Qu'est-ce qui peut bien faire le lien entre une épicerie de quartier, une caverne touristique, un mouvement syndical et un bar quarantenaire? La famille Laflèche, des entrepreneurs et amoureux de culture qui ont offert un lieu rassembleur pour les hullois : le 44, rue Laval. De l'épicerie Laflèche au café Aux 4 jeudis, la réalisatrice Marie-Hélène Frenette-Assad nous fait voyager à travers plus d'un siècle d'histoire en Outaouais.
Découvrez les histoires oubliées ou méconnues des artistes et des oeuvres qui ont marqué la culture de l’Outaouais des cent dernières années! Les réalisateurs André Martineau et Marie-Hélène Frenette-Assad vous racontent leurs découvertes en compagnie de l’animateur Julien Morissette. L’histoire secrète de l’Outaouais est un projet de Culture Outaouais réalisé et produit par Transistor Média en collaboration Tourisme Outaouais, la Ville de Gatineau, le ministère de la Culture et des Communications et la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau.
ALEX LEBLANC
Le 4 Jeudis, je respecte beaucoup les artistes comme tel et j'essaye tout le temps de les rémunérer selon ce que je suis capable de faire. Mais pour nous, la chose la plus importante c'était de tout le temps l'offrir gratuitement à la clientèle. J'ai peut-être des lunettes roses, mais moi, je fréquente quotidienne et religieusement le Vieux-Hull depuis 2000-2001 pis j'trouve pas qu'on a changé de vibe. J'trouve que les gens ont peut-être compris notre vibe.
(Musique thème)
JULIEN (NARRATION)
Pour le 5e et dernier épisode de la série, on a décidé de s’intéresser à une famille d’entrepreneurs qui a marqué à sa façon le patrimoine culturel et économique de la région. La réalisatrice Marie-Hélène Frenette-Assad est celle qui va faire la lumière sur l’histoire de la famille Laflèche.
M-H (NARRATION)
Julien, encore une fois grâce à cette série j’ai appris plein de choses sur ma ville.
JULIEN
Ah oui comme quoi?
M-H (NARRATION)
Comme le fait qu’il existe un lien entre une épicerie, une caverne, un mouvement syndical et le 4 Jeudis. Ce lien-là, c’est la famille Laflèche. L’historien Michel Prévost a bien voulu nous aider à comprendre l’histoire de cette famille d’entrepreneurs de la région.
MICHEL PRÉVOST
Bin en fait y’a plusieurs Laflèches. Quand on fait l’historique du site ici, faut remonter en 1872 quand Isaie Laflèche arrive dans la région lui y venait, était originaire de Laval et à la fin du 19e siècle la ville de Hull est de plus en plus industrielle on a besoin de beaucoup d’ouvriers, alors il vient s’installer ici. Très rapidement il se marie avec Josette Rodin et il va être père d’une famille très nombreuse, 11 enfants. Pas nécessairement 11 enfants qui vont arriver à l'âge adulte, mais quand même, il a été le père de 11 enfants. On sait qu’en 1877, il est sur ce site et il a sa maison mais il loue une partie de sa maison pour une épicerie.
M-H (NARRATION)
Le site et la maison dont il parle, c’est l’immeuble patrimonial qui abrite aujourd’hui le célèbre bar Aux 4 Jeudis. Comme pour beaucoup de jeunes et d’artistes de la région, le 4, comme on l’appelle a été un endroit très important dans ma vie. Mais ça on va reparler plus tard dans l’épisode. Parce que comme l’a dit Michel Prévost, avant d’être un bar reconnu pour sa programmation culturelle, ses spectacles sur la terrasse et ses expositions, le 44 rue Laval était une épicerie. Et en 1880, le commerce des Laflèche comme 435 autres bâtiments de Hull…
MICHEL PRÉVOST
Vont brûler. Et là, ils vont reconstruire en 1800, en fait quand il va reconstruire, c'est intéressant, en 1880, il décide de devenir lui même épicier mais malheur, nouveau malheur en 1886, l’épicerie brûle. En fait c’est ça l’histoire de Hull...
JULIEN (NARRATION)
Si y'a ben quelque chose qu'on sait sur l’histoire de Hull, c'est que la ville a souvent brûlé.
M-H (NARRATION)
Oui, 3 grands feux ont détruit des centaines de maisons en 1880 et 1888 à Hull. En 1900, après avoir vu son épicerie détruite par les flammes à deux reprises, Isaie Laflèche la reconstruira pour une dernière fois, mais cette fois-ci, en briques. L'épicerie Laflèche va devenir une importante institution dans la région, tout en restant une entreprise familiale.
MICHEL PRÉVOST
En 1912, Isaie va prendre sa retraite et c’est son fils Albert qui va prendre la relève pis lui aussi, on est très, comment dire, prolifique chez les Laflèche parce que lui il va marier Mézile Tremblay pis ils ont avoir 11 enfants eux aussi alors ce qui fait que, encore aujourd’hui y’a beaucoup de descendants Laflèche dans la région. Ce qui est intéressant aussi, l’épicerie Laflèche, c’est une épicerie familiale. Les enfants travaillent à l’épicerie. L’épicerie Laflèche, ça c’était au premier étage. Au second étage, c’était la famille, l’appartement familial mais ce qui est intéressant, au 3e étage y’avait une salle publique. À partir de 1912, on va même l’appeler la salle Laflèche et ce qui est très très intéressant c’était un lieu de rencontre pour les syndicalistes. La ville de Hull, comme elle était très industrielle, va être précurseure pour le mouvement syndical au Québec puis c’est même ici qu’on va créer l’association ouvrière de Hull qui est l’ancêtre de la CSN, la Confédération des syndicats nationaux.
M-H (NARRATION)
C’est quand même fou de penser que c’est au 3e étage de l’épicerie Laflèche, où est maintenant le 4 Jeudis, qu’a été créé la CSN. Puis en discutant avec Alexandre Leblanc, le directeur général du bar, il m’a dit que ce sera là, au 44 Laval, que la CSN fêtera ses 100 ans en 2019.
JULIEN (NARRATION)
Quand on parle du mouvement syndical en Outaouais, on parle inévitablement de la grève des Allumetières.
M-H (NARRATION)
Oui et cette grève-là n’est pas du tout étrangère à la salle Laflèche, comme nous le précise Michel Prévost.
MICHEL PRÉVOST
... énormément de syndicat entre 1912 et 1920, et c’est intéressant de savoir qu’on doit avoir beaucoup discuter de la première grève des Allumettières. C’est une des premières grèves de femmes au Québec, c’est pas la première grève, contrairement à ce qu’on a déjà écrit mais c’est une grève qui va être dirigée par une femme. 1919, malheureusement, on en parle beaucoup moins parce que c’est la grève de 1924 dirigée par Donalda Charron qui a duré plusieurs moins contre la EB EDDY. Et là c'est vraiment une grève qui est dirigée par une femme, et finalement les Allumettières vont gagner en 1924 mais malheureusement la EB EDDY ne digèrera jamais sa défaite puis en 1928, on va déménager à Pembrooke en Ontario. Mais quand on regarde ce bâtiment-là, quand je vous disais qu’il y avait beaucoup d’histoire, non seulement c’est l’histoire syndicale de la ville mais c’est aussi l’histoire syndicale de tout le Québec.
M-H (NARRATION)
Julien, on va se le dire, en Outaouais lorsqu’on prononce le nom Laflèche on pense à quoi?
JULIEN (NARRATION)
À la fameuse caverne?
M-H (NARRATION)
Oui. La Caverne Laflèche est très connue dans le coin. C’t’en quelque sorte une institution dans la région. Même qu’on peut dire que c’est une des plus vieilles attractions touristiques en Outaouais. On y est presque tous allé avec l’école, en sortie de camp de jour ou en famille. C’est en 1865 que 2 fils de cultivateurs ont découvert la caverne par hasard pendant une partie de chasse. En explorant la caverne qu’ils venaient de découvrir, ils ont remarqué qu’une flèche indiquant le chemin à suivre avait été dessinée sur une des parois. C’est de là que viendra le nom de Caverne de la flèche. Et puis c’est Zéphyr Laflèche, le frère d’Albert, qui va y voir une opportunité d’affaires. Je suis allée à la caverne pour rencontrer Mario Laflèche, le petit fils de Zéphyr, qui était accompagné de sa petite fille, Amélie Laflèche.
JULIEN (NARRATION)
Ça fait d’Amélie l’arrière-arrière-petite fille de Zéphyr?
M-H (NARRATION)
C’est ça! Amélie est même guide et m’a fait visité la caverne.
JULIEN (NARRATION)
Attends, t’es pas claustrophobe toi?!
M-H (NARRATION)
Très claustrophobe. Mais je pouvais pas passer à côté de la chance de visiter la caverne avec 2 membres de la famille Laflèche.
MARIO LAFLÈCHE
Mon grand père, un homme d’affaire. Il a avait acheté la caverne ici qui a été propriétaire pendant 43 ans ici j’pense. Mon grand père c’était un artiste dans sa jeunesse. Y’a joué dans plusieurs pièces de théâtre avec Monsieur Sanche qui avait marié la soeur à mon grand père.
JULIEN (NARRATION)
Sanche comme dans Bobino?
M-H (NARRATION)
Oui, Wilfrid Sanche, le grand père de Guy Sanche qu’on a connu à la télévision dans son rôle de Bobino a marié Dona Laflèche, en 1879.
MARIO LAFLÈCHE,
Quand que mon grand père achetait ça, qu’est-ce qui m’a été conté, y’avait acheté avec 9 de ses amis. Sontait 10. Dans l’espace d’un an y’avait tout racheté les parts de ses amis pis lui il voyait un potentiel touristique, ici. Un beau coin pour venir prendre des vacances. Mon grand père quand y’a vendu, disons, y’avait vendu à 3 fraudeurs faique y’a jamais été payé. Mon grand-père a eu le premier versement pis y’a jamais vu les autres.
M-H (terrain)
C’était en quelle année?
MARIO LAFLÈCHE
54 ou 53 si je me trompe pas.
M-H (terrain)
Tu parles d'une histoire intéressante...
MARIO LAFLÈCHE
Ouais. Y’avait vendu 44 000$ pis y’a reçu 4000$. Y'a jamais eu le reste.
(MUSIQUE)
M-H (terrain)
Ok, là faut mettre nos casques.
AMÉLIE LAFLÈCHE
Oui.
M-H (terrain)
Ok. On va aller mettre nos casques pour aller dans caverne.
(Musique)
M-H (terrain)
Ça c’est la grande salle ici?
AMÉLIE LAFLÈCHE
Oui c’est la grande salle.
M-H (terrain)
C’est ici qu’il y a eu des messes de la musique des chorales.
AMÉLIE LAFLÈCHE
Oui exactement. (…)
M-H (NARRATION)
Dans son histoire, la Caverne Laflèche s’est distinguée par sa programmation culturelle. Ça peut peut-être sembler surprenant mais au cours des dernières années, des spectacles de théâtre comme «La Cavéa» de Frederick Gauthier ou encore les très populaires concerts de chants de Noël ont été présenté dans la grande salle de la Caverne Laflèche.
AMÉLIE LAFLÈCHE
Dans l'fond, quand on visite la Caverne, normalement, on passe par le tunnel artificiel, on visite dans le fond de la cheminée et puis on remonte par les escaliers pour finir par ici. Dans l'fond, la tournée exploratoire, c'est vraiment une tournée ou qu'on rampe dans les tunnels de la caverne.
M-H (terrain)
Je vais laisser faire, mais c’est gentil.
JULIEN (NARRATION)
Je vois que t’es pas allé explorer trop loin dans la caverne?
M-H (NARRATION)
Non je suis restée en surface le plus possible. Mais Amélie a été généreuse et a répondu à toutes mes questions sur la caverne, les visites et les chauves-souris. Mario Laflèche m’a aussi dit que son grand père Zéhyr est même né au 44 Laval.
(MUSIQUE)
MICHEL PRÉVOST
Alors on continue notre histoire avec les Laflèche, parce qu’on est toujours à la période des Laflèche. En 1955, Albert part à la retraite, une retraite bien méritée et sa passe dans les mains de son fils George André mais lui y’a pas la fibre d’épicerie pis de boucher comme son père et son grand père, il va plutôt louer l’épicerie à des gens et finalement il va la vendre en 1976, alors c'est Georges-André, on est toujours dans les Laflèche, qui va la vendre au notaire Pierre Desrosiers et là on peut dire que là on vient de mettre fin à 100 ans de lien avec la famille Laflèche.
(MUSIQUE)
MICHEL PRÉVOST
Monsieur Desrosiers ne va pas garder le bâtiment et c’est là que pour nous l’histoire devient très intéressante : en 1978 là le bâtiment connait une vocation totalement différente.
M-H (NARRATION)
C’est en 1978 que débutera l’aire «Aux 4 Jeudis» de l’édifice. 2 très jeunes entrepreneurs dans la vingtaine, ont d’abord voulu créer un café. C’est difficile de se l’imaginer aujourd’hui mais Francois Fortier, co-fondateur du 4 Jeudis me disait qu’il y a 40 ans, c’était impossible de trouver des cafés pressions de qualité dans le Vieux-Hull. Le lieu s’est transformé en bar au cours des années, mais on dit qu’à l’époque c’était un café un peu hippie. Rapidement, une clientèle fidèle, parfois marginale s’est appropriée les lieux. J’en ai parlé avec Alexandre Leblanc, l’actuel DG du 4 Jeudis qui m’a raconté ses premières sorties dans le Vieux Hull avant même d’y travailler.
ALEX LEBLANC
J'travaillais dans une base de plein air, fake, on prenait d'assaut le 4 Jeudis dans ces années-là quand on sortait du bois après 2 semaines pis qu'on avait le goût de prendre une bière. Pis on s'aperçevait que c'était définitivement plus notre style de gens qui allait au 4 Jeudis que le Buck pis le Bistro à l'époque. Fak c'est pour ça qu'on a commencé à se tenir là, c'était la gang avec qui j'étais pendant les étés. Pis j'ai pas connu l'époque des années 80, ou s'qui disait que c'était ben granola, patchouli, café, muffin, etc, mais j'ai tout le temps trouvé que quand j'me le faisais compter par le staff qui était sur place, que l'air pis la, pis le langage des murs avait gardé cette époque-là. Pis j'trouvais que comme fier Québécois nationaliste, c'était la place en ville qui me représentait le plus. Fak pour moi, les premiers balbutiements des 4 Jeudis, c'est ça.
M-H (NARRATION)
Quand je suis allée rencontré Alexandre Leblanc aux 4 jeudis, j’ai aussi invité Éric Gaudreau, le propriétaire du bistro le Troquet qui se trouve juste en face. Éric comme Alex est bien placé pour nous parler de l’évolution du 4 Jeudis mais aussi du Vieux-Hull en général.
M-H (terrain)
Mais y'a une fidélité de la clientèle aussi aux 4 Jeudis. T'as vraiment du monde qui sortent ici depuis très longtemps. Qui sont maintenant des adultes, des professionnels pis qui ont gardé cette, ...
ERIC GAUDREAU
Ben, c'est des gens justement qui représentent le mieux ce qu'Alex vient de dire, c'est des gens ouverts d'esprit, parce que, un bar, c'est quoi, on dira ce qu'on voudra, t'sais un bar, en soit c'est jeune. C'est la jeunesse, c'est la nouveauté. La génération qui suit l'autre génération d'après, pis les générations se font rapidement des fois. Ce que je veux dire par ça, c'est que ceux qui sont venus en 98 sont complètement différents de ceux qui sont en 97. Des fois, y'a des cliques qui se font. Les bars évoluent, changent tout le temps, ça a pas le choix, c'est ça un bar, c'est la jeunesse, y faut que tu suives ce que les jeunes veulent. On se le cachera pas, les jeunes ont toujours une certaine nostalgie mais trippent jamais tant sur ce que eux avant eux ont trippé dessus tant que ça, ils veulent casser le moule, toujours il veulent faire de quoi de, au moins avoir l'impression que c'est différent. Des places comme, t'sais combien de bars on voit à Montréal, dans les grandes villes, ou c'est le même bar, le même local, mais ça a changé de nom 25 fois. / Exactement, pis y'a deux façons de faire des affaires en fait, tu peux faire des affaires pour faire ben de l'argent, pour, le but premier c'est ça pis c'est toujours ça un peu, un ne va pas sans l'autre, mais y'a du monde qui font ça pour l'amour aussi, pour tripper, pis j'pense c'est peut-être le cas de François, y'a fait ça longtemps, mais c'est un bar. Ça l'a pas le choix de changer, d'évoluer, de suivre. Comme là, la mode, les jeunes écoutent beaucoup beaucoup de rap. J'entends souvent les jeunes dirent, on va dans ton bar pis c'est plein de rap. Ouais mais, présentement, le feel, le vibe, le buzz, ce qui joue sur Youtube, ce que les jeunes cliquent dessus, ben c'est ça. C'est sûr que ça dérange, on trippe pas, on aimerait mieux ci, ça, mais moi j'aime mieux leur faire entendre des nouveautés, que ça évolue, pis là-dedans, comme ce que Alex disait, comme le 4 Jeudis m'a montré à faire et m'a grandement influencé, c'est de à l'intérieur de ça... T'sais if you can't be them, join them. Donc, fais leur écouter ce qu'ils veulent entendre sauf qu'à l'intérieur de ça, rentre leur un nouveau groupe de Gatineau qui pogne bien, qui est l'fun, de la bonne musique, fait leur découvrir ce groupe de New York là que, qui est un peu underground, qui est l'fun, pis c'est là que tu piques des curiosités...
M-H (NARRATION)
Je l’ai dit plus tôt Julien, Le 4 Jeudis a été très important dans ma vie de jeune adulte mais surtout dans ma vie de jeune artiste. Pendant que j’étudiais en arts à l’université, comme plusieurs de mes collègues, j’ai pu faire une exposition là bas. On a organisé le dernier lancement de disque de mon band sur la terrasse et j’ai joué plusieurs de mes chansons pour la première fois dans les soirées musicales des lundis mélomanes. J’ai même mentionné le 4 Jeudis dans ma chanson «Rue Laval» que j’ai écrite à 19 ans.
JULIEN (NARRATION)
Est-ce qu'on peut en écouter un extrait?
MHFA (NARRATION)
Euh, ok.
(MUSIQUE)
MH (NARRATION)
Les artistes ont toujours eu une place de choix dans le bar de François Fortier.
FRANÇOIS FORTIER
Et de même que d'avoir des musiciens tous les dimanches, pis même à tous les jeudis, on avait des musiciens, on a réalisé des thématiques, que ça soit dans le jazz, dans le rock, etc. De même que dans les expositions, on appelait ça «Art en bar». Et il y a eu toujours un coordonnateur, c'est-à-dire qu'un artiste connaissant, lui devenait coordonnateur c'est-à-dire qu'il allait trouver les artistes et puis programmait différentes expositions pour les mois à venir. Donc on a eu beaucoup d'artistes, souvent c'était des locaux, c'était des Hullois, Hulloises, qui amenaient leurs oeuvres d'art pour un mois ou 3 semaines, et puis on faisait souvent un vernissage et puis leurs familles et amis pouvaient venir constater le programme d'oeuvres d'art de l'artiste invité.
M-H (NARRATION)
Julien est-ce que tu sais qu’où provient le nom Aux 4 jeudis?
JULIEN (NARRATION)
Non pas vraiment.
M-H (NARRATION)
Je savais pas non plus pis ça m’a toujours chicoté un peu. J’en ai donc profité pour demander à François d’où ça venait.
FRANÇOIS FORTIER
On a dû faire une demande à la ville de Hull pour aménager ce type de commerce. Et à l'époque, la ville de Hull demandait un certain nombre de stationnements qui devaient être offerts. Par exemple, pour un lieu ayant une possibilité de recevoir 50 personnes, ils nous demandaient à peu près l'équivalent de 20 cases de stationnements. Alors pour nous, c'était pratiquement impensable d'offrir ces stationnements-là, donc on a dû demander, si tu veux, une dérogation mineure à l'époque, ça a dû passer devant un comité, probablement un comité consultatif d'urbanisme pour se faire ouvrir sans offrir de stationnement. Toutes ces choses prennent du temps et quand on a 20 ans, on est un p'tit peu impatients. On est pas habitués d'attendre après une certaine bureaucratie. Donc on se posait souvent la question pis on se disait souvent ben, : on ouvrira dans la semaine des 4 jeudis. Ce qui veut dire à l'époque, on n'ouvrira peut-être jamais.
M-H (TERRAIN)
Ben, François Fortier, merci beaucoup, c'était tellement intéressant, ça nous aide beaucoup à comprendre la portion qui vous appartient dans la vie de l'établissement. Merci pis en même temps, merci pour les belles années aux 4 Jeudis, moi c'est intimement lié au début de ma vie d'adulte et de ma carrière musicale, donc merci infiniement, ce matin, de...
FRANÇOIS FORTIER
Le plaisir est pour moi et je remercie tout le monde et tous ceux qui sont venus aux 4 Jeudis depuis 40 ans.
JULIEN (NARRATION)
L'histoire secrète de l'Outaouais est une série produite par Transistor Média, en collaboration avec Culture Outaouais. Cet épisode a été réalisé par Marie-Hélène Frenette Assad.
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