Les Rencontres inspirantes de Franck Nicolas.
Nous avons tous en nous des dons et des talents uniques.
Les grandes réussites de tous les domaines qui nous entourent ont su mieux que quiconque les découvrir et les exploiter pour vivre leur vie à 110%. Et si vous pouviez en être inspiré et reproduire ce même chemin ? Franck entre dans la "tête" de ces leaders incroyables pour vous livrer leur recette du succès.
Nous vous dévoilons des talents "UNIK" pour réussir à votre tour.
Annulation
de concert.
Exactement.
Menaces de mort.
J'étais devenue
persona non grata.
Vraiment ?
Et tu avais peur
pour ta sécurité
à ce moment-là ?
Oui, tout d'un coup,
quand j'allais
en Indonésie,
il a fallu avoir
des gardes
du corps, oui.
Deux ou trois,
parfois.
Top 5 dans le chart
aux États-Unis,
35 pays, double
disque d'or.
Certaines de tes
chansons,
de tes morceaux sont
mieux connues que
l'hymne nationale.
Oui, c'est ça aussi
le pouvoir
de la musique.
À partir du moment
où vous écrivez
une belle chanson,
ça touche les gens.
La notoriété te
donne des choses
qui sont agréables.
On t'offre
des cadeaux,
mais je me disais
que ça ne peut
pas être que ça.
C'est quand même
assez superficiel.
Tu as aussi de vrais
engagements.
Je soutiens la cause
des LGBT,
puis surtout
la cause des femmes.
Je me mets à la
place des mamans.
Ça doit être
un déchirement.
Moi, je dis: Vous
êtes tous des fous.
En plus, surtout
la peine de mort.
Je pourrais pas
vivre dans un pays
qui pratique encore
la peine de mort.
J'ai eu peur pour ma
famille parce qu'ils
étaient
menacés aussi.
Je sais qu'on est né
avec quelque chose.
On a tous un don
pour juste trouver.
Est-ce qu'on est
en bonne santé
mentale ?
Normalement,
on parle pas ce
genre de choses.
On parle pas de son
problème,
un petit peu comme
la Tour de Piz.
On est un peu
comme ça, bancal,
mais ça marche, ça
tient, ça tombe pas.
Mais...
Soyez
déraisonnables.
Ayez l'audace
de choisir vos
valeurs pour faire
de vous un grand
leader pour un
monde meilleur.
Bonjour, c'est Angun
avec Franck Nicolas.
Bonjour Angun.
Bonjour Frank.
Quelle voix !
J'ai une voix
de la radio.
C'est vrai ?
C'est la Madonna
d'Indonésie.
Elle a chanté
pour Trois Papes.
Elle a rencontré
Bay Clinton.
Elle a rencontré
Barack Obama.
Elle est chevalier
des Arts et
des Lettres.
Ça ne s'arrête pas,
les distinctions.
Si, il y a quand
même Légion
d'honneur et je
n'ai pas eu.
Mais la vie
est longue.
On ne sait jamais.
C'est chouette de te
recevoir aujourd'hui
parce que ton
parcours, il est
juste incroyable.
Tu es une star
à l'international
et le public,
depuis toutes ces
années, te suit avec
ferveur, avec aussi
peut-être le cœur
que tu donnes
également.
Qui était Angune ?
On va commencer
comme ça,
à l'âge de 10 ans.
J'avais une enfance
très heureuse,
en fait.
Mon père,
il était
journaliste,
politique.
Marxiste.
Exactement,
Marxiste.
Ce qui n'est pas
très confortable
à cette époque-là,
parce que nous
étions sous
un dictateur.
Donc, il a dû vite
changer et
s'adapter.
Ma mère reste
toujours...
Elle est
encore vivante.
Elle est mère
de famille.
Elle est issue d'une
famille royale.
Elle a un titre
qu'elle a perdu
lorsqu'elle
a épousé mon père,
qui était lui
un rôturier.
Donc là, c'est
vraiment l'amour.
Là, c'était
le coup foudre.
Elle a perdu ses
titres de noblesse,
finalement,
avec l'amour.
En fait,
elle peut le garder,
mais ses enfants ne
pourront pas
la voir.
Donc, tu l'as payé ?
Non, je ne l'ai pas.
Ce n'est pas grave.
En plus de ça,
mon père a toujours
pensé qu'il n'y a
pas vraiment
la place
de l'aristocratie
dans notre jour.
Quels sont
les éléments
marquants de
ton enfance ?
D'avoir un père,
il partait vraiment
du principe: À
partir du moment
où on possède
quelque chose,
ce sont les choses
qui nous possèdent.
Donc, il se
baladait pieds nus.
Lorsque les parents
doivent venir
à l'école
pour prendre notre
bulletin,
je le supplie
pour qu'il vienne
avec un flip-flops,
avec un sandal.
Ne me fais pas
honte, papa.
C'était un peu ça ?
De s'attacher
les cheveux, oui,
un petit peu.
Oui, un petit peu.
C'était un homme
très beau,
beaucoup de charisme
et surtout d'une
intelligence.
Pour
moi, le temps fort
de ma vie, c'était
le fait d'avoir
ce père, mon père.
Et puis,
à la maison,
il voulait faire
une une espèce
de collective
avec ses amis.
Il y avait toujours
des sculpteurs,
des poètes, des
autres écrivains.
Il y avait une fibre
un peu artistique,
finalement ?
Oui, puisqu'il
venait du théâtre,
il était journaliste
réaliste.
Et puis après, il
était écrivain.
Tu dirais que ta
fibre artistique,
elle arrive de papa
au moment,
finalement ?
Je ne sais pas,
ça arrive.
Tu ne sais pas ?
C'est arrivé parce
qu'à neuf ans,
tu étais quasiment
une célébrité ?
Oui, je
chantais déjà.
Mais comment c'est
arrivé, ça,
neuf ans ?
Là-bas, la musique,
c'est tellement
présent.
Ça fait partie
de notre éducation.
Donc, à un enfant
qui est né,
on les apprend
à chanter,
à danser en même
temps que parler
et marcher.
Et quand je
commençais à faire
de la scène à sept
ans-Mais tous
les enfants ne font
pas ça, sept
ans de la scène.
Non, mais tous
les enfants
peuvent chanter.
En fait,
tous les enfants
sont des artistes.
Et qu'est-ce
qui t'as amené
sur la scène,
par rapport
aux autres enfants
qui chantaient
aussi ?
Parce que moi,
j'étais très tutue.
Oui ?
Oui, je
savais déjà...
En fait,
avoir ces
parents-là,
surtout ce père-là,
m'a permis de savoir
vite ou assez
rapidement de ce
que je voulais
faire plus tard.
Moi, j'ai toujours
chanté,
j'ai toujours
communiqué de
cette manière.
Et puis,
j'ai vu surtout
l'effet
que produisait
chez les autres.
Lorsque je chante,
j'ai l'impression
qu'ils étaient
contents.
Je voyais mon père
qui était- Donc,
il était encouragé,
il était satisfait,
ça leur faisait
plaisir.
Et puis,
ce n'est pas
simplement
par rapport
à des trucs biaisés
des parents: Ma
fille est
formidable.
Non, mais parce
que je voyais aussi
chez les autres.
À partir de là,
j'ai compris vite
que je voulais
faire ça.
On allait dans des
parcs de récréation
où, justement,
il y avait un groupe
et moi,
j'ai dit tout
le temps: Moi,
je veux chanter.
À l'époque,
il n'y avait pas
des chansons
pour enfants,
où il n'y a
que des chansons
un peu pop,
sirupeux, et mon
père détestait ça.
Il nous fait écouter
Beatles,
Led Zeppelin.
C'était assez rock
aussi, Black Sabat,
des choses comme ça.
Donc, je chantais
des Beatles
comme tout le
monde connaît.
Qu'est-ce
qui t'amène
à devenir une star
dans ton pays
à neuf ans ?
C'était un coup
de chance aussi,
je pense que...
J'ai le sentiment
que tu le banalises
un petit peu.
Oui, c'est énorme ce
qui s'est passé
entre sept et neuf
ans, je trouve.
Où est pas
tant que ça ?
Non, parce que la
chanson n'est
pas considérée...
Les chanteuses ne
sont pas
considérées comme...
On n'a pas vraiment
la même vision
de ce système.
Le même rapport ?
Je comprends.
Et puis,
comme ce qu'on fait,
beaucoup de gens
peuvent le faire
facilement
chez nous.
Donc, la différence,
c'est que je suis
en face,
je suis face caméra,
j'ai des auditeurs,
j'ai des gens
qui viennent me voir
en concert,
mais c'est tout.
Je ne fais pas,
je ne change
pas le monde.
Tous les enfants
n'étaient pas à neuf
ans une star
dans leur pays
quand même.
Non, mais en même
temps, ce
n'était pas...
Ce n'était pas
regardé comme
quelque chose de...
Tu ne l'as pas vécu
comme quelque chose
qui t'a fait
perdre la tête ?
Tu l'as vécu comme
quelque de normal ?
Un petit peu.
Parce que là, déjà,
on n'avait pas
la télé à la maison.
C'était interdit.
On avait ma mère...
Je crois qu'ils ont
reçu une télé comme
cadeau de mariage.
Donc, on n'a pas
le droit à la télé.
Mon père nous
donnait
fixer un espèce
de régime littéraire
tous les lundis.
Il faut lire
quelque chose.
Et puis, le samedi,
ils nous demandaient
ce qu'on pense.
Donc là,
les années passent.
Une dizaine
d'années,
tu as 19 ans,
tu as un producteur
qui te prend en main
et tu enregistres
sept albums.
À 19 ans, j'ai monté
mon propre label.
J'en avais marre
d'être produit par
d'autres personnes.
Et puis finalement,
qui était devenu
un petit peu
mes patrons.
Finalement,
une fibre
entrepreneur
qui veut être un peu
libre, qui veut
faire ses choix.
Sauf que je n'ai pas
du tout une âme
de businesswoman.
Donc, je me
fais avoir.
Tu te fais avoir.
Mais c'est juste
pour avoir
une espèce de
liberté artistique.
Et tu te fais
avoir comment ?
C'était ça.
Là-bas,
il y a beaucoup
de piratage et moi,
je veux arriver
dans le côté
éthique de la chose.
Les artistes ont
le pouvoir,
ont les choses
à dire et puis on
essaye de faire
un no-cut de cette
manière-là.
Je suis arrivée
dans un milieu
de requins,
tout simplement.
Mais ce n'est
pas très grave.
Non, tu ne t'es pas
fait dévorer
quand même.
Tu es avec nous.
Non.
Tu as survécu.
J'ai laissé un petit
doigt,
mais c'est pas...
Et depuis,
tes disques se
vendent
à des milliers
et des milliers
d'exemplaires.
Ou peut-être
des millions,
mais on ne sait pas.
Oui, ou des
millions.
En tout cas,
tu es numéro à ce
moment-là
en Indonésie.
Et là,
qu'est-ce que ça
change dans ta vie ?
La Madonna
d'Indonésie, si je
peux me permettre.
Oui,
parce que j'aimais
beaucoup sa
carrière d'avant.
Donc, tu vends
des millions
et des millions
de disques, tu
remplis des stades.
Oui.
Clairement des
stades énormes.
Ton humilité,
à ce moment-là,
elle est présente,
on le sent en toi,
mais qu'est-ce
que ça change
dans ta vie d'être
dans le cœur
d'autant de millions
d'habitants ?
Ça fait énormément
plaisir et ça tisse
un lien que je
chérie encore
aujourd'hui.
Justement,
grâce à ce lien,
je me sens toujours
que même si je suis
ailleurs maintenant,
je sais que j'ai
encore ma place,
je peux encore
rentrer à la maison.
Certaines de tes
chansons,
de tes morceaux sont
mieux connues que
l'hymne national ?
Oui.
Mais ça aussi,
c'est normal.
Non, mais ça,
ça fait énormément
plaisir.
Surtout, en fait,
maintenant,
je me rends compte
qu'avec
des générations
qui sont beaucoup
plus jeunes que ma
fille, même,
on m'envoie souvent
sur les réseaux
une fille de cinq
ans qui chante
mes chansons.
C'est ça aussi
le pouvoir
de la musique.
À partir du moment
où vous écrivez
une belle chanson,
peu importe
l'emballage,
et puis si ça touche
les gens,
ça va C'est vrai.
J'adore cette
idée-là,
peut-être un peu
de l'immortalité.
Intéressant.
Là, tout marche
très bien pour toi.
Tu restes plein
d'humilité,
on le voit.
En revanche,
plein d'humilité,
mais tu as faim,
tu es audacieuse,
tu envie
de continuer
de progresser.
Et tu te dis: Et
si je repartais,
si je recommençais
un petit
peu à zéro ?
Et là, c'est
Londres et Paris.
Oui,
je dois dire
que c'était mon père
qui me poussait
et c'est ma mère
qui me retenait.
C'est toujours
un peu ça,
parce que mon père,
il n'a jamais
voyagé réellement.
Il n'a jamais pris
d'avion, il n'a pas
de passeport,
il n'a pas de permis
de conduire.
Pour un homme
érudit,
c'est étonnant.
Oui, mais parce
qu'en fait,
pour lui,
il voyage dans sa
tête, il a
ses livres.
Mais, par contre,
il Il a voulu
que ses enfants
partent ailleurs.
Il m'a mis l'idée
dans la tête que ce
que je fais ici,
c'est bien,
mais peut-être,
il faut aussi
voir ailleurs.
Il faut aussi
viser autre chose.
C'est pour ma santé.
Parce qu'en fait,
il voyait là aussi
que j'étais devenue
une artiste
confortable.
Donc, ça veut dire
qu'il va me voir
mourir à petit feu
et il a peur de ça.
Il me dit: Il faut
que tu te fasses
peur parce que
maintenant,
à partir du moment
où il y a le succès,
ça veut dire
que vous avez raison
quelque part.
Le fait de se dire
qu'on a raison à 20
ans, ce n'est pas
bon pour la santé
morale,
pour son
développement
personnel.
Et puis finalement,
je prends ça comme
un défi, je dis: OK.
Ensuite, 1999,
Le Disque d'or avec
La Neige du Sahara,
une chanson produite
notamment
par le producteur
de Céline Dion
à l'époque.
Là, c'est quand même
l'embrassement
de la planète.
Ce n'est pas juste
à l'issue du Sud-Est
à ce moment-là.
Oui, c'est vrai.
C'était l'album
qui était comme
un passeport.
Je suis allée
dans le monde
entier, même
aux États-Unis.
C'était quand même
très touchant.
C'était agréable
de voyager autant
avec ma musique.
Et puis surtout,
en fait, c'était...
Finalement,
j'ai un peu gagné
dans le défi que mon
père a lancé parce
que je ne voulais
pas rentrer
à la maison,
en quelque sorte,
sans avoir quelque
chose entre
les mains.
C'est pour ça que...
C'était
pour la fierté
et le regard
de papa,
pour lui rendre
hommage, pour lui
faire plaisir ?
Pour me
prouver aussi.
Toi aussi ?
Oui.
Et puis oui,
encore une fois,
je suis partie à 20
ans, 21 ans,
et ce succès est
arrivé en 99,
donc j'avais,
oui, 24 ans.
Top 5 dans le chart
aux États-Unis,
35 pays, double
disque d'or.
C'est lourd.
C'était génial.
Oui, c'est génial.
C'est super parce
que j'ai chanté tout
le temps,
je voyageais tout
le J'ai rencontré
des gens
incroyables.
Jusqu'à maintenant,
je me disais que
oui, j'ai vécu ça.
Explique-nous
dans les années 90,
comment tu es
arrivée à Paris,
portée notamment
par Florent Panier.
Je suis d'abord
partie
de l'Indonésie
à Londres
parce que je ne
parlais qu'en
anglais.
Je n'avais personne,
je n'ai pas
du tout de network.
Donc, j'allais
dans les pubs,
dans les bars,
il y a toujours
une espèce
d'annonce comme ça.
On cherche batteur,
bassiste.
Je regardais et il y
en a qui cherchent
Je prends
des numéros
de téléphone et je
les contacte tous.
Et puis on me dit:
On va faire
des maquettes,
je vais écrire
des chansons.
J'étais chanteuse
de rock chez moi
en Indonésie,
donc naturellement,
je faisais la
musique rock.
J'ai fait
des maquettes
comme ça et j'allais
dans la maison
de disques,
je les ai envoyées,
les cassettes
ou les CD.
Et donc,
j'ai fait ça pendant
un an à Londres.
À l'époque,
c'était
les Spice Girls,
Take That,
tous les boy band,
girl band,
c'était énorme.
On me disait tout
le temps que toi,
tu es bien,
tu chantes bien,
tu n'es pas mal
et tout, mais tu ne
connais pas d'autres
asiades ou d'autres
copines.
Donc, en fait,
il voulait me mettre
dans un espèce
de groupe alors
que moi, j'étais
une soloïste.
Et avec ça,
je me disais
que Londres, ce
n'est pas pour moi.
Et comme en Europe,
finalement,
tout est collé et on
m'attendait nulle
part,
donc il fallait
juste essayer
d'autres portes.
Si ça ne marche pas
à Londres,
ça marcherait
peut-être
en Hollande
ou en Allemagne,
je ne sais pas.
Et puis là, du coup,
tu arrives à Paris.
Oui, parce que j'ai
toujours voulu voir
la Tour Eiffel.
C'est uniquement
pour ça.
Oui, donc tu es
venue à Paris juste
pour la
Tour Eiffel ?
Juste pour la Tour
Eiffel pour voir.
Et là, il
faisait beau.
Mais tu ne peux pas
savoir, à Londres,
il pleuvait
tout le temps.
Je mangeais
que la nourriture
indienne parce
que du riz.
Je comptais mon
argent parce
que même si j'avais
vendu mes parts
de maisons de vie-En
plus, Londres,
c'est cher.
Hyper cher.
Moi, je ne savais
pas,
métro Toussaint,
donc j'allais
partout en taxi.
Je dis: Oh là là,
madame est riche.
Elle prend un taxi
tout le temps.
Donc mes économies
commençaient
à descendre et là,
c'est à ce
moment-là,
je dis: Stop
l'hémorragie,
je vais à Paris
juste pour-Voir
la Tour Eiffel.
Un week-end,
voir la Tour Eiffel.
Et là, je me dis:
C'est pas mal
quand même ici.
Puis j'ai entendu
des musiques et puis
j'ai entendu
que les gens étaient
beaucoup, je ne sais
pas, étaient
curieux,
étaient intéressés.
Et finalement,
d'un week-end,
c'était une semaine,
trois mois et
puis sept ans.
Et en fait,
à ce moment-là,
les trois premiers
mois à Paris,
j'ai pris
un logement quelque
part à Porte
de Bagnolet.
Ma voisine,
son oncle était
un agent EDF-GDF
qui avait un jour
dépanné
Florent Pagny parce
qu'il avait
un problème
d'électricité
chez lui et il
n'avait pas de
quoi lui payer.
Mais il dit:
J'ai une carte.
À l'époque, il avait
sa boîte en France.
Il dit: Si jamais tu
as besoin
de quoi que ce soit,
appelle-moi.
Il a utilisé cette
carte pour me
présenter à Florent.
Et depuis,
Florent m'a mis
sous son aile.
Je le suivais
partout.
Quand il faisait ses
interviews,
ses concerts,
je voyais interagir
avec les fans.
Donc, j'apprenais,
j'absorbais.
Et ensuite, après,
sa femme, Susana,
était enceinte
et ils sont partis
en Patagonie,
en Argentine,
pour faire leur
vie là-bas.
Et c'est tout.
Mais il m'a mis
entre les
bonnes mains.
Tu deviens amoureuse
de la France ?
Tu deviens
française.
Oui, mais ça, c'est
arrivé plus tard.
Oui, mais attends,
en 2012,
tu représentes
la France
à l'Eurovision.
C'est normal aussi.
Non, j'ai pris ça
comme une mission.
C'est incroyable,
c'est un honneur,
non ?
C'est un honneur,
oui, mais je n'ai
pas relevé le défi.
Tu dis toujours
qu'on a tous besoin
d'un ailleurs,
mais finalement,
ton ailleurs, c'est
devenu la France ?
Je me sens
à la maison ici.
Donc, ce n'est
plus à l'ailleurs.
Ce n'est plus tout
en ailleurs
maintenant.
Oui, mais en même
temps, je me sens
à la maison un petit
peu partout parce
que j'ai vécu aussi
au Canada,
à Londres.
J'ai vécu dans trois
continents
différents,
puis en Indonésie,
bien sûr,
mais en même temps,
je me sens comme une
étrangère là-bas.
Parce que
maintenant,
j'ai quitté mon pays
beaucoup plus
longtemps que
j'y ai vécu.
C'est un sentiment
assez étrange,
mais en même temps,
je garde quand même
cette espèce de...
Ce lien.
L'ailleurs,
c'est peut-être
dans la tête aussi.
C'est un Je crois
que c'est une île
qu'on invente.
Mais tu n'es pas
seulement chanteuse,
tu as aussi de vrais
engagements,
de vraies positions.
D'ailleurs,
on te connaît
pour tes prises
de position et tes
engagements perçus
à Jakarta
comme étant,
je dirais,
une star
progressiste,
notamment en étant
opposée à la
peine de mort.
À la peine de mort,
je soutiens la cause
des LGBT,
puis surtout
la cause des femmes.
Je n'aime pas
le fait de dire
qu'on me catalogue
comme un artiste
progressiste Parce
que ça prouve qu'en
Indonésie,
on est très
en retard de
beaucoup de choses.
Il faut changer
la mentalité,
il faut changer
la manière dont on
voit le monde,
il faut vivre avec
le monde actuel.
Et ça,
malheureusement,
ce n'est pas
encore le cas.
Et en 2015,
tu écris donc une
lettre: Président
lettre ouverte
au président
indonésien en lui
demandant notamment
la grâce
d'un plombier,
Serge Atlaoui.
Et qu'est-ce que tu
écris au président ?
J'écris sur le fait
qu'il faut qu'il
revoit un peu
sa décision,
parce qu'il y a
des zones d'ombre
dans ce cas
de Serge Atlaoui,
qui n'est pas
forcément
la personne dont
il cherche.
Et puis surtout,
il faut aller aussi
dans la subtilité
que la drogue Bien
sûr, ça tue,
mais il y a
la drogue douce, il
y a la drogue dure.
En Indonésie, on ne
fait pas du tout...
Il y a
l'amalgame de ça.
En plus, surtout
la peine de mort.
Je ne pourrais
pas vivre.
Et d'ailleurs, oui,
je ne pourrais pas
vivre dans un pays
qui pratique encore
la peine de mort.
Je ne pense pas
que l'État doit tuer
comme une espèce
de leçon
où justement,
ce président d'un
dossier qui était
fraîchement élu,
devait montrer
l'exemple
à d'autres pays.
Et tu dis qu'après
cette lettre,
il y a eu un vrai
revirement que tu
as ressenti.
On me détestait.
Annulation
de concert.
Exactement.
Menaces de mort.
J'étais devenue
persona non grata.
Vraiment ?
Et tu avais peur
pour ta sécurité
à ce moment-là ?
Oui, tout d'un coup,
quand j'allais
en Indonésie,
il a fallu avoir
des gardes du corps,
deux ou trois
parfois.
Et j'ai eu peur
pour ma
famille parce qu'ils
Ils étaient
menacés aussi.
Oui,
parce que c'était
courageux
de le faire
pour soi,
mais aussi, ça a
impacté ta famille.
Oui, mais c'est ça
qui est dégueulasse.
Et c'est là où tu as
commencé à avoir
un petit peu peur.
Oui, mais ce n'est
pas pour autant
que j'ai arrêté
parce que
finalement, après,
je fais la
différence.
Il y a des choses
que je fais en tant
que personne
de notoriété
publique
en Indonésie.
Et puis,
il y a des choses
que je dis en
tant que femme.
Donc, depuis,
j'étais devenue
essayiste.
J'ai écrit pour une
plateforme
littéraire
en Indonésie sur mes
idées,
sur la politique,
sur le monde
actuel, etc.
Tu as regretté
d'écrire cette
lettre au final
ou pas ?
Pas du tout.
Pas du tout.
Parce qu'en fait,
ça m'a ouvert
vraiment les yeux
sur le fait qu'à
partir du moment
où vous êtes sûr
de quelque chose...
Parce qu'en fait,
dans la vie,
il faut être
du côté de ceux
qui sont oppressés.
À partir du moment
où vous dites rien,
vous fermez
les yeux,
ça veut dire que
vous êtes complice.
Donc là, j'ai vu
une injustice.
Il fallait faire
quelque chose,
il fallait dire.
Et je me trouvais
légitime parce
que bien sûr,
Serge Atloui
est français.
Moi, je suis
franco-indonésienne.
Je parle sur
le côté humain.
La justice ne
peut pas tuer.
La justice
doit reposer
des questions
sur plein de choses.
Et d'ailleurs,
il a échappé
à la peine de mort.
Il a échappé grâce
à toi, notamment.
Grâce à beaucoup
de gens.
Je sais qu'il y a
Laurent Fabius qui
était à l'époque
ministre
des Affaires
étrangères
et l'ambassade
de France en qui a
beaucoup travaillé,
beaucoup œuvré.
Tu es également une
militante pro-LGBT.
Et là, tu t'attires
encore plus
les foudres.
Ça ne s'arrête pas.
Oui, mais en même
temps, c'est...
Pour quelles raisons
cette cause...
Parce qu'il y a des
milliers de causes.
Pour quelles raisons
celles-ci aussi ?
Ça me touche
particulièrement
parce qu'enfant,
en Indonésie,
j'ai toujours été
entourée des hommes.
Je n'ai pas
beaucoup de copines.
Je ne sais
pas pourquoi.
Pour quelles
raisons ?
Tu ne sais pas ?
J'attire les hommes,
mais ce sont les Les
garçons étaient
plutôt soit
des métalleux,
soit des gays.
Il y a rien
au milieu.
C'était assez drôle.
Tu sais pas
pourquoi ?
L'énergie,
peut-être ?
L'énergie,
ça doit être ça.
Et puis mes amis
sont, jusqu'à
maintenant, 99%
composés de gays.
C'est parce que,
je sais pas,
j'avais l'impression
que déjà à l'époque,
en Indonésie,
à l'école,
ils étaient
incompris, ils
étaient moqués.
Moi, je me suis dit:
Vous êtes
tous des fous.
J'étais la tomboy
où les garçons
manquaient.
J'étais un petit peu
comme leur
porte-parole
à l'école.
Je me bagarrais.
C'est vrai ?
Non.
Oui, un petit peu.
Oui, comme un gars ?
Oui,
parce que j'étais
chanteuse de rock,
donc j'avais
beaucoup- Les
chanteuses de rock,
donc Baston ?
Peut-être,
je ne sais pas.
Peut-être,
je ne sais pas.
Oui, je ne savais
pas que tu te
bagarrais pour
défendre des causes.
Oui, j'étais
très physique.
Tu étais
physique, oui.
Je me recule
un peu, là.
Non, ne
t'inquiètes pas.
Je me recule
un petit peu.
Non,
mais finalement,
avec ses causes,
tu as amené
à rencontrer
Bill Clinton,
Barack Obama.
C'est normal
là aussi ?
Là, c'est
un monument.
Bien sûr,
je ne dormais pas.
J'étais porte-parole
de l'ONU pour les
années de
microcrédit.
Ensuite, après,
on m'a transféré
comme un joueur
de foot à FAO,
ce qui est
l'organisation
alimentation
et agriculture
mondiale.
J'aime beaucoup ça.
J'aime beaucoup
le fait
qu'avoir
la notoriété,
c'était peut-être
ça aussi.
C'était pour me
dédouaner du fait
que la célébrité me
servait à rien si ce
n'était pas
pour faire ce
genre de choses.
Si ce n'était pas
pour mettre
la lumière.
Tu ne voulais pas
garder la notoriété
juste pour toi.
Tu Vous voulez
l'utiliser
pour rebondir
et avoir une action
sur la société.
Oui, parce qu'en
fait,
même si la notoriété
te donne des choses
qui sont agréables,
on t'offre
des cadeaux.
J'appelle
un restaurant
à la dernière
minute, vas-y,
tu viens.
Mais je me disais
que ça ne peut pas
être que ça
quand même.
C'est quand même
assez superficiel.
Voilà.
Donc c'est pour ça
que je me suis
engagée pour pas
mal d'années.
Et puis maintenant,
je ne travaille
plus avec l'ONU.
Mais à l'époque,
ambassadrice
de bonne volonté à
l'ONU,
chevalier des arts
et des lettres
quand même.
Ce n'est pas rien.
Alors, paraît-il,
c'est parce
que depuis que mes
albums en français
sortent
en Indonésie,
ça incite
aux Indonésiens
d'apprendre
la la langue.
Alliance Française
en Indonésie,
il y avait beaucoup
d'inscriptions
depuis.
Quel impact tu
espères maintenant
avec
toutes les actions
de ton passé ?
Quel impact tu
attends encore
aujourd'hui ?
Je sais
qu'on est là, enfin,
je sais qu'on est né
avec quelque chose.
On a tous un don
pour juste trouver.
Il y a des gens
qui ont passé leur
vie à ne pas
le trouver.
Puis un jour,
ils Ils changent
de vie,
ils deviennent
quelque chose,
ils font un truc.
Voilà, je voudrais
laisser
mon empreinte
peut-être faire
quelque chose
qui est importante
pour moi et puis
pour ma fille,
parce que
finalement, je suis
son premier modèle.
Je me dois être
Wonder Woman.
Je ne peux pas
tomber malade,
je ne peux pas dire
des gros mots,
je ne peux pas
mourir parce
que pour ma fille,
non, parce que c'est
elle, elle est ma
responsabilité.
C'est moi qui ai
décidé de la
mettre au monde.
Tu vis seule
aujourd'hui ?
Non, je suis mariée.
À l'époque,
tu es divorcée
de l'écrivain
Cyril Montana.
Oui.
Donc, tu te dis
musulmane, croyante,
non pratiquante,
féministe.
C'est intéressant,
ça.
Je sais que je
J'essaie de faire
passer un message
de la liberté,
mais la liberté
dans le vrai sens,
parce que j'ai
l'impression
que beaucoup
de femmes que je
côtoie en Indonésie,
elles sont un petit
peu comme un un
oiseau dans un cage
et qui voient
que tous les oiseaux
qui volent
sont malades.
Et donc, pour moi,
j'essaie de montrer
un peu un exemple
qu'on peut
s'écouter,
on peut être un peu
égoïste
à la fin de se dire
que: Est-ce qu'on
est heureux dans
notre relation ?
Est-ce qu'on est
en bonne santé
mentale ?
Parce que ça,
ça fait partie
des sujets
que normalement,
on ne parle pas ce
genre de choses
en Indonésie.
On ne parle pas
de son problème.
On est un petit peu
comme la tour
de Piz.
On est un peu
comme ça, bon calme,
mais ça marche,
ça tient,
ça ne tombe pas.
Mais peut-être...
Oui, il faut
embraser ces
failles, mais après,
il faut aussi ne pas
fermer les yeux
à ce qui se passe.
Il ne faut pas
fermer les yeux à ce
qui se passe aussi
pour être une maman.
Guirina est
âgée de 15 ans.
Alors, comment ça
se passe avec...
?
Quinze ans,
une fille.
On est en France.
Je crois que tu
es en patinoire.
Oui, j'ai
deux garçons.
Donc, 15 ans,
une fille.
Quinze ans,
une fille.
Quinze ans,
une fille
en Occident,
ça donne quoi ?
Ça donne...
Elle est en plus
deDepuis le Covid,
depuis la pandémie,
on n'avait
pas voyagé.
Elle est devenue
parisienne.
Toi qui es nostalgie
du Paris d'il
y a 20 ans.
En plus,
adolescente,
elle est
en opposition
totale,
ce qui est normal.
Tu.
Fais très attention
quand tu la
réveilles le matin.
Oui..
Je vois, d'accord,
donc il faut que je
passe doucement.
Elle a pris son
petit déjeuner.
Je vois à peu près,
je teste:
Bonjour, je fais ça.
Et puis, selon, si
elle dit: Mmm-hmm.
Mais en même temps,
elle me respecte
beaucoup.
Je suis, paraît-il,
très autoritaire.
Oui.
Et puis, en fait,
je me rends compte
qu'un enfant qui est
en opposition avec
vous, c'est bien.
C'est très bien
pour la manière
dont il conçoit
aussi le monde.
Ce n'est pas facile,
mais c'est bien.
Ce n'est pas facile,
mais c'est
très bien.
C'est très bien pour
sa construction.
Donc là,
elle t'écoute
et elle va dire:
Je vais continuer.
Oui, mais par
contre, elle essaye.
Elle essaye quand
même de pousser.
Elle teste.
Elle teste,
elle argumente,
ce qui est bien
parce que j'adore.
Ça veut dire
que plus tard,
elle ne va pas
tomber dans les
mains d'un homme
ou d'une femme
qui va la manipuler.
Je préfère qu'elle
soit comme ça,
en opposition en me
donnant des
arguments.
Ok, ça fait une ouf.
Elle en a beaucoup.
Angoune, j'aimerais
que tu choisisses
un objet ici
derrière toi,
qui fait du sens
pour toi.
Et ensuite,
on va aller voir cet
objet et tu vas me
dire comme ça
en improvisant.
C'est ce à quoi il
te fait penser
cet objet.
Vas-y, regarde
ce qui t'intéresse
ici sur ce mur.
Alors, c'est quoi ?
La machine à écrire.
La machine
à écrire ?
Oui.
On va la voir ?
Allez.
Allez.
Fais ça.
Attends,
je suis incapable.
Tu rigoles ?
Attends,
je te regarde,
je vais t'aligner.
Je.
Suis pas musclé
par rapport à toi.
Si, regarde-moi ça.
Vas-y, essaye
de toucher.
Aïe !
Tu t'es blessée ?
Quand tu t'es pété
un angle trop tard.
Exactement.
Il faut pas toucher.
Une Remington
fabriquée
aux États-Unis
d'Amérique.
À l'époque, c'était
écrit comme ça.
Ça, c'est la
vraie de vraie.
D'ailleurs,
elle était un petit
peu cassée ici.
Pour quelles raisons
tu as choisi
en Goon cet objet ?
La machine à écrire,
ça me rappelle
direct mon père.
Mon père travaillait
le soir,
à partir de 10h00
ou 11h00 du soir
jusqu'au matin.
Et donc le soir,
pour m'endormir,
j'entends ces
petits doigts.
Il tapait à la
machine comme ça ?
Oui, il tape.
Et selon la vitesse,
il va.
Je dis: Là,
ça y est,
il est plein
d'inspiration,
il a plein de mots
qui reviennent, etc.
Ça veut dire que tu
te mettais à sa
place et tu disais:
C'est génial,
tu y arrives papa,
vas-y, continue.
C'est désable.
Et puis parfois,
il y a des silences.
Je dis: Peut-être,
est-ce qu'il faut
que j'aille
le voir ?
Etc.
Mais parfois,
j'allais le voir
et je l'ai énervée
parce qu'en fait,
il est en
pleinConcentration ?
Oui.
Il était dans son
monde,
dans sa bulle.
Exactement.
Et moi, je
le dérangeais.
Donc voilà.
Paratorner,
dormir, OK, pardon.
Et quand tu penses
avec nostalgie à ton
papa,
ces instants-là te
font penser
à quoi aussi ?
À la de la maison.
Il y a quelque chose
de palpable
chez moi.
Entre le son
et l'odeur, mon père
fumait énormément.
Cigarette
indonésienne qui est
au Clou de Giroffe.
Donc, il y a
constamment cette
odeur à la maison.
Et puis, la chaleur
moite en Indonésie.
Et puis, ça me fait
penser que oui,
c'était...
Ça, c'est ma vie.
Ça, c'était ma vie.
C'est avec ça que je
me suis construit.
Oui.
Et tu es nostalgique
de cette époque ?
Toujours, toujours.
Mais en même temps,
ça fait des très,
très jolis souvenirs
qui me nourrit
énormément.
Parce que je sais
que jamais je vivrai
la même chose.
Et c'est marrant
parce qu'en général,
lorsqu'on est
comme ça attaché
à nos racines,
nos sources,
on n'aime pas trop
le monde réel,
on regrette un peu
les fast-foods,
les emails, etc.
C'est un petit
peu ton cas ?
Non, non, non, non,
non, La vie m'offre.
Après,
on peut prendre
ou on peut ne
pas le prendre.
Ce n'est pas parce
que c'est
là qu'on...
Donc la vie est
actuelle
aujourd'hui,
c'est super,
tu l'embrasses.
Oui.
Tu n'es pas
forcément
dans la nostalgie
du: À l'époque,
j'aurais préféré.
Non, je garde ça
dans un coin
de ma tête.
Je garde ça
précieusement dans
mon cœur que je
visite souvent.
Je pense à mon père
quand même assez
souvent parce que ma
fille ressemble
énormément
dans son caractère.
Ils ont tous
les deux
le même signe
astrologique et je
vois là son
côté têtu.
T'as vu comment
t'as fait ?
Oui, c'est ça.
Finalement,
l'opposition que je
vois, qu'elle fait
avec moi, je le fais
avec mon père.
Donc, c'est
un petit peu...
Ça me touche un peu
de parler de ça.
Ça m'émeut de voir
ça et de sentir ça.
Ce sont des
vibrations aussi.
Je sais que mon En
fait, en Indonésie,
on pense que ceux
qui nous ont quittés
ne sont jamais
réellement partis.
Donc, tu
lui parles ?
Oui, je sais
qu'il est là.
Je sens.
Tu le sens.
Est-ce que tu es
prête pour le dos
à dos coaching ?
Ok.
On y va ?
Allons.
Allez, c'est parti.
Angoune,
quel est ton niveau
de bonheur au moment
où je te parle
dans ta vie
sur une échelle
de zéro,
étant que je n'ai
pas du tout
de bonheur, 10: Je
suis super heureuse.
9,5.
Pour quelles
raisons ?
Tout va bien.
Ma fille va bien.
Mon mari va bien,
il me manque.
Donc c'est pour ça
que c'est
neuf et demi.
C'est mignon.
D'après toi,
quel est le plus
grand obstacle
au bonheur ?
C'est nos questions,
en fait.
C'est nos
projections.
Oui, c'est
peut-être nos peurs.
Quel est le projet
qui te ferait
le plus plaisir dans
les prochains mois ?
Partir en Indonésie
et aller pieds nus
marcher dans les
réserves avec
ma fille.
À quel point c'est
important pour toi ?
C'est un petit peu
comme recharger
ses batteries.
J'ai besoin de
rentrer chez moi
et de me reconnecter
avec la langue,
de lire des livres
en indonésien.
Et puis, c'est bien
aussi pour ma fille
de ne plus parler
indonésien avec
un accent français.
Si on te supprimait
ton plus grand
tracas ou problème,
à quoi ressemblerait
ta vie ?
Je n'ai pas
énormément
de tracas.
La seule Et la chose
que j'ai peur,
c'est vraiment...
J'ai peur de perdre
ce que j'aime.
Je ne veux même
pas penser à ça.
Je ne sais pas.
Pour l'instant,
encore une fois,
je suis très bien
là où je suis.
Quel email tu
aimerais recevoir
dans un monde idéal,
si tu avais
une baguette
magique,
quel email tu
aimerais recevoir
demain matin
dans ta boîte ?
Que Freddie Mercury
m'envoie un email
en me disant: Viens,
on va chanter on
fait ensemble,
on fait un truc
ensemble.
Qu'est-ce
qui faudrait
vraiment que tu
arrêtes de faire
dans ta vie ?
D'arrêter de me dire
que non,
je ne pourrais
pas faire ça.
Si tu devais
recommencer quelque
chose, qu'est-ce
que tu ferais ?
Permis de conduire.
Parce que
finalement, ça me
sert maintenant.
Ça me servirait
parce que j'ai
une maison
de campagne et je
ne peux pas y aller.
Je ne peux
pas conduire.
N'importe quoi.
Non, c'était super.
C'était super parce
que la question
qui arrive,
tu vas l'adorer.
Tu sais pourquoi ?
Vas-y.
Parce que c'est toi
qui vas la choisir.
La voici.
Quelle Quelle est
la question que tu
aimerais que je te
pose dont la réponse
est tellement
importante
pour toi ?
Qu'est-ce que je
serais prête
à faire pour amour ?
Pour quelles raisons
cette question
est importante ?
Ça peut être
le moteur, la peur
initiale
et la motivation
Initialement,
initial.
Et donc,
si tu répondais
à cette question, ce
serait quoi alors ?
Qu'est-ce que je
serais capable de
faire pour amour ?
Mourir même.
Ça y est,
c'est sorti.
Ça y est,
on est bon.
Si, si.
C'est chouette.
Oui,
mais ça peut être
l'amour en général.
Oui, bien sûr.
La liberté,
j'aimerais mourir
sur scène, tout ça.
Et puis,
comme on dit
d'habitude,
c'est normal.
Dis-moi, quelle est
ta principale
peur aujourd'hui ?
Superficiellement,
c'est les reptiles,
sinon de perdre
ceux que j'aime.
Et quelle est ta
plus grande fierté
aujourd'hui ?
Le fait que ma fille
parle indonésien,
elle est très bien
élevée
et elle veut encore
passer ses vacances
Elle est enceinte
avec nous.
Malgré sa crise
d'adolescence.
Qu'est-ce que tu
dirais à Rangoune ?
Imagine que tu es
face à Rangoune
en ce moment,
elle a 10 ans
et elle aurait
besoin d'entendre
quelque chose,
des mots.
Quels sont les mots
que tu pourrais
prononcer maintenant
en t'adressant
à Rangoune ?
Imagine qu'elle
est devant toi.
Elle a 10 ans.
Qu'est-ce qu'elle
doit entendre ?
Je pourrais lui dire
que: Vas-y,
n'aie pas peur,
parce
que je sais que tu
vas mettre
tout ton cœur.
Et n'aie pas peur
des choses
nouvelles.
Adapte-toi, tu
vois la capacité.
Invente-toi ou
réécris ton
histoire.
Ne te contente
pas à une seule.
Quelle est ta
définition,
s'il y en a une,
de vivre une
vie à 110% ?
De ne pas être
un frein pour soi,
avec
des suppositions,
avec des peurs.
Non, mais allez-y,
vous n'avez
qu'une seule vie.
On n'a qu'une
seule vie.
Essaye des choses.
Ça ne marche pas,
ça ne marche pas,
mais on réessayera
encore.
C'est ce que je
dis à ma fille.
Ne jamais abandonner
ce qui nous
tient à cœur.
Parce que l'envie
est là, c'est parce
qu'il y a quelque
chose qui nous
interpelle.
Donc, il faut aller,
il faut aller,
il faut le faire.
Et si ça ne marche
pas,
peut-être il faut
réviser ses copies,
ses leçons,
reviens plus tard.
Si on devait finir
ces trois questions,
la vie, c'est...
La vie, c'est
C'est une belle
histoire dont nous
tenons le crayon
nous-mêmes.
Les gens sont...
Les gens sont
insupportables
parfois,
mais il faut faire
avec, il faut
les aimer.
Je suis...
Je suis Angun,
femme comblée,
maman heureuse,
chanteuse et puis
curieuse de la vie.
On te remercie mille
fois pour ce temps
fort, ces moments
inspirants.
Merci à toi.
À très bientôt.
Merci encore.
Oui, on se
ça à la fin.
Merci encore,
bye bye.
Merci.