UNIK MEDIA

Merci à Anggun d'être passée nous voir dans UNIK ! 
Dans cette interview exclusive, la chanteuse indonésienne Anggun qui a vendu des millions de disques et a su se faire connaitre dans le monde entier,  se joint à Franck Nicolas pour explorer son parcours hors du commun. 

A travers son histoire, de son enfance en Indonésie aux côtés d'un père journaliste marxiste et d'une mère issue de la noblesse, jusqu'à son ascension en tant qu'icône internationale, Anggun partage les coulisses de son succès fulgurant avec l'album "La Neige au Sahara", produit par le célèbre producteur de Céline Dion, tout en révélant les défis qu'elle a surmontés pour rester fidèle à sa liberté artistique. Engagée, elle parle également de ses combats personnels pour les droits des femmes, la cause LGBT, et contre la peine de mort.

Mais derrière l'artiste engagée, il y a aussi une mère déterminée à laisser une empreinte positive pour sa fille et un être profondément attaché à ses racines indonésiennes. Nostalgie, espoir et passion sont au cœur de cette interview où Anggun se livre avec authenticité.

➜ Dis-moi en commentaire si tu as apprécié cet entretien avec la chanteuse Anggun ! 😉

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What is UNIK MEDIA?

Les Rencontres inspirantes de Franck Nicolas.
Nous avons tous en nous des dons et des talents uniques.
Les grandes réussites de tous les domaines qui nous entourent ont su mieux que quiconque les découvrir et les exploiter pour vivre leur vie à 110%. Et si vous pouviez en être inspiré et reproduire ce même chemin ? Franck entre dans la "tête" de ces leaders incroyables pour vous livrer leur recette du succès.
Nous vous dévoilons des talents "UNIK" pour réussir à votre tour.

Annulation
de concert.

Exactement.
Menaces de mort.

J'étais devenue
persona non grata.

Vraiment ?

Et tu avais peur
pour ta sécurité

à ce moment-là ?

Oui, tout d'un coup,
quand j'allais

en Indonésie,
il a fallu avoir

des gardes
du corps, oui.

Deux ou trois,
parfois.

Top 5 dans le chart
aux États-Unis,

35 pays, double
disque d'or.

Certaines de tes
chansons,

de tes morceaux sont
mieux connues que

l'hymne nationale.

Oui, c'est ça aussi
le pouvoir

de la musique.

À partir du moment
où vous écrivez

une belle chanson,
ça touche les gens.

La notoriété te
donne des choses

qui sont agréables.

On t'offre
des cadeaux,

mais je me disais
que ça ne peut

pas être que ça.

C'est quand même
assez superficiel.

Tu as aussi de vrais
engagements.

Je soutiens la cause
des LGBT,

puis surtout
la cause des femmes.

Je me mets à la
place des mamans.

Ça doit être
un déchirement.

Moi, je dis: Vous
êtes tous des fous.

En plus, surtout
la peine de mort.

Je pourrais pas
vivre dans un pays

qui pratique encore
la peine de mort.

J'ai eu peur pour ma
famille parce qu'ils

étaient
menacés aussi.

Je sais qu'on est né
avec quelque chose.

On a tous un don
pour juste trouver.

Est-ce qu'on est
en bonne santé

mentale ?

Normalement,
on parle pas ce

genre de choses.

On parle pas de son
problème,

un petit peu comme
la Tour de Piz.

On est un peu
comme ça, bancal,

mais ça marche, ça
tient, ça tombe pas.

Mais...

Soyez
déraisonnables.

Ayez l'audace
de choisir vos

valeurs pour faire
de vous un grand

leader pour un
monde meilleur.

Bonjour, c'est Angun
avec Franck Nicolas.

Bonjour Angun.
Bonjour Frank.

Quelle voix !

J'ai une voix
de la radio.

C'est vrai ?

C'est la Madonna
d'Indonésie.

Elle a chanté
pour Trois Papes.

Elle a rencontré
Bay Clinton.

Elle a rencontré
Barack Obama.

Elle est chevalier
des Arts et

des Lettres.

Ça ne s'arrête pas,
les distinctions.

Si, il y a quand
même Légion

d'honneur et je
n'ai pas eu.

Mais la vie
est longue.

On ne sait jamais.

C'est chouette de te
recevoir aujourd'hui

parce que ton
parcours, il est

juste incroyable.

Tu es une star
à l'international

et le public,
depuis toutes ces

années, te suit avec
ferveur, avec aussi

peut-être le cœur
que tu donnes

également.
Qui était Angune ?

On va commencer
comme ça,

à l'âge de 10 ans.

J'avais une enfance
très heureuse,

en fait.

Mon père,
il était

journaliste,
politique.

Marxiste.

Exactement,
Marxiste.

Ce qui n'est pas
très confortable

à cette époque-là,
parce que nous

étions sous
un dictateur.

Donc, il a dû vite
changer et

s'adapter.

Ma mère reste
toujours...

Elle est
encore vivante.

Elle est mère
de famille.

Elle est issue d'une
famille royale.

Elle a un titre
qu'elle a perdu

lorsqu'elle
a épousé mon père,

qui était lui
un rôturier.

Donc là, c'est
vraiment l'amour.

Là, c'était
le coup foudre.

Elle a perdu ses
titres de noblesse,

finalement,
avec l'amour.

En fait,
elle peut le garder,

mais ses enfants ne
pourront pas

la voir.
Donc, tu l'as payé ?

Non, je ne l'ai pas.

Ce n'est pas grave.

En plus de ça,
mon père a toujours

pensé qu'il n'y a
pas vraiment

la place
de l'aristocratie

dans notre jour.

Quels sont
les éléments

marquants de
ton enfance ?

D'avoir un père,
il partait vraiment

du principe: À
partir du moment

où on possède
quelque chose,

ce sont les choses
qui nous possèdent.

Donc, il se
baladait pieds nus.

Lorsque les parents
doivent venir

à l'école
pour prendre notre

bulletin,
je le supplie

pour qu'il vienne
avec un flip-flops,

avec un sandal.

Ne me fais pas
honte, papa.

C'était un peu ça ?

De s'attacher
les cheveux, oui,

un petit peu.
Oui, un petit peu.

C'était un homme
très beau,

beaucoup de charisme
et surtout d'une

intelligence.

Pour
moi, le temps fort

de ma vie, c'était
le fait d'avoir

ce père, mon père.

Et puis,
à la maison,

il voulait faire
une une espèce

de collective
avec ses amis.

Il y avait toujours
des sculpteurs,

des poètes, des
autres écrivains.

Il y avait une fibre
un peu artistique,

finalement ?

Oui, puisqu'il
venait du théâtre,

il était journaliste
réaliste.

Et puis après, il
était écrivain.

Tu dirais que ta
fibre artistique,

elle arrive de papa
au moment,

finalement ?

Je ne sais pas,
ça arrive.

Tu ne sais pas ?

C'est arrivé parce
qu'à neuf ans,

tu étais quasiment
une célébrité ?

Oui, je
chantais déjà.

Mais comment c'est
arrivé, ça,

neuf ans ?

Là-bas, la musique,
c'est tellement

présent.

Ça fait partie
de notre éducation.

Donc, à un enfant
qui est né,

on les apprend
à chanter,

à danser en même
temps que parler

et marcher.

Et quand je
commençais à faire

de la scène à sept
ans-Mais tous

les enfants ne font
pas ça, sept

ans de la scène.

Non, mais tous
les enfants

peuvent chanter.

En fait,
tous les enfants

sont des artistes.

Et qu'est-ce
qui t'as amené

sur la scène,
par rapport

aux autres enfants
qui chantaient

aussi ?

Parce que moi,
j'étais très tutue.

Oui ?

Oui, je
savais déjà...

En fait,
avoir ces

parents-là,
surtout ce père-là,

m'a permis de savoir
vite ou assez

rapidement de ce
que je voulais

faire plus tard.

Moi, j'ai toujours
chanté,

j'ai toujours
communiqué de

cette manière.

Et puis,
j'ai vu surtout

l'effet
que produisait

chez les autres.

Lorsque je chante,
j'ai l'impression

qu'ils étaient
contents.

Je voyais mon père
qui était- Donc,

il était encouragé,
il était satisfait,

ça leur faisait
plaisir.

Et puis,
ce n'est pas

simplement
par rapport

à des trucs biaisés
des parents: Ma

fille est
formidable.

Non, mais parce
que je voyais aussi

chez les autres.

À partir de là,
j'ai compris vite

que je voulais
faire ça.

On allait dans des
parcs de récréation

où, justement,
il y avait un groupe

et moi,
j'ai dit tout

le temps: Moi,
je veux chanter.

À l'époque,
il n'y avait pas

des chansons
pour enfants,

où il n'y a
que des chansons

un peu pop,
sirupeux, et mon

père détestait ça.

Il nous fait écouter
Beatles,

Led Zeppelin.

C'était assez rock
aussi, Black Sabat,

des choses comme ça.

Donc, je chantais
des Beatles

comme tout le
monde connaît.

Qu'est-ce
qui t'amène

à devenir une star
dans ton pays

à neuf ans ?

C'était un coup
de chance aussi,

je pense que...

J'ai le sentiment
que tu le banalises

un petit peu.

Oui, c'est énorme ce
qui s'est passé

entre sept et neuf
ans, je trouve.

Où est pas
tant que ça ?

Non, parce que la
chanson n'est

pas considérée...

Les chanteuses ne
sont pas

considérées comme...

On n'a pas vraiment
la même vision

de ce système.
Le même rapport ?

Je comprends.

Et puis,
comme ce qu'on fait,

beaucoup de gens
peuvent le faire

facilement
chez nous.

Donc, la différence,
c'est que je suis

en face,
je suis face caméra,

j'ai des auditeurs,
j'ai des gens

qui viennent me voir
en concert,

mais c'est tout.

Je ne fais pas,
je ne change

pas le monde.

Tous les enfants
n'étaient pas à neuf

ans une star
dans leur pays

quand même.

Non, mais en même
temps, ce

n'était pas...

Ce n'était pas
regardé comme

quelque chose de...

Tu ne l'as pas vécu
comme quelque chose

qui t'a fait
perdre la tête ?

Tu l'as vécu comme
quelque de normal ?

Un petit peu.

Parce que là, déjà,
on n'avait pas

la télé à la maison.

C'était interdit.

On avait ma mère...

Je crois qu'ils ont
reçu une télé comme

cadeau de mariage.

Donc, on n'a pas
le droit à la télé.

Mon père nous
donnait

fixer un espèce
de régime littéraire

tous les lundis.

Il faut lire
quelque chose.

Et puis, le samedi,
ils nous demandaient

ce qu'on pense.

Donc là,
les années passent.

Une dizaine
d'années,

tu as 19 ans,
tu as un producteur

qui te prend en main
et tu enregistres

sept albums.

À 19 ans, j'ai monté
mon propre label.

J'en avais marre
d'être produit par

d'autres personnes.

Et puis finalement,
qui était devenu

un petit peu
mes patrons.

Finalement,
une fibre

entrepreneur
qui veut être un peu

libre, qui veut
faire ses choix.

Sauf que je n'ai pas
du tout une âme

de businesswoman.

Donc, je me
fais avoir.

Tu te fais avoir.

Mais c'est juste
pour avoir

une espèce de
liberté artistique.

Et tu te fais
avoir comment ?

C'était ça.

Là-bas,
il y a beaucoup

de piratage et moi,
je veux arriver

dans le côté
éthique de la chose.

Les artistes ont
le pouvoir,

ont les choses
à dire et puis on

essaye de faire
un no-cut de cette

manière-là.

Je suis arrivée
dans un milieu

de requins,
tout simplement.

Mais ce n'est
pas très grave.

Non, tu ne t'es pas
fait dévorer

quand même.
Tu es avec nous.

Non.
Tu as survécu.

J'ai laissé un petit
doigt,

mais c'est pas...

Et depuis,
tes disques se

vendent
à des milliers

et des milliers
d'exemplaires.

Ou peut-être
des millions,

mais on ne sait pas.

Oui, ou des
millions.

En tout cas,
tu es numéro à ce

moment-là
en Indonésie.

Et là,
qu'est-ce que ça

change dans ta vie ?

La Madonna
d'Indonésie, si je

peux me permettre.

Oui,
parce que j'aimais

beaucoup sa
carrière d'avant.

Donc, tu vends
des millions

et des millions
de disques, tu

remplis des stades.
Oui.

Clairement des
stades énormes.

Ton humilité,
à ce moment-là,

elle est présente,
on le sent en toi,

mais qu'est-ce
que ça change

dans ta vie d'être
dans le cœur

d'autant de millions
d'habitants ?

Ça fait énormément
plaisir et ça tisse

un lien que je
chérie encore

aujourd'hui.

Justement,
grâce à ce lien,

je me sens toujours
que même si je suis

ailleurs maintenant,
je sais que j'ai

encore ma place,
je peux encore

rentrer à la maison.

Certaines de tes
chansons,

de tes morceaux sont
mieux connues que

l'hymne national ?

Oui.

Mais ça aussi,
c'est normal.

Non, mais ça,
ça fait énormément

plaisir.

Surtout, en fait,
maintenant,

je me rends compte
qu'avec

des générations
qui sont beaucoup

plus jeunes que ma
fille, même,

on m'envoie souvent
sur les réseaux

une fille de cinq
ans qui chante

mes chansons.

C'est ça aussi
le pouvoir

de la musique.

À partir du moment
où vous écrivez

une belle chanson,
peu importe

l'emballage,
et puis si ça touche

les gens,
ça va C'est vrai.

J'adore cette
idée-là,

peut-être un peu
de l'immortalité.

Intéressant.

Là, tout marche
très bien pour toi.

Tu restes plein
d'humilité,

on le voit.

En revanche,
plein d'humilité,

mais tu as faim,
tu es audacieuse,

tu envie
de continuer

de progresser.

Et tu te dis: Et
si je repartais,

si je recommençais
un petit

peu à zéro ?

Et là, c'est
Londres et Paris.

Oui,
je dois dire

que c'était mon père
qui me poussait

et c'est ma mère
qui me retenait.

C'est toujours
un peu ça,

parce que mon père,
il n'a jamais

voyagé réellement.

Il n'a jamais pris
d'avion, il n'a pas

de passeport,
il n'a pas de permis

de conduire.

Pour un homme
érudit,

c'est étonnant.

Oui, mais parce
qu'en fait,

pour lui,
il voyage dans sa

tête, il a
ses livres.

Mais, par contre,
il Il a voulu

que ses enfants
partent ailleurs.

Il m'a mis l'idée
dans la tête que ce

que je fais ici,
c'est bien,

mais peut-être,
il faut aussi

voir ailleurs.

Il faut aussi
viser autre chose.

C'est pour ma santé.

Parce qu'en fait,
il voyait là aussi

que j'étais devenue
une artiste

confortable.

Donc, ça veut dire
qu'il va me voir

mourir à petit feu
et il a peur de ça.

Il me dit: Il faut
que tu te fasses

peur parce que
maintenant,

à partir du moment
où il y a le succès,

ça veut dire
que vous avez raison

quelque part.

Le fait de se dire
qu'on a raison à 20

ans, ce n'est pas
bon pour la santé

morale,
pour son

développement
personnel.

Et puis finalement,
je prends ça comme

un défi, je dis: OK.

Ensuite, 1999,
Le Disque d'or avec

La Neige du Sahara,
une chanson produite

notamment
par le producteur

de Céline Dion
à l'époque.

Là, c'est quand même
l'embrassement

de la planète.

Ce n'est pas juste
à l'issue du Sud-Est

à ce moment-là.
Oui, c'est vrai.

C'était l'album
qui était comme

un passeport.

Je suis allée
dans le monde

entier, même
aux États-Unis.

C'était quand même
très touchant.

C'était agréable
de voyager autant

avec ma musique.

Et puis surtout,
en fait, c'était...

Finalement,
j'ai un peu gagné

dans le défi que mon
père a lancé parce

que je ne voulais
pas rentrer

à la maison,
en quelque sorte,

sans avoir quelque
chose entre

les mains.
C'est pour ça que...

C'était
pour la fierté

et le regard
de papa,

pour lui rendre
hommage, pour lui

faire plaisir ?

Pour me
prouver aussi.

Toi aussi ?
Oui.

Et puis oui,
encore une fois,

je suis partie à 20
ans, 21 ans,

et ce succès est
arrivé en 99,

donc j'avais,
oui, 24 ans.

Top 5 dans le chart
aux États-Unis,

35 pays, double
disque d'or.

C'est lourd.
C'était génial.

Oui, c'est génial.

C'est super parce
que j'ai chanté tout

le temps,
je voyageais tout

le J'ai rencontré
des gens

incroyables.

Jusqu'à maintenant,
je me disais que

oui, j'ai vécu ça.

Explique-nous
dans les années 90,

comment tu es
arrivée à Paris,

portée notamment
par Florent Panier.

Je suis d'abord
partie

de l'Indonésie
à Londres

parce que je ne
parlais qu'en

anglais.

Je n'avais personne,
je n'ai pas

du tout de network.

Donc, j'allais
dans les pubs,

dans les bars,
il y a toujours

une espèce
d'annonce comme ça.

On cherche batteur,
bassiste.

Je regardais et il y
en a qui cherchent

Je prends
des numéros

de téléphone et je
les contacte tous.

Et puis on me dit:
On va faire

des maquettes,
je vais écrire

des chansons.

J'étais chanteuse
de rock chez moi

en Indonésie,
donc naturellement,

je faisais la
musique rock.

J'ai fait
des maquettes

comme ça et j'allais
dans la maison

de disques,
je les ai envoyées,

les cassettes
ou les CD.

Et donc,
j'ai fait ça pendant

un an à Londres.

À l'époque,
c'était

les Spice Girls,
Take That,

tous les boy band,
girl band,

c'était énorme.

On me disait tout
le temps que toi,

tu es bien,
tu chantes bien,

tu n'es pas mal
et tout, mais tu ne

connais pas d'autres
asiades ou d'autres

copines.

Donc, en fait,
il voulait me mettre

dans un espèce
de groupe alors

que moi, j'étais
une soloïste.

Et avec ça,
je me disais

que Londres, ce
n'est pas pour moi.

Et comme en Europe,
finalement,

tout est collé et on
m'attendait nulle

part,
donc il fallait

juste essayer
d'autres portes.

Si ça ne marche pas
à Londres,

ça marcherait
peut-être

en Hollande
ou en Allemagne,

je ne sais pas.

Et puis là, du coup,
tu arrives à Paris.

Oui, parce que j'ai
toujours voulu voir

la Tour Eiffel.

C'est uniquement
pour ça.

Oui, donc tu es
venue à Paris juste

pour la
Tour Eiffel ?

Juste pour la Tour
Eiffel pour voir.

Et là, il
faisait beau.

Mais tu ne peux pas
savoir, à Londres,

il pleuvait
tout le temps.

Je mangeais
que la nourriture

indienne parce
que du riz.

Je comptais mon
argent parce

que même si j'avais
vendu mes parts

de maisons de vie-En
plus, Londres,

c'est cher.
Hyper cher.

Moi, je ne savais
pas,

métro Toussaint,
donc j'allais

partout en taxi.

Je dis: Oh là là,
madame est riche.

Elle prend un taxi
tout le temps.

Donc mes économies
commençaient

à descendre et là,
c'est à ce

moment-là,
je dis: Stop

l'hémorragie,
je vais à Paris

juste pour-Voir
la Tour Eiffel.

Un week-end,
voir la Tour Eiffel.

Et là, je me dis:
C'est pas mal

quand même ici.

Puis j'ai entendu
des musiques et puis

j'ai entendu
que les gens étaient

beaucoup, je ne sais
pas, étaient

curieux,
étaient intéressés.

Et finalement,
d'un week-end,

c'était une semaine,
trois mois et

puis sept ans.

Et en fait,
à ce moment-là,

les trois premiers
mois à Paris,

j'ai pris
un logement quelque

part à Porte
de Bagnolet.

Ma voisine,
son oncle était

un agent EDF-GDF
qui avait un jour

dépanné
Florent Pagny parce

qu'il avait
un problème

d'électricité
chez lui et il

n'avait pas de
quoi lui payer.

Mais il dit:
J'ai une carte.

À l'époque, il avait
sa boîte en France.

Il dit: Si jamais tu
as besoin

de quoi que ce soit,
appelle-moi.

Il a utilisé cette
carte pour me

présenter à Florent.

Et depuis,
Florent m'a mis

sous son aile.

Je le suivais
partout.

Quand il faisait ses
interviews,

ses concerts,
je voyais interagir

avec les fans.

Donc, j'apprenais,
j'absorbais.

Et ensuite, après,
sa femme, Susana,

était enceinte
et ils sont partis

en Patagonie,
en Argentine,

pour faire leur
vie là-bas.

Et c'est tout.

Mais il m'a mis
entre les

bonnes mains.

Tu deviens amoureuse
de la France ?

Tu deviens
française.

Oui, mais ça, c'est
arrivé plus tard.

Oui, mais attends,
en 2012,

tu représentes
la France

à l'Eurovision.

C'est normal aussi.

Non, j'ai pris ça
comme une mission.

C'est incroyable,
c'est un honneur,

non ?

C'est un honneur,
oui, mais je n'ai

pas relevé le défi.

Tu dis toujours
qu'on a tous besoin

d'un ailleurs,
mais finalement,

ton ailleurs, c'est
devenu la France ?

Je me sens
à la maison ici.

Donc, ce n'est
plus à l'ailleurs.

Ce n'est plus tout
en ailleurs

maintenant.

Oui, mais en même
temps, je me sens

à la maison un petit
peu partout parce

que j'ai vécu aussi
au Canada,

à Londres.

J'ai vécu dans trois
continents

différents,
puis en Indonésie,

bien sûr,
mais en même temps,

je me sens comme une
étrangère là-bas.

Parce que
maintenant,

j'ai quitté mon pays
beaucoup plus

longtemps que
j'y ai vécu.

C'est un sentiment
assez étrange,

mais en même temps,
je garde quand même

cette espèce de...
Ce lien.

L'ailleurs,
c'est peut-être

dans la tête aussi.

C'est un Je crois
que c'est une île

qu'on invente.

Mais tu n'es pas
seulement chanteuse,

tu as aussi de vrais
engagements,

de vraies positions.

D'ailleurs,
on te connaît

pour tes prises
de position et tes

engagements perçus
à Jakarta

comme étant,
je dirais,

une star
progressiste,

notamment en étant
opposée à la

peine de mort.

À la peine de mort,
je soutiens la cause

des LGBT,
puis surtout

la cause des femmes.

Je n'aime pas
le fait de dire

qu'on me catalogue
comme un artiste

progressiste Parce
que ça prouve qu'en

Indonésie,
on est très

en retard de
beaucoup de choses.

Il faut changer
la mentalité,

il faut changer
la manière dont on

voit le monde,
il faut vivre avec

le monde actuel.

Et ça,
malheureusement,

ce n'est pas
encore le cas.

Et en 2015,
tu écris donc une

lettre: Président
lettre ouverte

au président
indonésien en lui

demandant notamment
la grâce

d'un plombier,
Serge Atlaoui.

Et qu'est-ce que tu
écris au président ?

J'écris sur le fait
qu'il faut qu'il

revoit un peu
sa décision,

parce qu'il y a
des zones d'ombre

dans ce cas
de Serge Atlaoui,

qui n'est pas
forcément

la personne dont
il cherche.

Et puis surtout,
il faut aller aussi

dans la subtilité
que la drogue Bien

sûr, ça tue,
mais il y a

la drogue douce, il
y a la drogue dure.

En Indonésie, on ne
fait pas du tout...

Il y a
l'amalgame de ça.

En plus, surtout
la peine de mort.

Je ne pourrais
pas vivre.

Et d'ailleurs, oui,
je ne pourrais pas

vivre dans un pays
qui pratique encore

la peine de mort.

Je ne pense pas
que l'État doit tuer

comme une espèce
de leçon

où justement,
ce président d'un

dossier qui était
fraîchement élu,

devait montrer
l'exemple

à d'autres pays.

Et tu dis qu'après
cette lettre,

il y a eu un vrai
revirement que tu

as ressenti.
On me détestait.

Annulation
de concert.

Exactement.
Menaces de mort.

J'étais devenue
persona non grata.

Vraiment ?

Et tu avais peur
pour ta sécurité

à ce moment-là ?

Oui, tout d'un coup,
quand j'allais

en Indonésie,
il a fallu avoir

des gardes du corps,
deux ou trois

parfois.

Et j'ai eu peur
pour ma

famille parce qu'ils
Ils étaient

menacés aussi.

Oui,
parce que c'était

courageux
de le faire

pour soi,
mais aussi, ça a

impacté ta famille.

Oui, mais c'est ça
qui est dégueulasse.

Et c'est là où tu as
commencé à avoir

un petit peu peur.

Oui, mais ce n'est
pas pour autant

que j'ai arrêté
parce que

finalement, après,
je fais la

différence.

Il y a des choses
que je fais en tant

que personne
de notoriété

publique
en Indonésie.

Et puis,
il y a des choses

que je dis en
tant que femme.

Donc, depuis,
j'étais devenue

essayiste.

J'ai écrit pour une
plateforme

littéraire
en Indonésie sur mes

idées,
sur la politique,

sur le monde
actuel, etc.

Tu as regretté
d'écrire cette

lettre au final
ou pas ?

Pas du tout.
Pas du tout.

Parce qu'en fait,
ça m'a ouvert

vraiment les yeux
sur le fait qu'à

partir du moment
où vous êtes sûr

de quelque chose...

Parce qu'en fait,
dans la vie,

il faut être
du côté de ceux

qui sont oppressés.

À partir du moment
où vous dites rien,

vous fermez
les yeux,

ça veut dire que
vous êtes complice.

Donc là, j'ai vu
une injustice.

Il fallait faire
quelque chose,

il fallait dire.

Et je me trouvais
légitime parce

que bien sûr,
Serge Atloui

est français.

Moi, je suis
franco-indonésienne.

Je parle sur
le côté humain.

La justice ne
peut pas tuer.

La justice
doit reposer

des questions
sur plein de choses.

Et d'ailleurs,
il a échappé

à la peine de mort.

Il a échappé grâce
à toi, notamment.

Grâce à beaucoup
de gens.

Je sais qu'il y a
Laurent Fabius qui

était à l'époque
ministre

des Affaires
étrangères

et l'ambassade
de France en qui a

beaucoup travaillé,
beaucoup œuvré.

Tu es également une
militante pro-LGBT.

Et là, tu t'attires
encore plus

les foudres.
Ça ne s'arrête pas.

Oui, mais en même
temps, c'est...

Pour quelles raisons
cette cause...

Parce qu'il y a des
milliers de causes.

Pour quelles raisons
celles-ci aussi ?

Ça me touche
particulièrement

parce qu'enfant,
en Indonésie,

j'ai toujours été
entourée des hommes.

Je n'ai pas
beaucoup de copines.

Je ne sais
pas pourquoi.

Pour quelles
raisons ?

Tu ne sais pas ?

J'attire les hommes,
mais ce sont les Les

garçons étaient
plutôt soit

des métalleux,
soit des gays.

Il y a rien
au milieu.

C'était assez drôle.

Tu sais pas
pourquoi ?

L'énergie,
peut-être ?

L'énergie,
ça doit être ça.

Et puis mes amis
sont, jusqu'à

maintenant, 99%
composés de gays.

C'est parce que,
je sais pas,

j'avais l'impression
que déjà à l'époque,

en Indonésie,
à l'école,

ils étaient
incompris, ils

étaient moqués.

Moi, je me suis dit:
Vous êtes

tous des fous.

J'étais la tomboy
où les garçons

manquaient.

J'étais un petit peu
comme leur

porte-parole
à l'école.

Je me bagarrais.
C'est vrai ?

Non.
Oui, un petit peu.

Oui, comme un gars ?

Oui,
parce que j'étais

chanteuse de rock,
donc j'avais

beaucoup- Les
chanteuses de rock,

donc Baston ?

Peut-être,
je ne sais pas.

Peut-être,
je ne sais pas.

Oui, je ne savais
pas que tu te

bagarrais pour
défendre des causes.

Oui, j'étais
très physique.

Tu étais
physique, oui.

Je me recule
un peu, là.

Non, ne
t'inquiètes pas.

Je me recule
un petit peu.

Non,
mais finalement,

avec ses causes,
tu as amené

à rencontrer
Bill Clinton,

Barack Obama.

C'est normal
là aussi ?

Là, c'est
un monument.

Bien sûr,
je ne dormais pas.

J'étais porte-parole
de l'ONU pour les

années de
microcrédit.

Ensuite, après,
on m'a transféré

comme un joueur
de foot à FAO,

ce qui est
l'organisation

alimentation
et agriculture

mondiale.

J'aime beaucoup ça.

J'aime beaucoup
le fait

qu'avoir
la notoriété,

c'était peut-être
ça aussi.

C'était pour me
dédouaner du fait

que la célébrité me
servait à rien si ce

n'était pas
pour faire ce

genre de choses.

Si ce n'était pas
pour mettre

la lumière.

Tu ne voulais pas
garder la notoriété

juste pour toi.

Tu Vous voulez
l'utiliser

pour rebondir
et avoir une action

sur la société.

Oui, parce qu'en
fait,

même si la notoriété
te donne des choses

qui sont agréables,
on t'offre

des cadeaux.

J'appelle
un restaurant

à la dernière
minute, vas-y,

tu viens.

Mais je me disais
que ça ne peut pas

être que ça
quand même.

C'est quand même
assez superficiel.

Voilà.

Donc c'est pour ça
que je me suis

engagée pour pas
mal d'années.

Et puis maintenant,
je ne travaille

plus avec l'ONU.

Mais à l'époque,
ambassadrice

de bonne volonté à
l'ONU,

chevalier des arts
et des lettres

quand même.

Ce n'est pas rien.

Alors, paraît-il,
c'est parce

que depuis que mes
albums en français

sortent
en Indonésie,

ça incite
aux Indonésiens

d'apprendre
la la langue.

Alliance Française
en Indonésie,

il y avait beaucoup
d'inscriptions

depuis.

Quel impact tu
espères maintenant

avec
toutes les actions

de ton passé ?

Quel impact tu
attends encore

aujourd'hui ?

Je sais
qu'on est là, enfin,

je sais qu'on est né
avec quelque chose.

On a tous un don
pour juste trouver.

Il y a des gens
qui ont passé leur

vie à ne pas
le trouver.

Puis un jour,
ils Ils changent

de vie,
ils deviennent

quelque chose,
ils font un truc.

Voilà, je voudrais
laisser

mon empreinte
peut-être faire

quelque chose
qui est importante

pour moi et puis
pour ma fille,

parce que
finalement, je suis

son premier modèle.

Je me dois être
Wonder Woman.

Je ne peux pas
tomber malade,

je ne peux pas dire
des gros mots,

je ne peux pas
mourir parce

que pour ma fille,
non, parce que c'est

elle, elle est ma
responsabilité.

C'est moi qui ai
décidé de la

mettre au monde.

Tu vis seule
aujourd'hui ?

Non, je suis mariée.

À l'époque,
tu es divorcée

de l'écrivain
Cyril Montana.

Oui.

Donc, tu te dis
musulmane, croyante,

non pratiquante,
féministe.

C'est intéressant,
ça.

Je sais que je
J'essaie de faire

passer un message
de la liberté,

mais la liberté
dans le vrai sens,

parce que j'ai
l'impression

que beaucoup
de femmes que je

côtoie en Indonésie,
elles sont un petit

peu comme un un
oiseau dans un cage

et qui voient
que tous les oiseaux

qui volent
sont malades.

Et donc, pour moi,
j'essaie de montrer

un peu un exemple
qu'on peut

s'écouter,
on peut être un peu

égoïste
à la fin de se dire

que: Est-ce qu'on
est heureux dans

notre relation ?

Est-ce qu'on est
en bonne santé

mentale ?

Parce que ça,
ça fait partie

des sujets
que normalement,

on ne parle pas ce
genre de choses

en Indonésie.

On ne parle pas
de son problème.

On est un petit peu
comme la tour

de Piz.

On est un peu
comme ça, bon calme,

mais ça marche,
ça tient,

ça ne tombe pas.

Mais peut-être...

Oui, il faut
embraser ces

failles, mais après,
il faut aussi ne pas

fermer les yeux
à ce qui se passe.

Il ne faut pas
fermer les yeux à ce

qui se passe aussi
pour être une maman.

Guirina est
âgée de 15 ans.

Alors, comment ça
se passe avec...

?

Quinze ans,
une fille.

On est en France.

Je crois que tu
es en patinoire.

Oui, j'ai
deux garçons.

Donc, 15 ans,
une fille.

Quinze ans,
une fille.

Quinze ans,
une fille

en Occident,
ça donne quoi ?

Ça donne...

Elle est en plus
deDepuis le Covid,

depuis la pandémie,
on n'avait

pas voyagé.

Elle est devenue
parisienne.

Toi qui es nostalgie
du Paris d'il

y a 20 ans.

En plus,
adolescente,

elle est
en opposition

totale,
ce qui est normal.

Tu.

Fais très attention
quand tu la

réveilles le matin.
Oui..

Je vois, d'accord,
donc il faut que je

passe doucement.

Elle a pris son
petit déjeuner.

Je vois à peu près,
je teste:

Bonjour, je fais ça.

Et puis, selon, si
elle dit: Mmm-hmm.

Mais en même temps,
elle me respecte

beaucoup.

Je suis, paraît-il,
très autoritaire.

Oui.

Et puis, en fait,
je me rends compte

qu'un enfant qui est
en opposition avec

vous, c'est bien.

C'est très bien
pour la manière

dont il conçoit
aussi le monde.

Ce n'est pas facile,
mais c'est bien.

Ce n'est pas facile,
mais c'est

très bien.

C'est très bien pour
sa construction.

Donc là,
elle t'écoute

et elle va dire:
Je vais continuer.

Oui, mais par
contre, elle essaye.

Elle essaye quand
même de pousser.

Elle teste.

Elle teste,
elle argumente,

ce qui est bien
parce que j'adore.

Ça veut dire
que plus tard,

elle ne va pas
tomber dans les

mains d'un homme
ou d'une femme

qui va la manipuler.

Je préfère qu'elle
soit comme ça,

en opposition en me
donnant des

arguments.
Ok, ça fait une ouf.

Elle en a beaucoup.

Angoune, j'aimerais
que tu choisisses

un objet ici
derrière toi,

qui fait du sens
pour toi.

Et ensuite,
on va aller voir cet

objet et tu vas me
dire comme ça

en improvisant.

C'est ce à quoi il
te fait penser

cet objet.

Vas-y, regarde
ce qui t'intéresse

ici sur ce mur.
Alors, c'est quoi ?

La machine à écrire.

La machine
à écrire ?

Oui.
On va la voir ?

Allez.
Allez.

Fais ça.

Attends,
je suis incapable.

Tu rigoles ?

Attends,
je te regarde,

je vais t'aligner.
Je.

Suis pas musclé
par rapport à toi.

Si, regarde-moi ça.

Vas-y, essaye
de toucher.

Aïe !
Tu t'es blessée ?

Quand tu t'es pété
un angle trop tard.

Exactement.
Il faut pas toucher.

Une Remington
fabriquée

aux États-Unis
d'Amérique.

À l'époque, c'était
écrit comme ça.

Ça, c'est la
vraie de vraie.

D'ailleurs,
elle était un petit

peu cassée ici.

Pour quelles raisons
tu as choisi

en Goon cet objet ?

La machine à écrire,
ça me rappelle

direct mon père.

Mon père travaillait
le soir,

à partir de 10h00
ou 11h00 du soir

jusqu'au matin.

Et donc le soir,
pour m'endormir,

j'entends ces
petits doigts.

Il tapait à la
machine comme ça ?

Oui, il tape.

Et selon la vitesse,
il va.

Je dis: Là,
ça y est,

il est plein
d'inspiration,

il a plein de mots
qui reviennent, etc.

Ça veut dire que tu
te mettais à sa

place et tu disais:
C'est génial,

tu y arrives papa,
vas-y, continue.

C'est désable.

Et puis parfois,
il y a des silences.

Je dis: Peut-être,
est-ce qu'il faut

que j'aille
le voir ?

Etc.

Mais parfois,
j'allais le voir

et je l'ai énervée
parce qu'en fait,

il est en
pleinConcentration ?

Oui.

Il était dans son
monde,

dans sa bulle.
Exactement.

Et moi, je
le dérangeais.

Donc voilà.

Paratorner,
dormir, OK, pardon.

Et quand tu penses
avec nostalgie à ton

papa,
ces instants-là te

font penser
à quoi aussi ?

À la de la maison.

Il y a quelque chose
de palpable

chez moi.

Entre le son
et l'odeur, mon père

fumait énormément.

Cigarette
indonésienne qui est

au Clou de Giroffe.

Donc, il y a
constamment cette

odeur à la maison.

Et puis, la chaleur
moite en Indonésie.

Et puis, ça me fait
penser que oui,

c'était...

Ça, c'est ma vie.
Ça, c'était ma vie.

C'est avec ça que je
me suis construit.

Oui.

Et tu es nostalgique
de cette époque ?

Toujours, toujours.

Mais en même temps,
ça fait des très,

très jolis souvenirs
qui me nourrit

énormément.

Parce que je sais
que jamais je vivrai

la même chose.

Et c'est marrant
parce qu'en général,

lorsqu'on est
comme ça attaché

à nos racines,
nos sources,

on n'aime pas trop
le monde réel,

on regrette un peu
les fast-foods,

les emails, etc.

C'est un petit
peu ton cas ?

Non, non, non, non,
non, La vie m'offre.

Après,
on peut prendre

ou on peut ne
pas le prendre.

Ce n'est pas parce
que c'est

là qu'on...

Donc la vie est
actuelle

aujourd'hui,
c'est super,

tu l'embrasses.

Oui.

Tu n'es pas
forcément

dans la nostalgie
du: À l'époque,

j'aurais préféré.

Non, je garde ça
dans un coin

de ma tête.

Je garde ça
précieusement dans

mon cœur que je
visite souvent.

Je pense à mon père
quand même assez

souvent parce que ma
fille ressemble

énormément
dans son caractère.

Ils ont tous
les deux

le même signe
astrologique et je

vois là son
côté têtu.

T'as vu comment
t'as fait ?

Oui, c'est ça.

Finalement,
l'opposition que je

vois, qu'elle fait
avec moi, je le fais

avec mon père.

Donc, c'est
un petit peu...

Ça me touche un peu
de parler de ça.

Ça m'émeut de voir
ça et de sentir ça.

Ce sont des
vibrations aussi.

Je sais que mon En
fait, en Indonésie,

on pense que ceux
qui nous ont quittés

ne sont jamais
réellement partis.

Donc, tu
lui parles ?

Oui, je sais
qu'il est là.

Je sens.
Tu le sens.

Est-ce que tu es
prête pour le dos

à dos coaching ?
Ok.

On y va ?
Allons.

Allez, c'est parti.

Angoune,
quel est ton niveau

de bonheur au moment
où je te parle

dans ta vie
sur une échelle

de zéro,
étant que je n'ai

pas du tout
de bonheur, 10: Je

suis super heureuse.
9,5.

Pour quelles
raisons ?

Tout va bien.
Ma fille va bien.

Mon mari va bien,
il me manque.

Donc c'est pour ça
que c'est

neuf et demi.

C'est mignon.

D'après toi,
quel est le plus

grand obstacle
au bonheur ?

C'est nos questions,
en fait.

C'est nos
projections.

Oui, c'est
peut-être nos peurs.

Quel est le projet
qui te ferait

le plus plaisir dans
les prochains mois ?

Partir en Indonésie
et aller pieds nus

marcher dans les
réserves avec

ma fille.

À quel point c'est
important pour toi ?

C'est un petit peu
comme recharger

ses batteries.

J'ai besoin de
rentrer chez moi

et de me reconnecter
avec la langue,

de lire des livres
en indonésien.

Et puis, c'est bien
aussi pour ma fille

de ne plus parler
indonésien avec

un accent français.

Si on te supprimait
ton plus grand

tracas ou problème,
à quoi ressemblerait

ta vie ?

Je n'ai pas
énormément

de tracas.

La seule Et la chose
que j'ai peur,

c'est vraiment...

J'ai peur de perdre
ce que j'aime.

Je ne veux même
pas penser à ça.

Je ne sais pas.

Pour l'instant,
encore une fois,

je suis très bien
là où je suis.

Quel email tu
aimerais recevoir

dans un monde idéal,
si tu avais

une baguette
magique,

quel email tu
aimerais recevoir

demain matin
dans ta boîte ?

Que Freddie Mercury
m'envoie un email

en me disant: Viens,
on va chanter on

fait ensemble,
on fait un truc

ensemble.

Qu'est-ce
qui faudrait

vraiment que tu
arrêtes de faire

dans ta vie ?

D'arrêter de me dire
que non,

je ne pourrais
pas faire ça.

Si tu devais
recommencer quelque

chose, qu'est-ce
que tu ferais ?

Permis de conduire.

Parce que
finalement, ça me

sert maintenant.

Ça me servirait
parce que j'ai

une maison
de campagne et je

ne peux pas y aller.

Je ne peux
pas conduire.

N'importe quoi.
Non, c'était super.

C'était super parce
que la question

qui arrive,
tu vas l'adorer.

Tu sais pourquoi ?

Vas-y.

Parce que c'est toi
qui vas la choisir.

La voici.

Quelle Quelle est
la question que tu

aimerais que je te
pose dont la réponse

est tellement
importante

pour toi ?

Qu'est-ce que je
serais prête

à faire pour amour ?

Pour quelles raisons
cette question

est importante ?

Ça peut être
le moteur, la peur

initiale
et la motivation

Initialement,
initial.

Et donc,
si tu répondais

à cette question, ce
serait quoi alors ?

Qu'est-ce que je
serais capable de

faire pour amour ?

Mourir même.

Ça y est,
c'est sorti.

Ça y est,
on est bon.

Si, si.
C'est chouette.

Oui,
mais ça peut être

l'amour en général.
Oui, bien sûr.

La liberté,
j'aimerais mourir

sur scène, tout ça.

Et puis,
comme on dit

d'habitude,
c'est normal.

Dis-moi, quelle est
ta principale

peur aujourd'hui ?

Superficiellement,
c'est les reptiles,

sinon de perdre
ceux que j'aime.

Et quelle est ta
plus grande fierté

aujourd'hui ?

Le fait que ma fille
parle indonésien,

elle est très bien
élevée

et elle veut encore
passer ses vacances

Elle est enceinte
avec nous.

Malgré sa crise
d'adolescence.

Qu'est-ce que tu
dirais à Rangoune ?

Imagine que tu es
face à Rangoune

en ce moment,
elle a 10 ans

et elle aurait
besoin d'entendre

quelque chose,
des mots.

Quels sont les mots
que tu pourrais

prononcer maintenant
en t'adressant

à Rangoune ?

Imagine qu'elle
est devant toi.

Elle a 10 ans.

Qu'est-ce qu'elle
doit entendre ?

Je pourrais lui dire
que: Vas-y,

n'aie pas peur,
parce

que je sais que tu
vas mettre

tout ton cœur.

Et n'aie pas peur
des choses

nouvelles.

Adapte-toi, tu
vois la capacité.

Invente-toi ou
réécris ton

histoire.

Ne te contente
pas à une seule.

Quelle est ta
définition,

s'il y en a une,
de vivre une

vie à 110% ?

De ne pas être
un frein pour soi,

avec
des suppositions,

avec des peurs.

Non, mais allez-y,
vous n'avez

qu'une seule vie.

On n'a qu'une
seule vie.

Essaye des choses.

Ça ne marche pas,
ça ne marche pas,

mais on réessayera
encore.

C'est ce que je
dis à ma fille.

Ne jamais abandonner
ce qui nous

tient à cœur.

Parce que l'envie
est là, c'est parce

qu'il y a quelque
chose qui nous

interpelle.

Donc, il faut aller,
il faut aller,

il faut le faire.

Et si ça ne marche
pas,

peut-être il faut
réviser ses copies,

ses leçons,
reviens plus tard.

Si on devait finir
ces trois questions,

la vie, c'est...

La vie, c'est
C'est une belle

histoire dont nous
tenons le crayon

nous-mêmes.

Les gens sont...

Les gens sont
insupportables

parfois,
mais il faut faire

avec, il faut
les aimer.

Je suis...

Je suis Angun,
femme comblée,

maman heureuse,
chanteuse et puis

curieuse de la vie.

On te remercie mille
fois pour ce temps

fort, ces moments
inspirants.

Merci à toi.
À très bientôt.

Merci encore.

Oui, on se
ça à la fin.

Merci encore,
bye bye.

Merci.