Poésie du mal : santé mentale et littérature
Animé par Daniel Viragh (danviragh.com)
Ce podcast a comme but de créer une communauté littéraire ainsi que spirituelle autour des valeurs communes de l’introspection, de l’amitié et du respect des cultures. On y parlera beaucoup de santé mentale, de connaissance de soi, et des chemins que l’on prend dans la vie. Ce n'est pas toujours facile de parler des choses qui nous empêchent de vivre pleinement. Souvent, on nous enlève même la possibilité de parler ; on nous dit qu'il ne faut pas discuter des sujets qui nous sont essentielles, et qui -- en les abordant -- nous permettraient de croître. Donc, voici un podcast qui fonctionne en tant qu'espace littéraire ainsi que thérapeutique, qui nous permettra de créer un temps pour parler de toutes ces choses qui nous font mal. À travers l'univers poétique, on apprendra quoi tirer de nos expériences avec le traumatisme, la dépression, l'anxiété et l'abus, pour ensuite s'en sortir avec beaucoup plus d'espoir et d'optimisme.
Bonjour et bienvenue !
Je m’appelle Daniel Viragh et je suis poète, auteur, compositeur et interprète.
J’habite à Vancouver, en Colombie-Britannique et je voudrais vous souhaiter la bienvenue à «Poésie du mal», un podcast qui a comme but de créer une communauté littéraire ainsi que spirituelle autour des valeurs communes de l’introspection, de l’amitié et du respect des cultures.
On y parlera beaucoup de santé mentale, de connaissance de soi, et des chemins que l’on prend dans la vie. Je vous invite à lire les poèmes qui figurent à chaque épisode sur poesiedumal.com.
Vous pourrez aussi ajouter vos commentaires on envoyer un ou des messages, avec des suggestions.
Le premier poème que je vais vous lire s’intitule «La ballade des gens libres», et il est sert de poème-titre à mon livre du même nom, qui d’ailleurs est disponible sur Amazon.ca
La ballade des gens libres
Tant qu’il y aura des armes dans la nuit ;
tant qu’il y aura des âmes meurtries ;
tant qu’il n’y aura des saisons sans colère ;
tant qu’il y aura des soldats sans la guerre :
tant que la patrie, sans rancœur, ne les voudra ;
tant que la terre, un jour, ne les sauvera ;
tant que ton travail, son prix, ne vaudra ;
tant que la couronne, ses enfants saignera :
tant que les larmes, sur les morts, couleront ;
tant que les esclaves, sans le savoir, vivront ;
tant que les maîtres, dans leurs mains, les tiendront ;
jamais, leurs mots en paroles ne deviendront :
la balade des gens libres.
Le second poème s’intitule «L’âme meurtrière», et il est tiré de mon second livre, «Règles de survie».
L'âme meurtrière
Quand je suis à tes côtés,
je me sens tout nu,
comme un flambeau, auquel on a
enlevé sa luminosité.
Quand je te suis sur la route —
encore et toujours, la tienne —
je me sens monstrueux et dégonflé,
comme si j'étais devenu, soudain,
une poupée de cendres et de feuilles
mortes, fraîchement tombées, et assujetties
à un serment de pieds.
Quand je suis avec toi, ton histoire
me coupe le son; me crève d'ennui;
rend ma peau molle et dégueulasse,
sorte de carapace molle, dans laquelle on suffoque, et de laquelle on ne peut pas échapper.
Et pourtant, je suis parti, faire mon propre chemin;
découvrir d'autres pays que le tien; forger mon
propre destin.
J'ai respiré; j'ai vieilli; j'ai tordu la fourchette; j'ai tendu
la main à mon avenir ainsi qu'à mon passé.
Et pourtant — reste que tu n'es rien. Je veux que tu sois
quelque chose — quelque chose de beau, de laid,
de maladroit, de sage.
Mais, non. Tu restes silencieux comme les dolmens;
tu restes triste comme les nuages et myope comme le tapis,
sur lequel la boue vient s'écraser.
Tu me fais de la peine; je le regrette. Parfois, j'aurais tant
aimé être le fils de quelque autre être, quelque oiseux,
quelque dinosaure athé, sans juxtaposition, atteint de
sclérose en plaques.
Je ne peux m'empêcher de penser qu'il n'est pas trop tard.
*
Merci bien d’avoir écouté cet episode de ce nouveau podcast, intitulé, «Poésie du mal». Je vous invite à nous suivre sur internet, sur poésiedumal.com. Merci et à la prochaine !