temps que nous. Donc c'est pour caser tout ça. Alors je disais, il reste les nuits quand même, tu vois. Donc si tu peux nous parler de ton cheminement, il est classique d'abord en médecine, c'est ça ? Dans un premier temps ? Ou très tôt, as voulu faire les deux finalement en fait ?
Kévin Yauy (02:40.174)
Bye !
En fait, mon cheminement, il est que j'ai toujours voulu faire des trucs, c'est-à-dire, l'idée de construire. Quand j'étais déjà au lycée, je participais à une association des vulgarisations scientifiques, donc j'ai œuvré jusqu'à devenir vice-président de cette association dont l'objectif était vraiment de rendre accessible la recherche aux lycéens.
J'ai toujours aimé cette vision sociétale du travail qu'on doit faire. C'est un des exemples de ce que vous faites avec IACPAC la data. On peut être scientifique, peut être médecin, mais on fait partie de cet écosystème, de cette société qui doit évoluer ensemble. J'ai toujours voulu être un acteur sur ça, sur comment on peut avancer d'un point de vue sociétal. Et puis après, j'ai fait le cursus médecine.
parce que c'était mon rêve de gosse donc et j'ai fait en même temps le double cursus médecine science précoce qui est donc un cursus qui permet de faire médecine et à conscience scientifique et à temps plein en parallèle donc c'est ce que j'ai fait qui m'a permis d'avoir un background généraliste je dirais de scientifique puis ensuite de chercheur en bioinformatique et ça a bougé après vers la data et puis effectivement faire une thèse de science
à l'Institut Troisias de Grenoble, le MIHAI, où j'ai fait une thèse de science à temps complet, mettre à arrêter de mon exercice médical pour faire que du code. Et ça c'était une thèse cifre aussi, en collaboration avec Sequence Genomics, donc j'ai aussi en même temps été confronté au développement logiciel industriel, qui est un autre type de développement logiciel qu'on a en académique, et qui est fort intéressant aussi à découvrir, et c'est vrai que c'était des...
Kévin Yauy (04:31.597)
Vous l'aurez compris, j'aime bien apprendre des trucs, et du coup, clairement, je crois qu'on a toute la vie pour apprendre. donc effectivement, j'ai deux doctorats, mais peut-être que j'en aurai un troisième un jour, sait, on ne pas, tu vois. La vie est longue.
Pierre Vannier (04:42.886)
Tu as quand même finalement vraiment trois casquettes, médecine, informatique, dev et entreprenariat parce que finalement après ton expérience, aussi passé par le côté startup aussi.
Kévin Yauy (05:02.001)
C'est sûr que l'avantage, quand j'ai fait ma test cible, je l'ai fait dans une startup, qui n'est plus une startup maintenant parce qu'il y a 60 personnes, on a levé 60 millions au total. Voilà, c'est ça, est dans la Sequence Genomics qui est une très belle entreprise Montpellieraine et qui ont fait un produit vraiment super pour améliorer la lecture de comment on peut interpréter notre ADN, génome. Globalement, l'ADN, c'est de la donnée, en fait, c'est beaucoup de données.
Pierre Vannier (05:11.916)
une scale up quoi, c'est la fin maintenant.
Kévin Yauy (05:29.651)
vu que notre ADN est constitué de 3 milliards de lettres. donc ça, coup, forcément, l'informatique, l'IA, c'est des outils, des algorithmes magnifiques pour pouvoir nous aider à mieux comprendre notre ADN. Et donc avec Sequence Genomics, pendant ma thèse, et puis maintenant, tant que consultant, je participe toujours à faire grandir ce projet. Et ça m'a donné aussi l'appétence de comprendre quels sont les avantages que peuvent avoir l'univers.
industriel et l'univers de l'hôpital et puis vraiment d'essayer de construire les deux meilleurs mondes pour pouvoir faire qu'on fasse avancer l'hôpital, la société, la santé. vrai qu'on souhaite revenir après cette expérience dans le public, dans le service public, c'est que mon intime conviction c'est que pour pouvoir faire avancer les choses ma place c'était plutôt ici tout en permettant de...
de me connecter et puis d'interager avec mes collègues de l'écosystème à Montpellier de Met de Vallée.
Pierre Vannier (06:31.43)
Top, je crois que ce que l'informatique t'apporte beaucoup, puisqu'on est quand même beaucoup en ce moment dans le Vibe Coding, l'IA, etc. C'est qu'on en parlait même avant pour préparer ce podcast. Tu codes donc, tu développes des apps.
Et tu peux nous parler du coup de... à la fois tu nous parleras de Doc Simulator mais aussi des apps que tu codes comme ça. Comment ça arrive à moment donné tu te retrouves tu te dis, tiens ça c'est un problème faut que je l'automatise, allez hop je code quelque chose.
Kévin Yauy (07:10.317)
Le premier truc que j'ai fait, je crois, c'était quand j'étais interne, jeune interne. Et en fait, je devais faire un certain nombre de tâches administratives, manuelles, faire des copies collées à la main. Et là, me suis dit, je n'ai pas fait six ans d'études pour faire ça. Et là, je me suis calé quelques week-ends juste pour essayer de trouver des solutions pour automatiser, des solutions qui sont finies par être utilisées en routine au labo. donc, je pense que ça commence comme ça.
Moi, c'est souvent des éléments qui me tarotent et je me dis qu'il qu'on arrive à faire mieux pour tout monde. donc, ça commence souvent sur le besoin, toujours. C'est toujours quel est le besoin des soignants et des étudiants qui sont avec moi. Et puis après, ma connaissance tech et d'une vision produit, on peut arriver à développer entre c'est quoi le besoin, c'est quoi est-ce qu'on a comme force en présence.
qu'est-ce qu'on peut faire et dans quelle échelle. puis après, c'est vrai que quand on s'y prend au jeu de tout ça, et ça n'a jamais été aussi accessible, comme tu me dis, effectivement, le Vibe Coding, en tout cas moi, l'accès à toutes ces technologies-là qui finalement me rendent meilleur parce qu'elles me donnent accès à plus de compétences et d'apprentissage, me permettent maintenant de faire beaucoup plus que ce que je pouvais avant. Et déjà avant, je trouvais qu'on pouvait faire beaucoup.
Donc effectivement, développer des algorithmes, que ce soit pour ma thèse, vraiment d'entraîner des algorithmes de machine learning pour réussir à faire que des algorithmes puissent réfléchir un peu comme des médecins, c'est un peu l'objectif de ma thèse. Et j'étais ravi d'avoir publié le premier modèle entraîné qui arrive à peu s'affranchir de raisonnement informatique pour plus ressembler à un raisonnement médical.
dans le cadre de les maladies rares, parce que c'est mon domaine médical expertise. Et puis après, jusqu'à, bah tu développes des logiciels, tu développes le front, le back, et surtout, maintenant, j'ai la chance d'avoir une équipe que je coordonne, qui développe, et effectivement, de rester dans ce job plutôt de CPO, de leader du produit, pour pouvoir toujours garder les enjeux de...
Kévin Yauy (09:29.741)
de techniques, de besoins, du support et d'avoir cette méthodologie-là qui est la méthodologie classique du développement logiciel et qui a éprouvé toutes les preuves et qui je crois sera très utile pour le développement logiciel à l'hôpital.
Pierre Vannier (09:45.69)
Est-ce que tu veux nous parler du coup de Doc Simulator ? Ça me fait penser aux jeux vidéo Flight Simulator. J'imagine que ça a avoir et rien à voir. Du coup...
Kévin Yauy (10:01.26)
Je pense que ça fait penser à cet univers-là où on se prend en jeu de se mettre à la place d'eux et d'être pas forcément dans des simulations qui soient très réalistes dans l'immersion mais qui te permettent de te positionner à des éléments où tu vas apprendre. Et c'est vrai que moi, mon sentime...
Pierre Vannier (10:23.686)
À départ, Kevin, c'était à destination des étudiants, c'est ça ? C'est un outil pour assister ou aider les étudiants, c'est ça
Kévin Yauy (10:30.976)
N'ouai !
En fait, mon sentiment, c'est que... nous, a une réforme de santé qui fait qu'on veut plus que les médecins soient évalués uniquement sur les connaissances, mais également sur les compétences. Et c'est toute une mouvance qui est d'aller vers la compétence. Et crois qu'en plus, à l'ère de l'IA, on va de plus en plus avoir accès à la connaissance de façon aisée. Donc, on va vraiment devoir, nous, évaluer les compétences et se baser sur la compétence comme la prochaine évolution de notre système de formation.
Et donc l'idée c'était de se dire que moi j'ai vu GPT2, GPT3 arriver, je voyais mes étudiants qui avaient du mal à avoir de l'entraînement parce qu'effectivement, moi pour que mes étudiants aient un entraînement, il que je trouve un acteur, il faut que je trouve une salle, il faut que je trouve un médecin qui veut bien évaluer un étudiant et qui s'entraîne avec des simulations. Donc logistiquement parlant, c'est extrêmement complexe et comme souvent quand tu as un problème où il faut faire plus.
et tu n'as pas plus ou tu as moins, tu essaies d'innover, tu essaies de trouver des solutions. J'ai commencé à coder chez moi, dans la nuit, un petit prototype qui n'était pas grand-chose mais qui était déjà quelque chose où les étudiants étaient assez contents. Ils pouvaient interagir avec l'IA de façon naturelle. Ils pouvaient avoir une évaluation, un feedback. L'apprentissage, n'est pas juste l'expérience, c'est la réflexion de l'expérience. C'était un petit truc.
Et puis vu l'engouement, j'ai eu la chance d'avoir été accompagné par l'Université de Montpellier pour avoir un financement et une entreprise qui s'appelle Computeo et Meleugenu avec qui on a fait un partenariat de collaboration, de co-développement pour faire ce projet qui a commencé en 2022. c'était un petit moment.
Pierre Vannier (12:16.678)
Donc avant TchaatGPT.
Kévin Yauy (12:22.28)
Avant de Petit, après c'est vrai que GPT2 m'avait déjà intéressé et donc moi je voyais que ça allait arriver de certaine façon. C'est sûr que le 3A, le 3A et le 3.5 ont vraiment porté une réalité encore plus proche et puis même encore aujourd'hui quand je vois ce qu'on peut faire en vocal et puis comment ça se développe à telle vitesse, c'est incroyable. Et effectivement, en tout cas, par contre ça change pas que
ça reste comment nous en tant que écosystème, entité, on veut pouvoir avancer sur quel besoin et puis après l'utiliser les outils qui correspondent à ce besoin-là et pour moi le besoin c'était pour Docsimulator en tout cas permettre un entraînement aux compétences des étudiants, une évaluation aux compétences des étudiants et comme la seule façon finalement de faire avancer un écosystème c'est de connaître comment il fonctionne pour pouvoir
permettre l'adhésion de l'outil, on a établi une étude clinique randomisée qui est méthodologie médicale de recherche où en fait on donne accès à des étudiants à la plateforme, on ne donne pas accès à la plateforme des étudiants pour un certain temps et puis on regarde leurs performances cliniques à l'issue de l'entraînement qu'ils ont à la plateforme et donc on a pu démontrer scientifiquement que les étudiants qui discutent avec l'IA et qui sont évalués par l'IA ont des meilleures performances cliniques. ça c'est donc un des éléments
important quand on sait comment ça marche le soin, c'est que le soin pour le faire avancer il faut démontrer l'amélioration des services médicales rendus et voilà on a apporté des éléments de preuve qui permettent de démontrer que ce type d'approche est utile parce que les soignants sont plus compétents.
Thomas (14:07.659)
Et en plus de ça, montres assez souvent que l'innovation provient souvent de la frugalité. C'est comme ça qu'on innove vraiment de façon pertinente. Je voulais revenir sur un point que tu avais dit à peut-être deux, trois minutes. C'est quand tu parlais de ton modèle, ton algorithme de machine learning ou d'intelligence artificielle et tu mentionnais que la méthode de raisonnement était différente. Tu parlais d'un raisonnement informatique face à un raisonnement plus médical. Est-ce que tu peux expliquer la différence ? Ça m'intéresse vraiment.
Kévin Yauy (14:23.468)
Hmm.
Kévin Yauy (14:34.816)
Oui alors du coup c'est... donc j'ai eu la chance de faire une thèse pendant 3 ans et donc travailler sur un même projet pendant 3 ans, entraîner un modèle pendant 3 ans, ce qui n'arrive pas souvent dans l'Asie donc c'était vraiment une expérience fantastique de faire une thèse. Et en fait je suis parti de ce qui existait, c'est à dire on utilisait des ontologies, une façon que des informaticiens ou des humains ont de structurer la donnée pour pouvoir inférer des prédictions. Et en fait...
Moi en tant que médecin, ça m'a pris deux ans pour me rendre compte, mais de faire ça, c'est une énorme connerie. Parce que l'ontologie que j'utilise, par exemple, elle est basée sur une représentation qui est anatomique. Mettons le petit doigt, appartient à la main, il appartient aux bras. Sauf que ces liens-là entre symptômes ne sont pas en lien avec la maladie. Souvent, si tu tousses et que tu as de la fièvre, je vais considérer que peut-être que tu peux avoir le Covid.
Sauf que la toux et la fièvre sont extrêmement loin dans une ontologie. Parce que tu la détermines comme quelque chose d'anatomique. donc, pendant ma thèse, j'ai pu me rendre compte de cette anomalie et de me dire, ok, non mais ce que je vais faire, c'est que je vais entraîner un modèle qui va vraiment apprendre les liens entre symptômes et dans les maladies. Et comme ça, j'ai vraiment une vraie représentation de ce que moi je fais en tant que médecin. Et donc, c'est toujours intéressant de travailler dans l'IA parce que finalement, ça te pose la question de qu'est-ce qu'on est en tant qu'humain.
Et ça, ça me le fait très souvent, c'est-à-dire que finalement, c'est plus le reflet de nous-mêmes et de me dire attends, mais OK, pourquoi ça fait comme ça ? Et puis de réfléchir à comment nous, on fonctionne pour finalement se connaître davantage. Et quand on se connaît davantage, on arrive mieux à orienter une IA qui va faire ce qu'on souhaite. donc, ça reste de toute façon pour moi, chaque fois, que le reflet de ce qu'on lui donne.
Thomas (16:29.463)
Donc si je reprends avec mes mots, c'est un raisonnement informatique. Si tu as quelque chose au doigt, le raisonnement informatique va partir un peu comme un arbre de décision et de dire le doigt remonte, c'est le bras, c'est l'épaule et ainsi de suite. Et ça va être plus dur pour lui de faire une connexion avec une toux et certainement les poumons. Je m'excuse si je me trompe. Alors, ok.
Kévin Yauy (16:42.315)
Mhmm.
Kévin Yauy (16:48.479)
C'est ça, non mais c'est ça, t'as compris, exactement. Il va partir du principe que, par exemple, être grand ou être petit, c'est proche dans la sémantique, mais en vrai, en maladie, être grand ou être petit, c'est pas du les mêmes raisons qui vont orienter ça. C'est pas du les mêmes maladies. donc, c'est vraiment de s'être rendu compte que finalement, on a essayé de simplifier la...
les relations entre les données, parce que c'est à une époque où on n'avait pas de compute, il faut dire qu'on a fait des ontologies, a construit ces arborescences de connaissances et comment on les intrigue. On l'a fait parce qu'on essaie de trouver une solution ou d'être assisté par une machine pour réfléchir tout en n'ayant pas la capacité qu'on a aujourd'hui maintenant de faire de la réflexion plus à l'échelle de ce que j'ai moi fait pendant ma thèse de sciences et qui pour moi est un peu...
de façon intrinsèque ce qui est arrivé avec les Transformers, c'est d'une certaine façon les liens entre les tokens, les liens entre les mots, tu les fais sur la réalité de ce que c'est qu'un texte. Et donc le texte, ça va être des textes médicaux avec marqué « il a de la toux, il a de la fièvre, il a machin » et donc la prédiction c'est le Covid. Et c'est pas fait en utilisant une ontologie qui dit « ok la fièvre c'est parti de la branche B »
La toux fait partie de la branche 14 parce qu'elle est très éloignée d'un point de vue anatomique. C'est de cette rendu compte, cette évolution aussi qui va beaucoup avec la technique. Moi j'ai eu l'occasion d'utiliser des modèles qui s'appellent non-negative matrix factorization, peu importe, mais c'était déjà des façons d'utiliser des algorithmes d'IA pour essayer
d'approximer une combinatoire plutôt que d'arrêter de faire que des additions. On l'a longtemps fait, les réactions linéaires et tout ça. Pour moi, c'est juste de faire de l'IA feature par feature. Des fois, tu essaies de faire des paires de features, mais tu ne pas aller beaucoup plus loin. Maintenant, c'est le nouveau modèle qui permet de faire de la combinatoire de façon incroyable grâce au GPU. après, demain, je sais pas ce qu'on aura quand on aura le quantique.
Kévin Yauy (19:16.107)
Mais c'est vrai que ça laisse présager aussi, vu ces capacités qu'on a maintenant de pouvoir faire vraiment du calcul impressionnant à échelle combinatoire, ça va nous permettre je pense de faire de plein de nouvelles découvertes et si on arrive à bien les utiliser et bien les entraîner, on peut faire des trophes dans un stick.
Pierre Vannier (19:38.842)
J'ai une question, Thomas, tu voulais poursuivre sur...
Thomas (19:43.868)
Malheureusement non, j'aurais aimé mais je voulais partir sur autre chose donc non non vas-y.
Pierre Vannier (19:46.95)
Je voulais revenir sur ce que tu as dit tout à l'heure par rapport à Doc Simulator. as utilisé le terme d'étude que vous avez fait pour savoir si effectivement vous rendre compte que la performance des étudiants était meilleure avec ceux qui avaient utilisé l'outil qu'avec ceux qui n'avaient pas utilisé l'outil. Aujourd'hui, la majorité...
des drivers et de la motivation mondiale de l'adoption de l'IA est quand même sur une thématique d'amélioration de la performance d'une certaine manière, et là tu viens d'en parler pour les médecins. Est-ce qu'à un moment donné, on se pose la question de savoir que devient le métier du praticien et fait quelle est sa propre vision par rapport à son métier qui change
Pourquoi ? Parce que je m'explique, c'est-à-dire si d'un côté avec un curseur on gagne en performance et tu vas voir là où je veux en venir, que je pense que tu le sais, mais il a des études qui disent si le boulot de médecin dans un futur proche ne consiste finalement qu'à mettre un tampon sur un jugement d'un IA ultra performant en disant je suis la personne responsable, c'est-à-dire quelque part relecteur de rapport d'IA, où est-ce qu'on va ?
qu'est-ce qu'ils en pensent et quel est ton avis là-dessus ?
Kévin Yauy (21:15.626)
C'est une très bonne question et je pense que sans fin du travail qu'on essaie de faire en tout cas avec la platform Docs Simulator. Moi à mon sens demain, les enseignants que je suis, leur objectif c'est de déterminer quelles sont les compétences qu'on veut apprendre demain en étudiant. C'est ça notre but en fait. Comment demain à l'ère de l'IA on va vouloir...
décider des compétences que les soignants vont avoir besoin. Pour faire ça, faut qu'on puisse être en capacité de le faire. Et effectivement, l'idée de cette plateforme, c'est de pouvoir permettre justement aux enseignants d'être maîtres de ce qu'on veut demain évaluer et entraîner. Une fois qu'on a dit ça, moi, que je pense de façon assez naïve, mais j'espère en tout cas qu'on arrivera...
à ce que toujours demain, si jamais je devais annoncer une maladie grave, que ce soit toujours un humain qui nous l'annonce. qu'en face, tu sais que la personne qui te le dit, elle sait ce que ça veut dire de dire ça. Et ce moment d'humanité là, qui a toujours été là depuis le début de la médecine et qui, j'espère, le sera toujours demain, c'est ce qui caractérise le plus notre métier, qui est d'être au moment de vie.
où finalement il y a des décisions qui sont humaines et qui nécessitent de l'humanité en fait tout simplement sur ces aspects très importants et c'est comme quand tu joues aux échecs, tu joues contre un humain ou tu joues contre une IA, tu sais que quand tu joues contre un humain, c'est pas la même chose ou quand tu vois un tableau, si c'est une copie ou si c'est le vrai, en tant qu'humain tu comprends...
ce que c'est que d'être humain et donc ça rend les choses au plus proche finalement de ce qu'on souhaite demain. Moi je souhaite que demain, l'humain ait plus de temps à faire de l'humain.
Pierre Vannier (23:23.366)
Tu penses vraiment qu'en fait sur le côté augmentation des performances en fait ton postulat et ton hypothèse c'est de dire qu'on va regagner du temps ailleurs et que potentiellement les médecins pourront se mettre à travailler enfin à faire la partie qui souvent ils doivent passer à côté parce qu'ils ont rarement le temps la partie empathique humaine remettre de l'humain etc
Kévin Yauy (23:46.549)
Moi je pense très clairement que c'est ça que j'aime dans mon métier. veux dire demander à mes collègues s'ils aiment passer un tiers de leur temps à faire des tâches administratives, un tiers de temps à gérer ces éléments-là. Pourquoi on fait ce métier ? Pourquoi on veut devenir soignant ? C'est parce qu'on veut rendre service. On veut être utile. On veut être là à des moments où on peut faire que notre action va avoir une importance pour quelqu'un.
Et ça, aujourd'hui, ça dépend de sur quoi on est évalué. Donc on est évalué sur il faut faire tant d'actes, tu faire tant de choses, on va faire ce qu'on nous demande de faire. Et finalement, si on change la façon dont on évalue et donc après qu'on entraîne nos soignants sur ce qu'on veut, on va forcément orienter notre métier vers ce qui sera attendu de nous.
Et c'est sûr que moi, je sais qu'il y en a d'autres qui disent ça, mais moi je le vis vraiment dans ma pratique. C'est que clairement, je suis très content de faire de l'IA et de faire avancer plein de schmilblick. Mais tout ça, ça a du sens que parce que je suis là pour des moments difficiles de la vie de personne et j'ai l'impression d'avoir été utile et d'avoir été présent. Et ça, c'est ce qui fait que mon action a du sens.
Et je crois en tout cas que les soignants et mes collègues qui sont à l'hôpital partagent en tout cas cette vision où si on peut avoir l'assistance de l'IA pour faire des choses administratives, des choses techniques et pour se recentrer sur des éléments que je crois en apprécient tous, le côté humain de notre métier, d'être passeur de connaissances et d'être surtout à l'écoute et d'avoir...
ce sentiment d'être utile, pense que à mon avis ce métier-là il ne jamais disparaître.
Thomas (25:47.036)
Je suis pas quelqu'un de très négatif mais c'est peut-être un des endroits où suis le plus négatif, ma peur vis-à-vis de la médecine. J'essaie de m'expliquer. Par exemple, on a l'entreprise Klarna qui est une entreprise privée, je crois qu'il fait du micro-credi. Vous allez me dire que a aucun rapport, mais à un moment ils ont commencé à automatiser le service de SAV. Pour moi, le service de SAV est important puisqu'il permet de créer de la relation humaine. La plupart du temps, quand une entreprise n'a plus de service client ou on passe par de l'humain, mais c'est uniquement des messages, le client final a tendance à se plaindre.
plus accéder au service, on comprend pas l'information. Moi ma crainte à travers tout ça et là je reviens sur le niveau de la médecine c'est que en général et tu le sais puisque tu fais partie du public c'est les états, les gouvernements et à plus forte mesure j'extrapole un petit peu assurance sociale et mutuelle qui vont financer les hôpitaux d'une certaine façon puisqu'elles permettent leurs clients et ou patients de se rendre dans ces lieux là.
Moi mon énorme crainte c'est que à un moment l'intelligence artificielle qui est souvent à tort reliée uniquement à l'hyperproductivité, on en arrive à un niveau d'hyperproductivité, va créer encore un schisme qui va être trop compliqué et qui à un moment les gens qui ont peu de moyens vont devoir utiliser des interactions
robotisé, je vais encore un peu, je ne rentre pas vraiment dans le détail, mais plus robotisé et c'est encore ceux qui vont avoir le plus de revenus, les meilleurs mutuels, ceux qui dépensent le plus d'argent, qui vont avoir le droit d'accéder à de la médecine humaine. Et je dis ça puisque aujourd'hui, et tu le sais pas via le public, bah...
Il y a plein de gens qui viennent aux urgences puisqu'ils ont des fois plus les moyens de passer par d'autres types de médecine ou des fois des médecines plus douces. Je voulais savoir si tu avais un avis là-dessus ou si tu avais déjà fait le rapprochement.
Kévin Yauy (27:37.906)
pense que la question qu'on pose est très éloignée de l'IA. pense que la question qu'on pose c'est l'accès aux soins qui est un élément qui est essentiel et qui est extrêmement important. veux dire qu'on est tous confrontés à cette difficulté à échelle mondiale. Ce n'est pas un problème que français. Et moi je pense surtout que l'idée c'est de pouvoir permettre d'avoir un meilleur temps de qualité.
Thomas (27:46.327)
Oui.
Kévin Yauy (28:06.953)
et qu'on doit former plus de soignants parce que de fait un soignant avant il travaillait 200 heures par semaine et on trouvait ça normal et je crois que dans la société d'aujourd'hui on peut plus attendre ça. Et donc moi je pense que c'est une difficulté je dirais de comment on va en tant que société réussir à donner un accès aux soins. Je pense que l'IA dans ce qu'elle peut faire de mieux
c'est nous rendre meilleurs. Nous rendre meilleurs parce qu'on peut avoir plus de temps disponible, nous rendre meilleurs parce qu'on est capable d'être meilleurs humains avec le patient. Et ça, moi, c'est ça ce que j'ai envie de porter. Et puis ça va nous permettre de faire des choses qu'on ne pouvait pas faire avant. Là, par exemple, nous, travaille pour que si tu vas aux urgences, souvent...
tu ressors mais tu n'as pas de document qui te dit ce que tu dois faire, bien écrit, parce qu'on n'a pas le temps de le faire. Mais l'IA va pouvoir nous assister peut-être à pouvoir permettre une meilleure compréhension des patients parce qu'on va générer un document qui va être adapté, personnalisé et qui va être facilité et toujours relu par le médecin évidemment, mais pour que finalement ça améliore le service médical rendu. moi je...
comme toujours, comme tout ce qu'on a eu comme révolution technologique, ça ne pas juste être on va remplacer quelque chose par quelque chose ou on va arrêter quelque chose. Ce qui va se passer, c'est que comme l'informatique est arrivée, on aurait pu croire qu'il y avait plein de métiers, que tout allait être chamboulé. Ce qui s'est passé, c'est que finalement, on a fait plus de choses. Il faut se rendre compte qu'il a des pays encore où...
Quand tu fais une prescription, c'est pas informatisé, c'est toujours sur le papier, y a plein de choses. En France, on a fait cette transition. Et ça, en fait, ça nous a permis d'avoir un meilleur qualité de service et de suivi. Et ça, parfois, ça fait du bien aussi de voir ce qui se passe à l'étranger. On se rend compte aussi que le French bashing, on le fait aussi pour nous-mêmes. Il a des choses sur lesquelles on n'est pas en avance, c'est sûr. Mais il a des choses sur lesquelles on peut pas... On peut être fier de ce qu'on fait.
Kévin Yauy (30:24.681)
Et mon sentiment c'est que surtout la plus belle chose dans le service public c'est les personnes qui travaillent. C'est cette énergie, c'est cette idée de valeur qu'on peut être utile aux autres et c'est ce qui nous donne envie de travailler dans le service public et de travailler avec d'autres personnes qui ont envie de faire ça. Et ça c'est notre plus beau cadeau, c'est notre plus belle richesse et j'espère que l'IA
justement va réussir à s'intégrer dans ça pour nous permettre de faire ça mieux. Et on peut toujours effectivement se poser la question de comment est-ce que quand on a la technologie du nucléaire est-ce qu'on va faire de l'énergie décarbonée ou on faire une bombe atomique ? Moi je pense qu'on peut faire que nous demain en tant que organisation
institutionnelle, on arrive à faire du meilleur choix.
Pierre Vannier (31:28.26)
Et du coup, j'ai une question. Qu'est-ce que tu penses du postulat suivant, comme sur la trame dont parlait Thomas, c'est de dire finalement, est-ce qu'il ne pas se passer une espèce de schisme dans la société avec peut-être des gens qui vont être plus en difficulté au niveau de l'accès aux soins
et qui vont de manière plus facile, plus prompte, sans jeu de mots, ouvrir un tchat GPT ou autre pour dire j'ai tel symptôme, tel symptôme, tel stentôme, c'est quoi ma maladie ? Ça c'est la première question. Et pourquoi en fait les tchat bots IA, ne pas régulés par rapport à ce type de questions ? On peut continuer à uploader ces résultats sanguins et avoir des résumés qui se font.
Kévin Yauy (32:24.776)
Moi, veux dire, ce que font les agents conversationnels existants, enfin je m'en sers personnellement et dans les usages dont je sais que ça va être utile, mais nous ce qu'on fait à l'hôpital, c'est qu'on a construit un agent conversationnel souverain qui tourne à l'hôpital et qui permet aux soignants de pouvoir utiliser les informations de l'hôpital et pouvoir faire de l'inférence.
Pierre Vannier (32:47.27)
pour les particuliers.
Kévin Yauy (32:51.952)
Je comprends, je fais le parallèle sur le fait que ça passe par accompagner la société et donc les patients sur le fait de comment savoir comment l'utiliser. Après, moi, cette révolution là, j'ai déjà vécu. Mes patients, ils ont eu accès à Google, ils ont essayé d'abord et puis finalement ils ont dit non, non, je vais voir le médecin, je vais qu'il me donne la bonne info parce qu'il y a tellement de trucs.
que je ne pas ce qui est le plus adapté. De la même façon...
Pierre Vannier (33:23.448)
Je ne pas si on peut vraiment comparer Google et l'IA parce que Google ne dit pas...
Kévin Yauy (33:27.72)
Mon retour personnel, c'est que c'est les mêmes patients qui ont envie de savoir. Et eux, maintenant ils n'utilisent pas Google, ils utilisent ChaduPitzy. Ils ont accès à de l'information, on va en discuter ensemble, mais comme vous savez tous les deux ce qu'il derrière SESIA et que les gens qu'ils utilisent, ils ont toujours une suspicion.
de se dire ok ouais mais en fait tu sais que c'est comment tu lui posais la question que tu vas avoir la réponse et que si tu lui poses la question différemment tu n'auras pas la réponse et donc alors
Pierre Vannier (34:04.486)
ne savent pas ça d'une manière générale les gens ne savent pas d'une manière générale excuse moi Kevin les gens ouvrent leur chat convo conversationnelle il voit quelque chose qui leur dit il pose une question déjà il voit quelque chose qui leur dit bonjour bonjour Kevin est que tu as une question pour moi donc c'est hautement trop m'a m'a m'a m'a m'a m'a m'a m'a m'a m'a m'a m'a m'a m'a m'a
Kévin Yauy (34:12.283)
Wait.
Kévin Yauy (34:25.201)
Bien sûr !
Pierre Vannier (34:27.652)
Je suis désolé mais il en un qui s'appelle Claude, Google s'appelait quand même Google. n'y a personne qui s'appelle Google dans la vraie vie, par contre il a des gens qui s'appellent Claude. Et donc il a une anthropomorphisation de l'outil, donc les gens qui n'ont pas la même connaissance de ces outils-là vont avoir de facto plus une propension à faire confiance à ces outils-là qu'à Google.
Kévin Yauy (34:28.328)
D'assuré
Kévin Yauy (34:47.662)
Ça, je perçois le côté plus accessible et plus adapté. Mais pour moi, en consultation, les gens qui viennent me voir, ils veulent savoir ce que le médecin va dire parce que c'est la personne qui va explorer au mieux et de comprendre quel est le besoin à la santé et de pouvoir répondre à ça, même s'ils ont discuté avec Google ou Tchadjipiti.
Moi je continue à avoir des patients, c'est vraiment moi je vois comme ça, c'est que mes patients avant ils disaient que j'allais sur internet, maintenant ils ont regardé sur Chagie Pity. Mais de façon pratico-pratique, tu vas toujours voir le médecin, comme je vais toujours aller voir un expert juriste, alors que je peux avec Chagie Pity accéder à la formation de juriste. Mais j'ai quand même besoin que ce soit un juriste qui valide. Mais je pense que tout le monde vit ça, c'est-à-dire que...
à la fin qui a la responsabilité ? Et la responsabilité c'est pas l'IA. Et donc de fait, notre société elle est faite d'humains et donc tu peux voir l'IA comme une aide à faire affluidifier, à faire marcher etc. Mais à la fin, la décision finale c'est une décision d'humain à humain. Et donc clairement, même si l'IA a dit quelque chose, si mon DPO a dit autre chose, c'est mon DPO qui a raison. Et ça c'est vrai, ça je veux dire c'est...
Thomas (36:11.264)
C'est fort.
Kévin Yauy (36:13.391)
c'est juste une réalité que d'autres façons on marche dans les sociétés humaines. L'IA va rien changer à ça.
Thomas (36:19.639)
Moi j'ai franchement des doutes. Franchement des fois quand j'ai des conversations avec des gens, et des fois je me dis je suis super biaisé, et des fois j'ai des conversations avec des gens et ils prennent pour argent, oui pas tous, mais ils prennent pour argent comptant les résultats. Et ça c'est plutôt inquiétant tu vois.
Kévin Yauy (36:36.645)
En fait, je pense que pour ceux que je connais moi, c'est que tu vois la chose, tu dis c'est cool, mais après au bout d'un moment, tu dis, attends, je mets en doute parce que quand même, je suis pas sûr. C'est sûr que quand tu le vois, quand il te le dit, t'es impressionné par la réponse. Même moi, quand je le challenge sur des questions scientifiques, je dis, ouais, ça a l'air plausible. Mais en vrai, ce qui va se passer, c'est que je vais laisser le temps couler et je vais me dire, ok, non, je pense que...
La réflexion va se positionner, je vais en discuter avec d'autres personnes, je vais réfléchir à ça. Je pense que c'est un bon vecteur, par contre, pour apporter un élément de discussion et d'apporter un thème et de le faire pousser, d'aller au thème plus loin. Moi, j'aime beaucoup les patients qui viennent me voir et qui ont essayé de comprendre davantage, parce que c'est ça qui se passe. Et après, finalement, j'ajuste par rapport à leur connaissance.
et j'essaie d'être toujours là, garant, responsable de la formation que je dois transmettre et qui doit être transmise et qui doit permettre une action médicale par la suite. je pense que comme pour d'autres révolutions technologiques, le recul sur l'usage et comment on va le prendre en compte.
Ça va être super intéressant. Vous avez peut-être déjà vu le papier de Penai qui dit quels sont les usages de l'IA. C'est de faire de l'écriture, de traduire pour un tiers. Pour un tiers c'est pour chercher de l'information, pour un tiers c'est pour apprendre des trucs. Et donc on est d'accord que c'est globalement pas pour prendre des décisions. C'est ok, on va chercher.
Pierre Vannier (38:22.566)
Ouais, après de l'autre côté, on peut aussi parler du mode adulte d'open AI et de personnes qui soient smariées avec leur IA, soit éventuellement n'ont pas à consulter de psy parce qu'ils se sont fait un petit compagnon qui s'appelle Claude ou autre et qui en fait est une IA. il a aussi beaucoup de risques, je pense qu'il n'y a pas assez de formation et de...
d'acculturation et de sensibilisation à tous ces outils parce que tout simplement on n'a pas eu le temps, la société n'a pas le temps de s'y adapter quelque part. Ça arrive, ça déboule avec une vitesse incroyable.
Kévin Yauy (39:04.551)
C'est sûr qu'il va falloir, d'une façon ou de pouvoir proposer des formations, d'être à l'écoute. Et de l'autre côté, meilleure façon de se former, c'est d'expérimenter soi-même et de connaître les limites des éléments et d'échanger comme ça.
Pierre Vannier (39:26.278)
il y a plein de gens, Kevin, qui... Il a des gens pour lesquels déjà il y avait une fracture numérique, il y avait de l'illettrisme numérique, etc. Et donc en fait, par-dessus cette population-là, qui existe malgré tout, qui continue à exister en France, même dans les pays développés, etc., tu viens rajouter en fait au-dessus de l'illettrisme numérique un illettrisme d'intelligence artificielle pour lesquels des fois même certains experts ont du mal à s'extirper du fait qu'ils discutent pas avec...
Kévin Yauy (39:32.903)
Mmh.
Kévin Yauy (39:39.623)
Et ?
Pierre Vannier (39:55.398)
genre de conscience mais avec un algorithme froid et une grosse matrice. Donc finalement, ne pourrons prendre ce recul et expérimenter que les personnes qui potentiellement ont la capacité de prise de recul, d'esprit critique, de remise en question, qui ont aussi l'éducation nécessaire. Tu fais partie de ceux qui ont quand même un double doctorat, donc plutôt les 1000 %-ils vraiment...
le tout dernier truc. Mais il a plein de gens, ils vont avoir beaucoup de mal par rapport à ça.
Kévin Yauy (40:34.117)
En fait, moi c'est ça que j'aime dans mon métier de médecin, c'est que en consultation, moi j'ai toutes les classes sociales qui viennent me voir. Enfin je veux dire, je suis très terre à terre comme garçon moi. J'ai beau avoir de doctorat, je pense que c'est parmi les métiers où c'est fantastique parce qu'on voit toute la population qui vient. Moi je vous parle de ressentis de plein de différentes personnes de tous les âges.
de tous les adaptations, je veux dire, c'est ça que j'aime dans mon métier aussi, c'est que j'ai beau faire de l'IA et de faire des trucs très complexes, en vrai moi je vois des problèmes terre à terre d'humains tous les jours.
Pierre Vannier (41:17.958)
Mais la même question, c'est de savoir si tu aurais pu, sans cette partie humaine, ton activité. C'est peut-être, peut-être pas. Tu as vraiment besoin de ça. Du contact humain, d'aider les gens, d'avoir une espèce de...
Kévin Yauy (41:30.159)
Mwuh
Pierre Vannier (41:35.63)
de porter de la valeur sociale, humaine, empathique et de ne rester avec juste purement de la recherche d'un côté médical ou purement de la recherche d'un math, abstraction, computer science et AI.
Kévin Yauy (41:51.143)
Ce que je veux dire par là, c'est que je pense que vous devez aussi avoir un prisme particulier et un biais particulier sur votre job tous les deux. Et que les gens avec qui vous côtoyez, forcément vous avez des personnes qui sont aussi biaisées. Mais de voir l'ensemble d'un écosystème et de vouloir l'accompagner à adopter des usages qui leur sont utiles et qui vont être...
Thomas (42:03.863)
c'est évident.
Kévin Yauy (42:20.518)
à la fin ce qu'on va garder, je veux dire, ok, faire des StarTor pack d'images sur Tchadjipiti, c'était une niche de personnes, mais par contre le problème c'est ce qu'on a vu de plus loin. Et ce qu'on voit pas, et c'est pour que je vous ai parlé du papier d'OpenAI, c'est que la vérité ce qui va m'intéresser, c'est moi, c'est les 99 % d'usage qu'on voit pas. C'est ça, c'est c'est ça le truc. ça, moi c'est skin drive, c'est ok, on va être vraiment utile dans la société, comment on met en place des vraies études randomisées pour le faire, là vous me parlez de cas particuliers.
Mais vous ne m'avez jamais parlé de science, vous ne m'avez jamais parlé de « ça se passe comment », ok dans tout un écosystème qu'est-ce qui a changé », « comment on avance comme ça ». Mais ça c'est parce que moi en tant que médecin par contre, on m'a toujours dit « tu vois, le cas super compliqué que tu as vu, peut-être que tu le verras une fois dans une vie et que n'est pas une généralité et que si tu veux savoir si ton action est utile, tu dois utiliser la science, l'évidence-based médecine, la médecine fondée sur les preuves, et on doit avoir des preuves pour démontrer que ça marche mieux le soin.
Donc moi, je vous entends, mais en même temps, je n'ai jamais entendu de votre part des éléments scientifiques tangibles qui vont me convaincre alors que moi, j'ai que ça à vous donner. Et donc, je pense que si on discute comme ça, on peut discuter de discussion de comptoir si vous voulez. Mais la vérité derrière, c'est comment on va être utile et faire changer l'écosystème. Et donc, j'entends ce que vous dites, mais ce n'est pas ce qu'on lit dans la science. Donc, une fois qu'on sait ça, comment on fait ?
Pierre Vannier (43:42.758)
Tu es techno-optimiste, c'est ça
Kévin Yauy (43:48.385)
Moi je ne pas technoptimiste. Ce que je vois, c'est qu'il a des usages qui sont meilleurs pour le soin et des usages qu'il ne pas faire parce que ça marche pas pour le soin et c'est du pragmatisme. Moi je n'ai pas envie d'utiliser l'IA, je vous ai dit pour annoncer une mauvaise nouvelle. Par contre j'ai envie d'utiliser l'IA pour faire des tâches que je pense que c'est bien qu'il y a le face. Et derrière tout ça, que je dis, c'est que finalement c'est à nous en tant que
humain en tant que société de définir ça. Et ça va quelque part, peut compter sur nos écosystèmes pour le faire parce qu'on a toujours fait ça avec toute nouvelle technologie qui est apparue. c'est surtout que moi, je ne pas que je suis optimiste, mais plutôt je ne pas aller sur l'alarme. Je ne pas aller sur... Vous avez vu ça, c'est un mauvais...
Une personne particulière a fait ça, on l'a fait buzzer, l'a rendu virale et on n'a pas montré ce que les 99,999 % des personnes qui utilisent l'IA font de très bien.
Pierre Vannier (44:55.184)
Oui mais sans parler d'alarme, on peut quand même parler aussi de prévention. à qu'aujourd'hui la diffusion de l'IA ne permet pas à la société une quelconque prévention en fait. Ce que je veux dire par là, c'est que si tu es aussi dans la tech depuis un bon moment, on peut faire le rapprochement avec l'explosion des plateformes type TikTok, Facebook, etc. Je pense qu'au CHU tu dois avoir des unités entières qui doivent traiter des adolescents qui sont passablement abîmés.
au niveau détresse, santé mentale, etc. par ces dites plateformes. Donc moi, ma question est de savoir, non pas d'être alarmiste, mais aujourd'hui, on a un tsunami technologique qui déferle dix fois plus vite que ces plateformes avec 10, 100 ou 1000 fois plus d'argent. La question, c'est en fait, on remet le couvert, on refait la même chose ou on prend un petit peu de recul. La question, c'est que quand les médecins gagnent en performance, en fait,
Est-ce qu'on se pose la question de savoir ce qui vient d'un point de vue anthropologique ? Quelle garantie qu'on a que ces outils-là ne soient pas foncièrement impactants d'un point de vue anthropologique ? Je parle même pas de la santé mentale. Si au niveau de la performance des médecins, sont améliorés, mais que de leur santé mentale, on détériore fortement leur santé mentale parce qu'ils se transforment finalement en de l'assistant d'assistant...
là où l'assistant était un copilote, le médecin deviendra un co-docteur. Donc en fait, c'est quand même tout ce genre de questions-là sans être alarmiste. Le côté prévention, je ne sens pas beaucoup en fait.
Kévin Yauy (46:32.39)
Alors, vous n'êtes pas dans la santé, donc c'est normal. J'avais posé la même question pour vous en tant que développeur. Est-ce que vous avez l'impression que votre métier de développeur va disparaître ou que vous n'êtes pas prêt à utiliser l'IA ? Moi, je le poserai de même façon et je serai intéressé d'avoir votre réponse. Parce qu'elle va conditionner un peu ma réponse que moi je vais vous dire, probablement.
Pierre Vannier (46:56.23)
Alors oui, pense qu'il va disparaître tel qu'on le connaît lui-même. Voilà, il va disparaître. Est-ce qu'il va être remplacé par autre chose ? Je sais pas. Je pense qu'il aura une migration et qu'il va faire que petit à petit on va en avoir besoin de 10, 20, 30, 50, 70 % moins. Peut-être que toutes les gens qui vont être plutôt métiers vont eux-mêmes monter en compétence sur la technique.
peut se retrouver avec des product managers qui deviennent des développeurs ou peut-être tout simplement qu'en fait tout le monde deviendra développeur parce que tout le monde va et codera. Je sais pas mais je sais qu'il est voué à effectivement se transformer drastiquement au point de très probablement ne plus exister dans quelques années en Thomas.
Thomas (47:42.68)
J'avais la même vision que ce que j'avais annoncé avec Klarna par rapport à la question que je t'avais posé Kevin, c'est qu'à court terme il a des gros mouvements et quand je dis court terme ça a commencé déjà depuis un an, voire un an et demi sur le métier. Et encore une fois je parle du métier, je suis data scientist, Pierre et plus développeur mais dans cinq ou dix ans les choses auront drastiquement changé, là il a des impacts à la fois de productivité, économique, de croissance, d'investissement qui en fait tout se rejoint et ça fait une énorme, j'allais utiliser le terme
maladie, c'est peut-être pas le bon endroit, la bonne discussion, mais ça crée une grosse maladie qui est pas très claire. En fait, on sait pas encore comment gérer cette situation qui peut, selon les gens, selon comment on va éduquer, selon comment on va évoluer à travers le temps, sera soit bénéfique, soit dramatique. En fait, il a pas juste milieu dans cette situation pour moi. Par contre, nous on a tous des biais suite à nos métiers. fait, les trois ici on a nos biais effectivement. Moi je suis plutôt positif et j'y crois profondément.
Ensuite, le monde va décider d'en faire puisqu'on est plus de 7 milliards, ça, ça appartient pas à moi. moi, la seule chose que je me dis, c'est que j'ai de la chance d'évoluer dans ce domaine-là et donc de vivre l'évolution et de ne la subir actuellement. Ça, c'est mon avis sincère sur la situation. Après, on verra nos générations suivantes, en fait.
Kévin Yauy (49:04.291)
Du coup, peut-être pour vous répondre et répondre à ta question de est-ce que je suis techno-optimiste ? En fait, je suis pas techno-optimiste, je suis humain-optimiste. Moi, je pense que nous, en tant qu'humanité, on va faire quelque chose de bien. Ça, j'en suis persuadé et c'est peut-être ça, c'est peut-être mon biais. Mais c'est sûr que moi, mon sentiment, est que ensemble, en tant qu'humanité, quand tu regardes juste les 100 dernières années, on a fait des trucs incroyables.
on a fait des trucs incroyables. Et ça finalement on l'a fait aussi parce qu'au fond comme on est tous reliés entre nous, on doit comprendre comment les interactions humaines sont, comment l'humanité fonctionne et comment de nouveaux challenges doivent être relevés lorsqu'il y a des nouvelles situations qui vont nous permettre de faire avancer les choses parce que l'autre chose que je crois c'est que le statu quo c'est la mort.
rester dans un tuyau tuyau co, ça veut dire déjà que ce que tu fais, c'est fini. Est-ce que mon métier de soignant dans mes 15 années depuis que je suis médecin généticien, mon métier a changé ? Oui. Et il y a ou pas il a, mon métier a changé. Donc il a, va faire que mon métier va changer. Et le métier de médecin, c'est pas le même aujourd'hui que s'il n'y est pas le même à 20 ans, à 50 ans, à 100 ans. Malgré tout, il reste des fondamentaux de ce métier qui est toujours là.
depuis l'hypocrate jusqu'aujourd'hui. Donc clairement, ce que je dis, c'est que quand on prend... Moi, je prends ce recul-là, en tout cas à échelle de ma petite vie et de ma petite expérience, mais c'est toujours intéressant de voir la plus grande ensuite, de savoir comment nous, on a relevé les défis et comment on s'est adapté ensuite à l'arrivée de ces différentes choses.
Et effectivement, mon prisme probablement humain optimiste me positionne sur une volonté pour moi de préserver la richesse que porte la santé et si possible que l'IA permette de la rendre meilleure.
Thomas (51:24.823)
on va aller vers la fin de l'épisode, ça fait déjà 50 minutes qu'on parle. On aurait pu continuer encore longtemps, là c'était vraiment très intéressant. Si tu veux revenir pour un second épisode, Kévin, t'es vraiment le bienvenu. La question provient de Stéphanie Alassonière du dernier épisode qui disait, Quand pensez-vous qu'on va voir les premiers effets de l'IA gentille au quotidien ? Et elle mentionnait bien l'effet quotidien, c'est-à-dire pas dans un domaine particulier.
Kévin Yauy (51:49.967)
Alors, l'effet d'IAGENTIC, pour moi en tout cas, est déjà... Est-ce qu'il a la question de l'hôpital ou pas que je me tourneuille à peine ? de question de l'hôpital. Donc on est vraiment sur le quotidien. Sur le quotidien, moi ce je trouve fantastique avec l'IAGENTIC, c'est qu'elle va par elle-même essayer de résoudre sans avoir forcément la nécessité d'être présent et de prendre une tâche et puis d'aller elle-même, aller recruter sans avoir à lui dire.
Et donc je pense que toutes les personnes qui utilisent Tchadjipiti aujourd'hui utilisent de l'IA agentique comme ça parce que de toute façon ça va déjà aller taper à différents endroits. pense que quand moi personnellement j'ai déjà pris en main Tchadjipiti Atlas et c'est vrai que le agent est déjà très très performant pour prendre en main le navigateur et explorer différentes choses. Donc moi j'ai envie de répondre que c'est déjà maintenant et c'était presque déjà hier.
qu'on a vu les déseffets de l'IAGE Antique sur notre quotidien. Et pour répondre à l'hôpital, effectivement, nous, travaille à ce que ça puisse par contre être accessible pour qu'on puisse bénéficier de cette technologie-là pour faciliter le soin, en fait, tout simplement, et d'avoir moins de tâches qui puissent être... Plus de tâches plutôt qui puissent être faites en langage naturel pour les soignants et de ne pas passer par les étapes de...
de codeur et de croquettes SQL et de liens entreflux. Si on arrive à tout organiser avec les MCP qu'il faut, pense qu'on pourra avoir un truc fantastique.
Pierre Vannier (53:28.228)
Et du coup, est-ce que tu as une question pour le ou la prochaine invitée
Kévin Yauy (53:34.373)
Avant la question, l'invite un peu à suivre la discussion qu'on a eue ensemble parce qu'on est un panel un peu particulier dans l'écosystème et dans la société en général. Et j'aurais envie de poser la question de comment l'IA permet de redéfinir le métier de la personne demain.
Thomas (54:02.551)
tout le domaine du métier de la personne.
Kévin Yauy (54:05.468)
Exactement. C'est ce qu'on a discuté un petit peu, c'est toutes les strates. L'intérêt est au-delà de se croire, encore une fois, que l'IAS nous fait poser la question de ce qu'on veut pour notre humanité demain.
Thomas (54:09.331)
Ouais, tout à fait.
Pierre Vannier (54:22.662)
Merci beaucoup Kévin, merci beaucoup Thomas sur cet épisode fort passionnant et merci pour ton service à la société en tant que médecin dans le public avec tout ce que ça requiert des fois de courage, de difficultés mais en tout cas de mission et on aime bien les missions donc bravo et merci, merci encore.
Thomas (54:29.111)
plaisir.
Kévin Yauy (54:30.84)
Merci à vous.
Kévin Yauy (54:50.156)
Merci à vous.
Thomas (54:51.512)
Salut !