Le balado de l’Armée canadienne

Le commandement et contrôle constitue à la fois le ciment qui unit l’Armée, et l’huile de graissage qui permet à toutes ses composantes de fonctionner ensemble de façon efficace et efficiente. Sans compter que des mises à niveau majeures sont en cours.

Show Notes

Nous discuterons des changements considérables qui seront apportés au commandement et contrôle au cours des prochaines années. La numérisation et l’intégration sont quelques-uns des principes directeurs. Ces changements revêtent la même importance pour l’Armée que les nouveaux chasseurs à réaction pour l’Aviation et les nouveaux navires de combat pour la Marine.

Voici notre animateur, le capitaine Adam Orton : Biographie | Vidéo

Bon nombre des idées de l’émission viennent de vous, les auditeurs – n’hésitez pas à nous envoyer vos suggestions ou vos commentaires.
armyconnect-connectionarmee@forces.gc.ca

Médias sociaux de l’Armée canadienne :
Facebook | TwitterInstagram | YouTube

Consultez les liens suivants pour obtenir du soutien, donner du soutien ou vous investir auprès de ces organisations : https://www.appuyonsnostroupes.ca et https://www.sans-limites.ca

Renseignements sur les droits d’auteur

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par la ministre de la Défense nationale, 2022

What is Le balado de l’Armée canadienne?

Le balado de l’Armée canadienne s’adresse aux soldats de l’Armée canadienne et traite de sujets qui les concernent. Les soldats constituent notre public cible principal, mais les sujets abordés pourraient s’avérer pertinents pour toute personne qui appuie nos soldats ou qui s’intéresse aux enjeux militaires canadiens.

[Musique commence]

Lieutenant-colonel Dan McKinney : Qu’est-ce qu’on dit, c’est que la force qui est capable de prendre des décisions la plus vite et la plus efficace, c’est la force qui gagne dans un conflit.

Capitaine Adam Orton : Salut! Ici capitaine Adam Orton avec Le balado de l’Armée canadienne.

Le commandement et contrôle est une fonction essentielle dans l’espace de bataille lors de l’entraînement et en opérations, en travaillant avec nos alliés ainsi que dans les opérations domestiques. On fait la même chose depuis des dizaines d’années. Est-ce qu’il est temps de faire un changement?

Avec moi, j’ai deux personnes qui sont en charge de faire l’évolution de la technologie de l’Armée : lieutenant-colonel Dan McKinney et lieutenant-colonel Tom McMullen qui sont ici pour nous démontrer qu’est-ce que l’Armée est en train de faire pour améliorer nos systèmes de commandement et de contrôle. Bienvenue au balado!

Lieutenant-colonel Dan McKinney et lieutenant-colonel Tom McMullen : Merci Adam! Merci Adam!

[Musique termine]

Capitaine Adam Orton : Donc, est-ce que peut-être vous pouvez nous expliquer c’est quoi le commandement et contrôle et pourquoi est-ce que c’est important? Lieutenant-colonel McKinney s’il vous plaît.

Lieutenant-colonel McKinney : Ok! Merci! Donc, le commandement et contrôle c’est potentiellement l’activité la plus importante qu’on fait dans l’Armée parce que c’est ça qui détermine toutes les autres activités.

Donc, dans le contexte de ces projets qu’on va parler aujourd’hui, on parle de moderniser notre capacité de commandement et de contrôle; la rendre plus intégrée comparativement à qu’est-ce qu’on a aujourd’hui.
Un système intégré de commandement et de contrôle, qu’est-ce que ça nous permet de faire? C’est ca nous permet de prendre l’information de tous les capteurs qu’on a de disponibles sur le champ de bataille. Prendre toute cette information-là, puis être capable de l’échanger de façon numérique des systèmes informatiques qui va permettre des officiers d’états-majors et commandants de prendre des décisions, prendre les meilleures décisions possibles, puis être capables de donner leurs ordres basés sur ces décisions-là d’une façon la plus efficace possible, puis finalement de bien communiquer le pourquoi, le quand, puis le comment de notre réaction par rapport à qu’est-ce que l’ennemi est en train de faire en ce moment.

Qu’est-ce qu’on dit, c’est que la force qui est capable de prendre des décisions la plus vite et la plus efficace, c’est la force qui gagne dans un conflit. Puis, aujourd’hui, à cause de la quantité d’information qui se trouve dans le champ de bataille, un humain ne peut pas tout assimiler ça pour arriver à une décision rapidement. Donc, aller chercher l’avantage décisionnaire qui va résulter à un avantage sur le champ de bataille, c’est quelque chose qui nécessite un système numérisé, intégré de commandement et contrôle.

Et c’est de ça qu’on parle quand on parle de toute la technologie qu’on veut aller chercher pour permettre un système de commandement et contrôle moderne.

Capitaine Adam Orton : Lieutenant-colonel McMullen, est-ce que vous avez quelque chose à ajouter?

Lieutenant-colonel McMullen : Oui, juste pour dire la fonction de commandement et de contrôle, c’est essentiel comment qu’on fait des opérations au sein de l’Armée canadienne.
Présentement, c’est des fonctions qui sont faites dans un mode plutôt analogue comparé à comment c’est fait avec nos alliés, puis par exemple aux États-Unis, l’Armée américaine. Donc le fait qu’on amène des systèmes de commandement et de contrôle qui sont de plus en plus désuets lors d’exercices ou lors d’opérations, puis qu’on est même pas capable de se connecter à des systèmes multinationals, c’est ça la plus grosse lacune qu’on a présentement au sein de l’Armée.

Donc de revenir aux termes de commandement et de contrôle, c’est vraiment la fonction qui nous permet aux commandants de capter ou de comprendre qu’est-ce qui se passe au sein de ses zones d’opération et puis d’être capable de communiquer ses ordres puis ses décisions à travers sa force. Donc on parle de l’échelle ou la grandeur d’être capable de communiquer, puis la rapidité. Donc, comment rapidement qu’on est capable de communiquer ces ordres-là.
Premièrement c’est des choses qui sont faites plutôt analogues comme j’ai dit avec la voix à primaire, puis on est en train d’avoir des investissements qui vont être capables d’accélérer les fonctions numériques qu’on peut implémenter au sein de l’Armée au niveau tactique pour améliorer ces processus-là.

Capitaine Adam Orton : Lieutenant-colonel McKinney, est-ce que vous pouvez nous donner un exemple des limitations du système qui existe en ce moment?

Lieutenant-colonel McKinney : Oui Adam! En fait, y’a plusieurs limitations, puis Tom vient d’en mentionner un qui est important puis c’est l’interopérabilité avec nos alliés.

Juste pour regarder au niveau de l’Armée canadienne, ok, à l’intérieur de notre armée, on a plusieurs capteurs. Quand je parle de capteurs, je parle de drônes, je parle de différents systèmes de radars qu’on a à notre disposition, puis des systèmes électro-optiques puis aussi des systèmes de guerre électronique. Donc ça c’est toutes des choses, c’est comme nos yeux, nos oreilles qui regardent le terrain, puis qui essaient de détecter des menaces pour nos forces.

En ce moment, tous ces capteurs-là ne sont pas intégrés à l’intérieur d’un système commun de commandement et contrôle. Donc, souvent qu’est-ce qu’on voit, c’est qu’on voit le chef d’équipe responsable de cette capacité-là, que ce soit un radar ou que ça soit un drone, ou que ça soit une capacité de guerre électronique. Sont obligés de manuellement rentrer des données à travers un système de chat, puis envoyer ça au poste de commandement supérieur. Après ça dans le poste de commandement supérieur, on a des gens qui regardent ces données-là, puis qui sont obligés de l’intégrer en se parlant à l’un l’autre alentour d’une table que c’est communément appelé le ‘kill table’. Puis, après ça, ils essaient de comprendre ok c’est quoi vraiment la disposition de l’ennemi. Puis, une fois qu’ils sont certains que, oui, c’est une position ennemie, puis il faut faire quelque chose à propos de ça, là ils vont l’envoyer à ceux qui sont responsables de l’appui feu. Puis, ça pourrait être quelqu’un qui communique avec l’aviation pour avoir des appuis feux d’un avion, par exemple, ou bien de l’artillerie, ou bien de nos alliés. Mais, en ce moment, le point là-dedans c’est que beaucoup de ce processus-là est fait, en fait, c’est une combinaison à la main puis avec des systèmes informatiques, mais c’est pas un système complètement intégré qui permettrait de rendre le processus beaucoup beaucoup plus rapide.

Donc qu’est-ce qu’on a vu par exemple avec nos alliés qui ont des systèmes, ils commencent à avoir des systèmes très intégrés, c’est qu’ils sont capable d’amener cette ‘kill chain’ de quelque chose de 10 à 15 minutes pour être capables de cibler un ennemi jusqu’à en bas d’une minute. Puis ça c’est vraiment le pouvoir de ces systèmes-là.

C’est ça en gros que on essaie de se rendre d’un système qui nécessite beaucoup beaucoup beaucoup d’interventions humaines à un qui est optimisé avec les outils numériques pour permettre à l'être humain de quand même prendre la décision mais de la prendre plus vite. Puis ça, on pense que ça va nous donner un gros avantage sur le champ de bataille.

Capitaine Adam Orton : Lieutenant-colonel McMullen, quels outils est-ce qu’on essaie d’utiliser pour mettre en place les effets qu’on vient juste de discuter?

Lieutenant-colonel McMullen : Essentiellement, c’est des systèmes numérisés, des systèmes informatiques, mais vraiment c’est des systèmes de communication de comment qu’on peut connecter des systèmes ensemble, des systèmes indépendants ensemble, pour que le commandant puis les soldats ont la même information. N’importe quel point dans le champ de bataille qu’ils se retrouvent.

Donc, c’est d’amener de l’information peut-être sur des réseaux différents, puis d’amener tout ça ensemble pour que le commandant ait la visibilité de toute l’information pour prendre la meilleure décision. Puis comment qu’on connecte les systèmes-là ensembles, ça c’est des problèmes techniques qu’il faut résoudre à l’arrière, à l’arrière-plan. C’est pas la complexité qu’on veut donner aux soldats pour ce système-là.

Donc, on parle de connecter des systèmes, mais utilement c’est de connecter des personnes, c’est de connecter les soldats ensemble que ce soit des soldats canadiens, que ça soit pour des fins interarmées avec nos collègues de la Marine ou de la Force aérienne, que ce soit nos collègues interalliés et multinationals, coalition. C’est de connecter des soldats, des humains ensemble. Essentiellement là c’est le système le plus important, c’est le commandant, puis c’est l’être humain, le soldat lui ou elle-même sur le champ de bataille. Après ça c’est les systèmes ensemble. Mais il faut toujours garder en tête-là que la chose primaire, c’est de connecter les personnes ensemble sur le champ de bataille quand qu’ils sont potentiellement pas dans le même emplacement.

Capitaine Adam Orton : Et est-ce que il y a la possibilité de l’application d’intelligence artificielle ou du support à la décision via l’informatique?

Lieutenant-colonel McMullen : Oui, puis ça c’est des choses que y’a beaucoup de mouvement présentement surtout dans l’industrie canadienne dans le marché. On comprend, c’est des termes qui s’en viennent. Donc c’est de préparer l’infrastructure, puis c’est de préparer nos systèmes pour être capable d’implémenter ces technologies-là au fur et à mesure qu’elles sortent.

Mais on va toujours avoir le commandant qui va prendre le jugement du commandement pour prendre des décisions. Donc, il va peut-être avoir des outils d’intelligence artificielle qui vont lui supporter ou la supporter à prendre ces décisions-là, mais ça sera jamais je pense des choses qui vont être déléguées à des machines ou l’intelligence artificielle.

Capitaine Adam Orton : Lieutenant-colonel McKinney, est-ce que vous avez quelque chose à ajouter?

Lieutenant-colonel McKinney : Oui, je dirais que c’est important le plan que, le commentaire que Tom vient de faire sur l’humain qui est nos commandants qui sont responsables ultimement de prendre des décisions. Ça sera jamais fait par des machines, Mais il y a certaines choses que des machines peuvent faire beaucoup plus efficacement que nous en tant qu’être humain. Puis je vais peut-être vous donner un exemple assez simple-là qui est facile à visualiser pour les gens qui écoutent. Admettons qu’il y a un véhicule avec des explosifs, puis là qui fonce dans un compound pendant une mission. Puis là, vu qu’on avait plein de capteurs tout le long de la semaine qui a mené à cette attaque-là, probablement qu’on a déjà vu ce véhicule-là en quelque part, puis on a cette information-là dans nos disques durs en quelque part. Mais imaginez comment de temps que ça prendrait pour un être humain d’être obligé d’écouter toutes les vidéos de tout ce qu’on a capturé alentour des différentes zones où ce qu’on pensait qu’il y avait de l’activité ennemie pour essayer de déterminer ok, d’où ce qu’il est venu ce véhicule-là? De quel groupe ennemi, où ce qu’il est allé chercher ses bombes? Toutes ce genre de questions-là qu’on veut savoir pour être capable de cibler les gens qui sont responsables pour cette attaque-là. Donc ça prendrait probablement une centaine d’humains pour tout regarder les vidéos pour essayer de trouver ce véhicule-là. Tandis que, on a des systèmes informatisés qui sont capables de faire ça dans quelques secondes. C’est un peu semblable à vos photos à la maison-là. Google est capable de toutes les ordonner par personne, par lieu, par etc. Mais l’intelligence artificielle est très bonne pour faire ce genre de chose-là. Donc ça ça accélère beaucoup le processus pour trouver des pistes de solutions aux problèmes opérationnels qu’on pourrait avoir.

L’autre chose que ça peut faire, c’est que ça peut accélérer le processus de ciblage justement par l’intégration, puis le matching si on veut entre qu’est-ce que les capteurs ont vu, puis c’est quoi qui serait le meilleur effecteur donc la meilleure façon d’appui feu envers cette cible-là.
Mais, en même temps, le système est capable de proposer, mais il faut que ce soit l’être humain qui décide. Donc, c’est ce genre de chose-là quand on parle d’intégrer l’intelligence artificielle dans notre prochaine génération de systèmes intégrés de commandement et de contrôle.

Capitaine Adam Orton : Donc, si je comprends bien, c’est comme on joue à un jeu d’échecs puis il y a presqu’une infinité de décisions, mais on peut utiliser un ordinateur qui aide à analyser les actions possibles à prendre, puis ça va juste peut-être identifier certaines situations qui sont dangereuses ou qui sont plus avantageuses puis ça va assister la personne à faire la décision. C’est pas l’ordinateur qui joue le jeu d’échecs, puis ça dit : « Est-ce que t’as considéré ça? » Puis ça prend beaucoup d’information puis ça les réduit rapidement pour assister à faire des bonnes décisions.

Lieutenant-colonel McKinney : Oui, c’est une bonne analogie que vous venez de proposer. Je pense que l’être humain va toujours avoir la créativité qui va falloir qu’il soit responsable pour les plans. Puis aussi l’être humain va être capable de peser les différents risques basés sur sa mission, etc. Mais il y a plusieurs choses qu’on fait en ce moment, avoir travaillé moi-même dans des postes de commandement pour plusieurs années, il y a beaucoup de choses qu’on fait que ça prend pas tant de jeu de cerveau pour faire. Ok, c’est juste de la coordination, c’est de l’échange de données. On le fait manuellement parce qu’on est obligés, parce qu’on a pas d’autres systèmes pour le faire. Mais je pense qu’il y a beaucoup de ces choses-là qui peuvent être faites d’une façon plus automatisée. Puis qu’est-ce que ça va permettre, ça va nous permettre d’élever notre jeu. D’être capable d’essayer de trouver des opportunités dans tout ce bruit-là au lieu de juste gérer la bataille-là d’une façon un peu analogue. Mais là, on va être capable de vraiment utiliser notre jeu de cerveau pour des choses qui sont plus importantes puis qui va nous permettre d’anticiper un avantage dans le champ de bataille.

Lieutenant-colonel McMullen : Juste pour dire aussi, puis je suis complètement d’accord avec qu’est-ce que Dan dit. Mais aussi, faut pas prendre ces systèmes-là comme des choses qui vont arriver puis qu’on va complètement transformer qu’est-ce qu’on fait, notre approche. C’est important parce que y’a quand même des risques qui amènent avec ça, puis tu l’as mentionné d’avoir un surplus d’information que les commandants vont se noyer. Y’a trop d'informations. Puis ça peut même devenir de plus en plus complexe, puis ça simplifie pas leur problème. Donc c’est important d’évaluer les processus qu’on utilise que peut-être les processus doivent changer avec ces nouveaux systèmes qui vont rentrer là. Mais c’est aussi l’éducation puis l’entraînement des soldats, des commandants, des utilisateurs de ces systèmes-là. Parce que de continuer à utiliser des processus analogues avec des outils numériques, c’est là qu’il y a vraiment un risque qu’il y ait trop d'informations qu’on finit par pas résoudre le problème ou leur défi, mais de les rendre même plus compliqués. Donc, faut être conscient de ça aussi.

Capitaine Adam Orton : Justement, sur ce sujet-là, on voit souvent je vais utiliser un exemple ta carte puis ta boussole versus ton GPS comme quoi que le GPS sert bien, mais des fois c’est plus compliqué à l’utiliser. Il y a du monde qui savent pas puis là le système est pas parfait. Peut-être on perd accès parce que les batteries fonctionnent pas ou ça brise. Tandis que, tu sais, ta boussole et ta carte, ça marche tout le temps bien, mais des fois c’est peut-être un petit peu moins facile. Comment est-ce qu’on gère le risque d’un soldat avoir de la difficulté avec la technologie ou avoir de l’interférence dûe à peut-être un adversaire qui s’implique versus un système qui est simple, qui est accessible à tout le monde.

Lieutenant-colonel McMullen : La simplicité puis que ça soit accessible à tout le monde je pense est un des besoins essentiels pour l’Armée. Mais tu l’as mentionné, les soldats, ils veulent avoir ces outils-là. Ils utilisent ces outils-là dans leur monde civil, dans leur monde dans la ville avec leur téléphone avec pour naviguer etc. Donc c’est pas un défi d’être capable d’avoir ces outils-là dans un domaine militaire. C’est des soldats qui ont toujours eu accès à ces outils-là avec leur téléphone personnel. Donc d’un point de vue entraînement, c’est moins un défi, mais c’est plus l’aspect, c’est un autre outil dans leur boîte d’outils.

Donc il faut quand même avoir des systèmes backup disons comme la boussole et la carte pour être capable de quand même faire les fonctions qu’il faut faire dans un environnement contesté. Disons dans un environnement de guerre électronique, dans un conflit de haute intensité, on sait qu’on ne va pas avoir accès à des choses comme le GPS, puis les communications numériques. Donc faut quand même être capable de s’entraîner et puis d’avoir des systèmes de backup, des systèmes d’urgence si il faut. En partant, le primeur devrait être nos nouveaux outils numériques. On peut permettre aux soldats au lieu de niaiser avec des outils puis des systèmes analogues, de donner des emplacements à la radio, sur un réseau tactique qui peut mener à des erreurs d’être capable de donner aux soldats, ok lui ou elle peuvent envoyer leur emplacement numériquement, c’est toujours mis à jour. Ils ont accès à l’appui feu, ils ont accès au support aérien pour supporter leurs opérations s’il faut sans niaiser avec les systèmes analogues qu’ils utilisent présentement.

Capitaine Adam Orton : Donc avec tout ça, on va parler un petit peu des systèmes de commande et contrôle peut-être au niveau supérieur. Mais comment est-ce que ça s’applique aux soldats, qui es tu sais dans le clôt où ils sont en déploiement, comment est-ce que ça s’applique à eux lieutenant-colonel McKinney?

Lieutenant-colonel McKinney : En fait, c’est une question très importante. Donc qu’est-ce qui est important de comprendre dans tout ça là, c’est que nos soldats ont des attentes, puis leurs attentes ont été construites avec leur vie privée. Ils sont habitués-là s’ils ont besoin de transport en quelque part, mais c’est trois clics, puis un Uber apparaît. Ils ont faim, bien là il y a Skip the Dishes, puis la nourriture apparaît, etc. Donc on a beaucoup d’outils numériques dans notre vie de tous les jours, puis on n’a pas l’équivalent de ces outils-là encore dans le champ de bataille. Donc, c’est sûr que ça va toujours rester important d’être capable d’utiliser une map, puis une boussole, puis une radio là, ça va toujours être important. Mais là qu’est-ce qu’on est en train de faire, ça va être enrichir cet environnement-là pour que nos soldats soient plus efficaces. Donc des choses concrètes que un ou une soldat aurait à sa disponibilité, ça serait des outils admettons de navigation. Ou des outils pour permettre un appui feu rapide. Donc on est en train de raccourcir la chaîne entre le soldat qui prend action sur le terrain, puis les appuis des postes de commandement supérieurs. Ça peut être des feux, ça pourrait être des services ambulanciers, ça pourrait être un rapport d’intelligence qui ont besoin en ce moment-là pour prendre une décision d’aller à gauche ou à droite. Mais d’être capable d’avoir accès à ces informations-là jusqu’au plus bas niveau. Ça va donner des gros avantages.

L’autre chose que ça va faire, c’est que tu sais on se le cache pas, les actions des soldats souvent, ça suit une décision qui a été prise dans un quartier général supérieur. Puis ces décisions-là sont prises basées sur les renseignements qui ont été captés dans le champ de bataille par des capteurs électroniques qu’on a mentionnés au début de l’épisode, puis aussi par les soldats parce qu’on dit que chaque soldat est un capteur aussi. Mais que les gens qui prennent les décisions ont accès à l’information la plus exacte et la plus nouvelle, récente, ça va faire en sorte que les actions que les soldats au bout du compte sont obligés de faire, donc aller patrouiller à une place versus une autre place, ça soit beaucoup plus calculé, l’élément de risque puis les buts de ces manoeuvres-là. Donc moi c’est sûr que si j’étais un commandant de peloton ou un soldat, je voudrais que mes boss qui prennent la décision pour qu’est-ce que je vais être obligé de faire à la prochaine étape, ces décisions-là soient prises de façon judicieuses avec la meilleure information possible. Là en ce moment, y’a beaucoup plus de, mettons, de trous au niveau des renseignements, puis il y a beaucoup d’informations qui sont peut-être dans le système, ils ont peut-être été captés. Mais, vu que on est pas bien intégrés, mais ces informations sont pas amenées sur la table pour influencer la décision.
Donc, je pense que la qualité de nos décisions à chaque niveau va être améliorée grandement par cette nouvelle génération de systèmes intégrés.

Capitaine Adam Orton : Lieutenant-colonel McMullen, quand est-ce qu’on va voir l’application de qu’est-ce qu’on cherche à innover en termes de commandement et de contrôle?

Lieutenant-colonel McMullen : Ça devrait là commencer à sortir d’ici quelques années. Donc on prévoit d’ici la fin des années 2020, les nouveaux systèmes vont commencer à sortir. Mais c’est pas quelque chose qui va se passer du jour au lendemain. C’est quelque chose qui va s’étalonner au fur de 10-15 années. Donc on parle d’une opportunité générationnelle-là qui se passe à chaque 20-25 années. Donc le dernier investissement majeur qu’on a eu pour la modernisation des systèmes de commandement et de contrôle de l’Armée, c’était le projet TICS dans les années ‘90. Et puis dans les années 2000, donc ça fait quand même 20 ans là. Donc c’est une opportunité, mais c’est quelque chose qu’on veut être sûr qu’on peut livrer, des choses qui sont efficaces, puis utilisables par les soldats de l’Armée canadienne. Puis c’est pas quelque chose que c’est le QG ici à Ottawa qui va décider ça. Donc c’est une approche plus agile. C’est une approche plus focussée sur l’utilisateur, de les intégrer dans le processus des besoins, puis qu’on puisse itérer ces capacités-là.

Donc pour le soldat en garnison ou en unité qui se dit bien on va recevoir quelle marchandise. Bien on veut que il ou elle soit impliquée dans ces décisions-là pour qu’on puisse livrer les outils qui sont adaptés à leurs problèmes, à leurs défis.

Capitaine Adam Orton : Lieutenant-colonel McKinney, qu’est-ce qui vous a le plus pompé avec le projet comme tel qui s’en vient? Comme qu’est-ce que vous voyez là-dedans que ça vous dit : « Oui, ça c’est qu’est-ce qu’on a de besoin? »

Lieutenant-colonel McKinney : Bien vraiment, moi d’un point de vue personnel, j’ai eu l'opportunité, il n’y a pas trop longtemps, d’aller visiter un exercice, ça s’appelle Project Convergence. Ça fait partie du U.S. Army Futures Command. Puis, en fait y’a des compte rendu d’exercices qui sont disponibles sur Google. Mais vraiment, c’est un exercice d’innovation, puis de convergence entre la science et la technologie, l’industrie puis les opérateurs. Puis qu’est-ce qu’ils essaient de faire justement, c’est d’intégrer la technologie de la meilleure façon possible pour essayer de gagner quelque chose en temps et espace dans notre efficacité de combat. Puis, c’était très, très, très fascinant. Puis, en voyant ça, mon feeling initial, c’était de penser comment tout le rattrapage qu’on avait à faire en tant qu’Armée canadienne par rapport à qu’est-ce que j’ai vu là-bas.

Mais en même temps, je me suis dit : « On a plusieurs véhicules d’investissement qui s’en viennent.« Donc c’est ça qui m’excite le plus, c’est que, comme Tom vient de le dire, c’est qu’on a une opportunité générationnelle. Donc, on parle de six projets que, ensemble, on va utiliser pour construire un système intégré de commandement et contrôle que ça se retrouve à être le plus gros investissement que l’Armée fait, l’Armée canadienne fait, par rapport à sa modernisation. Donc c’est aussi important pour nous que la prochaine génération de avions de chasse est pour les Forces aériennes par exemple. Donc c’est ça qui est excitant, c’est que il y a tellement de changements qui s’en viennent, puis il y a tellement de travail. Puis ça va être vraiment une capacité révolutionnaire pour l’Armée canadienne.

Capitaine Adam Orton : Lieutenant-colonel McMullen, le dernier mot à vous!

Lieutenant-colonel McMullen : Oui! Juste pour dire, puis de renforcer le message que on a besoin des soldats, on a besoin des unités, on a besoin que l’Armée canadienne soit impliquée dans ce processus-là. Qui soient pas en mode de réception, mais qu’ils soient impliqués. Donc on a quand même une série d’engagements qu’on fait nous autres dans le monde des projets avec l’industrie canadienne puis l’industrie internationale en termes de technologie qui sont présentement sur le marché pour nous supporter. Mais on a aussi besoin de l’aspect du soldat pour bien communiquer c’est quoi les besoins tactiques, les besoins opérationnels. Puis c’est l’interface entre les besoins des soldats puis la technologie, puis comment qu’on puisse capter ces besoins-là dans un aspect non technique, mais plus opérationnel. On parle de fonctions tactiques pour le soldat puis non nécessairement des fonctions techniques que c’est vraiment notre job puis les ingénieurs pour traduire.

Donc le message c’est que ça s’en vient, mais on veut pas que ça soit quelque chose que les soldats n’ont pas d’implication. Donc s'il-vous-plaît, communiquez vos besoins si vous avez des défis, des challenges. Moi et l’équipe à DLR on est toujours prêt pour engager avec les soldats canadiens, puis on espère continuer cet engagement-là pour les projets au fil des prochaines années.

[Musique commence]

Capitaine Adam Orton : Merci beaucoup pour votre temps. C’est bien apprécié messieurs.

Lieutenant-colonel McKinney : Merci Adam!

Lieutenant-colonel McMullen : Merci Adam!

Capitaine Adam Orton : Ça c’était lieutenant-colonel Dan McKinney et lieutenant-colonel Tom McMullen avec le futur du commandement et du contrôle dans l’Armée canadienne.
Si vous voulez savoir plus sur la transformation numérique de l’Armée, vous pouvez écouter saison deux, épisode 13, l’Armée numérique encore avec lieutenant-colonel Tom McMullen.

Pour Le balado de l’Armée canadienne, moi je suis capitaine Adam Orton. Prenez soin de vous!

[Musique termine]